Cours 9 Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la prosodie?

A
  • Modulation de paramètres acoustiques (intensité, F0, durées) reflétant des structures d’énoncés et des facteurs expressifs servant à communiquer une information codée dans un parler (accent lexical, ton) ou qui reflète l’état du locuteur.
    o Structures prosodiques : énoncé (groupe de souffle) –> groupe intonatif –> groupe temporel –> cycle
    o Facteurs structurants :
    –> Énoncé : respiration
    –> Groupe intonatif : pas universel
    –> Groupe temporel : Mémoire sérielle à court terme
    –> Cycle : coarticulation cycle cont.-relax.
    o Exemple d’aspects expressifs liés au contexte de communication : variations de débit (syllabes/sec), d’amplitude, d’intonation associées aux émotions, accents étrangers, identification des voix familières
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2
Q

Quels sont les différents indices structurels de la prosodie?

A
  • « Énoncé » : universel, étendue de parole produite entre deux inspirations
    o Frontière marquée par bruit d’inspiration et un relâchement du voile du palais en fin d’énoncé (différence entre pause et hésitation). Voir aussi la « déclinaison »
  • « Groupe intonatif » : ensemble de syllabes marqué par des modulations de F0 (patrons variables ou « reset »). On peut retrouver ce qui va avec quoi avec la fréquence du segment.
    o Peut contenir plusieurs groupes temporels. Ne pas confondre avec les marques de « tons » (variation de F0 sur un seul cycle, est vraiment associé au mot ou à l’unité lexicale)
  • « Groupe temporel » (groupe rythmique, ou chunk) : Universel, groupement de syllabes séparé par un délai intersyllabe (ce délai peut correspondre à des allongements de voyelles, mais pas nécessairement). Plusieurs définitions, mais au bout de ligne, c’est toujours un groupe de syllabe dont la première est plus longue (mais on ne sait pas pourquoi, ce n’est pas codé dans la langue comme telle). En général, groupe de 3-4 syllabe et pas beaucoup plus.
    o Ne pas confondre avec les rythmes d’accents lexicaux qui sont codés dans des langues. L’accent lexical implique une force articulatoire sur des cycles-syllabes.
  • Ne correspond pas aux concepts orthographiques mots/syntagmes. Reflètent le chunking sous-tendant la constitution de ce que certains appellent des formules, comme « m’aler+X » ou « j’veuxdu + X », etc.*
  • « Accent d’emphase » : mobile, variable selon la langue parlée, relié à la pragmatique, fait ressortir une syllabe par rapport aux autres.
    o En français, associé à des variations de durée relative des syllabes et de F0. Peut se manifester différemment d’une langue à l’autre.
  • « Cycle-syllabe » : Universel, unité de mouvement reflétant un cycle de contraction-relaxation, produisant une montée de pression suivie d’un relâchement. Marqués par des sommets d’intensité dans le signal. Est produit à l’intérieur des groupes temporels. Phénomènes associés :
    o « Syllabification » : lié à la vitesse des fermetures; varie avec l’accent lexical.
    o « Débit » : syll./sec. Ou durée de syll. (pas structurel mais expressif). Pour mesurer un débit, on mesure le nombre de temps que la personne a parlé et on divise par le nombre de syllabes.
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3
Q

Quels sont les éléments qui nous permettent de voir les propriétés dynamiques de l’articulation et quelles sont ces propriétés?

A

Observations acoustiques d’éléments reflétant des mouvements limités dans le temps et « états stables » + effets des structures prosodiques de cycles-syllabes produits en chunk = permet de voir les propriétés dynamiques de l’articulation (force, amplitude et vélocité des mouvements) qui sous-tendent les différences articulatoires entre les parlers – propriétés qui ne peuvent s’observer avec des symboles statiques de l’API

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4
Q

Quelles sont d’autres utilités possibles de la prosodie?

A
  • Application à l’apprentissage des sons d’une langue seconde – ou réapprentissage d’une langue première – en fonction des rétroactions (auditives, proprioceptives, etc.) et du couplage motosensoriel.
  • La prosodie peut souvent expliquer le phénomène qu’on explique grâce à des règles car si on regarde seulement les mouvements des articulatoires, cela limite beaucoup nos explications et ne nous permet pas d’expliquer nécessairement toutes nos règles
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5
Q

Pourquoi est-il important de tenir compte des différents types de mouvements? Donnez un exemple

A

o On peut facilement donner des modèles pour les « états stables », mais pas pour les mouvements rapides contraints dans le temps…
o Ex : les occlusives orales (une fermeture silencieuse), mais aussi d’autres mouvements rapides fermants comme les alvéolaires
o Or les mouvements occlusifs sont les premiers à être acquis et les mouvements rapides alvéolaires sont parmi les plus fréquents dans les parlers…
- Exemple : dans l’apprentissage de l’articulation de métal/metal, on peut donner des modèles pour des mouvements à états stables [m, Ɛ, e] mais pas pour des mouvements comme [t] sans produire des cycles-syllabes (impliquant une coarticulation) dans des groupes – et ce sont ces structures qui gouvernent la dynamique articulatoire et qui peuvent altérer les mouvements à états stables.
o La force articulatoire mise sur le ‘me’ de ‘metal’ en anglais, ça fait que quand ça ouvre, ça ouvre fort et qu’on explose pour le ‘e’, mais on doit obligatoirement revenir et il ne reste plus beaucoup de force pour le ‘t’, qui va donc finir par être moins accentué
o Différents réalisations de « /t/ »
o Notez que l’effet des groupes temporels ne peut se déduire à partir de représentations en API

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6
Q

Quel est l’inventaire des sons de l’AA et du Fr présentant des difficultés de couplage motosensoriel pour l’apprenant L2?

A

o Des mouvements « états stables » (non contraints dans le temps; qu’on peut pratiquer en les étirant) :
o Fr :
–> Antérieures arrondies [y, ø, œ], semi-voyelle [ⴗ] nasale [œ˜]
–> [l] très fréquent
–> [ᴚ, R] très fréquent
o AA :
–> [θ, δ] ex. this, thing
–> Rhotatisme/rétroflexe (ex. [ɚ]) très fréquent: toutes les voyelles qui précèdent r à l’écrit (un phénomène « d’assimilation régressive »), car, beer, fair, more, etc., aussi r et l [ɫ] initiale, ex. rake, lake
–> Diphtongaisons, ex. [ai, ɑu, ɔi] présents en FrQ

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7
Q

Qu’est-ce que les lettres de l’API n’arrivent pas à représenter des états stables?

A
  • Des mouvements « états stables » : ce qui n’est pas représenté par des lettres de l’API…
    o Les résonances reflétant les mouvements du Fr et de l’AA différent mêmes pour les sons représentés avec les mêmes lettres de l’API (ex., le « trapèze vocalique » F1-F2)
    –> Rappelons que le trapèze vocalique ne représente pas des mouvements sur une coupe sagittale, mais les résonances de cavités tridimensionnelles
    o Les formants associés aux voyelles ne sont pas exactement les mêmes en français et en anglais car le trapèze vocalique n’est pas exactement le même
    o Ce qui n’est pas représenté par des lettres de l’API : les mouvements durant les voyelles en AA
    –> Les « états stables » ne sont pas si stables que ça
    –> On peut difficilement donner des modèles de toutes les versions possibles pour que l’apprenant acquière des cibles pour des mouvements instables
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8
Q

Qu’est-ce qui facilite l’apprentissage des mouvements “états stables”?

A

o Apprentissage facilité par le fait qu’un modèle du son peut être étiré, permettant la pratique d’un couplage motosensoriel par un effort conscient.
o Exemples :
–> En AA, la protrusion des lèvres (contraction m. orbiculaires) est coordonnée avec le mouvement postérieur de la langue (contraction m. styloglosse) pour [u, o, U]. Les locuteurs AA n’ont pas l’habitude de contracter les orbiculaires avec le génioglosse – afin de produire les voyelles antérieures arrondies. Ils doivent donc pratiquer ce contrôle en produisant des [i, e, œ] avec et sans mouvements des lèvres.
–> Les locuteurs du français n’ont pas l’habitude de contracter fortement le génioglosse de façon à ce que la pointe de la langue excède les incisives – afin de produire [θ, δ]. Un modèle audiovisuel permet l’acquisition de ce mouvement assez facilement (audio seulement probablement pas suffisant)
–> Les mouvements rétroflexes de l’AA impliquent un relâchement du génioglosse et une contraction plus ou moins forte du m. longitudinale, au point de soulever la partie apicale de la langue.
–> Pour articuler le [l] Fr, le locuteur AA doit apprendre à contracter plus fortement le génioglosse tout en relâchant le m. longitudinal de façon à presser la langue contre les alvéoles.
–> Il est plus difficile de modifier ou d’acquérir le mouvement rétroflexe de l’AA lorsque le mouvement ne fait pas parti d’un cycle-syllabe accentué.

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9
Q

Qu’est-ce qui est le plus difficile à acquérir en AA ou Fr comme L2?

A
  • Des mouvements « rapides », contraints dans le temps : les effets de structures prosodiques
    o La pratique articulatoire pour les « états stables », comme les sons exclusifs à AA ou au Fr ci-dessus ne permet pas l’acquisition du parler fluide en L2.
    o Le plus difficile à acquérir : les variations de mouvements trop « rapides » pour qu’elles soient contrôlées consciemment et qui sont l’effet de structures prosodiques différentes en Fr, FrQ et AA
    –> Traditionnellement, on décrit ces variations en termes d’« allophones » représentés par des symboles statiques (lettres et diacritiques de l’API)
    o On dresse dans ce qui suit une liste d’allophones afin de démontrer qu’ils découlent des propriétés cinétiques de l’articulation de syllabes par chunks. Les mécanismes cinétiques, notés entre parenthèses, sont expliqués plus loin.
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10
Q

Quelles sont les descriptions traditionnelles pour les “allophones” dans la phonologie/phonétique contrastive?

A
  1. Aspiration : la production d’occlusives en AA s’accompagne de bruits d’aspiration au relâchement et de long VOT. Ex., Peter [phiɾɚ] (causée par la force de fermeture pour l’accent lexical)
  2. Assimilation régressive de nasalité en AA pour -VC où C est nasale. Ex., a can [kǣn] (liée à la rapidité des fermetures des cycles-syllabes)
  3. En AA, Allongement/abrègement de -V devant une occlusive voisée/non-voisée en final de groupe = assimilation régressive de voisement. Ex., bead [bi:d] beat [ʌbit]. (Lié à une fermeture plus forte et donc plus longue pour [p,t,k] que pour [b,d,g].)
  4. Palatalisation variable en Fr + FrQ de [t, d] devant V et semi-V hautes antérieures. Ex., tu [tsy] dieux [dzjø]. En AA [t, d] devant V hautes postérieures. Ex. tune [ʧun, tjun]. (Relié à la force de compression langue-palais.)
  5. Chute du schwa de voyelles centralisées et réductions occlusives + [R], occlusives + [l] en fin de groupe Fr, +FrQ. Ex., [tabl, tab]. En AA, la chute des voyelles centralisées crée des changements morphologiques majeurs. Ex., to, have, is, am*
  6. Production de « syllabiques » dans occlusives + [m, n, l, r] en AA. Ex., table ·[ʌtebɫ], bacon [beikn]. Tendance en Fr, +FrQ. Ex, le vieux [lvjø]. (Effet de lénition d’éléments fréquents; en AA li à l’accentuation de syllabes avoisinantes.)
  7. Liaison en Fr et FrQ mais différents éléments. Ex., donne-m’en un c. donne moi-z-en un. Moins présent en AA. Ex, an apple. (Effet majeur : en Fr, on maintient un rythme de cycles ferme-ouvre avec des durées stables quitte à insérer des C de liaison entre des V alors qu’en AA, l’accent crée des cycles de durées variables.)
  8. « Flapping » (battements) des alvéolaires en AA. Ex., better [bƐɾɚ]. (Assimilation régressive causée par des fermetures rapides en bordure de l’accent lexical.)
  9. « Centralisation » des voyelles et « lénition » des consonnes dans des cycles-syllabes en bordure de l’accent lexical en AA. Phénomène marginal en FrQ. (Liée à la force de production de l’accent et à la réduction de cycles-syllabes.)
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11
Q

Comment apprend-on ces mouvements d’allophones associées à un parler?

A

o L’approche traditionnelle – des « règles » ajustent des traits de phonèmes représentés par des symboles de façon à générer des allophones représentés par d’autres symboles. Ex., une règle pour l’allongement en AA :
–> V [-cons, -alv, -long, …]  [+long] / _C#[+cons, +alv, -long, …]
o Problèmes : on ne peut contrôler « l’allongement des sons » par 10 ou 20ms. Ce phénomène relève de mécanismes compensatoires.
o Le nombre d’allophones! P.ex., la coarticulation de CV exigerait des règles ajustant les traits de toutes les C pour chaque V, avec un symbole pour chaque allophone! (On a présentement plus de 1000 symboles API)
–> L’approche s’avère inapplicable à l’apprentissage ou l’enseignement.
- Une approche qui exploite les mécanismes de compensation du chunking : les mouvements s’automatisent en chunk
o On ne produit pas la parole un son ou une syllabe un à la fois mais par groupes
o Lorsqu’on apprend une séquence de sons ou de mouvements, des contraintes sur la mémoire sérielle imposent une fragmentation des séquences, ce qui se manifeste par des délais lors de la production, soit des marques de chunking
o La recherche sur le rappel sériel de chiffres, de lettres, de syllabes montre que les séquences apprises s’automatisent rapidement en « blocs d’actions », ce qui se reflète par des ajustements compensatoires d’unités de mouvement à l’intérieur des chunks et qui ne nécessite pas de décisions conscientes.

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12
Q

Quelle est l’application aux parlers Fr et Angl de la prosodie?

A

o L’Angl et le Fr représentent deux extrêmes quant au rythme d’accent et aux mouvements de cycles-syllabes :
–> Angl : l’accent lexical correspond à des cycles-syllabes produits avec une plus grande force articulatoire. Cette force accrue crée des cycles plus longs et des réductions/compressions dans les autres cycles du groupe. Les mouvements rapides de fermeture créent des séquences qui « sonnent comme » ‘CVC-CV. D’ailleurs, les locuteurs AA manipulent la vitesse de fermeture pour créer des syllabifications distinctives : I freed Anny ≠ I free Danny
–> Fr. : pas « d’accent » - les cycles syllabes d’un même groupe ont des durées quasi égales. Mouvements de fermeture de durée similaire = séquences qui « sonnent comme » CV-CV réguliers. On sépare même les suites de voyelles V-V par des « liaisons » et on ne manipule pas la vitesse de fermeture et la syllabification distinctive.
–> Plusieurs des « allophones » dans les diapos précédentes émergent de mécanismes de compensation par rapport au rythme d’accent.

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13
Q

Quel est l’impact de l’accent lexical à l’intérieur des groupes?

A

o Grande force de compression langue-palais ou lèvre-lèvre menant à une grande accumulation de pression dont le relâchement s’entend (aspiration)
o Réduction des cycles avoisinants, ce qui implique une vitesse accrue où les mouvements n’atteignent pas leurs cibles (angl. « undershoot »)
o L’« undershoot » = centralisation des voyelles et lénition des consonnes
o La « vitesse accrue » = des propriétés des consonnes qui empiètent sur les états stables précédents, causant des assimilations régressives

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14
Q

Que se passe-t-il à l’intérieur des groupes avec la centralisation?

A

À durée de groupes égales, plus l’accent lexical est fort, plus le cycle est long et plus les cycles avoisinants seront réduits, créant une centralisation des voyelles et une lénition des consonnes. Pourquoi? Parce que le mouvement articulatoire n’a pas le temps de rejoindre sa cible

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15
Q

Que se passe-t-il à l’intérieur des groupes avec l’instabilité des voyelles en AA?

A

o Ex. du cours 8 : on articule les sons [b, e, i] en angl. Comme en fr. mais la réduction sous l’effet de l’accent crée des mouvements rapides fermants pour les cycles (ici [b]), avec des effets sur les mouvements à états stables (ici [e]) donnant des voyelles instables, diphtonguées, assimilant les propriétés des mouvements fermants.
o Plus on allonge un cycle dans un groupe, plus on compresse/réduit la durée d’autres cycles et alors plus les mouvements fermants sont rapides

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16
Q

Que se passe-t-il à l’intérieur des groupes avec l’aspiration?

A

o L’effet de la force articulatoire de mouvements fermants dans l’articulation de l’accent crée des montées de pression intraorale qui, au relâchement, produiront l’aspiration et des VOT variables pour le Fr et Angl
o Aspiration : relâchement du surplus d’air accumulé durant une compression

17
Q

Que se passe-t-il à l’intérieur des groupes avec la vitesse des fermetures?

A

Plus un cycle est long (ce qui est le cas lorsqu’il est articulé avec force), plus les autres cycles dans le groupe sont brefs et plus on ferme rapidement. (Notez aussi les effets passifs de la force de fermeture sur le voisement)

18
Q

Quels phénomènes contrastifs de l’AA et du Fr génèrent la réduction?

A
  • Avec la réduction, les « états stables » sont affectés par des mouvements fermants plus rapides, ce qui génère plusieurs phénomènes contrastifs de l’AA et du Fr :
    o Assimilation régressive de voix, de nasalité, de rétroflexion
    o Instabilité des voyelles et diphtongaison
    o Lénition de consonnes jusqu’au flapping ou à la chute complète
    o Centralisation et chute de voyelles créant des consonnes syllabiques
  • On remarque que certains des phénomènes ci-dessus, dont la centralisation et VOT, tendent à rapprocher le FrQ de l’AA
  • En somme, les aspects contrastifs du AA et Fr ne nécessitent pas des règles d’ajustement de phonèmes et reflètent plutôt des mécanismes de compensation liés à la rythmicité et le chunking.
19
Q

Quels sont les aspects contrastifs contextuels de la prosodie?

A
  • La prosodie expressive :
    o Modulation de paramètres acoustiques comprenant les variations de débit, d’amplitude, d’intonation, mais aussi les particularités d’articulation et de résonance qui, seules ou en combinaison, permettent de transmettre de l’information sur l’état du locuteur.
    o L’information véhiculée par la prosodie expressive peut être iconique et/ou symbolique
    –> Iconique = l’interprétation du signal ne nécessite pas la connaissance d’un code culturel
    –> Symbolique = l’interprétation nécessite l’apprentissage d’un code culturel
    –> Certains indices sont à la fois iconiques et symboliques
    o Par exemple, dans une situation où quelqu’un se fait mal, on peut interpréter le degré de douleur par l’amplitude d’un cri ou d’une expression. L’amplitude fonctionne ici de façon iconique, étant liée à l’intensité de la douleur.
  • Notons que, dans l’interprétation du langage verbal, l’idée que la prosodie expressive représente un processus séparé (« para- ou extra- linguistique ») ne reflète pas le fait qu’un acte de communication orale est toujours accompagnée d’indices prosodiques situationnels.
    o La tendance à voir la prosodie comme un processus séparé provient d’une tradition d’analyse du langage oral « sur papier », où les voix, l’expression, la situation de communication (etc.) sont évacuées de l’objet d’étude qui est interprété hors de son contexte communicatif.
    o En réalité, les indices prosodiques, expressifs et situationnels, sont intrinsèquement liés à l’interprétation sémantique.
    o Par exemple, quelqu’un qui entend ces indices prosodiques peut automatiquement interpréter la « valence » de l’énoncé (l’aspect émotif de l’énoncé; dans ce cas, si le répondant est plus ou moins réceptif à l’appel)
  • Les tentatives de « décoder » la prosodie affective selon différents indices acoustiques demeurent incomplètes et fluctuantes du fait qu’il est difficile d’assigner une interprétation aux « émotions ». Néanmoins, le fait que nous utilisons ces indices dans l’interprétation sémantique d’éléments verbaux atteste du fait qu’ils sont représentés en mémoire.