Dyspnée laryngée Flashcards
Comment est organisée l’innervation du larynx ?
- Muscles extrinsèques : nerf hypoglosse (XII)
- Muscles intrinsèques : nerf vague (X)
- branche sensitivomotrice = nerf laryngé supérieur ou nerf laryngé crânial -> un rameau supérieur et interne purement sensitif pour la partie haute de la muqueuse laryngée (vestibule) / une branche externe essentiellement motrice pour le muscle cricothyroïdien
- branche motrice pure = nerf laryngé inférieur ou nerf laryngé caudal = nerf récurrent -> différentes branches pour les différents muscles intrinsèques
Quelles sont les principales caractéristiques cliniques de la dyspnée laryngée ?
- Dyspnée laryngée = dyspnée haute
- Bradypnée inspiratoire traduisant un rétrécissement de la filière laryngée
- Aiguë (enfant ++) ou chronique
- Possible mise en jeu du pronostic vital
- Peut s’accompagner de :
- bruits inspiratoires (stridor, cornage)
- tirage sous-jacent à l’obstacle (sus-claviculaire, intercostal, basithoracique)
- modifications du timbre de la voix (obstacle glottique) et de la toux (quinteuse, rauque)
- troubles de la déglutition (fausses routes, hypersialorrhée en cas d’épiglotite)
Quels sont les signes de gravité à rechercher devant une dyspnée laryngée chez l’enfant ?
- Signes d’hypercapnie et d’asphyxie (sueurs, tachycardie) puis signes d’hypoxie (pâleur, cyanose)
- Irrégularité respiratoire avec tachypnée ou pauses respiratoires
- Troubles de la conscience avec agitation, somnolence ou confusion
- Polypnée puis disparition des signes de lutte avec amélioration trompeuse de l’enfant précédant l’arrêt respiratoire ou cardiorespiratoire par épuisement
Quelles sont les principales étiologies à suspecter devant une dyspnée laryngée chez l’enfant de moins de 6 mois ?
- Nouveau-né :
- laryngomalacie = stridor laryngé congénital (75%)
- autres : malformation congénitale (palmure, atrésie, diastème laryngé), paralysie laryngée uni-/bilatérale (traumatisme obstétrical, malformation basicrânienne, séquelle de lésion infectieuse endocrânienne), dyskinésie laryngée (spasmes des cordes vocales en fermeture à l’inspiration), tumeur congénitale (lymphangiome, kyste)
- Nourrisson < 6 mois : angiome sous-glottique ++
Quelle est la prise en charge d’une laryngomalacie chez le nouveau-né ?
- Pour la majorité : simple surveillance +/- TTT d’un éventuel RGO associé, en attendant la régression spontanée (stabilisation à 4-5 mois, régression à partir de 6 mois)
- Formes dyspnéisantes chroniques avec retentissement sur le poids ou l’hématose : TTT endoscopique (résection des plis aryépiglottiques)
Quelle est la prise en charge d’un angiome sous-glottique chez le nourrisson de moins de 6 mois ?
- Simple surveillance jusqu’à régression spontanée (stabilisation vers 6 mois, régression après 1 an)
- Si mauvaise tolérance respiratoire :
- TTT CTC par voie générale à la phase aiguë (à éviter au long cours), rarement intubation
- TTT de référence : propanolol
- si CI/inefficacité des bêtabloquants : TTT endoscopique au laser ou chirurgical par voie externe, trachéotomie exceptionnelle
Quelles sont les principales étiologies à suspecter devant une dyspnée laryngée chez l’enfant de plus de 6 mois ?
- Laryngites ++ :
- laryngite striduleuse (contexte de rhinopharyngite)
- laryngite sous-glottique ++ (post-rhinopharyngite ou contexte de contage)
- Épiglottite (rare depuis vaccination Haemophilus) /!\ urgence vitale -> réa
- Spasme laryngé : spasme du sanglot ++, hypocalcémie
- Corps étranger
- Autres : laryngite spécifique (croup), œdème après piqûre ou allergie, brûlure par caustique, trauma du larynx, tumeur bénigne (papillomatose laryngée)
Quels sont les éléments du diagnostic clinique de la laryngite sous-glottique chez l’enfant ?
- Installation progressive après une rhinopharyngite ou dans un contexte de contage
- Dyspnée laryngée + modifications du cri et de la voix, toux rauque, aboyante
- Décompensation brutale possible
Quels sont les éléments de la prise en charge d’une laryngite sous-glottique chez l’enfant ?
- En l’absence de signes de détresse respiratoire (tout rauque isolée) : PEC ambulatoire, CTC thérapie PO 1-3 jours
- En cas de détresse respiratoire (signes de lutte respiratoire au repos) :
- en urgence : aérosols adrénaline et/ou CTC, surveillance 4h, hospitalisation si mauvaise réponse
- CTC thérapie PO voire parentérale 1-3 jours, O2 +/- intubation
/!\ ne jamais prescrire de sédatifs
Quels sont les éléments du diagnostic d’inhalation de corps étranger chez l’enfant ?
- Première phase = syndrome de pénétration +++ : accès de suffocation, cyanose, toux, dyspnée, possible mise en jeu du pronostic vital
- Deuxième phase = phase muette
- Troisième phase, après quelques jours : complications infectieuses bronchopulmonaires
- Imagerie (radiographie du thorax de face en inspiration et en expiration) : corps étranger visible, atélectasie pulmonaire partielle, emphysème localisé
- Endoscopie : certitude diagnostique + TTT
Quel est le bilan clinique et paraclinique à réaliser devant une dyspnée laryngée chez l’adulte ?
- Interrogatoire : terrain alcoolotabagique, recherche d’ATCD de cancer des VADS, de trauma laryngé/laryngotrachéal, d’intervention cervicale ou thoracique récente, notion de contage infectieux
- Recherche d’une ADP cervicale suspecte
- Examen complet des VADS avec laryngoscopie indirecte sur patient vigile, au miroir ou par nasofibroscopie
- Panendoscopie aux tubes rigides avec laryngoscopie directe, hypopharyngoscopie directe et œsophagoscopie directe (diagnostique et thérapeutique), désobstruction au laser/trachéotomie si endoscopie impossible avant levée de l’obstacle
- TDM/IRM
- EFR en dehors du contexte aigu, DIP en urgence (obstacle important si DIP < 60 L/min)
Quelles sont les principales étiologies possibles de dyspnée laryngée chez l’adulte ?
- Cancer du larynx ou pharyngolaryngé
- Œdème laryngé au cours des laryngites :
- laryngites aiguës infectieuses, épiglottite, cellulite cervicale
- infections subaiguës spécifiques : syphilis tertiaire, tuberculose
- brûlures : ingestion de caustiques, inhalation de toxiques, brûlures thermiques
- causes générales, allergiques : œdème de Quincke, piqûre
- larynx post-radique
- autre : œdème angioneurotique congénital par déficit du complément
- Sténose laryngée ou laryngotrachéale post-traumatique/iatrogène :
- trauma externe avec fracture du larynx insuffisamment ou tardivement traitée
- trauma interne d’origine iatrogène après intubation en urgence, prolongée ou traumatisante, ou après trachéotomie
- complications opératoires d’une chirurgie cervicale : hématome post-thyroïdectomie, incompétence laryngée par œdème cervical (curages cervicaux)
- Paralysies laryngées bilatérales : contexte viral, neurologique (AVC, SLA), processus tumoral intéressant les deux nerfs laryngés inférieurs, post-chirurgie avec lésions des nerfs laryngés inférieurs ou vagues
- Tumeurs bénignes du larynx (pseudomyxome, chondrome, schwannome, plasmocytome, lipome, papillomatose, laryngocèles)
- Sarcoïdose laryngée ou neurosarcoïdose
- Causes neuromusculaires : myasthénie
- Causes oropharyngées :
- infections : angine préphlegmoneuse, phlegmon péri-amygdalien, adénophlegmon, cellulite du plancher buccal)
- tumeurs obstructives (carcinomes épidermoïdes, lymphomes)