Criminalisation de la divulgation du VIH Flashcards
Où est-ce que le VIH à la plus grande prévalence dans le monde?
En Afrique, puis dans les Amériques.
Quels sont les éléments constitutif d’une infraction criminelle? (2)
1)Acte ou omission de faire un acte prohibé par la loi. Il doit s’être passé quelque chose d’interdit par la loi. Élément de l’acte = Actus Reus
2) Intention criminelle, but ou intention frauduleux. Élément de la faute = Mens Rea
La couronne doit démontrer hors de tout doute raisonnable qu’une personne a eu l’intention de commettre un acte prohibé
Dans le code pénale Canadien qu’est-ce qui est criminalisé sur la non-divulgation du VIH?
la transmission et la non-divulgation au VIH ne constituent pas en elles-mêmes un crime/délit, ils sont criminalisé par l’usage d’autre réglementation:
Principalement, l’agression sexuelle (niveau 3 (grave)) Niveau 3 : blesser, mutiler, défigurer, mettre la vie en danger
Mais aussi : meurtre, causer des lésions corporelles par négligence criminelle
Dans quel contexte survient la majorité des cas de transmission du VIH?
La majorité des cas d’infection surviennent dans un contexte où deux personnes consentantes ignorent leur statut sérologique
Qu’est-ce que le consentement par fraude ?
Un accord peut être donné librement, sans contrainte, sans menace et sans force mais toutefois être déclaré invalide (donc non-consentement) ou vicié car la victime ne sait pas véritablement à quoi elle consent
La volonté éclairée de la victime est entachée, trompée par une duperie, un mensonge ou l’omission de certaines informations nécessaires et préalables à un consentement éclairé
Pour qu’il y ait fraude, il doit y avoir malhonnêteté, tromperie
Depuis 1989, combien de personne ont été accusé d’infraction criminelle en liens avec le VIH? Dans quel province la moitié de ses accusations sont effectué?
Depuis 1989, 197 (environ 200) personnes ont été accusées
Majorité des cas en Ontario (54%)
Quels sont les couples dans lesquelles la majorité des infractions en liens avec la non-divulgation du VIH sont-elles fait?
Majorité des poursuites impliquent un rapport sexuel entre partenaires hétérosexuels
Augmentation des poursuites entre partenaires masculins
Est-ce que dans la majorité des cas de condamnation il y a eu transmission?
Non, dans 61% des condamnations, il n’y a pas eu transmission du virus
Est-ce que les personnes accusé d’avoir transmit le VIH sont déclaré coupable et reçoivent des peines d’incarcération? Est-ce que les peines liés à la non-divulgation du VIH sont longue?
Oui, 93% des personnes déclarées coupables ont reçu une peine d’incarcération (72% plus de deux ans de prison, peine moyenne de 4 ans et demi)
Quels groupes sont surreprésenté dans les peines de criminalisation de la non-divulgation du VIH?
Surreprésentation de personnes racisées au sein des poursuites criminelles
Des femmes accusées, 48% sont des femmes autochtones
Surreprésentation des hommes Noirs qui ne sont pas nés au pays dans les discours médiatiques au Canada (construction médiatique de l’hypersexualité de l’homme noir, de la dangerosité, de la «menace» qu’ils représentent)
Quels sont les grandes tendances liés à la non-divulgation du VIH?
Droit criminel est de plus en plus mobilisé contre des personnes vivant avec le VIH qui sont issues de minorités marginalisées
Mises en accusation et déclarations de culpabilité dans des affaires où le risque de transmission est négligeable
Augmentation des poursuites où il n’y a pas eu de transmission
Forte proportion des poursuites se solde par un emprisonnement
Longueur de la peine est plus lourde que la moyenne des cas d’agressions sexuelles (24 mois)
Comment le droit criminel est utilisé pour criminalisé la transmission du virus avant 1985?
Article 289 criminalise la transmission de maladie vénérienne.
Article hautement entaché de moralité : maladies vénériennes comme conséquences d’une sexualité immorale, déshonorable
Qu’est-ce qui se passe en 1985 qui change la façon de la transmission du VIH peut être criminalisé?
Article289 abrogé même si le virus du VIH était connu depuis 1981
QU’est-ce que l’affaire Aziga ?
Homme ayant eu des relations sexuelles avec 13 femmes sans divulguer son statut séropositif, 2 d’entre elles sont décédées de cancers liés au VIH
Le Mens Rea a été démontré
Cour suprême du Canada a statué que les rapports sexuels peuvent représenter un risque important de lésions corporelles
Pour qu’il n’y ait pas de risque important :
1) Usage du condom
Ou
2) Avoir une charge virale faible
Qu’est-ce que l’affaire Mabior?
Mabior : Homme séropositif (Manitoba) ayant eu des rapports vaginaux avec plusieurs femmes sans divulguer son statut
-Première instance : coupable de six chefs d’accusation
-Cour d’appel du Manitoba : quatre chefs d’accusation ont été invalidés car pas de «risque important» (soit condom OU charge virale faible)
-Cours suprême: des 4 chefs d’accusation invalidés en Cour d’appel du Manitoba, 3 sont rétablis, acquitté pour la dernière plaignante car il n’y avait pas de «possibilité réaliste» de transmission
Qu’est-ce que l’affaire D.C.?
D.C:
Une femme ayant eu un seul rapport sexuelle avec son conjoint avant la divulgation. Relation a ensuite duré pendant 4 ans. L’homme est devenu violent et reconnu coupable d’avoir battu D.C et son fils. Il porte alors plainte pour non-divulgation
-Première instance : juge n’a pas cru l’accusée et déclare que ce rapport a eu lieu sans condom. Accusée d’agression sexuelle et agression sexuelle grave
-Cour d’appel du Québec : verdict invalidé car même si le condom n’a pas été utilisé, la charge virale était indétectable, donc pas de «risque important»
-Cours suprême : Acquittée (faute de bon traitement de la preuve technique quant au port du condom en première instance)
Qu’est-ce qui découle des arrêts Mabior et D.C. ?
Les personnes vivant avec le VIH ont l’obligation légale, en vertu du droit criminel, de divulguer leur séropositivité au VIH à leurs partenaires avant d’avoir des rapports sexuels comportant une “possibilité réaliste de transmission au VIH
Sinon, elles peuvent être déclarées coupables d’agression sexuelle grave
Qu’est-ce qui ne constitue pas une possibilité réaliste de transmission du VIH?
1) Pénétration vaginale lorsqu’un condom est utilisé
ET/ OU
2) Que la charge virale de la personne est faible (inférieure à 1500 copies/ml)ou indétectable (inférieure à 200 copies/ml)
Si les conditions ne sont pas présente, il y a un risque de transmission et la personne doit divulguer sont statu séropositif si non il y a une fraude du consentement
Quels sont les recommandations pour les intervenants dans le contexte juridique actuel ?
Si vous conseillez des personnes qui vivent avec le VIH et qui vous demandent si elles sont obligées légalement de divulguer, et comment faire pour éviter les risques de poursuites, vous avez la responsabilité de leur dire :
-Vous n’avez pas l’obligation légale de divulguer si un condom est utilisé lors d’une relation sexuelle avec pénétration et que votre charge virale est faible ou indétectable
-Pour éviter les poursuites, éviter les relations sexuelles sans préservatifen l’absence de charge virale faible ou indétectable, même si on suit un traitement AVR
-Il est préférable de divulguer clairement, explicitement, et de conserver des preuves (écrites) de la divulgation
-Conserver un registre de charge virale et procéder à un suivi médical régulier
Quels sont les critiques des arrêts Mabior et D.C. ?
-Ne tiennent pas compte des défis liés à une maladie lourdement stigmatisée
-Divulgation peut entraîner rejet, violence, préjudice
-Ouvrent la porte au chantage, aux menaces de poursuites
-N’apportent pas de précision sur les rapports oraux et anaux (Sont flou dans les contexte qui ne sont pas des rapports sexuelle vaginale)
-Créent davantage de freins aux efforts de santé publique et à la divulgation aux professionnels de la santé (les dossiers médicaux peuvent être cités en preuve)
-Rapport de confiance avec le personnel soignant devient plus complexe
-Ne font pas de distinction entre silence (ne pas divulguer) et mensonge (consentement vicié, fraude)
-Peut poursuivre même si le Mens Rea n’est pas démontré (intention de faire du mal, de causer un tort)
-Démontrer une charge virale faible ou indétectable n’est pas chose simple pour tous les segments de la société
Pourquoi démontrer une charge viral faible n’est pas facile pour tous ?
Pauvreté
Éloignement des grands centres urbains
Traitements et services de soins ne sont pas facilement accessibles pour tout le monde de manière équitable
Nomme les directives que le procureur général fédéral donne en 2018.
Directive mentionne de :
Ne pas intenter de poursuites dans les cas de charge virale supprimée (on ne parle pas d’indétectable)
Ne pas utiliser les infractions à caractère sexuel pour criminaliser la non-divulgation
À quel province ou territoire les directive du procureur général s’applique ? Est-ce que d’autre province ou territoire les ont mis en place?
S’applique à trois territoires (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut)
Deux provinces ont mis officiellement en application une politique qui limite les possibles poursuites
Quel est le liens entre quatres objectifs du droit canadien et la criminalisation de la non-divulgation du VIH?
- La rétribution (payer pour son crime, incarcération)
- La réhabilitation
- Protection de la société
- Dissuasion
Avec la criminalisation de la non-divulgation on souhaite
Limiter la propagation du virus
Protéger la société et stimuler la dissuasion (générale et spécifique)