Cours 10 Flashcards
Théorie de James-Lange
Première théorie de l’émotion:
La théorie de James-Lange (1884): L’émotion que l’on ressent résulte des modifications physiologiques du corps.
Donc, si vous voyez un ours, vous allez ressentir une augmentation du rythme cardiaque, de la tension musculaire, respiration (réactions physiologiques). Les réponses de l’organisme viennent directement de l’information visuelle transmise au cerveau. L’émotion ressentie par la suite (sensation de peur) résulte des changements induits par la réponse du corps.
Concept dépassé.
Théorie de Cannon-Bard
Critique la théorie de James-Lang:
Les émotions peuvent être ressenties sans percevoir de modifications physiologiques.
Des animaux dont la moelle épinière est sectionnée (supprime les sensations du corps) ne supprime pas les émotions.
Théorie de Cannon-Bard (1915):
La peur résulte de la perception du stimulus, et ensuite seulement il y a une réaction comportementale. Cette théorie est plus proche du sens commun.
Comparaison des théories de James-Lange et Cannon-Bard des processus émotionnels.
Activité cérébrale émotionnelle inconsciente
Les théories des émotions plus actuelles suggèrent l’implication de certaines structures cérébrales dans le ressenti et l’expression des émotions.
a) Conditionnement:
Des photographies de visages humains inexpressifs ou exprimant la colère sont présentées à des sujets.
- La présentation des visages coléreux est associée à la production d’un son désagréable.
Cela produisait une augmentation de l’activité du système nerveux autonome (augmentation de la conductance de la peau de la main (réponse électrodermale). = stress
b) Phase de test:
Le visage coléreux est présenté très brièvement, au milieu d’une série de visages inexpressifs.
Les sujets rapportaient ne percevoir que les visages inexpressifs, mais continuaient à produire une réponse électrodermale. Donc vue inconsciemment car réponse de peur
(c) Activité du cerveau:
La présentation du visage coléreux n’est pas perçue consciemment, mais il y a quand même une augmentation de l’activité cérébrale dans l’amygdale.
Vous vous promenez dans la nature et… tu vois un serpent
Peur et réponse amygdalienne
La voie courte: l’amygdale est activée rapidement et inconsciemment. Réponse de sursaut lorsqu’on voit le serpent
La voie longue: est consciente (elle passe par le cortex). Prend conscience du serpent
Circuit de la peur (J .Ledoux, 1994)
La route courte (inconsciente): permet de réagir rapidement.
La route longue (consciente) analyse la situation:
Elle passe par les cortex visuels primaire, secondaires, tertiaires, les aires associatives, le cortex préfrontal qui prend une décision sur comment réagir adéquatement.
- S’il s’agit bien d’un serpent, le cortex visuel renforce l’action amygdalienne et maintient la réponse de peur.
- S’il s’agit d’un bâton ou d’une corde enroulée, les réponses corporelles s’estompent.
Le circuit de Papez
C’est vers 1930 que certaines structures limbiques furent impliquées dans les processus émotionnels.
James Papez suggéra l’existence d’un « système de l’émotion »
C’est le circuit de Papez ou système limbique
Voir la boucle du circuit de papez
Peur et amygdale
Syndrome de Klüver-Bucy:
• Heinrich Klüver et Paul Bucy (milieu 20ième siècle) ont découvert qu’une lobectomie temporale (ablation bilatérale des lobes temporaux) chez les singes Rhésus provoquait un trouble émotionnel consistant en une diminution de la peur et le l’anxiété. Dans la partie médiane du lobe temporal, sous le cortex, est située l’amygdale (nom donné dû à sa forme d’amande).
• Un singe normal à l’état sauvage a peur des hommes et est agressif envers eux. Les singes ayant subi la lobectomie ne craignaient pas du tout les expérimentateurs, ils s’approchaient d’eux et se laissaient caresser.
• Les symptômes du syndrome de Klüver-Bucy (réduction de la peur et le l’anxiété) ont été rapportés chez des personnes ayant subi des lésions à l’amygdale. = dangereux car empêche les gens d’avoir peur et d’éviter les situations dangereuses
Anatomie de l’amygdale
L’information issue des systèmes sensoriels converge vers les noyaux basolatéraux.
Chaque système sensoriel a une projection particulière sur les noyaux amygdaliens; l’intégration de ces différents systèmes se fait par les interconnections à l’intérieur de l’amygdale.
L’amygdale contient plusieurs noyaux divisés en 3 groupes:
1) Les noyaux basolatéraux (rouge): reçoivent des informations visuelles, auditives, gustatives et tactiles.
2) Les noyaux corticomédians (violet): reçoivent des afférences olfactives.
3) Le noyau central: les informations sensorielles intégrées par les noyaux basaux sont relayées vers le noyau central, qui projette vers d’autres structures, telles que l’hypothalamus. Déclenche la réponse de peur vers les autres structures
Voies afférentes et efférentes de l’amygdale
1) Voies afférentes de l’amygdale: néocortex (tous les lobes), cortex cingulaire et hippocampe.
2) Voies efférentes: Deux faisceaux sortent de l’amygdale et vont vers l’hypothalamus: la voie ventrale amygdalofuge et la stria terminalis.
*L’hippocampe et l’amygdale sont massivement interconnectés.
La peur apprise
Nous avons appris à éviter les situations dans lesquelles on a eu très peur.
Ex.: Toucher un four chaud enfant ou mettre ses doigts dans une prise de courant.
**Les souvenirs ne sont pas stockés dans l’amygdale mais elle est impliquée dans la formation des souvenirs à forte charge émotionnelle.
Souvenir émotionnel
L’état émotionnel lors d’un événement peut influencer grandement son souvenir. Le souvenir d’un événement chargé d’émotion est plus fort et plus durable que celui d’un événement neutre. Ex. 11 sept., 13 mars 2020
Comme l’amygdale et l’hippocampe sont l’un à côté de l’autre et sont très interconnectés, l’activation de l’amygdale renforce l’encodage et la consolidation des souvenirs par l’hippocampe.
L’activation des projections de l’amygdale sur l’hippocampe permet donc d’expliquer le rôle modulateur de l’amygdale sur les souvenirs émotionnels.
C’est pourquoi les souvenirs d’un événement traumatisant sont particulièrement vivaces et durables, comme on l’a vu dans le syndrome du stress post-traumatique.
Les traumatismes en bas âge
• L’hippocampe (formation de la mémoires explicite) est encore immature lorsque l’amygdale (mémoire implicite) est déjà capable de participer à la formation des souvenirs inconscients.
En effet, la maturation de l’amygdale est précoce (dès la naissance), tandis que l’hippocampe atteint la maturité plus tardivement, vers l’âge de 2-3 ans chez l’humain.
• Les traumatismes en bas âges ne laissent pas de trace mnésique car l’hippocampe n’assume pas encore ses fonctions.
Un traumatisme précoce pourra donc perturber les fonctions mentales et comportementales d’un adulte par des mécanismes inaccessibles à la conscience. Donc pas de mémoire épisodique de ce qui s’est passé, mais trace émotionnelle.
L’activation de l’amygdale est associée à une mémoire:
émotionnelle.
Expérience TEP: 1ère phase
Des images à caractère agréable, neutre ou effrayant sont présentées. Les réponses émotionnelles sont mesurées par la fréquence cardiaque ou la conductance électrodermale.
Les stimuli agréables et désagréables, mais pas les stimuli neutres, produisaient:
- Une augmentation de fréquence cardiaque et
- Une modification de la résistance cutanée
- Ces réponses étaient corrélées avec une augmentation de l’activité de l’amygdale.
Expérience TEP: 2ième phase
Les sujets devaient dire quelles images leur avaient déjà été présentées dans le premier test.
Les sujets se remémoraient mieux les photos à composante émotionnelle. Le souvenir de ces photos produisait aussi une activation de l’amygdale. Les stimuli neutres n’évoquaient aucun souvenir et n’activaient aucune structure particulière.
Colère et agressivité
La colère est une émotion fondamentale. Elle peut être causée par: la frustration, le sentiment d’être blessé, le stress, etc.
L’agressivité n’est pas une émotion mais représente une expression comportementale de la colère.
Avec les humains, on peut demander à quelqu’un s’il est en colère même s’il ne l’exprime pas.
Chez les animaux, on ne peut que mesurer l’expression comportementale de ce sentiment (comportement agressif); il n’y a pas de distinction possible avec l’émotion.
L’agressivité dépend aussi de l’amygdale:
Pribram, 1954: Des lésions bilatérales des noyaux amygdaliens dans le cerveau du mâle dominant singe rhésus le rendent plus placide et facile à défier, et il se retrouve au bas de la hiérarchie sociale.
Donc, les noyaux amygdaliens jouent un rôle dans l’agressivité associée au maintien d’une position dans la hiérarchie sociale
L’ablation bilatérale de l’amygdale réduit la peur et l’agressivité chez les animaux.
Ex: Un rat peut s’approcher d’un chat anesthésié! Un lynx peut devenir aussi docile qu’un chat domestique!
La sérotonine et la régulation de la colère et de l’agressivité
La sérotonine est impliquée dans la gestion des humeurs. Les neurones sérotoninergiques siègent dans les noyaux du raphé et leurs axones innervent entre autre l’hypothalamus
L’hypothèse de la déficience sérotoninergique: l’agressivité est inversement proportionnelle à l’activité sérotoninergique.
Expériences qui confirment cette hypothèse:
1) Chez les souris, des agonistes des récepteurs sérotoninergiques diminuent l’agressivité alors que des antagonistes la favorisent.
2) Les souris knock-out pour le récepteur sérotoninergiques sont plus agressives que les souris normales.
Systèmes modulateurs diffus (Bear p. 540-548)
Il existe dans le cerveau plusieurs réseaux d’axones, qui utilisent un neurotransmetteur particulier et qui forment un réseau de connections très étendu et de caractère diffus.
Ces neurones modulent l’activité de larges populations de neurones pour les rendre plus ou moins excitables (comme le bouton de réglage du volume d’un radio).
Organisation anatomofonctionnelle:
- Chaque système est constitué d’un petit ensemble de neurones (quelques milliers)
- Leurs corps cellulaires sont dans un noyau du tronc cérébral
- Chaque neurone en influence beaucoup d’autres; son axone est très branché et peut être en contact avec plus de 100 000 neurones.
Les principaux systèmes modulateurs sont associés aux neurotransmetteurs: noradrénaline (NA), sérotonine (5-HT), la dopamine (DA) et la l’acétylcholine (ACh).
Ces neurotransmetteurs activent principalement des récepteurs métabotropiques
(liés aux protéines G) qui vont activer des messagers secondaires et ont des effets plus lents et plus durables que les récepteurs ionotropes. Effet plus long/durable