Échelles d'évaluation Flashcards
Les échelles d’évaluation sont très employées, autant en recherche qu’en pratique. Quels sont leurs avantages?
1- Très simples d’utilisation : pas besoin de formation complexe ou longue (mais demande généralement d’avoir certains diplômes pour pouvoir les acheter)
2- Brefs : la plupart prennent quelques minutes
3- Peu coûteux : certaines sont gratuites
4- Permettent de recueillir beaucoup d’informations sur plusieurs dimensions de l’adaptation.
5- Contrairement à l’entrevue semi-structurée ou non structurée, les items et choix de réponse sont les mêmes pour tous, donc force les informateurs à cadrer leur «définition» des comportements, des émotions, etc.
6- Standardisation : uniformité des stimuli (questions et choix de réponse) pour toutes les personnes qui remplissent l’échelle, donc la base de l’administration standard
7- Aussi fiables et valides que l’information recueillie en entrevue ou par de l’observation systématique.
Les échelles d’évaluation standardisées servent à…? (Selon Sattler et Hoge, 2006)
1- Identifier rapidement les déficits et les forces potentiels des individus évalués en comparaison aux autres individus du même âge et du même sexe (ou d’autres regroupements…)
2- Faciliter une évaluation systématique des progrès ou des résultats d’une intervention
3- Faciliter une comparaison des comportements dans différents contextes naturels (à l’école, à la maison) ou d’intervention (au centre de réadaptation, en CPE, etc.)
4- Faciliter la comparaison de l’information provenant de différents informateurs (e.g., parents, enseignants, conjoints/es, psychoéducateurs, psychologues, etc.)
5- procurer une façon de communiquer de l’information standardisée entre les intervenants d’une même organisation ou entre les organisations qui travaillent auprès des individus en difficulté
Choix ou échelles de réponses - qu’est-ce qui fait varier les types de réponses possibles?
- le type de construit évalué (et le public, s’il y a des difficultés de compréhension…)
- les besoins particuliers d’un instrument
- les préférences personnelles des auteurs
Quels sont les types d’échelles possibles?
1- Échelle de fréquence (jamais, rarement, souvent, toujours…)
2- Échelle de variété (aucun, 1-2 comportements, 3-4 comportements, etc.)
3- Échelle d’intensité/gravité (pas problématique, un peu problématique, moyennement problématique, etc.)
4- Échelle de Likert (tout à fait en désaccord, un peu en désaccord, neutre, etc.) ***à l’examen
Quelles choses sont à considérer pour déterminer si les évaluations sont valides et utiles avec ces instruments?
- Antécédents de l’informateur (nature de la relation avec l’enfant? Connait bien l’enfant? Collaborateur?…)
- Rapport (alliance) établi avec l’informateur (Perception des professionnels de l’intervention? Bon rapport avec la personne qui fait l’évaluation?)
- Motif d’évaluation (Perception de l’évaluation à faire?
Importance préalable attribuée aux problèmes de l’enfant? Perception qu’a l’informateur de sa responsabilité à l’égard des problèmes de l’enfant?)
5 autres choses auxquelles il faut porter attention :
1-«Faux pas» de l’évaluateur
2-Compréhension des consignes
3-Intention de l’informateur
4-Styles de réponse de l’informateur
5-Interaction entre l’informateur et le trait évalué
Qu’est-ce qu’un “faux pas” de l’évaluateur?
Erreurs commises par l’évaluateur lors de la compilation ou de la transformation des scores.
Qu’est-ce qu’on entend par mauvaise compréhension des consignes de l’informateur?
- L’informateur est de bonne foi, mais n’a pas compris ce qu’on attend de lui
- Que la tâche cognitive peut être assez complexe pour certaines personnes (ne doit pas être pris à la légère)
- On doit toujours s’assurer que l’informateur sollicité a bien compris ce qu’on lui demande
En quoi l’intention de l’informateur peut venir fausser la validité des résultats de l’instrument?
Si l’informateur poursuit un objectif autre que celui d’évaluer objectivement les caractéristiques de l’enfant
(e.g., empirer la réalité pour avoir la cote TC, mère fait une évaluation plus favorable de peur d’être blâmée pour les problèmes de son enfant…)
Comment les styles de réponse de l’informateur peuvent fausser la validité des résultats de l’instrument?
Lorsque la tendance à répondre d’une certaine façon par l’informateur n’est pas reliée à la mesure du construit ciblé
Qu’est-ce qu’une heuristique?
Stratégies cognitives (ou «raccourcis mentaux») utilisées pour simplifier l’estimation d’un comportement
Nommez les différents types d’heuristiques.
1- Heuristique de représentativité : Évaluation d’une caractéristique influencée par la prévalence d’un trouble
2- Heuristiques de primauté vs récence : Évaluation influencée par la première vs la dernière impression de l’individu
3- Stratégies de recherche confirmatoire : Chercher à confirmer ses impressions initiales et négliger des informations qui les contredisent
4- Effet de halo : biais cognitif qui fait que la perception générale d’un individu est influencée par son évaluation d’une caractéristique spécifique (ou trait)
(juger une personne comme plus aimable ou intelligente parce qu’elle est physiquement attirante, enfant évalué de façon plus négative (ou positive) pour certains items simplement parce qu’il est perçu globalement comme «perturbateur» ou «gentil»…)
L’effet de halo est parfois aussi appelé «stéréotype de l’attirance physique» ou le principe du «ce qui est beau est bon» / Autrement dit, les émotions/affects peuvent parfois surpasser les cognitions lors de l’évaluation
5- Effet d’indulgence / effet de sévérité : Estimation d’une émotion ou un comportement qui est atténuée ou aggravée par la perception d’un informateur particulier (des études montrent que les enseignants de classes spéciales sont moins sévères que ceux de classes ordinaires)
6- Effet d’indécision / effet de tendance centrale : Tendance à choisir des réponses centrales ou neutres et d’éviter systématiquement les extrêmes
7- Effet d’interaction informateur-trait : laisse ses croyances à propos d’un comportement particulier à évaluer affecter sa perception, son estimation
Perception objective déformée par la théorie implicite de l’informateur pour un trait (ou construit, ou trouble) particulier (si présence d’hyperactivité, mais pas d’inattention, un informateur peut avoir tendance à coter la présence d’inattention parce que sa théorieimplicite des problèmes extériorisés comprend l’hyperactivité et l’inattention)
Pourquoi l’information provenant des parents est cruciale en psychoéducation?
Pour qu’une évaluation ait une certaine «validité écologique», on doit avoir le point de vue des parents
Il est raisonnable de postuler que les parents sont ceux qui connaissent le mieux leur enfant (ont pu l’observer sur une longue période de temps, jour après jour, dans divers contextes)
Point de vue des parents est nécessaire pour dresser le profil d’adaptation de l’enfant, mais aussi souvent pour élaborer un PI (majorité des théories de psychopathologie postulent que les interventions les plus efficaces comportent toutes une composante «famille» ou parentale)
Qu’est-ce que les études prédictives suggèrent par rapport à l’information provenant des parents?
Que l’information provenant des parents est particulièrement importante dans le processus de dépistage et d’évaluation.
Si on fait une recension exhaustive, combien d’instruments validés existent pour recueillir le point de vue des parents?
Près d’une centaine d’instruments bien validés
Les plus connus :
- Child Behavior Checklist (CBCL du ASEBA)
- Behavior Assessment System for Children (BASC) – Parent Rating Scale
- Conners Parent Rating Scale-Revised (CPRS-R)
Le Achenbach System of Empirically Based Assessment(ASEBA) ou CBCL : forces, limites et utilisation?
Un des instruments les plus employés dans le monde, autant en recherche qu’en clinique.
Deux grandes échelles : problèmes extériorisés et intériorisés.
Forces :
- Basé sur une approche empirique
- Bonnes normes générales de la population et par sexe
- Propriétés psychométriques très bien établies
- 101-113 items (pas trop long)
- Système d’évaluation intégratif (parents, enseignants, autoévaluation, système d’observation, entrevue semi-structurée) avec différentes versions (par groupes d’âge)
- Échelles basées sur les diagnostics du DSM (donc facile de faire un parallèle avec des diagnostics médicaux)
Limites :
- Procurent scores-T et centiles, pas d’ESM
- Pas de normes cliniques
- Certains problèmes avec la structure factorielle (quelques études montrent qu’elle est difficile à répliquer dans différents pays)
Behavior Assessment System for Children (BASC) – Parent Rating Scale (Reynolds & Kamphaus, 2004) : forces, limites et utilisation?
Système d’évaluation intégratif (parents, enseignants, autoévaluation, système d’observation), avec différentes versions (groupes d’âge enfance)
3 échelles : extériorisés, intériorisés et habiletés adaptatives
Basé sur approche mixte (rationnelle et empirique)
Forces :
- Scores-T, centiles et ESM
- Propriétés psychométriques sont dans l’ensemble satisfaisantes
- Contient une échelle sur les forces des individus
- Instrument récent, disponible en français
- Normes générales de la population (générales et par sexe), normes cliniques
Limites :
- 126-138 items (plus long à remplir)
Conners Rating Scale-Revised : forces, limites et utilisation?
Très utilisée en recherche et en clinique, surtout pour l’évaluation du TDAH
Basé sur une approche mixte (rationnelle [DSM] et empirique [analyse factorielle])
Échelles : Opposition, Anxiété/Timidité, Hyperactivité, Problèmes cognitifs, Somatisation, Perfectionnisme, Problèmes sociaux
Pour les jeunes de 3 à 17 ans
Forces :
- Disponible en français
- 2 versions : longue (80 items) et courte (27 items)
- Normes québécoises par sexe disponibles
- Bonnes propriétés psychométriques dans plusieurs langues
- «indice clinique» à 10 items (pour détecter les changements lors d’une intervention)
- Procure une échelle TDAH (items sélectionnés pour correspondre aux symptômes du DSM)
Limites :
- pas de normes cliniques
- Pas d’ESM (scores standard et centiles)