Cours 8 Flashcards
MÉMOIRE ET APPRENTISSAGE
• L’apprentissage est l’acquisition de nouvelles informations.
• La mémoire correspond à la rétention de l’information acquise.
La mémoire déclarative et non déclarative – 1
La mémoire déclarative est la mémoire des faits et des événements; Elle se divise en 2 grandes catégories:
- la mémoire épisodique: qui se réfère aux événements autobiographiques.
Ex. À 5 ans j’ai eu mon premier vélo.
- la mémoire sémantique: qui concerne les faits appris.
Ex. Bangkok est la capitale de la Thaïlande.
Les mémoires non déclaratives se répartissent en plusieurs catégories. La plus commune est la mémoire procédurale, c’est-à-dire celle des habiletés motrices comme jouer un instrument, pratiquer un sport.
• La mémoire déclarative est disponible pour un rappel conscient; on dit aussi qu’elle est explicite. Les souvenirs de la mémoire déclarative se forment facilement, mais disparaissent tout aussi facilement.
• La mémoire non déclarative est inconsciente; on dit qu’elle est implicite car elle résulte de l’expérience. Les souvenirs de la mémoire procédurale se forment avec l’apprentissage par de nombreuses répétitions, mais sont moins susceptibles de disparaitre.
Ex. On ne se souvient pas quand et dans quelles circonstances on a appris à faire de la bicyclette (mémoire déclarative), mais on se souvient comment en faire (mémoire procédurale).
La mémoire procédurale
On va voir plus en détail un type de mémoire non-déclarative, celui de la mémoire procédurale:
La mémoire procédurale est l’apprentissage d’une réponse motrice (une procédure) en réponse à une entrée sensorielle.
Elle contient 2 grandes catégories:
A) l’apprentissage non-associatif
B) l’apprentissage associatif
A) L’apprentissage non-associatif
Définition: La réponse comportementale est modifiée en réponse à un seul type de stimulus répété dans le temps. Aussi séparé en 2 catégories:
a) L’habituation:
La présentation répétée d’un même stimulus se traduit progressivement par une perte de la réponse.
Ex. Si vous habitez dans un logement avec plusieurs personnes et que le téléphone sonne. La première fois vous allez vous précipiter, mais si ce n’est jamais pour vous, vous allez de moins en moins réagir et ne plus répondre du tout.
b) La sensibilisation:
Un stimulus puissant (flèche) se traduit par une réponse exacerbée à tous les autres stimuli qui vont survenir ensuite.
Ex. Si vous vous promenez seul le soir et qu’il y a une panne de courant dans le quartier, vous devenez hypervigilant pour les stimuli qui normalement ne sont pas perçus (bruits, phares,..)
B) L’apprentissage associatif
Définition: Les comportements sont modifiés par la formation d’associations entre des événements.
Encore une fois séparé en 2 catégories:
a) Le conditionnement classique
b) Le conditionnement instrumental (= opérant)
a) Le conditionnement classique
Le conditionnement classique est basé sur l’association de :
1. Un stimulus qui donne normalement une réponse, le stimulus inconditionnel (SI), car aucun conditionnement n’est nécessaire pour obtenir une réponse (viande),
- Avec un deuxième stimulus qui n’évoque normalement pas de réponse, le stimulus conditionnel (SC), qui nécessite un apprentissage.
Expérience de Pavlov avec son chien: SC est le son d’une cloche:
L’apprentissage consiste à associer le son de la cloche avec la présentation de la viande (période de conditionnement). Après l’apprentissage, l’animal salive au son de la cloche même si la viande n’est pas présentée = réponse conditionnée (RC).
a) Avant le conditionnement: La cloche (SC) ne déclenche pas de réponse chez le chien. La viande (SI) provoque une forte réponse comportementale.
b) Après le conditionnement: Le son de la cloche seul provoque la salivation =RC.
B) Le conditionnement instrumental (opérant)
Dans le conditionnement instrumental (aussi appelé conditionnement opérant), un rat apprend à associer une réponse (pousser sur un levier) avec un stimulus ayant un sens pour lui, en général une récompense alimentaire.
Ex. Un rat apprend qu’en appuyant sur un levier il reçoit de la nourriture.
Donc un comportement est associé à une conséquence particulière.
La motivation est importante dans ce type de conditionnement.
La mémoire déclarative – Durée
On peut distinguer différentes formes de mémoires d’après la durée pendant laquelle elles sont opérationnelles.
La mémoire à long terme se réfère à des souvenirs dont on peut se rappeler des jours, des mois et même des années après qu’ils soient arrivés.
La mémoire à court terme contient les souvenirs de façon temporaire pendant quelques secondes à quelques minutes (Purves et al. 2019*). La plupart des informations quotidiennes sont vulnérables à l’oubli. Les auteurs sont mitigés sur la durée
Les souvenirs des événements transitent d’abord dans la mémoire à court terme, et seulement une petite partie est convertie en souvenir à long terme par un processus nommé la consolidation mnésique.
Évolution du concept de mémoire à court terme
• La mémoire de travail (synonyme de court terme selon la prof) est une extension plus récente du concept de mémoire à court terme
• Avec de meilleures techniques d’expérimentation, la conception initiale d’une mémoire à court terme, qui n’était qu’un réceptacle temporaire, est devenue trop simpliste.
• La mémoire de travail permettrait, en plus de la rétention temporaire de l’information, la manipulation de l’information retenue:
Théorie de Alan Baddeley:
- Boucle phonologique qui permet une répétition mentale (répéter un numéro de téléphone)
- Calepin visuo-spatial qui effectue les tâches visuo-spatiales
Mémoire plus active que passive
Mémoire à court terme (de travail)
La mémoire à court terme est une forme de stockage temporaire de l’information de l’ordre de quelques secondes (quelques minutes si on répète l’information).
Par exemple, retenir un numéro de téléphone qui nous est transmis oralement.
Cette mémoire est :
- De courte durée (env. 30 sec.)
- Nécessite la répétition
- Limitée en capacité: L’empan est le nombre maximum d’items (chiffres) qu’un individu peur retenir; l’empan = 7 ± 2.
Mnémoniste
Le cas le plus ancien et le mieux documenté d’un mnémoniste est celui étudié pendant 30 ans par le psychologue russe Alexandre Luria.
Luria fit passer des tests de mémoire à son patient: S. Shereshevsky. Il réussissait tous les tests de mémoire classique, tels que mémoriser une liste de mots, de chiffres ou de syllabes. Il pouvait répéter une liste de 70 mots dans un sens ou dans l’autre. Il se rappelait même des listes vues 15 ans plus tôt!
S. présentait une forme de synesthésie, c’est-à-dire que les stimuli sensoriels évoquaient d’autres sortes de sensations. Par exemple, quand il entendait un son, il pouvait en même temps voir des éclairs de lumière et avoir un goût dans la bouche. Ces réponses sensorielles multimodales établissaient probablement des traces mnésiques plus fortes.
S. utilisait aussi des stratégies mnémotechniques: Pour se souvenir d’une longue liste d’items, il rattachait chaque item à une image. Pendant qu’on lui lisait la liste, il imaginait qu’il marchait dans sa ville natale et plaçait chaque item dans un lieu sur son chemin. Ex. item 1 sur la boite à lettre, item 2 près du buisson, etc. Pour se rappeler des items dans l’ordre, il refaisait mentalement le même chemin. C’est la méthode des lieux (loci).
Stratégies mnémotechniques (6)
1) Chunking (morcellement):
Un nombre de 8 chiffres peut être retenu plus facilement s’il est retenu comme 4 blocs de 2 chiffres.
Ex. 39752831 -> 39 75 28 31
2) Catégoriser: On classe les items par catégories ce qui permet d’avoir moins d’articles à se souvenir par catégorie.
Ex. Avec une liste d’épicerie on utilise des catégories déjà connues (fruits, légumes, viandes,…)
3) Les stratégies mathématiques: Les nombres sont plus difficiles à se rappeler car ils sont abstraits
A) Il faut trouver les particularités mathématiques d’une série de chiffres (soit par addition, multiplication, ou autre) Ex.: 4913 (4 + 9 = 13)
B) Trouver des parallèles avec des numéros connus qui ont une signification particulière pour nous.
Par exemple: journée ou année d’anniversaire de naissance; grandeur de vêtement (ex.6); pointure de soulier (ex.39); numéro civique (de maison)
C) Trouver des parallèles avec des numéros connus dans notre société
Ex. 365 : jours dans une année; 12: mois dans une année; 25: Noël; 45: fin de la deuxième guerre mondiale
4) 1ère lettre de chaque mot: On fait une phrase avec la première lettre de mots à retenir.
5) La représentation imagée des chiffres : Les chiffres, qui sont abstraits, sont associés à des images concrètes. Pour se souvenir d’un nombre, on forme mentalement une image ou une histoire avec les images correspondant aux chiffres.
6) Méthode les lieux (encadré 24.1, p.844) : méthode utilisée par Shereshevsky :
«Pour se souvenir d’une longue liste d’items, il rattachait chaque item à une image. Pendant qu’on lui lisait la liste, il imaginait qu’il marchait dans sa ville natale et plaçait chaque item dans un lieu sur son chemin.» Donc, on associe un item à retenir à un lieu que l’on connait bien. Puis, pour se rappeler des mots on refait mentalement le trajet et visualise les associations «lieu-mot».
L’oubli
Au cours des années, on oublie ce qu’on a encodé dans notre mémoire à long terme. On oublie les choses sans importance et les souvenirs non utilisés ou non répétés se détériorent avec le temps. La capacité d’oublier les informations sans intérêt est aussi essentielle que la rétention d’informations importantes.
L’amnésie
L’oubli est normal et inévitable, il est aussi courant que l’apprentissage; par contre, l’amnésie est pathologique.
L’amnésie: sévère perte de mémoire et/ou de l’aptitude à apprendre.
Elle peut être provoquée par certaines maladies ou lésions du cerveau, les chocs traumatiques, l’alcoolisme, les tumeurs cérébrales, les ACV.
a) L’amnésie rétrograde est la perte de souvenirs anciens acquis avant le traumatisme; le sujet oublie les choses qu’il savait déjà.
Les événements qui se sont déroulés pendant la période précédant le traumatisme sont oubliés, mais les souvenirs plus anciens sont préservés.
b) L’amnésie antérograde est l’incapacité de retenir de nouveaux souvenirs après le traumatisme.
- Formes sévères: l’individu ne peut plus rien apprendre;
- Formes légères: l’apprentissage est plus lent et doit être répété plus souvent.
Les cas cliniques présentent souvent un mélange d’amnésie antérograde et rétrograde avec différents degrés de gravité.
• L’amnésie globale transitoire:
C’est un épisode d’amnésie antérograde ne durant que quelques minutes ou quelques jours, associé à une amnésie rétrograde pour les événements récents précédant cet épisode. (24h)
Cette amnésie est souvent liée à :
- une brève ischémie cérébrale, dans laquelle le débit sanguin est temporairement réduit dans le cerveau (manque d’oxygène),
- un choc sur la tête (accident d’auto, match de foot,…),
- un stress excessif,
- ou à l’usage de drogues.
Localisation de la mémoire à court terme
Contrairement à la mémoire à long terme, la mémoire à court terme (MCT) présente une très faible capacité. Certaines informations retenues par cette mémoire peuvent être transférées dans la mémoire à long terme, mais la plupart des informations sont effacées au fur et à mesure qu’elles ne sont plus utiles.
Cette capacité de retenir temporairement une information en vue de mener à bien une tâche est spécifiquement humaine.
Elle rend très active certaines régions de notre cerveau, en particulier le cortex préfrontal.
Le cortex préfrontal est la partie antérieure du lobe frontale. Il est particulièrement bien développé chez les humains comparés aux animaux.
Modèle de mémoire à court terme de Baddeley
Dans ce modèle, le processeur central serait le cortex préfrontal comme le démontre de nombreuses études d’imagerie cérébrale.
D’autres études d’imagerie supportent aussi la présence de sous-systèmes coordonnés par le processeur central:
- Une boucle phonologique (acoustique et linguistique) qui active certaines aires de l’hémisphère gauche que l’on associe à la production du langage comme l’aire de Wernicke et l’aire de Broca.
- Une mémoire visuo-spatiale (image mentale) qui active une région du cortex occipital (vision).
Test de reconnaissance différée
Les histogrammes illustrent l’activité de 2 neurones du cortex préfrontal enregistrée pendant que le singe effectue une tâche de réponse différée.
**juste savoir les périodes
-Période d’observation de la cible: Le singe peut voir dans quelle cupule se trouve la nourriture pendant 7 secondes.
- Période d’attente: Pendant un délai variable, l’animal n’a plus la possibilité de voir les cupules (on glisse un panneau devant sa cage).
- Période du choix: le singe doit désigner la cupule pleine pour recevoir la récompense.
a) Ce neurone répond lorsque le singe voit initialement la nourriture, est silencieux pendant la période d’attente, et répond lorsque le singe voit à nouveau la nourriture.
b) Le second neurone ne répond que pendant la période d’attente. L’activité de ce neurone serait associée à la rétention d’informations nécessaires aux choix exact après le délai, c’est-à- dire la mémoire à court terme (de travail).