cours 6 : débat personne-situation, approche des traits Flashcards
Historiquement, la psychologie de la personnalité était dominé par quelles approches en Amérique du Nord et en Europe ?
Historiquement, la psychologie de la personnalité en Amérique du Nord était dominée par les approches comportementale et des traits, en Europe la psychanalyse
Ewin a proposé une équation simple suggérant quoi ?
- Dans ce contexte, en 1935, Lewin proposa une équation simple suggérant que le comportement soit fonction de la personnalité et de la situation
b = ƒ (p, s) comportement = fonction de (la personnalité et de la situation) - Lewin voulait tout simplement intégrer les approches comportementaliste et des traits à la psychologie sociale
○ Les traits sont importants, mais la situation l’est aussi
Suite à quoi que le débat a atteint son paroxysme ?
suite à la parution du livre de Mischel en 1968, qui comportait une critique sévère de l’approche des traits (finalement il a tord)
- Ce livre provoqua un véritable mouvement de scepticisme envers la psychologie de la personnalité en général, mais particulièrement envers l’approche des traits
Durant ls « période sombre » de la psychologie de la personnalité, les idées en vogue voulaient que quoi?
- la personnalité humaine est trop complexe pour être étudiée scientifiquement
- le comportement est spécifique à la situation plutôt que cohérent et stable d’une situation à l’autre et à travers le temps (seulement lié la situation et non à des traits de la personnalité d’une personne)
- les traits sont davantage le fruit de la perception de l’observateur (donc sont subjectifs) que des réelles prédispositions internes aux individus évalués
- si les traits existent, leur influence est négligeable et variable et ils ne permettent donc pas de prédire l’adaptation
- si les traits existent, ils ne peuvent être mesurés que par des instruments peu valides et peu fiables (ce qui était vrai pour l’époque)
Cette période de scepticisme a durée combien de temps et est reconnue comme quoi aujourd’hui?
presque 25 ans est maintenant reconnue comme la période du débat prédisposition-situation
Depuis le début des années 1990, la situation s’est retournée en faveur de quelle approche ?
l’approche des traits
- Si on fait un examen des livres et des revues scientifiques les plus importants dans le domaine actuellement, on constate que les traits constituent à nouveau une des unités de mesure de la personnalité les plus employées en recherche et en clinique
Retournement de situation assez ironique : même l’instigateur du débat prédisposition-situation, Mischel, a inclus les traits dans ses formulations théoriques plus récentes
Pourquoi l’approche des traits a pendant longtemps été considérée avec une grande réticence ?
○ les psychanalystes et humanistes considéraient ce concept comme peu utile
○ les comportementalistes radicaux croyaient simplement que ça n’existe pas
la plupart des grands théoriciens de la première heure tels qu’Allport (1937), Cattell (1950), Eysenck (1970) et Guilford (1959) soutenaient quoi par rapport aux traits?
constituent les unités de mesure fondamentales de la personnalité humaine
Qu’est-ce qu’un trait selon le dictionnaire ?
- Selon le dictionnaire le Robert, un trait est :
○ « un élément caractéristique qui permet d’identifier, de reconnaître. Synonymes : caractère, caractéristique » (élément caractéristique qui permet de reconnaitre quelqu’un) - Selon le dictionnaire
Larousse, un trait est :
○ Ce qui constitue un élément caractéristique, une marque distinctive. Synonymes : caractère, caractéristique, disposition, propriété
○ Indice d’une qualité, d’un sentiment, signe d’un caractère : ex.: Un trait de générosité
Qu’est-ce que des généralisations ?
Cette caractérisation des gens en terme de traits se fait
Le concept de trait est donc ancré dans quoi ?
dans le sens commun (tout le monde le fait) et l’observation – des autres et de soi-même
En observant les gens dans la vie de tous les jours, dans différents contextes ou situations, on fait quoi ?
on finit par noter des cohérences chez une même personne et des différences entre les cohérences de différentes personnes
Cette stabilité des traits permet quoi ?
prédire son comportement futur de façon raisonnablement fiable
Qui sont les fondateurs de l’approche des traits ?
Allport, Cattel, Guilford et Eysenck
la personnalité serait donc quoi selon cette approche ?
la combinaison de l’ensemble des traits
Comme pour les autres approches, l’approche des traits repose sur des postulats concernant quoi ?
la nature, le fonctionnement et le développement de la personnalité humaine
Quels sont les 10 postulat de l’approche de traits ?
1- Les traits de personnalité sont des construits latents
2- Les traits s’opérationnalisent par un cumul d’états particuliers
3- Les traits de personnalité s’organisent de façon hiérarchique
4- Les traits de personnalité sont universels
5- Les traits de personnalité se distribuent de façon continue
6- Les traits de personnalité sont des caractéristiques évolutives
partiellement héréditaires
7- Les traits de personnalité agissent partiellement par le biais des
structures et processus biologiques
8- Les traits de personnalité sont relativement stables dans différentes situations
9- Les traits de personnalité sont des phénotypes causaux
10- Les traits de personnalité sont relativement stables au cours de la vie
Qu’est-ce que le 1er postulat (les traits de personnalité sont des construits latents) ?
- Les traits de personnalité représentent la covariation systématique (corrélation systématique) de différentes cognitions, émotions et comportements habituels d’une personne à travers diverses situations (les façons de se comporter sont corrélées de façon systématique)
- Par exemple, en moyenne, les personnes qui ont tendance à être très sociables ont aussi tendance à être plus confiantes socialement (leaders), expressives, énergiques, actives, et à rechercher les sensations fortes
(Ce sont des aspects de la personnalité qui sont corrélés) - Cette covariation ne serait pas le fruit du hasard, mais représente en fait une prédisposition latente fondamentale de l’être humain, soit le trait qu’on nomme Extraversion (la prédisposition latente explique la corrélation/la covariation)
- Ces covariations (ou corrélations) sont donc expliquées par des prédispositions latentes internes
- Les traits sont considérés comme des construits psychologiques latents parce qu’ils ne peuvent être mesurés directement (on peut les mesurer en posant des questions plus spécifique)
○ Par ex., on infère le niveau de dépression d’une personne via des questions sur son humeur, énergie, sommeil, etc. … pas en demandant simplement « à quel point êtes-vous dépressive ? »
Généralement on se limite à présenter un trait expliquant des indicateurs (questions) qui relèvent de quoi ?
des pensées, émotions/affects et comportements
Toutefois, plusieurs auteurs considèrent aussi les attitudes, les valeurs ou les motivations comme des indicateurs des traits
Qu’est-ce que le 2e postulat (Les traits s’opérationnalisent par un cumul d’états particuliers) ?
- Différents auteurs expliquent qu’un trait peut être compris comme une « distribution cumulative d’états » (Fleeson, 2001) (cumul des états qui se cristallisent –> devient un trait)
- Roberts et Jackson (2008) ont proposé que les traits peuvent effectivement être conceptualisés comme le résultat de la répétition d’états similaires à travers le temps dans des situations fonctionnellement équivalentes (regroupement de situations qui se ressemblent. Ex. des situations interpersonnelles)
Autrement dit, plus on manifeste souvent un état particulier dans des situations sociales semblables (« fonctionnellement équivalentes »), plus ceci va se transformer ou se cristalliser en un trait relativement stable
Quelle est la distinction entre un état et un trait ?
- Un état caractérise une émotion et une cognition momentanée s’exprimant dans une situation spécifique à un moment spécifique
○ Peut changer rapidement d’une situation à une autre et d’un moment à un autre - Un trait est plutôt considéré comme une disposition générale relativement stable dans différentes situations et dans le temps
○ Ne signifie pas que la personne va agir de façon identique dans toutes situations ou à tous moments, mais qu’elle aura tendance à le faire
Qu’est-ce que le 3e postulat (les traits de personnalité s’organisent de façon hiérarchique) ?
- La plupart des chercheurs considèrent que les traits de personnalité s’organisent selon une structure hiérarchique
- Au niveau le plus concret, on retrouve les réponses spécifiques
- Elles correspondent aux pensées, émotions ou comportements particuliers émis dans un contexte physique ou social particulier
Pour les mesurer : observation systématique dans différents contextes naturels ou situations expérimentales, ou questionnaires plus spécifiques
- Elles correspondent aux pensées, émotions ou comportements particuliers émis dans un contexte physique ou social particulier
- Certaines réponses spécifiques tendent à covarier, c’est-à-dire à survenir de façon cohérente dans différents contextes chez un même individu pour former des réponses habituelles
- Elles correspondent aux réponses données à des questions générales « décontextualisées »
Pour les mesurer : on a généralement recours à des questionnaires dans lesquels on demande à la personne (ou à un tiers qui la connait) d’estimer la fréquence ou l’intensité « habituelle » de ses pensées, émotions ou comportements
- Elles correspondent aux réponses données à des questions générales « décontextualisées »
- À un niveau encore plus général, certaines réponses habituelles tendent aussi à covarier systématiquement pour former des traits spécifiques (aussi appelés traits primaires ou facettes)
(Pour les obtenir : on utilise l’analyse factorielle) - Certains traits spécifiques peuvent aussi covarier systématiquement et former le niveau le plus élevé d’abstraction, soit les traits généraux (aussi appelés traits d’ordre supérieur, ou dimensions)
Pour les obtenir : on utilise l’analyse factorielle
Qu’est-ce que le 4e postulat (les traits de personnalités son universels) ?
(tout le monde a des traits de personnalité, on peut mesurer les traits partout dans le monde)
- Les études employant l’analyse factorielle d’items de personnalité dans différentes langues et évaluant des individus de différents âges, différents sexes et genres et provenant de différentes cultures et pays du monde recouvrent systématiquement les mêmes traits généraux
- De façon générale, deux modèles structuraux de traits de personnalité ont été répliqués et font l’objet d’un large consensus, soit les modèles en cinq (le big five) et trois traits
Comment on fonctionné les chercheurs pour identifier le modèle en cinq traits ?
ont employé une démarche inductive et ont adopté une stratégie lexicale (pour identifier les 5 grands facteurs)
- Les tenants de l’hypothèse lexicale ont postulé que les caractéristiques les plus importantes de la personnalité humaine ont été enregistrées dans le vocabulaire du langage courant (tous les langages) au cours de l’évolution sociale des humains (Goldberg, 1981)
○ e.g., amicale, chaleureuse, impulsive, émotive, organisée, humble, agressive, etc. (on utilise les terme encodées dans presque tous les langages du monde)
- Allport et Odbert (1936) ont été les premiers à employer cette stratégie pour identifier dans un premier temps 18 000 mots qui renvoyaient à des états ou traits psychologiques; ils ont conclu à une liste restreinte de 4504 mots du dictionnaire représentant des caractéristiques de personnalité stables qui permettaient de caractériser et différencier les personnes
- Bien sûr, plusieurs de ces mots sont en fait des synonymes, donc la liste est certainement plus courte
○ Cattell (1943, 1957) a réduit la liste à 151 mots en éliminant les synonymes et les mots plus rares
○ A ensuite fait des études en demandant aux gens de s’évaluer sur ces 151 items
○ Finalement Cattell a conduit des analyses factorielles (sur les 151 mots) pour trouver 16 traits de personnalité - Fiske (1949) a ensuite montré que la liste de 16 traits généraux de Cattell était inadéquate et qu’il y avait probablement plutôt seulement 5 traits généraux de base qui pouvaient rendre compte des covariations systématiques entre les 151 items (car il en a parmi les 16 qui sont très fortement corrélés)
- Aujourd’hui, après plus de 70 ans d’études employant l’analyse factorielle, une grande quantité d’études empiriques mènent toutes vers un modèle qui fait maintenant un large consensus : le modèle en 5 grands traits généraux de personnalité