Enjeux éthiques en intervention de groupe Flashcards
Nommez des enjeux éthiques.
- Le principe d’autodétermination
- L’offre de service et la constitution du groupe
- Le consentement libre et éclairé
- La confidentialité
- La participation non-volontaire
- Le départ d’un membre
- La place des valeurs et l’abus de pouvoir
- La formation et les compétences
- La protection contre les risques du travail en groupe
Le principe d’autodétermination
Principe selon lequel le groupe comme entité et les individus qui le constituent sont perçus comme responsables, rationnels et libres dans leurs choix.
L’offre de service et
la constitution du groupe
Certaines personnes peuvent participer à un groupe, en récolter des bénéfices et constituer des ressources pour les autres membres du groupe. D’autres peuvent toutefois présenter des besoins, des difficultés ou des vulnérabilités qui les empêcheraient de profiter du groupe et d’y contribuer. Il arrive que le démarrage d’un groupe ne soit autorisé que si un nombre minimal de personnes s’y inscrivent. On doit alors résister à la tentation d’admettre une personne qui ne devrait pas l’être.
Bien que l’établissement de critères de participation, la réalisation d’entretiens de sélection et le travail éventuel de référence à d’autres ressources puissent alourdir le processus d’implantation d’un projet de groupe, ils permettront :
de s’assurer que les personnes se sentent à l’aise dans le groupe et qu’elles bénéficient des services qui leur conviennent;
d’éviter que le travail de groupe ne soit compromis par la conduite manifestement trop dérangeante d’un membre;
de prévenir l’émergence de problèmes plus importants que ceux qu’on voudrait résoudre;
de réduire les risques d’abandon qui ont souvent des effets démobilisateurs dans un groupe.
Le consentement libre et éclairé
Acceptation de la démarche de groupe par les membres, fondée sur une information claire et complète.
Prendre la décision en toute connaissance de cause de la participation au groupe.
La confidentialité
Fait, pour les membres de ne pas divulguer l’information révélée dans le cadre des rencontres ; les membres en assument collectivement la responsabilité.
Participation non volontaire
Dans la majorité des cas, la participation à une intervention en groupe est volontaire et suppose une motivation de départ. Il arrive toutefois que des personnes viennent à reculons et que leur motivation soit minimale ou chancelante. De telles situations s’observent lorsque la participation est :
demandée par un proche comme condition au maintien d’une relation;
recommandée comme partie intégrante d’un plan d’intervention ou d’un traitement;
liée aux prestations d’aide sociale ou d’assurance-emploi dans des services d’insertion à l’emploi;
prévue dans le cadre des activités programmées d’une organisation (par exemple, dans des cours où des services d’orientation scolaire et professionnelle sont offerts; dans le cadre d’une formation obligatoire pour obtenir un diplôme ou un droit de pratique);
considérée, dans les dossiers de détenus aux prises avec des problèmes de violence, de délinquance sexuelle, d’alcoolisme ou de toxicomanie, parmi un ensemble de conditions à remplir pour obtenir un avantage recherché (par exemple, un droit de sortie sans escorte, une libération conditionnelle ou une réduction de peine).
Le départ d’un membre
La liberté du consentement suppose aussi la possibilité de se retirer, ce qui signifie que les per- sonnes concernées doivent savoir qu’elles peuvent quitter le groupe à tout moment, et ce, même si elles se sont inscrites dans un programme à durée déterminée. Plusieurs raisons peuvent inciter une personne à quitter prématurément un groupe : un changement d’emploi, un horaire qui ne convient plus, un groupe qui ne répond pas ou ne répond plus à ses besoins, des différences trop grandes entre les personnes.
Une telle décision ne se prend toutefois pas du jour au lendemain et n’est pas sans conséquences sur la personne et sur le groupe. Avant le départ d’un membre, l’intervenant·e a pour rôle de s’assurer que celui-ci fasse un choix réfléchi, qu’il ne subisse pas de pressions pour quitter le groupe, ni pour y rester. Il est aussi souhaitable que la personne qui se retire du groupe puisse exposer les raisons de son départ de manière à ce que celui-ci ne soit pas mal interprété et afin que les autres puissent lui faire part de leurs réactions avant de lui dire au revoir.
La place des valeurs et l’abus de pouvoir
La pratique éthique est indissociable d’une réflexion sur les valeurs : sur ses propres valeurs, qui transparaîtront inévitablement dans son intervention, mais aussi sur les valeurs des membres, qui se confrontent inévitablement dans le travail en groupe.
Sans se draper dans une prétendue neutralité et sans renoncer à ses valeurs ou à ses convictions, ce qui serait impossible, l’intervenant·e doit éviter de s’imposer et rester lucide quant aux manières, parfois subtiles, dont il peut exercer son pouvoir sur des personnes. Son rôle professionnel lui confère automatiquement un statut incitant des personnes à s’en remettre à lui ou à elle pour trouver des réponses à leurs questions.
La formation et les compétences
Un autre enjeu éthique important concerne la formation professionnelle à acquérir ainsi que les compétences spécifiques à développer pour intervenir en groupe, et ce, particulièrement pour pren- dre la responsabilité d’un groupe de soutien, de croissance, de counseling ou de psychothérapie. Trois éléments sont considérés essentiels dans les programmes de formation initiale dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines.
Avoir pu participer à une formation expérientielle sur les processus de groupe et sur l’inter- vention en groupe.
Avoir eu des occasions d’animer un groupe et de recevoir une rétroaction.
Avoir une pratique d’intervention en groupe supervisée.
La protection contre
les risques du travail en groupe
Le groupe est un laboratoire social. C’est un lieu privilégié de révélation de soi, de relation aux autres, de réflexion, d’appartenance, de normalisation, de soutien mutuel, de dissonance, de sou- tien mutuel et de changement. Comme on l’a vu précédemment, le groupe recèle des forces et des ressources puissantes pour aider les personnes à développer leur autonomie dans un contexte relationnel ainsi que leur pouvoir d’agir individuel et collectif. Si elles sont mal utilisées, ces mêmes forces et ressources peuvent toutefois être détournées de leurs objectifs et comporter des risques pour les personnes.
Les risques peuvent être :
- qu’une personne fasse trop vite confiance aux membres
- le risque qu’une personne se sent ignorés par les autres et provoque un sentiment d’isolement