Cours 4 - Notions fondamentales et lieux communs Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la criminologie n’est pas?

A

-De la criminalistique: chimistes, biologistes, moins ancrée dans les sciences humaines.
-Une branche particulière du droit
-Un instrument visant à lutter efficacement contre le crime
C’est vrm une discipline multidisciplinaires. Pas parce qu’on étudie la crimino, qu’on devient criminologue et qu’on devient professionnel.

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2
Q

La criminologie aujourd’hui travaille sur 2 grands blocs/axes, lesquels?

A

1) Le paradigme étiologique ou du passage à l’acte: sur quoi on va se positionner quand on étudie la crimino, la recherche des causes. Plus caractérisé comme un aspect psychologique. Micro: on s’intéresse à un individu. Macro: on s’intéresse à un phénomène social.
2) Le paradigme de la réaction sociale: on s’intéresse à comment y réagit, qu’est-ce qu’on peut mettre en place au niveau institutionnel pour prévenir le crime, éviter la récidive.

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3
Q

Quelle est la définition générale de la criminologie?

A

La criminologie est l’étude du phénomène criminel.

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4
Q

À quoi renvoie la notion de crime?

A

1) À un comportement: Le criminel

2) À une manière de définir et de réagir à ce comportement: La réaction au crime

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5
Q

Quels sont les différents aspects sur lesquels on s’appuie pour définir le crime?

A
  • Les comportements déviants
  • Les différents crimes
  • La criminalité
  • La prévalence de la criminalité
  • La gravité du crime
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6
Q

Qu’est qu’un comportement déviant?

A
  • Un comportement qui va à l’encontre des règles (des normes intégrées de la société)
  • Un comportement qui n’est pas conforme à la majorité (marginal)
  • Les normes varient avec le temps et l’espace (un comportement déviant dans un pays pourrait ne pas être considéré déviant dans un autre)
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7
Q

Quels sont les 3 grands types de déviants?

A
  • La sous culture déviante: manière différente de voir le monde
  • Les transgresseurs: violent délibérément les règles, on pourrait les associer aux criminels
  • Les individus qui souffrent de comportement chronique: n’ont pas vraiment de libre-arbitre, instables mentalement.
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8
Q

Quelle est la nuance à apporter concernant la criminalité et la déviance?

A

Qqch qui est criminel est forcément déviant, mais les comportements déviants ne sont pas nécessairement criminels.

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9
Q

Définir les 2 termes suivants: déviance et crime.

A
Déviance = comportement contraire aux règles sociales 
Crime = comportement contraire aux lois
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10
Q

Vrai ou faux? Il n’y a pas de société sans crime.

A

Vrai, c’est impossible de trouver une société où il n’y a aucun crime commis.

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11
Q

Que peut être un crime?

A

Une infraction au code criminel (tout ce qui est infraction légale).

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12
Q

Quelles sont les caractéristiques des crimes dans les sociétés?

A
  • Hétéroclites (crimes moraux, contre les victimisations, pour la sauvegarde des biens, …) (plrs types de crimes)
  • En constante évolution (avortement, homosexualité, chiens …)
  • Causent souvent un dommage (ne causent pas nécessairement un dommage)
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13
Q

Pourquoi y a-t-il de l’inflation juridique concernant les crimes?

A

Car plus il y a de crimes, plus il y a de lois, donc plus il y a de chances qu’il y ait des lois qui se contredisent, mais ça peut amener une certaine clarté. Il y a aussi des groupes de personnes (associations) qui ont pour objectif d’étiqueter/ajouter un certain type de lois pour leurs intérêts, pour créer une inflation juridique.

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14
Q

Quelle est la différence entre les crimes perçus et les crimes réels?

A
  • Crimes perçus: ces criminels ne sont pas arrêtés pour diverses raisons (chiffre noir: tous les crimes qui ne sont pas pris en compte).
  • Crimes réels: crimes entrés dans le système judiciaire
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15
Q

Il existe plusieurs catégories de crimes, lesquelles?

A
  • Les crimes violents
  • Les crimes contre la propriété
  • Les autres types de crimes
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16
Q

Nommer des exemples de crimes violents.

A
  • Homicide
  • Tentative de meurtre
  • Voies de faits
  • Agression sexuelle
  • Autres infractions sexuelles
  • Enlèvement
  • Vols qualifiés
  • On se base sur le degré de préjudice moral physique, préjudice de dommages est suffisamment important (= crimes violents)
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17
Q

Nommer des exemples de crimes contre la propriété.

A

-Introduction par effraction
-Fraude
-Vol simple
-Vol de véhicule à moteur
-Recel
-Dégradation
Etc…

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18
Q

Donner des exemples d’autres crimes.

A

-Prostitution
-Jeux et paris
-Armes
-Incendies criminels
-Infractions aux lois sur le cautionnement
-Action indécente
-Enlèvement dans le cadre d’une garde d’enfant
-Moeurs
-Méfaits
Etc…

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19
Q

Qu’est-ce que la criminalité?

A

-La criminalité : ensemble des infractions commises en un lieu et un temps donnés
-Ne peut pas exister sans connaitre les statistiques (on en déduit un taux de criminalité)
Fun fact: le Qc est la province avec le taux le plus bas de criminalité et la Saskatchewan, le plus élevé.

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20
Q

Comment connaître la prévalence de la criminalité (taux)?

A
  • La Déclaration Uniforme de la Criminalité (DUC) = données officielles (donc chiffre noir, car ne prend pas en compte tous les crimes pas rendus)
  • Les sondages de délinquance auto-révélée: sondages qu’on fait passer à la population et qui va permettre de peut-être combler le chiffre noir, y a-t-il vrm une si grande différence?
  • Les sondages de victimisation: sondage qu’on fait passer aux citoyens leur demandant s’ils ont été victimes de crime dans les derniers mois.
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21
Q

Quel est le problème avec les sondages de délinquance auto-révélée? Quel est le problème avec l’autre type de sondage aussi?

A

Ces sondages sont souvent passés dans les écoles, auprès des adolescents, donc pas très représentatif.
Pas assez de personnes répondent à ces sondages.

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22
Q

Quelles sont les caractéristiques de la Déclaration Uniforme de la Criminalité (DUC)?

A
  • Source statistique de la criminalité au Canada (qui se base sur ce qui est appréhendé par le système judiciaire)
  • Tous les services de polices y participent
  • Connaitre aux mieux les taux des crimes
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23
Q

Quelles sont les caractéristiques de la prévalence de la criminalité?

A
  • Les statistiques ne représentent pas le nombre de crimes commis, mais aux crimes dont la police a eu connaissance
  • Dépend donc aussi des institutions, des victimes et des témoins
  • Une forme de réalité
  • Ce qui est inconnu c’est le chiffre noir
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24
Q

Quels sont les taux de reportabilité?

A
  • Les homicides (pk pas de taux de reportabilité? Car la victime est morte. Comment peut-on en connaître le taux alors? Lorsque le corps est trouvé…)
  • Les agressions sexuelles (7%): souvent c’est intra-familial, donc n’osent pas porter plainte
  • Les voies de fait (30%)
  • Les vols d’un bien personnel (21%)
  • Les vols qualifiés (31%)
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25
Q

Pourquoi les gens ne portent-ils pas plainte lors de crimes commis?

A

On peut supposer que les gens ont peur de la durée du système judiciaire, ou car ils n’ont pas les moyens de se payer un avocat par exemple.

26
Q

Comment est déterminée la gravité des crimes?

A

Souvent déterminée par la peine prévue dans le code criminel ou la jurisprudence.

  • Délit plus grave = peine plus grave ? : ce n’est pas rare de voir des peines de 10 ans et plus pour des introductions par infraction, pourquoi aussi sévère pour ça? Car souvent ce sont des accumulations/récidives des crimes commis dans les dernières années.
  • L’indice de gravité = la durée de la peine
  • Aspect subjectif? Varie d’individu en individu.
27
Q

Les conséquences du crime peuvent avoir des impacts sur la communauté, quelles en sont les caractéristiques?

A
  • Impact varie selon les groupes: la reaction pourrait être plus grande si un crime est commis dans un quartier favorisé où le crime est vraiment inhabituel.
  • Coût financier
  • Désorganise la société
28
Q

Les conséquences du crime peuvent avoir des impacts sur les victimes, quelles en sont les caractéristiques?

A
  • Qualité de la vie (surtout si c’est un crime violent)

- Traumatisme avec les problèmes que ça entraîne (dépression, anxiété, stress, arrêt de travail, …)

29
Q

Les conséquences du crime peuvent avoir des impacts sur les criminels, quelles en sont les caractéristiques?

A
  • Réaction de rejet de la société
  • Rapport de force avec les autorités
  • Vie désorganisée, difficultés professionnelles et sentimentales.
30
Q

Il existe 4 types de réactions au crime, lesquels?

A
  1. Individuelles
    Peur, insécurité, vengeance, mesures de protection
  2. De groupe
    Regroupements, manifestations, groupes de protection, surveillance des membres de la communauté, réorganisation du groupe (exclusion, modification hiérarchique …)
  3. Institutionnelles (niveau administratif, au niveau de la ville)
    Ajustement des réglementations, surveillance accrue, réponse pénale
  4. Étatique
    Déploiement policier, campagnes publicitaires
31
Q

Faire un résumé très bref de la réaction face à la criminalité.

A
  • Pas le droit de se faire justice soi même

- Faut recourir aux institutions (police)

32
Q

Il existe 3 types de recherche lorsqu’on s’intéresse au profil du criminel, qu’est-ce qu’on cherche à comprendre?

A
  • Les facteurs biologiques (problèmes neurologiques): on regarde le cerveau (qu’est-ce qu’il y a dans le cerveau qui pourrait pt expliquer un passage à l’acte?)
  • Les facteurs psychologiques (faible intelligence): aspect interrelationnel, aspect de l’enfance
  • Les facteurs sociaux (pairs délinquants): dans quel milieu a-t-il grandi?
33
Q

Il y a 4 principales idées préconçues que l’on peut avoir quand on ne connaît pas la criminologie, quels sont les différents lieux communs?

A

1°) La jeunesse est de plus en plus violente
2°) Et une fois de plus, c’est un étranger qui a fait le coup
3°) La justice n’en fait pas assez pour les victimes
4°) Les délinquants sexuels récidivent toujours

34
Q

«Les jeunes délinquants sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents», est-ce un mythe ou la réalité?

A

Dans les médias, on divulgue un sentiment d’insécurité qui est de plus en plus présent.

  • Statistiques infirment une tendance plus violente et plus jeune de la délinquance des mineurs. Pas de données qui confirment qu’il y a plus de violence chez les jeunes.
  • Historiquement parlant, la violence était monnaie courante envers les jeunes.
  • Dans les sociétés anciennes, la brutalité physique était beaucoup plus importante et fréquente qu’aujourd’hui.
  • L’éducation était synonyme de redressement et les coups faisaient partie de ce qu’on appelait une bonne éducation, alors qu’aujourd’hui, il est devenu presque scandaleux sinon interdit de donner en gifle à un enfant.
  • Mais les conduites considérées comme violentes dépendent des codes sociaux, juridiques et politiques, des époques et des groupes sociaux.
35
Q

Est-ce que la violence est un phénomène nouveau?

A

Citation de Hésiode au 8ème siècle avant JC. Ça montre à quel point ça date d’il y a vraiment longtemps qu’on a une mauvaise vision des jeunes.
“Les jeunes sont de plus en plus violents” exprime sans conteste un sentiment, une représentation véhiculée collectivement, par certains médias et politiques, mais aussi par une partie de la population.

36
Q

Vrai ou faux? L’école a longtemps été autoritaire et concevait l’enfant comme un être à dresser (était bcp plus sévère).

A

Vrai.

37
Q

Que se passe-t-il dans les années 70 concernant les écoles?

A

Changements des représentations (l’école ne devait plus être un lieu où on simplement punissait les élèves)

  • les sociétés occidentales connaissent des crises économiques répétées
  • diminution de leur croissance
  • l’école se démocratise
38
Q

Pour quelles raisons pouvait-il y avoir de la violence scolaire au départ? Mais quelle en est la nuance à apporter?

A

-Sentiment de rejet de la part de certains élèves: il se peut que les professeurs mettent un peu de côté les élèves un peu plus lents à comprendre. Il y a vrm une multitude de facteurs. Des jeunes qui vivent l’école comme un lieu dont ils se sentent exclus mais qu’ils sont obligés de fréquenter peuvent se rassembler en réaction à ce sentiment de rejet et se manifester par des actions agressives et qui peuvent faire peur. Elles leur donnent une identité, un sentiment d’exister quitte à ce que cela se traduise de manière négative.
Un climat de violence peut s’installer là où les enseignants de classe moyenne ont du mal à intégrer des élèves d’origine populaire
- Cependant, pas de déterminisme absolu: pas parce que tes un élève un peu plus violent que nécessairement les choses vont mal se passer pour lui, pas de relation causale. Il n’existe aucun déterminisme absolu qui générerait un handicap socioviolent. On peut venir d’une famille pauvre, et ne pas poser d’actes de violence.

39
Q

Comment a évolué la violence scolaire?

A
  • La montée des nouvelles technologies a entrainé de nouvelles formes de violences (les jeunes passent de plus en plus de temps sur internet et sur leur téléphone. Internet a tendance à entrainer une désinhibition des comportements, les jeunes ont des comportements de plus en plus à risque, il y a plus d’impulsivité avec l’internet et moins de responsabilisation et d’empathie)
  • Désormais ces violences ont aussi lieu à la maison, via le téléphone ou l’internet (un élève n’est plus tranquille quand il est chez lui, il peut encore être harcelé par les réseaux sociaux ou les autres moyens de communiquer par internet. Il n’y a plus de refuge contre le harcèlement. Ce type de violences est tout aussi grave.)
40
Q

Quelles sont les caractéristiques/aspects des gangs de rue qui pouvaient induire de la peur et une vision négative?

A
  • Faits divers sensationnels: quartiers paupérisés ou ghettoïsés des grandes villes, partage de signes distinctifs, vêtements, insignes, des modes de conduite particuliers.
  • Violences mises en scènes: aspects les plus spectaculaires à travers un miroir grossissant, suscitant la peur, stigmatisant l’origine des jeunes concernés, même lorsqu’on manque d’informations fiables.
  • Viols en bandes: pas un phénomène nouveau, mais récemment discuté dans les médias
  • Déclarations politiques biaisées: accent sur les crimes alors que cela ne représenterait que 1,3 % de la criminalité des jeunes ce qui suscite la peur
  • Regroupements entre jeunes ont toujours existé: recherche de repères et réaction «normale» à la désorganisation sociale (cf. École de Chicago) (pas forcément criminel/illégal, mais entraîne un sentiment d’insécurité chez les autres citoyens)
41
Q

Quelle est donc la conclusion sur le mythe de la jeunesse qui est plus violente?

A
  • Débat aujourd’hui sur la force de la répression contre ces jeunes (on n’est pas là pour les punir, mais pour les aider = on est dans cette tendance là)
  • Ne pas simplifier les problèmes = toujours analyser les situations de manière complexe (peuvent présenter des problèmes qu’on pensent être incapables de maîtriser, alors que ce n’est pas forcément le cas, car il n’y a pas plus de violence chez les jeunes qu’avant)
  • Ni plus ni moins de violences des jeunes
  • La jeunesse doit être protégée et non enfermée
42
Q

Est-ce que les gens qui ne sont pas nées dans le pays d’accueil sont plus violentes que celles nées? Quelle était la vision de Éric Zemmour?

A

Pour Zemmour, les personnes immigrées sont plus délinquantes car justement elles sont immigrés. Condamnation en 2012 pour provocation à la discrimination raciale.
-S’interroger sur cette «vérité» et sur le présupposé que beaucoup partagent, à savoir que les personnes étrangères ou d’origine étrangère, auraient une plus forte tendance à être délinquants, contrairement aux nationaux

43
Q

«Et une fois de plus, c’est un étranger qui a fait le coup», quel est le problème et quelle est la cause?

A

-Le contrôles au faciès réalisés par la police sur les Noirs et les Arabes parce qu’elle les suspecte de deal de drogues.
-Faits délinquants visibles grâce à la victime ou à la police ou à un témoin
-Cible prioritaire de la police des personnes d’origine étrangère et des quartiers populaires (ils vont davantage dans ces quartiers, donc on pourrait penser que c’est pour ça qu’il y a plus de criminalité)
-Prudence méthodologique : pour déterminer une variable déterminante, il faut analyser toutes les variables explicatives possibles et leurs interrelations
Donc, lorsque des faits délinquants sont commis, leur visibilité dépend, soit de la plainte relayée par la justice par un témoin ou une victime, soit d’une intervention des forces de l’ordre. Généralement, le deal de drogues ne produit pas de victime directe, c’est donc la plupart du temps par le biais de l’action de la police que des faits sont portés à la connaissance de la justice. Cette action policière peut être vue comme la mise en œuvre d’une politique criminelle générale mais aussi comme la traduction de priorités d’action.
Les jeunes d’origine étrangère visible, très présents dans l’espace public, représentent une cible aisée pour les patrouilleurs ou que, travaillant préférentiellement dans les quartiers populaires, nombre de brigades rencontrent plus fréquemment un public d’origine immigrée. La police intervient auprès du public étranger parce que c’est sa cible et qu’elle pense y déceler davantage de délits et, lorsqu’elle trouve ce qu’elle cherche, elle y voit la confirmation que les étrangers sont délinquants.

44
Q

Mais ce mythe pourrait-il être un problème culturel?

A

-Différence de normes et de valeurs entre les peuples = peut être recevable mais trop réducteur
-En effet, ce n’est pas suffisant car la notion de culture est très complexe: La notion de culture est très complexe à définir et il importe de prendre en compte toutes les dimensions culturelles en jeu, à savoir les différences de valeurs, de modes de vie, de socialisation, etc.
-Vision simpliste et dichotomique de la société : «eux» et «nous»
-Vision statique de l’individu
L’origine ethnique est une caractéristique qui ne se modifie pas avec le temps, de ce fait la personne se retrouve cloisonnée dans une identité culturelle ou raciale. Or, quand on observe de plus près, le rapport d’un individu à sa culture d’origine apparait très fluctuant, s’entremêle à bien d’autres aspects de sa personnalité, fait parfois l’objet de clivages, de déchirements et peut évoluer au fil du temps.

45
Q

Quelle en est donc la conclusion sur le 2e lieu commun? Pourquoi l’opinion publique isole la caractéristique ethnique plutôt qu’une autre pour expliquer tel fait de délinquance?

A

Si les étrangers sont visibles en tant que délinquants, c’est tout d’abord parce que le système pénal s’intéresse à eux et les convoque à ce titre. Beaucoup de choses sont à comprendre du côté de la politique criminelle ou des priorités d’action qu’elle suppose. Il y a une divergence dans les conclusions. Mais plusieurs études concluent qu’il y a un racisme d’état.
-Prise en compte de la réaction des instances policières, judiciaires et pénales
-Pensée et racisme d’État
Intériorisant une «pensée d’Etat», nous serions imprégnés de représentations qui nous feraient ressentir certains phénomènes sociaux comme plus ou moins problématiques, plus ou moins tolérables.
La figure de l’immigré et l’évolution politique et sociale de sa perception au fil des décennies représentent donc un facteur important qui permet de comprendre pourquoi la délinquance des étrangers se situe aujourd’hui à l’avant-plan des préoccupations sociales.

46
Q

Qu’en est-il pour «La justice n’en fait pas assez pour les victimes»?

A
  • Code criminel et Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous conditions
  • Historiquement, la victime était la bête à sacrifier
  • Revendications des victimes d’infractions
47
Q

Cependant, est-ce que la justice peut offrir aux victimes ce qu’elles attendent vraiment ?

A

-Ces dernières années, les victimes semblent avoir pris une place très particulière dans le paysage social. Non seulement les victimes revendiquent le droit à la parole pour s’exprimer sur leur sort et sur le sort de l’auteur de l’infraction, mais ce point de vue se trouve relayé dans l’espace public par une diversité de voix.
-Incontestablement, les victimes, pour qui la justice n’en ferait pas assez, se sentent sacrifiées par elle, dans un processus qu’on appelle généralement victimisation secondaire; après avoir été victime d’un acte délinquant, elle se sent de nouveau préjudiciée ou maltraitée, non reconnue par le système pénal
ATTENTION: au Canada la victime n’est pas une partie !!!!!

48
Q

Quelle est la position des victimes devant la justice pénale moderne?

A
  • Aujourd’hui, la victime du crime n’est plus représentée comme un citoyen malheureux et ses intérêts ne sont plus dissous dans l’intérêt public qui guide les décisions pénales.
  • La victime est aujourd’hui un «représentant» dont l’expérience est prétendument commune et collective plutôt qu’individuelle et atypique.
49
Q

Quelle est la rationalité de la justice pénale?

A

Assurer la régulation des conflits privés ; conçue pour éloigner les victimes du processus judiciaire et éviter la vengeance privée (pour qu’elles ne commettent pas un acte de vengeance)

50
Q

Que veulent les victimes?

A
  • Attente que «justice soit rendue» (souvent dit dans leurs paroles), mais pas nécessairement que «justice pénale soit rendue»
  • Vérité contre sévérité = veulent la vérité plus que la sévérité, et la reconnaissance plus que la répression (veulent comprendre le pourquoi, elles veulent que dans leur procès, il y ait toutes les réponses à leurs questions)
  • Sanction du délinquant = consécration officielle de leur position de victime
51
Q

Souvent le procès fait l’objet d’une évaluation négative, pourquoi?

A

Pour la triple raison qu’il apparaît artificiel, qu’il arrive tard et qu’il leur fait peu ou pas de place; ces 3 motifs d’insatisfaction sont évidemment corrélés à la force de leur expérience de victimisation, qui a sensiblement et immédiatement changé le cours de leur vie.
-Il faut également ajouter que l’implication croissante des survivants dans le processus judiciaire génère souvent pour eux plus de problèmes qu’il n’en résout. La plupart des victimes ont le sentiment que pour rendre adéquatement justice à l’être cher, ils doivent s’exprimer partout où il leur est permis de le faire, mais aussi trouver les bons mots au bon moment et au bon endroit. Quand, en bout de ligne, le meurtrier se voit imposer une peine de prison «modérée» ou se voit accorder une libération conditionnelle, les proches de victimes peuvent se sentier anéantis.

52
Q

Pourquoi y a-t-il une faim insatiable de justice pour les victimes?

A

Car la justice ne traite pas la souffrance…

  • Victimation produit une souffrance externe et interne
  • La justice ne peut donner que ce qu’elle a = ne peut produire à elle seule le soulagement de la souffrance des victimes, même si certains aspects de son action peuvent parfois y contribuer.
  • Victime nécessairement exclue, par souci légitime de mise à distance de la vengeance, mais pas oubliée
  • Le procès et la peine ne contribuent malheureusement pas à la réparation subjective de la victime (psychologiquement parlant)
53
Q

Quelle est la conclusion sur le fait que la justice n’en fait pas assez pour les victimes?

A

-Victimes «non entendues» à «mal entendues»
-Pas de réponse pénale satisfaisante pour les victimes
-Solution : trouver une autre issue que le procès pénal permettant de mettre à distance cette expérience et ses conséquences
Exemple : justice restauratrice, médiation, etc.
Les attentes des victimes ne sont pas des besoins naturels, mais elles sont la traduction d’attentes de reconnaissance et de justice (au sens le plus large)

54
Q

Est-ce vrai que les délinquants sexuels récidivent toujours?

A
  • Traumatisme des affaires médiatisées = le public les voit comme des monstres anormaux voire des prédateurs, spécialement en ce qui concerne les enfants (idée d’irrécupérabilité, d’incurabilité, d’impossible réintégration)
  • Cependant, peu de nouvelles condamnations en réalité = taux de récidive relativement bas (quand on regarde les chiffres. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de récidive)
55
Q

Que pourrait bien vouloir dire une infraction à caractère sexuel? Que pensent souvent la majorité des gens?

A

-Infraction pas exclusivement du domaine de la sexualité
-Sexualité : serait un moyen et non une fin (le but de l’agression sexuelle n’est pas forcément d’avoir un contact sexuel, mais de combler un besoin un domination, de colère, ou peu importe)
-Viol : recherche de domination, d’emprise et de pouvoir sur la victime avant tout
Habituellement, lorsqu’on pense «sexuel», on réduit le problème au «sexe» comme coït ou organe, alors que le sexuel peut renvoyer, de manière bien plus large, à l’activité physique concrète bien sûr mais aussi à l’identité de soi et de l’autre.

56
Q

Lorsqu’on vise à prédire des comportements, il existe toujours un risque d’erreur, pour quelles raisons pourrait-il y avoir des erreurs?

A
  • Exagérer les choses sous le coup de l’émotion, car cela nous touche dans notre affect (identification aux victimes)
  • Tendance à surestimer les risques de la part des professionnels, car ils sont eux aussi affectés par cette délinquance
57
Q

Quelles sont les types d’erreur de prédiction?

A
  • «faux positif» : Le délinquant va sans aucun doute récidiver (plus souvent dans le cas de la délinquance sexuelle, pour que les avocats se protègent)
  • «faux négatif»: Le délinquant ne va pas récidiver
58
Q

En quoi mesurer la récidive constitue une aventure méthodologique périlleuse?

A
  • Échelles actuarielles sur le risque de violence : facteurs statiques (ne bougent pas dans le temps comme le passé judiciaire) et facteurs dynamiques (susceptibles d’évoluer dans le temps comme la consommation d’alcool).
  • Mais les facteurs de risque et de protection n’expliquent rien (ils ne nous donnent en eux-mêmes aucune compréhension des situations, par exemple, quand on calcule un risque de récidive, cela ne nous dit rien sur le contexte dans lequel cette récidive interviendrait, ni même quand elle pourrait se produire)
  • Attention aux corrélations artificielles = peut exister des corrélations et non des relations de cause à effet
  • Nombreux obstacles : chiffre noir, problème de validité (ex : chiffre des condamnations ou des incarcérations ?)…
  • De quelle récidive parle-t-on ? Sexuelle? Violente? Générale?
  • On surestime le risque de récidive = la récidive sexuelle n’est certainement pas celle qui vient en tête des infractions les plus exposées aux risques de récidive
59
Q

Le mot récidive est en lui-même ambigu, pourquoi?

A

Prenons le cas d’un délinquant sexuel qui a un passé judiciaire marqué par une série de viols. Imaginons qu’il ait été libéré conditionnellement et qu’au cours de la période de la libération, il ait commis des faits d’exhibitionnisme. Du point de vue de la loi, on le considérera comme récidiviste, mais si on examine les choses de près, on pourrait aussi dire qu’il ne commet plus de viol, qu’il témoigne d’une autre forme de délinquance sexuelle.

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Q

Quelle est la conclusion sur le lieu commun de la récidive des délinquants sexuels?

A
  • Sujet qui soulève beaucoup d’émotions
  • Société où l’on recherche le risque zéro
  • Surestimation du risque de récidive
  • Casse-tête méthodologique