Cours 6 : L'intervention familiale Flashcards
Historique relation famille et intervenants
- Attitudes d’ignorance, de défiance et de rejets réciproques
- On a longtemps mis les familles comme étant responsables de l’éclosion du trouble de santé mentale
Qu’est-ce que les familles dont un membre souffre d’une maladie mentale ressente?
Les familles ressentent
1. De la peine, car ils doivent faire le deuil symbolique des rêves qu’ils caressaient pour l’enfant
2. Des inquiétudes envers le futur, ils se demandent constamment ce que leur enfant va devenir
3. Douleur empathique envers le membre, ils voudraient prendre sa place
4. Perte d’énergie causée par le fait de devoir s’adapter constamment aux comportements du membres qui a un trouble et lui prodiguer des soins
5. Perte de repères à cause de dérèglements fréquents de routines de la famille
6. Incompréhensions de la part du système d’aide officiel
7. Stigmatisation sociale qui vient avec un isolement social, se prive de ressources et d’opportunités
Forces de la famille
- Internes : spiritualité, amour, espoir, soutien émotif, culture propre, collaboration, valeurs communes. traditions, expériences communes (mémoire familiale)
- Externes : Compter sur le soutien des membres de la famille éloignée, amis, voisins, ressources communautaires
- Propres à la personne qui a un trouble de sm : acceptation et compréhension de soi et de son trouble, capacité à communiquer, capacité à adopter des comportements positifs
Objectifs de l’intervention familiale
- Potentialiser les forces de la famille
- Permettre à tous les membres d’exprimer les émotions qu’ils ressentent dans un environnement sécuritaire
- Rétablir un équilibre familial qui est plus propice au rétablissement de la personne qui a un trouble
- Outiller la famille sur le plan des connaissances et des comportements en vue des crises futures
Influence de Bateson et de Von Bertalanffy
- La famille est un organisation, une structure
- Le système familial est capable de s’autogérer
- L’inadaptation a pour fonction de maintenir l’homéostasie dans le système : Résistance au changement pour ne pas briser la famille
Système ouvert
- Les membres sont interdépendants les uns des autres
- Système stable en interaction continue
- Caractéristiques du système ouvert : totalité, autorégulation, équifinalité, homéostasie, ouverture
La totalité
- Le tout est différent de la somme de ses parties
- Se comporte comme un tout cohérent et indivisible
- Possède des caractéristiques propres
- Peut fonctionner indépendamment des éléments qui le constitue
L’autorégulation, l’homéostasie et son ouverture
- Possède des mécanismes qui lui permettent de maintenir un état stable, même si l’environnement change (ex : famille en vacance)
- Doit à la fois garder une certaine stabilité (homéostasie) et procéder à des changements (ouverture) (ex : famille jeunes enfants à adolescents)
L’équifinalité
- Un même but peut être atteint par des voies différents et une même voie peut arriver à des résultats différents
- Il se peut que le problème viennent de différents facteurs, donc important de connaitre les règles d’organisation et les relations entre les éléments du système. Moins important de connaitre l’histoire du système
Adaptation aux cycles de la vie de famille
- Départ du jeune adulte
- L’union du jeune adulte
- La jeune famille
- La famille d’adolescents
- Le départ des enfants devenus adultes
- La famille dont les conjoints sont à la retraite
Les types de familles : la famille hyper rigide (désengagée)
- Nombreuses règles
- Autonomie des membres : très peu de loyauté et faible sentiment d’appartenance
- Ils ne demandent pas de soutien quand ils en ont de besoin et ils n’en donnent pas aux autres
- Tendance à ne pas réagir alors que la situation le demanderait
Les types de familles : la famille enchevêtrée
- Absence d’interactions dyadiques
- Implique les enfants dans les conflits et les tâches des parents
- Conflits non résolus
- Forte résistance au changements
- Absence de règles et de frontières adaptés à l’autonomie des enfants
Les types de familles : la famille fonctionnelle
- Respect de la hiérarchie des membres
- Règles claires et frontières souples et perméables
Comment identifier les règles d’une famille
- Observation des répétitions du même comportement dans des situations semblables
- Observation de blocage de comportements qui auraient semblé convenir à la situation (ex : ne pas pleurer)
- Plus la famille a des frontières et un fonctionnement rigide, plus les règles sont implicites et appliquées de manière stricte et rigide
Rôles de la communication au sein de la famille
- Une non communication est encore une communication : on ne peut pas ne pas communiquer
- Les messages ont toujours une composante digitale (verbal) et une composante analogique (non verbal)
- La communication comporte l’aspect du contenu et de la relation : si je prends le temps de communiquer avec toi, je tiens à toi
- La nature de la relation dépend de la séquence de communication entre les 2 partenaires : symétrique, asymétrique, compétition / complémentarité, réciproque
Le pouvoir
- Influence relative que chaque membre exerce sur les autres membres du système
- Le pouvoir peut s’accroitre en fonction de son statut (ex : ton frère devient docteur, donc il devient plus beau et plus fin)
- Le pouvoir peut diminuer si la personne n’est plus en mesure de réponde aux attentes et aux besoins des autres (ex : problèmes de santé mentale)
Type de pouvoir
- Le pouvoir de récompense : contrôle l’accès aux ressources (survie, développement, bien-être), lié à l’autorité
- Le pouvoir de coercition : fondé sur l’usage de la force, des menaces et de la punition, surtout présent lorsque les frontières sont rigides
- Le pouvoir du maintien du système : dépend de l’acceptation de la victimisation, a aucun pouvoir, ramasse toute la misère
Pour savoir qui à le pouvoir dans la famille
- qui parle pour qui?
- qui parle en premier?
- qui interrompt qui?
- qui a le dernier mot?
- qui parle le plus?
- qui prends les décisions?
- qui fixe et modifie les règles?
- qui établit les sanctions et punit?
Les rôles
- Un ensemble de comportements attendus, permis et interdits pour une personne déterminée
- Ils peuvent être socialement déterminés : âge, statut légal, sexe, normes culturelles changeantes, demandes sociales, etc.
- Certains sont plus idiosyncratiques : propres au famille, plus permanents, moins flexibles, moins conscients et plus contraignants
Exemples de rôles
- Bouc émissaires, tite-mère / ti-père, pacificateur, mouton noir / méchant / marginal, ange, comique, faible / malade
Conflits de rôles
- Un même individu peut avoir à exercer 2 rôles (sociaux et idiosyncratiques) qui entrent en conflits l’un avec l’autre (Ex : enfant / parent). Ceci devient un stresseur
- Un membre de la famille peut cesser d’exercer un rôle, ce qui apporte un déséquilibre. La famille tentera de trouver une remplacant
Comment identifier les conflits de rôles ?
- Vérifier si l’exécution d’un rôle entre en contradiction avec un autre rôle de la même personne ou d’un autre membre de la famille
- Vérifier si l’exécution du rôle (formel ou informel) répond aux attentes des autres membres
- Vérifier si les attributs de la personne sont en lien avec le rôle qu’il remplit
- Vérifier si le système est souple ou rigide dans l’adoption / l’attribution des rôles
Techniques d’intervention
- Désengager les dyades dysfonctionnelles
- Recadrer la communication
- Assurer le respect des rôles sociaux
- Abandonner les rôles idiosyncratiques jugés inadéquats
- Rétablir le pouvoir dans la famille