Cours 7 Flashcards
Quels sont quelques principes de base sur le “contrôle” des mouvements dans la parole?
o Influx nerveux SNC ↔ influx nerveux SNP ↔ contractions musculaires et relaxations ↔ systèmes phonatoires et articulatoires
–> Ce qui nous intéresse : les mécanismes qui sous-tendent les mouvements qui produisent des variations de pressions servant à communiquer
–> N.B. ↔ les mouvements ne sont pas strictement le résultat d’influx du SN
o Ex., la relaxation des tissus contractiles (muscles) alors qu’il n’y a pas d’influx nerveux crée un mouvement reflétant les propriétés élastiques des tissus.
o Des facteurs aérodynamiques, des mécanismes de réflexe, etc., créent aussi des mouvements.
o Le « contrôle volontaire » n’implique pas nécessairement des décisions conscientes.
o Ex., laver la vaisselle
Quels sont les différents systèmes du cerveau?
- Le cerveau =
o Système nerveux central (SNC)
–> Tous les circuits de neurones à l’intérieur du crâne, du tronc cérébral et de la colonne vertébrale.
o Système nerveux périphérique (SNP)
–> Neurones, fibres efférentes et afférentes* qui « sortent » du tronc et de la colonne (incluant différents récepteurs sensoriels)
o *Un nerf : faisceau de fibres nerveuses constituées de neurones ayant une fonction sensorielle ou motrice.
o Système somatique (volontaire) et système viscéral (autonome)
Quelles sont les caractéristiques des muscles et du contrôle musculaire impliqué dans la phonation?
- Muscles striés (ou « squelettiques »)
o Muscles qui font l’objet d’un « contrôle volontaire » (ex., les muscles de la parole) - Muscles lisses
o Ne font pas l’objet d’un contrôle « volontaire ». Le système autonome contrôle des fonctions comme la respiration, le rythme cardiaque, la transpiration, etc. - Sur le « contrôle » des mouvements dans la parole : quelques principes de base
o Un muscle n’a qu’un seul vecteur – il se contracte. Le SN ne contrôle pas l’allongement (relaxation) des muscles (facteurs passifs)
o Un muscle n’agit jamais seul, mais en synergie avec d’autres muscles et en fonction d’information sensorielle issue de récepteurs (voir l’arc de réflexe et interneurones) et des structures biomécaniques
o La contraction d’un muscle exerce une force qui peut déplacer une masse (un articulateur, etc.). Mais la plupart du temps, il s’agit d’une gradation et non de contraction « tout-ou-rien » +/-. L’idée que l’on contrôle la parole en fonction de trais +/- ne reflète pas le contrôle moteur. - Une unité motrice = fibre efférente ou motoneurone (des centaines pour contracter un muscle)
o La contraction musculaire s’accompagne d’une info afférente (rétroaction) issue de récepteurs sensoriels qui modulent les influx efférents.
o Donc, le contrôle de mouvements ne reflètent pas un concept hiérarchique où le cortex « commande » et les structures sous-corticales et périphériques « exécutent ». - Sur le « contrôle » des mouvements dans la parole : quelques principes de base
o Le contrôle moteur de la parole produit des mouvements modulant la pression d’air afin de communiquer avec autrui (pas seulement à « bouger » les articulateurs)
o Le cerveau ne « crée » pas les éléments et structures du langage oral (harmoniques, traits art., cycles syll., gr. de souffle, etc.). Ces éléments et structures reflètent des propriétés de systèmes motosensoriels par lesquels le cerveau interagit avec son environnement. - Visualiser les paramètres de contrôle des contractions musculaires (pas nécessairement à la source de tous les mouvements)
o L’électromyographie (EMG) : mesure de l’activité (en mV) des fibres musculaires ou neuromusculaires lors de contractions - Le « contrôle » des contractions musculaires :
o Gradation de la fréquence des potentiels d’action (signal in)
o Nombre d’unités motrices recrutées - Mais l’observation d’aspects dynamiques de la parole montre que d’autres facteurs contribuent aux mouvements durant la production…
- Quelques résultats d’études combinant la cinétique et l’EMG :
o Durant les cycles-syllabes « CV », les muscles associés à l’articulation de « C » et de « V » se contractent en même temps en début de cycles.
o Donc les mouvements d’ouverture (« V ») suivant un mouvement de fermeture (« C ») relèvent de facteurs passifs et non d’un contrôle actif neuromusculaire.
o Gradation de force de contraction = différents mouvements d’aperture
o En parole, pas d’activité musculaire associée aux mouvements d’ouverture suite à une fermeture.
Quels sont les principaux nerfs contrôlant les muscles de la phonation et de l’articulation?
o Nerfs crâniens :
–> Trijumeau V : mâchoire
–> Facial VII : lèvres
–> Vague X (et Accessoire XI) : larynx, voile et pharynx
–> Hypoglosse XII : langue
o Le tronc cérébral :
–> Mésencéphale
–> Protubérance
–> Bulbe rachidien (la moelle allongée)
Quels sont les processus du larynx, sub et supra glottaux impliqués dans la phonation?
- La phonation implique des processus du larynx ainsi que des processus sub- et supra-glottaux
3) Nasopharynx
2) Le larynx – contient les cordes vocales, l’objet qui vibre (la source), contrôle la glotte, énormément de mouvements possibles (entre autres liés au voisement)
1) Les poumons – une pompe fournissant le souffre, soit la force qui fait vibrer les cordes vocales (la soufflerie)
Quelles sont les caractéristiques de la soufflerie?
- Poumons ≠ muscles. On ne contrôle pas les poumons comme tels; on contrôle les structures autour des poumons.
- Inspiration
o Muscle principal = diaphragme
–> Une contraction du diaphragme déplace le plancher des poumons, ce qui crée un vide (pression négative) qui « aspire » l’air, gonflant ainsi les alvéoles dont la fonction est l’oxygénation du sang et l’évacuation du CO2.
–> L’inspiration est déclenchée par des chémorécepteurs en réaction au taux de CO2 dans le sang. - Expiration
o En parole conventionnelle, les muscles d’inspiration ne font que contrecarrer les forces passives qui « dégonflent » les poumons
o Forces passives :
–> Élasticité
–> Torsion
–> Gravité
o Donc, lors de l’expiration : force de gravité sur les viscères et la masse des poumons + les forces élastiques des alvéoles qui se dégonflent
o Les muscles d’expiration sont parmi les plus puissants dans l’anatomie humaine, mais peu exploités dans la parole conversationnelle. Notez que les adducteurs de la glotte sont aussi classés parmi les plus puissants.
o On utilise les muscles d’expiration lors d’exercices intenses ou durant la parole forte (lorsqu’on crie, p.ex.) Mais leur utilité principale première relève d’autres fonctions. - Pour comprendre l’exploitation des forces passives et le rôle de la respiration : mesures de volume et de pression d’air
o Capacité vitale (CV) : volume d’air qui peut être expirée après un effet inspiratoire maximal (en litre/ou millilitre ml). La CV représente une partie de la capacité totale des poumons parce que l’on ne peut expirer tout l’air des poumons (il reste toujours un volume résiduel)
o Pneumothachomètre : mesure la CV à partir du débit d’air (l/sec)
o Pression (mesures manométriques) : en cm d’H2O ou mm de mercure (Hg)
–> Pression atmosphérique
–> Pression intraorale (Pio)
–> Pression subglottale (Ps)
–> Pression intrapleurale
–> Ps est à peu près équivalent à Pio lorsqu’on produit p.
o Courbe classique de « Pression de relaxation » pour la respiration :
–> Peu d’air dans les poumons, alvéoles dégonflées
–> Beaucoup d’air dans les poumons, alvéoles gonflées
–> Pour continuer à expirer, on doit pousser (forces actives = contraction accrue de muscles d’expiration) - La croissance des volumes respiratoires avec l’âge : effet sur la respiration pour la parole
o Capacité vitale (CV) : contrainte sur le volume d’air expiré pour les énoncés (point de relaxation) un principe de moindre effort. - Ce qu’on observe…
o Selon Hixon et coll., en parole conversationnelle, un locuteur inspire rarement au-delà de 60% de sa CV et descend rarement en dessous de 40%. Ainsi, on exploite les forces passives de la respiration en parlant.* La longueur moyenne des énoncés (LMÉ) suit cette contrainte sur le volume respiratoire (une « tendance au moindre effort »).
o La croissance normale de la CV influence le nombre de « syllabes » dans les énoncés, ce qui a un impact sur leur complexité et la diversité de lexèmes ou formules multisyllaques
o Dans le cycle respiratoire végétatif, la durée relative de l’inspiration est de 40 p.c. par rapport à 60 p.c. pour l’expiration. En parole, l’expiration occupe 90 p.c. du cycle respiratoire, ce qui suggère une adaptation phylogénétique du réflexe d’inspiration. - La croissance des capacités respiratoires influence la production de longs énoncés et de longues formes verbales.
o Le développement de la LMÉ entraine une augmentation des possibilités combinatoires contribuant à la complexité des énoncés et à la diversité de longues formes lexicales. - Sur le contrôle respiratoire de l’intensité sonore de la phonation
o Borden et coll. Indiquent qu’une augmentation au double de la Ps (pression subglottale) mène à un accroissement de 8 à 16 fois de l’intensité sonore, un gain de 9 à 12 dB.
o I = PS3 ou PS4
o La pression minimale pour la parole audible est de 5 cm d’H20 (on peut en faire l’expérience avec un verre d’eau)
Quelles sont les caractéristiques du larynx et du nasopharynx?
- Comprend des cartilages et un os
- Les nerfs impliqués (n.b. une branche pharyngienne du vague n.c. X alimente les m. du voile et du pharynx)
o Branche laryngienne supérieure sous branche « externe » : m. cricothyroidien (contrôle l’intonation)
o Branche laryngienne inférieure (le récurrent) : m. intrinsèques (contrôle l’adduction et l’abduction de la glotte) - Trois séries de muscles qui présentes des synergies et des fonctions différentes dans la vocalisation
o Les muscles intrinsèques : ouverture (abduction) et fermeture (adduction) de la glotte
o Le cricothyroïdien : fait pivoter le cartilage thyroïdien (contrôle de la fondamentale)
o Les muscles extrinsèques : effets complexes – ces muscles se rattachent à l’os hyoïdien et effectuent des déplacements verticaux du larynx. - Action des muscles intrinsèques
o Le vocalis : compression des cordes, p.ex. dans un « coup de glotte » - Action du muscle cricothyroïdien :
o Étirement et tension des cordes
o Plus le cartilage cricoïdien pivote sous l’effet du m. cricothyroïdien, plus la F0 augmente
o Sur les différences de F0 femme-homme : protubérance du cartilage thyroïdien en lien avec la longueur des cordes, donc différence de F0 moyenne - Action des muscles extrinsèques : rattachés à l’os hyoïdien, contribuent à la tension des cordes par un déplacement vertical du cartilage thyroïdien (montée de la F0 s’associe à un déplacement vers le haut)
o Sur la « fatigue vocale »
o La force générée par un muscle est fonction du nombre d’unités motrices recrutées et de la fréquence des potentiels d’action. Lorsqu’il y a « fatigue vocale », le recrutement peut s’étendre à d’autres muscles avoisinants (ex., les m. sterno-cléido-mastoidiens, scalènes)
o Relie surtout le cartilage à l’os hyoïdiens
o Certains mouvement de la langue vont jouer sur le larynx (et donc pouvoir jouer sur l’intonation) car certains muscles de la langue sont reliés à l’os hyoïde, comme les muscles extrinsèques (qui eux ont un contrôle direct sur le larynx)
Quels sont les effets de l’articulation sur la F0?
- Effets de l’articulation sur la F0 :
o Notez que le corps de la langue peut aussi tirer sur l’os hyoïdien par l’entremise du m. hyoglosse (et géniohyoïdien) de sorte que, si la lange se déplace vers le haut et l’avant, la F0 augmente de façon intrinsèque, ce qui explique que des « voyelles » comme [i] ont une F0 intrinsèque supérieure à des articulations postérieures comme [u]
Quels sont les facteurs passifs impliqués dans le contrôle des cordes vocales?
o La vibration des cordes exige un débit d’air transglottal qui n’est possible que lorsque la pression supraglottale est inférieure à la pression d’air subglottale. Par sa vélocité, ce débit d’air « aspire » les cordes dans leur fermeture de bas en haut – c’est l’effet Bernouilli.
o Les variations de pression orale créées par les fermetures orales plus ou moins fortes représentent un mécanisme de « contrôle articulatoire » du voisement dans la parole à débit normal et rapide.
o Le phénomène de déclinaison : en début d’énoncé, après l’inspiration, le Ps est plus forte qu’à la fin de l’énoncé. C’est ainsi que, pour des sons comparables, l’intensité et la F0 seront plus élevées en début d’énoncé et diminueront progressivement (la déclinaison)
–> On peut donc suivre le rythme des phrases avec l’intonation
Comment peut-on mesurer les variations acoustiques associées aux structures phonatoires avec les aspects segmentaux et suprasegmentaux?
- Intensité sonore en dB
o Notez la baisse progressive même s’il y a des variations d’accentuation
–> N’est pas volontaire, s’agit d’un artéfact car on s’approche du 80% de notre capacité vitale et puisqu’on n’a pas besoin d’un gros changement de pression pour avoir un changement d’intensité, la fin des phrases a tendance à être moins forte
o Notez la hausse de la F0 au relâchement de la pression i-o, ce qui illustre (encore une fois) l’influence de l’articulation sur la voix contrairement à un modèle S-F.
o On peut voir l’augmentation de la F0 dans les harmoniques car un petit changement de la F0 crée un plus gros changement dans les harmoniques