cours 6 : débat personne-situation, approche des traits Flashcards

1
Q

Historiquement, la psychologie de la personnalité était dominé par quelles approches en Amérique du Nord et en Europe ?

A

Historiquement, la psychologie de la personnalité en Amérique du Nord était dominée par les approches comportementale et des traits, en Europe la psychanalyse

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2
Q

Ewin a proposé une équation simple suggérant quoi ?

A
  • Dans ce contexte, en 1935, Lewin proposa une équation simple suggérant que le comportement soit fonction de la personnalité et de la situation
    b = ƒ (p, s) comportement = fonction de (la personnalité et de la situation)
  • Lewin voulait tout simplement intégrer les approches comportementaliste et des traits à la psychologie sociale
    ○ Les traits sont importants, mais la situation l’est aussi
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3
Q

Suite à quoi que le débat a atteint son paroxysme ?

A

suite à la parution du livre de Mischel en 1968, qui comportait une critique sévère de l’approche des traits (finalement il a tord)
- Ce livre provoqua un véritable mouvement de scepticisme envers la psychologie de la personnalité en général, mais particulièrement envers l’approche des traits

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4
Q

Durant ls « période sombre » de la psychologie de la personnalité, les idées en vogue voulaient que quoi?

A
  • la personnalité humaine est trop complexe pour être étudiée scientifiquement
  • le comportement est spécifique à la situation plutôt que cohérent et stable d’une situation à l’autre et à travers le temps (seulement lié la situation et non à des traits de la personnalité d’une personne)
  • les traits sont davantage le fruit de la perception de l’observateur (donc sont subjectifs) que des réelles prédispositions internes aux individus évalués
  • si les traits existent, leur influence est négligeable et variable et ils ne permettent donc pas de prédire l’adaptation
  • si les traits existent, ils ne peuvent être mesurés que par des instruments peu valides et peu fiables (ce qui était vrai pour l’époque)
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5
Q

Cette période de scepticisme a durée combien de temps et est reconnue comme quoi aujourd’hui?

A

presque 25 ans est maintenant reconnue comme la période du débat prédisposition-situation

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6
Q

Depuis le début des années 1990, la situation s’est retournée en faveur de quelle approche ?

A

l’approche des traits

  • Si on fait un examen des livres et des revues scientifiques les plus importants dans le domaine actuellement, on constate que les traits constituent à nouveau une des unités de mesure de la personnalité les plus employées en recherche et en clinique
    Retournement de situation assez ironique : même l’instigateur du débat prédisposition-situation, Mischel, a inclus les traits dans ses formulations théoriques plus récentes
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7
Q

Pourquoi l’approche des traits a pendant longtemps été considérée avec une grande réticence ?

A

○ les psychanalystes et humanistes considéraient ce concept comme peu utile
○ les comportementalistes radicaux croyaient simplement que ça n’existe pas

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8
Q

la plupart des grands théoriciens de la première heure tels qu’Allport (1937), Cattell (1950), Eysenck (1970) et Guilford (1959) soutenaient quoi par rapport aux traits?

A

constituent les unités de mesure fondamentales de la personnalité humaine

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9
Q

Qu’est-ce qu’un trait selon le dictionnaire ?

A
  • Selon le dictionnaire le Robert, un trait est :
    ○ « un élément caractéristique qui permet d’identifier, de reconnaître. Synonymes : caractère, caractéristique » (élément caractéristique qui permet de reconnaitre quelqu’un)
  • Selon le dictionnaire
    Larousse, un trait est :
    ○ Ce qui constitue un élément caractéristique, une marque distinctive. Synonymes : caractère, caractéristique, disposition, propriété
    ○ Indice d’une qualité, d’un sentiment, signe d’un caractère : ex.: Un trait de générosité
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10
Q

Qu’est-ce que des généralisations ?

A

Cette caractérisation des gens en terme de traits se fait

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11
Q

Le concept de trait est donc ancré dans quoi ?

A

dans le sens commun (tout le monde le fait) et l’observation – des autres et de soi-même

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12
Q

En observant les gens dans la vie de tous les jours, dans différents contextes ou situations, on fait quoi ?

A

on finit par noter des cohérences chez une même personne et des différences entre les cohérences de différentes personnes

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13
Q

Cette stabilité des traits permet quoi ?

A

prédire son comportement futur de façon raisonnablement fiable

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14
Q

Qui sont les fondateurs de l’approche des traits ?

A

Allport, Cattel, Guilford et Eysenck

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15
Q

la personnalité serait donc quoi selon cette approche ?

A

la combinaison de l’ensemble des traits

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16
Q

Comme pour les autres approches, l’approche des traits repose sur des postulats concernant quoi ?

A

la nature, le fonctionnement et le développement de la personnalité humaine

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17
Q

Quels sont les 10 postulat de l’approche de traits ?

A

1- Les traits de personnalité sont des construits latents
2- Les traits s’opérationnalisent par un cumul d’états particuliers
3- Les traits de personnalité s’organisent de façon hiérarchique
4- Les traits de personnalité sont universels
5- Les traits de personnalité se distribuent de façon continue
6- Les traits de personnalité sont des caractéristiques évolutives
partiellement héréditaires
7- Les traits de personnalité agissent partiellement par le biais des
structures et processus biologiques
8- Les traits de personnalité sont relativement stables dans différentes situations
9- Les traits de personnalité sont des phénotypes causaux
10- Les traits de personnalité sont relativement stables au cours de la vie

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18
Q

Qu’est-ce que le 1er postulat (les traits de personnalité sont des construits latents) ?

A
  • Les traits de personnalité représentent la covariation systématique (corrélation systématique) de différentes cognitions, émotions et comportements habituels d’une personne à travers diverses situations (les façons de se comporter sont corrélées de façon systématique)
  • Par exemple, en moyenne, les personnes qui ont tendance à être très sociables ont aussi tendance à être plus confiantes socialement (leaders), expressives, énergiques, actives, et à rechercher les sensations fortes
    (Ce sont des aspects de la personnalité qui sont corrélés)
  • Cette covariation ne serait pas le fruit du hasard, mais représente en fait une prédisposition latente fondamentale de l’être humain, soit le trait qu’on nomme Extraversion (la prédisposition latente explique la corrélation/la covariation)
  • Ces covariations (ou corrélations) sont donc expliquées par des prédispositions latentes internes
  • Les traits sont considérés comme des construits psychologiques latents parce qu’ils ne peuvent être mesurés directement (on peut les mesurer en posant des questions plus spécifique)
    ○ Par ex., on infère le niveau de dépression d’une personne via des questions sur son humeur, énergie, sommeil, etc. … pas en demandant simplement « à quel point êtes-vous dépressive ? »
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19
Q

Généralement on se limite à présenter un trait expliquant des indicateurs (questions) qui relèvent de quoi ?

A

des pensées, émotions/affects et comportements

Toutefois, plusieurs auteurs considèrent aussi les attitudes, les valeurs ou les motivations comme des indicateurs des traits

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20
Q

Qu’est-ce que le 2e postulat (Les traits s’opérationnalisent par un cumul d’états particuliers) ?

A
  • Différents auteurs expliquent qu’un trait peut être compris comme une « distribution cumulative d’états » (Fleeson, 2001) (cumul des états qui se cristallisent –> devient un trait)
  • Roberts et Jackson (2008) ont proposé que les traits peuvent effectivement être conceptualisés comme le résultat de la répétition d’états similaires à travers le temps dans des situations fonctionnellement équivalentes (regroupement de situations qui se ressemblent. Ex. des situations interpersonnelles)

Autrement dit, plus on manifeste souvent un état particulier dans des situations sociales semblables (« fonctionnellement équivalentes »), plus ceci va se transformer ou se cristalliser en un trait relativement stable

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21
Q

Quelle est la distinction entre un état et un trait ?

A
  • Un état caractérise une émotion et une cognition momentanée s’exprimant dans une situation spécifique à un moment spécifique
    ○ Peut changer rapidement d’une situation à une autre et d’un moment à un autre
  • Un trait est plutôt considéré comme une disposition générale relativement stable dans différentes situations et dans le temps
    ○ Ne signifie pas que la personne va agir de façon identique dans toutes situations ou à tous moments, mais qu’elle aura tendance à le faire
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22
Q

Qu’est-ce que le 3e postulat (les traits de personnalité s’organisent de façon hiérarchique) ?

A
  • La plupart des chercheurs considèrent que les traits de personnalité s’organisent selon une structure hiérarchique
  • Au niveau le plus concret, on retrouve les réponses spécifiques
    • Elles correspondent aux pensées, émotions ou comportements particuliers émis dans un contexte physique ou social particulier
      Pour les mesurer : observation systématique dans différents contextes naturels ou situations expérimentales, ou questionnaires plus spécifiques
  • Certaines réponses spécifiques tendent à covarier, c’est-à-dire à survenir de façon cohérente dans différents contextes chez un même individu pour former des réponses habituelles
    • Elles correspondent aux réponses données à des questions générales « décontextualisées »
      Pour les mesurer : on a généralement recours à des questionnaires dans lesquels on demande à la personne (ou à un tiers qui la connait) d’estimer la fréquence ou l’intensité « habituelle » de ses pensées, émotions ou comportements
  • À un niveau encore plus général, certaines réponses habituelles tendent aussi à covarier systématiquement pour former des traits spécifiques (aussi appelés traits primaires ou facettes)
    (Pour les obtenir : on utilise l’analyse factorielle)
  • Certains traits spécifiques peuvent aussi covarier systématiquement et former le niveau le plus élevé d’abstraction, soit les traits généraux (aussi appelés traits d’ordre supérieur, ou dimensions)
    Pour les obtenir : on utilise l’analyse factorielle
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23
Q

Qu’est-ce que le 4e postulat (les traits de personnalités son universels) ?

A

(tout le monde a des traits de personnalité, on peut mesurer les traits partout dans le monde)

  • Les études employant l’analyse factorielle d’items de personnalité dans différentes langues et évaluant des individus de différents âges, différents sexes et genres et provenant de différentes cultures et pays du monde recouvrent systématiquement les mêmes traits généraux
  • De façon générale, deux modèles structuraux de traits de personnalité ont été répliqués et font l’objet d’un large consensus, soit les modèles en cinq (le big five) et trois traits
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24
Q

Comment on fonctionné les chercheurs pour identifier le modèle en cinq traits ?

A

ont employé une démarche inductive et ont adopté une stratégie lexicale (pour identifier les 5 grands facteurs)
- Les tenants de l’hypothèse lexicale ont postulé que les caractéristiques les plus importantes de la personnalité humaine ont été enregistrées dans le vocabulaire du langage courant (tous les langages) au cours de l’évolution sociale des humains (Goldberg, 1981)
○ e.g., amicale, chaleureuse, impulsive, émotive, organisée, humble, agressive, etc. (on utilise les terme encodées dans presque tous les langages du monde)

  • Allport et Odbert (1936) ont été les premiers à employer cette stratégie pour identifier dans un premier temps 18 000 mots qui renvoyaient à des états ou traits psychologiques; ils ont conclu à une liste restreinte de 4504 mots du dictionnaire représentant des caractéristiques de personnalité stables qui permettaient de caractériser et différencier les personnes
  • Bien sûr, plusieurs de ces mots sont en fait des synonymes, donc la liste est certainement plus courte
    ○ Cattell (1943, 1957) a réduit la liste à 151 mots en éliminant les synonymes et les mots plus rares
    ○ A ensuite fait des études en demandant aux gens de s’évaluer sur ces 151 items
    ○ Finalement Cattell a conduit des analyses factorielles (sur les 151 mots) pour trouver 16 traits de personnalité
  • Fiske (1949) a ensuite montré que la liste de 16 traits généraux de Cattell était inadéquate et qu’il y avait probablement plutôt seulement 5 traits généraux de base qui pouvaient rendre compte des covariations systématiques entre les 151 items (car il en a parmi les 16 qui sont très fortement corrélés)
  • Aujourd’hui, après plus de 70 ans d’études employant l’analyse factorielle, une grande quantité d’études empiriques mènent toutes vers un modèle qui fait maintenant un large consensus : le modèle en 5 grands traits généraux de personnalité
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25
Q

Quels sont les 5 grands traits généraux de la personnalité selon le modèle en cinq facteurs ?

A
  1. extraversion
  2. ouverture
  3. amabilité
  4. controle
  5. névrotique (vs stabilité émotionnelle)
26
Q

Qu’est-ce que l’extraversion?

A

propension à être énergique, positif et confiant, de même qu’une tendance à la recherche active de relation sociale et de sensation fortes

  • sociabilité
  • chaleur
  • confiance sociale
  • activité
  • recherche de sensation
  • émotivité positive
27
Q

Qu’est-ce que l’ouverture ?

A

propension à la curiosité intellectuelle, l’imagination, l’appréciation des valeurs ou expériences nouvelles et culturelles et à l’adoption d’une idéologie libérale

  • fantaisie
  • esthétique
  • sentiments
  • actions
  • idées
  • valeurs
28
Q

Qu’est-ce que l’amabilité ?

A

propensions à démontrer une attitude pro sociale, empathique et conciliante envers les autres, de même qu’à manifester de la modestie et de la gentillesse

  • confiance à autrui
  • franchise
  • altruisme
  • conciliation (pardonner)
  • modestie
  • gentillesse

Qqun qui a des scores faibles sur tous ls traits de l’amabilité –> psychopathe (personnalité anti-sociale)

29
Q

Qu’est-ce que le contrôle ?

A

propension à la capacité d’organisation, de planification, de contrôle des impulsions et de respect des normes sociales, de même qu’à la recherche de réussite

  • compétence
  • ordre
  • dévouement
  • ambition
  • discipline
  • délibération
30
Q

Qu’est-ce que le névrotisme ?

A

propension à exprimer des affects et émotions négatives telles que l’anxiété, l’humeur dysmorphie ou l’irritabilité face à des stresses environnementaux

  • anxiété
  • dépression
  • irritabilité / colère
  • compulsivité (impulsivité)
  • inconfort social
    vulnérabilité émotive
31
Q

Comment les chercheurs ont identifié un modèle en trois traits ?

A

en employant une démarche déductive

  • Ces chercheurs ont typiquement développé des indicateurs avec l’objectif explicite de mesurer une théorie psychobiologique
    • i.e., chaque trait est associé à une structure, un substrat ou un processus neurobiologique
32
Q

Quel est le modèle en trois facteurs (big three) ?

A

émotivité négative (névrotique )
- infériorité
- tristesse
- anxiété
- dépendance
- hypocondrie
- culpabilité
- obsession/ incertitude

émotivité positive (extraversion)
- activité
- sociabilité
- confiance / assurance
- expressivité
- ambition
- conviction
- recherche de sensations

désinhibition (psychotisme)
- agressivité
- intrépidité / hardiesse
- impulsivité
- irresponsabilité
- égocentrisme / détachement
- dureté / méchanceté
- orientation vers l’action concrète (vs. intellectualisation)

33
Q

Quelles sont les problématiques liées au modèle en cinq traits ?

A
  • Certains auteurs considèrent que le modèle en cinq traits est problématique et ont proposé un modèle en six traits généraux qui ajoute la dimension « Honnêteté / Humilité » (le modèle HEXACO; Ashton & Lee, 2005)
  • D’autres auteurs encore croient que les corrélations entre les traits du Big Five sont trop élevées, ce qui suggèrent plutôt deux grandes dimensions encore plus générales, ou « métatraits » : Plasticité (E et O) et Stabilité (A, C et SÉ)

-Comme l’a souligné McAdams (1992), il serait préférable de considérer les traits généraux du « Big Five » comme des « catégories de traits », plutôt que comme des traits en soi, car ils sont effectivement très généraux

  • Le modèle en cinq grands traits procure une taxinomie permettant de classifier la quasi-totalité des traits spécifiques, mais il ne constitue pas nécessairement la meilleure source d’information pour certaines utilisations
  • D’un point de vue clinique, les traits généraux peuvent être plutôt abstraits et manquer de spécificité
    En outre, les différences les plus intéressantes pour les cliniciens et cliniciennes sont souvent observées au niveau des traits spécifiques puisqu’ils constituent des cibles d’intervention plus concrètes
34
Q

Quel modèle est le plus consensuel ?

A

le modèle en cinq trait

35
Q

Pour quelle raison particulière certains chercheurs soutiennent que la structure des traits de personnalité est universelle ?

A

Certains chercheurs, enthousiastes par la reproduction de ces modèles à différents âges et dans différents pays soutiennent que la structure des traits de personnalité humaine est donc universelle

Toutefois, encore des problèmes à identifier clairement certains traits dans certaines cultures (Funder, 2016)

36
Q

Qu’est-ce que 5e postulat ( Les traits de personnalité se distribuent de façon continue) ?

A
  • L’approche des traits s’inscrit dans une perspective continue, parfois aussi appelée approche nomothétique
  • L’approche des traits classique postule donc implicitement qu’il y a seulement des différences interindividuelles quantitatives dans les traits
  • Comme le mentionnait Allport (1937), il y a une sérieuse possibilité que certains groupes d’individus dans la population ne diffèrent pas seulement quantitativement, mais aussi qualitativement, c’est-à-dire dans l’organisation de leurs différents traits de personnalité
  • Par exemple, l’Extraversion et le Névrotisme sont généralement peu corrélés dans la population, mais ils sont néanmoins fortement reliés chez certains sous-groupes d’individus
  • Une façon de surmonter la nature nomothétique des traits est d’adopter une approche typologique (Block, 1971; Donnellan & Robins, 2010; Morizot & Le Blanc, 2005)
  • Le rationnel est que l’identification d’un profil basé sur une combinaison de plusieurs traits chez une personne mène à une approche plus idiosyncrasique
    On peut regrouper les profils individuels en sous-groupes composés d’individus avec des profils similaires, mais qualitativement et quantitativement différents de ceux des autres sous-groupes
  • Plusieurs études suggèrent l’existence d’au moins trois grands types de personnalité
    ○ Certains auteurs préfèrent le terme « prototypes » ou encore « profils » de personnalité
    Ces types ont été identifiés à différents âges (enfance, adolescence, âge adulte), différents genres, avec différentes mesures des traits et dans différents pays
37
Q

Quels sont les 3 types de personnalité ?

A
  1. adaptés
  2. sous-controlés
  3. sur-contrôlés
38
Q

Qu’est-ce que le 6e postulat ( Les traits de personnalité sont des caractéristiques évolutives partiellement héréditaires) ?

A
  • Les traits de personnalité sont considérés comme des caractéristiques développées au fil de l’évolution des humains afin d’optimiser l’efficacité à accomplir des tâches adaptatives comme maximiser la survie et surtout, augmenter la valeur sélective globale
  • Ceci implique qu’il devrait y avoir des liens évidents avec les structures et processus biologiques et qu’on devrait détecter une influence génétique, au moins partielle
  • Différents auteurs expliquent qu’il est possible de postuler que les prédispositions psychologiques aient joué un rôle dans l’évolution humaine (Buss, 1999; Nettle, 2006)
  • Il est raisonnable de postuler qu’un niveau élevé (ou faible) sur certains traits de personnalité ait pu procurer différents avantages au plan de l’adaptation de nos ancêtres (i.e., pour leur survie et leur reproduction)
    En principe, ces avantages sont encore présents aujourd’hui (Nettle, 2006)
39
Q

quels sont les avantages des différents traits?

A
  • Extraversion: a été important pour aller à la rencontre de partenaires d’accouplement et pour favoriser la dominance sociale
  • Stabilité Émotionnelle: a été importante pour augmenter la vigilance face aux dangers (N) et résister au stress
  • Contrôle: a été important pour la planification et l’organisation des groupes, la maitrise des impulsions
  • Amabilité: a été importante pour la cohésion du groupe et pour conserver ses partenaires
  • Ouverture: a contribué au besoin d’apprendre, de développer et transmettre la culture, l’art et le langage
40
Q

est-ce qu’il est pertinent d”étudier la personnalité chez les animaux ?

A
  • Homo sapiens partage près de 99% du bagage génétique de la plupart des grands singes (Goodman, 1999)
  • En conséquence, Bouchard et McGue (2003) expliquent que l’identification des traits chez des espèces non-humaines constitue probablement une des preuves les plus solides des bases évolutionnistes de la personnalité
  • Pendant une longue période, la plupart des chercheurs ont évité d’étudier la personnalité chez des espèces non-humaines de peur d’être accusés d’anthropomorphisme
  • Dans une recension classique des études d’observation en milieu naturel et expérimentales, Gosling (2001) a démontré que les humains partagent des traits psychologiques avec plusieurs espèces animales, tout particulièrement les grands singes, mais aussi des mammifères plus éloignés (e.g., chiens)
  • Ceci suggère, au moins partiellement, que les traits de personnalité ne sont pas que des constructions humaines futiles ou des épiphénomènes culturels, mais bien des construits qui ont une signification évolutive
    Il est donc logique de postuler que les traits sont partiellement héréditaires
41
Q

Qu’est-ce que les études disent quant à l’influence génétique sur les traits ?

A
  • plusieurs études génétiquement informatives (i.e., de jumeaux, familiales et d’adoption) ont permis d’estimer l’importance relative de la génétique pour expliquer les variations entre les personnes dans les traits de personnalité
  • Selon Bouchard et McGue (2003) et Krueger et Johnson (2021), l’évidence empirique tirée de ces études est maintenant tellement imposante que même les plus sceptiques admettent que la plupart des traits psychologiques sont influencés par la génétique
  • Les indices d’héritabilité suggèrent que la génétique explique environ 55% (± 10%) de la variance entre des jumeaux identiques et environ 35% (± 10%) entre des jumeaux fraternels pour la plupart des traits de personnalité
    En somme, environ 45%
  • Tellegen et ses collègues (1988) ont même démontré que ces indices d’héritabilité sont similaires pour des jumeaux séparés à la naissance qui ont été élevés séparément dans des environnements complètement différents (dans certains cas, dans des pays différents)
42
Q

Qu’est-ce que l’héritabilité ?

A

indice quantitatif du rôle des facteurs génétiques pour expliquer les différences entre les personnes dans les traits
Attention: Pas la même chose que de savoir à quel point la génétique cause les traits chez une personne

43
Q

Qu’est-ce qui expliquerait l’autre 55% ?

A
  • Environnement partagé (e.g., lié à la famille et aux pratiques éducatives des parents) explique très peu de variance dans les traits de personnalité – généralement moins de 5% (Rowe, 1995; Harris, 1995, 2006)
  • Environnement non partagé (e.g., hors de l’environnement familial, notamment lié aux relations avec les amis(es), aux événements de vie individuels) expliquerait une bonne part du 50% restant

Ces indices ne tiennent pas compte des interactions gènes-environnement (GxE) et des corrélations gènes-environnement (rGE)

44
Q

est-ce que l’impact génétique à la même rapport toute notre vie ?

A

Non

  • Une méta-analyse d’études de jumeaux a montré qu’avec l’âge, la génétique explique moins de variance alors que l’environnement non partagé en explique de plus en plus (McCartney, Harris, & Bernieri, 1990)
  • Une étude de 15 000 jumeaux confirme que les coefficients d’héritabilité sont plus élevés à l’adolescence qu’à l’âge adulte (Viken et al., 1994)
  • Se sont surtout les effets non partagés qui augmentent
45
Q

Qu’est-ce que le 7e postulat (Les traits de personnalité agissent partiellement par le biais des structures et processus biologiques) ?

A
  • Bien que les différences entre les personnes sur les traits sont en partie expliquées par la génétique, il est évident que les gènes, en eux-mêmes, n’ont aucun effet direct sur l’action des traits
  • Les gènes déterminent le développement du système nerveux central ainsi que des structures et processus physiologiques et biochimiques, qui eux, en retour, déterminent en partie l’action des traits de personnalité
  • Modèles psychobiologiques suggèrent que les différences dans les traits de personnalité devraient correspondre à des différences dans les bases biologiques (i.e., anatomiques et biochimiques) liées au fonctionnement du SNC
  • Différences individuelles dans l’activité du SNC mèneraient à une « sensibilité différentielle » envers certains stimuli environnementaux, menant en retour à l’expression des différences individuelles dans le phénotype psychologique que représentent les traits de personnalité

Trois grands sous-systèmes ont été proposés

46
Q

Quels sont les trois grands sous-systèmes proposés ?

A

1- Le système d’inhibition comportementale (SIC)
2- Le système d’activation comportementale (SAC)
3- Le système d’agression–fuite (SAF)

47
Q

Quel est le rôle du système d’inhibition comportementale (SIC) ?

A
  • Le système d’inhibition comportementale (SIC), ou d’évitement, serait à la source de l’Émotivité négative (ou Névrotisme)
  • Il gérerait les signaux de punition et de non-récompense
  • Ainsi, lorsqu’un individu est exposé à des stimuli nouveaux, imprévisibles ou menaçants (physiquement ou psychologiquement), ce système active la peur et l’anxiété et inhibe le comportement
  • Le SIC serait intimement lié à la sensibilité du système nerveux sympathique
  • Son niveau d’excitation serait régulé par le système limbique et l’amygdale
  • Il serait principalement modulé par l’activité de la norépinephrine (ou noradrénaline; NE), de la sérotonine et des hormones glucocorticoïdes (i.e., cortisol)
    La dopamine et la corticotropine semblent aussi interagir dans ce système
48
Q

Quel est le rôle du système d’activation comportementale (SAC) ?

A
  • Le système d’activation comportementale (SAC), ou d’approche, serait à la source de l’Émotivité positive (ou Extraversion)
  • Il gérerait les signaux de récompense et de non-punition
  • Par exemple, lorsqu’un individu extraverti est soumis à trop peu de stimuli excitants dans son environnement, ce système active les conduites de sociabilité et de recherche de sensation afin de revenir à l’homéostasie (i.e., satisfaire le besoin d’excitation du système de l’individu)
  • Le SAC serait intimement lié à l’excitation du cortex cérébral
  • Le niveau d’excitation de ce système serait régulé par les systèmes mésolimbique et cortico-réticulaire
    Il serait surtout modulé par l’activité de la dopamine (DA) et, dans une moindre mesure, de la corticotropine et de certains stéroïdes gonadiques et neuropeptides tels que l’oxytocine et la vasopressine
49
Q

Quel est le rôle du système d’agression–fuite (SAF) ?

A
  • Le système d’agression–fuite (SAF), ou de combattre-fuire-figer (« fight-flight-freeze »), serait à la source de la Désinhibition
  • Il gérerait les stimuli négatifs inconditionnels et déterminerait si les facteurs internes et externes à l’organisme sont dangereux ou menaçants et nécessitent une réponse d’impulsivité ou d’agression
  • Lorsque l’organisme détermine (consciemment ou inconsciemment) qu’un stimulus est dangereux ou menaçant (physiquement ou psychologiquement), ce système active l’agression (physique ou psychologique)
  • Le SAF serait surtout modulé par l’activité de la testostérone
  • Il serait aussi influencé par l’activité de la sérotonine (5HT), de la monoamine oxydase (MAO) et de l’acide aminée gamma-aminobutyrique (GABA)
  • La dopamine et la noradrénaline semblent aussi interagir dans ce système
50
Q

Quelle conclusion suggère les recherches par rapport à ces trois sous-systèmes ?

A

elles suggèrent toutes une seule conclusion :
les systèmes neurologiques, physiologiques ou hormonaux agissent en interaction et sur plusieurs systèmes ou traits simultanément

51
Q

Qu’est-ce qui constitue une preuve importante que la biologie a une influence significative sur les variations dans les traits ?

A

l’observation de changements des traits de personnalité après une intervention pharmacologique

e.g., les personnes avec une dépression majeure qui prennent un antidépresseur (Paroxetine, ou Paxil) voient leur dépression diminuer et cette diminution serait surtout dû à la diminution du N et l’augmentation de E, qui en retour sont liées à la baisse de dépression

52
Q

Qu’est-ce que le 8e postulat (Les traits de personnalité sont relativement stables dans différentes situations) ?

A
  • Le concept de trait présuppose de facto l’idée d’une « stabilité » du fonctionnement psychologique dans différents contextes physiques ou situations sociales d’un individu
    ○ Comment parler de « trait » si on ne peut assumer une certaine stabilité, une certaine cohérence ?
    Les traits constituent des construits « décontextualisés »
  • Dans les instruments d’évaluation courants, l’estimation d’un trait est dite inconditionnelle plutôt que conditionnelle à la situation
    • On estime la moyenne des réponses habituelles dans différentes situations de l’environnement d’une personne
  • Lorsqu’on évalue la personnalité, on veut des évaluations qui soient à la fois intégratives (la personne totale) et parcimonieuses (temps d’évaluation limité)
    des estimations conditionnelles à la multitude de situations spécifiques imaginables seraient peu utiles … et certainement pas parcimonieuses
  • La meilleure façon de comprendre l’action des traits de personnalité est d’adopter une perspective probabiliste
  • Cela signifie que, toute chose étant égale par ailleurs, pour une personne manifestant un niveau élevé sur un trait, les probabilités qu’elle agisse ou réagisse de la même façon dans différentes situations seront plus élevées que pour une autre personne avec un niveau faible sur le trait
    Attention: ceci est surtout vrai dans les situations fonctionnellement équivalentes
53
Q

Est-ce que les traits interagissent avec les situations ?

A
  • Non seulement les traits tendent à être relativement stables dans différentes situations fonctionnellement équivalentes, mais ils interagissent aussi avec les situations
  • Puisque certains traits sont davantage pertinents dans certaines situations, il est généralement admis que tous les traits sont, dans une certaine mesure, spécifiques à la situation
  • La délimitation d’une telle pertinence situationnelle d’un trait est souvent appelée une interaction prédisposition-situation
  • Par exemple, la sociabilité est surtout pertinente dans des situations où d’autres personnes sont impliquées, alors que dans une situation expérimentale, la tendance à la sociabilité d’un individu ne sera pas « activée »; elle aura peu d’impact sur sa performance
  • Plusieurs théoriciens postulent que les traits agissent par un mécanisme « d’équivalence situationnelle », c’est-à-dire que les traits permettent de rendre fonctionnellement équivalents des stimuli environnementaux différents (Allport, 1937; Tellegen, 1991)
    ○ e.g., avec le temps une personne extravertie aura tendance à percevoir toutes les situations qui impliquent d’autres personnes comme fonctionnement équivalentes
54
Q

Qu’est-ce que le 9e postulat (Les traits de personnalité sont des phénotypes causaux) ?

A
  • Les tenants de l’approche des traits considèrent que les traits sont plus que de simples agrégats psychométriques des réponses à des items de questionnaires mesurant la variété ou la fréquence des cognitions, émotions ou comportements habituels d’une personne
  • Les traits ne sont pas que descriptifs, ils sont explicatifs
  • Ils sont en fait considérés comme des phénotypes causaux
  • Phénotype est employé parce que les traits sont considérés comme l’expression phénotypique du bagage génotypique
    Causaux est employé pour signifier que, puisque les traits constituent des prédispositions internes présentes dès la naissance des individus, ils devraient influencer leur adaptation actuelle et future
55
Q

Qu’est-ce que le 10e postulat (Les traits de personnalité sont relativement stables au cours de la vie)?

A

En raison du fait que leurs bases sont partiellement génétiques, la plupart des théories des traits classiques postulent que les traits sont relativement stables au cours de la vie des individus, particulièrement durant l’âge adulte (Cattell, 1957; Eysenck & Eysenck, 1985; McCrae & Costa, 1999)

56
Q

Pourquoi l’étude de la personnalité est difficile?

A
  • L’étude de la personnalité est difficile parce que le concept intégratif qu’elle représente ne peut être étudié avec des aspects isolés du fonctionnement (e.g., seulement les comportements)
  • On vise à évaluer l’individu dans sa totalité
57
Q

Est-ce que l’approche des traits moderne a maintenant atteint un statut scientifique satisfaisant?

A

Oui, Bien que les traits aient été l’objet de critiques, il n’existe pas de façon plus pratique, parcimonieuse et signifiante d’obtenir un aperçu global des patrons généraux d’adaptation de la personne

58
Q

Le modèle en cinq traits est quoi et permet quoi ?

A
  • Le modèle en cinq traits est réellement intégrateur et permet de rendre compte d’une multitude d’autres construits psychologiques supposément distincts
    • Le concept d’intelligence émotionnelle renvoie essentiellement à une série de traits s’intégrant dans le modèle en 5 traits (Matthews et al., 2004)
      § ex. de traits spécifiques de l’IE : confiance sociale, empathie, régulation émotionnelle, habiletés relationnelles, etc. – mélange de E, A et SÉ élevés
    • La triade sombre (Narcissisme, machiavélisme, psychopathie; Glenn & Sellbom, 2015) – essentiellement aspects de A faibles
    • L’endurance (« grit ») (Ivcevic & Brackett, 2014) – essentiellement aspects de C élevés
59
Q

Est-ce que l’approche des traits de personnalité explique toute la personnalité ?

A
  • Malgré son apport intéressant, il est évident que l’approche des traits de personnalité ne constitue qu’un morceau du « casse-tête » de ce que constitue le concept intégratif de personnalité
  • La personnalité humaine est évidemment bien plus qu’une série de traits décontextualisés
  • Les besoins psychologiques, les motivations, les efforts d’auto-actualisation, les valeurs, les buts, les schémas, croyances et plusieurs autres aspects cognitifs demeurent toujours essentiels pour comprendre une personne
60
Q

Comment McAdams à qualifié l’approche des traits ?

A
  • McAdams (1995) à qualifié l’approche des traits de « psychologie de l’étranger »
  • Cette expression n’est pas péjorative, mais signifie simplement que les traits sont la meilleure et plus pratique mesure de la personnalité à recueillir lorsqu’on ne connaît pas du tout une personne
  • Une fois qu’on a obtenu un aperçu général des prédispositions d’une personne, on peut ensuite explorer ses adaptations caractéristiques (motivations, buts, etc.) et finalement dresser un portrait nuancé de l’identité narrative