Cours 3 - Epreuves de personnalité : épreuves thématiques : le TAT

Question 1

Quelles sont les caractéristiques des épreuves thématiques?

Answer 1

> Epreuves figuratives
Planches avec contenus manifestes assez clairs
Représentant des scènes, des personnages, seul ou en relation

Question 2

Comment le TAT se différencient du Rorschach?

Answer 2

> Matériel très différent du Rorschach : plus structuré
Symétrie et prégnance de l’axe médian au Rorschach -> représentation de soi
TAT : figuration de personnages seul ou en relation -> capacité à la mise en scènes des relations inter-personnelles -> expression de contenus liés à la relation objectale

Question 3

“TAT” correspond à quoi?

Answer 3

Thematic Apperception Test

Question 4

Qui est l’auteur et quelle est l’origine du TAT?

Answer 4

Murray

• Conçu aux US en 1935
• 31 images administrées en 2 fois
• Consigne “imaginez une histoire…”
• Pour chacune des planches : imaginer une histoire aussi riche et dramatique que possible qui tienne compte à la fois du passé, du présent et de l’avenir
• Après passation : enquête sur d’où vient l’histoire

Question 5

Comment Murray comprend le TAT?

Answer 5

Pour Murray :

• les histoires comprennent un héros auquel le sujet s’identifie
• les personnages en interaction avec le héros = acteurs du milieu familial et social réel dont le sujet ressent l’influence
• histoires = situations reflétant les conduites du sujet dans la réalité (et non des productions imaginaires révélant des scénarios fantasmatiques
• TAT n’est pas validé par l’expérience clinique

Question 6

Que font V. Shentoub en France et l’école de Paris (1960) avec le TAT?

Answer 6

> Shentoub sélectionne 18 planches
On se dégage de l’interprétation du contenu des récits
- sujet raconte sa réalité interne, fantasmatique, à l’appui du matériel figuratif qui lui est proposé
On s’attache à la forme, l’analyse de la structure narrative
- la manière dont il a été organisé et construit
-> procédés d’élaboration du discours

Question 7

Qu’appelle-t-on les procédés d’élaboration du discours?

Answer 7

La manière dont le discours a été organisé et construit par le sujet.

Question 8

Quel est le lien entre les planches et leurs contenu?

Answer 8

Chaque planche correspond à un contenu manifeste et un contenu latent.

Question 9

En quoi le contenu est-il similaire ou différent d’un sujet à l’autre?

Answer 9

> Les contenus sont assez semblables chez tous (culpabilité, agressivité, amours, etc)
C’est la forme du discours qui change

Question 10

Quelles sont les caractéristiques du contenu des planches?

Answer 10

> Résonance œdipienne des planches même si le contenu manifeste privilégié tel ou tel aspect de la situation
- différence des sexes et des générations
Certaines planches : référence à des contextes / registres antérieurs à la période œdipienne
- perte d’objet, relations orales, anales, etc

Question 11

Comment s’établit l’analyse d’un protocole, dans un premier temps?

Answer 11

Par le repérage des procédés du discours recensés dans une grille de dépouillement.

Question 12

Que révèlent les procédés discursifs recensés dans la grille de dépouillement?

Answer 12

Les défenses engagées par le sujet pour faire face aux problématiques réactivées par les planches?

Question 13

Que fait le clinicien avec les problématiques réactivées par les planches chez le sujet?

Answer 13

Étude qui permet de situer le sujet en appréciant les registres conflictuels qu’il exprime.

Question 14

D’où vient la problématique du sujet?

Answer 14

La problématique préexiste dans la réalité psychique du sujet mais trouve un écho dans la sollicitation ambiguë de la planche.

Question 15

Dans la première planche, le contenu manifeste correspond à un petit garçon, tête entre les mains qui regarde un violon posé devant lui.
Qu’en est-il du contenu latent de cette planche?

Answer 15

> Immaturité de l’enfant face à l’objet d’adulte
Immaturité fonctionnelle -> il ne peut pas bien utiliser cet objet pour le moment = situation d’apprentissage
-> Sujet renvoyé de façon inconsciente à une situation d’impuissance
=> cette planche réactive l’angoisse de castration

Question 16

Le contenu latent correspond-il à une projection?

Answer 16

Non, la projection est un mode de traitement du conflit ; un ressenti.

Question 17

Face à une situation telle qu’une réactivation de l’angoisse de castration, que peut faire le sujet?

Answer 17

Le sujet va ou pas élaborer des stratégies défensives pour remédier à cette situation.

Question 18

A quoi correspond l’organisation du récit, a travers l’exemple de la planche du petit garçon avec un violon (première planche)?

Answer 18

Organisation du récit = capacité du sujet à accepter, et surmonter l’angoisse de castration OU à se laisser submerger par cette situation d’impuissance.

Question 19

Quel sont les différents types de procédés du discours?

Answer 19

> Procédés rigides (ex : précautions verbales)
Procédés labiles (ex : dramatisation)
Procédés d’évitement du conflit
Procédés signant l’émergence de processus primaire

Question 20

Dans la planche 3BM, le contenu manifeste est une personne affalée sur une banquette (sexe et âge indéterminés) et objet flou à terre.
Quel est le contenu latent? En quoi cette planche est-elle importante?

Answer 20

Planche 3BM :

• Contenu latent : position dépressive avec traduction corporelle ; réactivation de la problématique de perte d’objet
• Important car met en évidence capacité du sujet à lier affects à une représentation

Question 21

Lisa, 18 ans :
“ C’est un Petit garçon qui a été… puni par ses parents, il est dans son lit, est dans sa chambre au pied de son lit et euh… il est très triste et euh il aimerait bien que ses parents viennent le chercher et euh qu’ils lui disent… que euh ce n’est pas grave (très long silence) qu’on a oublié ce qu’il a fait et que tout peut recommencer… comme avant”.
Quelle organisation psychique présente ce sujet?

Answer 21

Organisation névrotique :

• Les aménagements discursifs témoignent ici de l’accès au conflit intrapsychique et de la résonance du récit aux sollicitations latentes : l’affect de tristesse est lié à une représentation de punition de la part des objets œdipiens.
• Toutefois l’importance du recours aux procédés descriptifs et d’inhibition montre le poids de la culpabilité.
• La prise en charge possible du conflit mobilisés par la planche au sein du discours sans que celui-ci ne se désorganise témoigne de l’adaptation du fonctionnement à la réalité externe.

Question 22

Marie, 18 ans :
“On dirait que c’est une femme qui souffre, elle est accroupi à côté d’un lit. Et puis on dirait que c’est une femme parce qu’elle a des cheveux, une chevelure assez importante. Peut-être même qu’on dirait qu’elle est morte Pascal coc on dirait que c’est une femme qui souffre, elle est accroupi à côté d’un lit. Et puis on dirait que c’est une femme parce qu’elle a des cheveux, une chevelure assez importante. Peut-être même qu’on dirait qu’elle est morte parce qu’à gauche, Il y a une paire de ciseaux. Elle s’est peut-être fait mal. C’est pas une personne qui est fatigué parce que quand on est fatigué, on se repose sur un lit, pas à côté du lit. Elle est très désespéré ou morte.“
Quelle organisation psychique présente ce sujet?

Answer 22

Organisation limite :

• L’association de mécanismes précautionneux et descriptifs (“on dirait”, “peut-être”, “parce que”) et de mécanismes d’évitementDu conflit montre la difficulté de cette patiente a traiter intra-psychiquement le conflit.
• La perte d’objet n’est pas évoquée dans ce récit qui met en évidence une centrassions narcissique mortifère sur le personnage, sans possibilité de recours à un objet secourable.
• la souffrance exacerbée est suivie d’un mouvement mélancolique auto-punitif (“elle s’est fait mal”) puis auto-destructeur (“elle est morte”).

Question 23

Joël, 16 ans :
“Il était une fois (rit) pas comme les autres… euh… euh (silence). L’époux d’une dame lui fait de l’adultère et cette dame, par vengeance, les tue (long silence)”.
Quel fonctionnement psychique présente ce sujet?

Answer 23

Fonctionnement psychotique :

• Le discours de cette patiente se désorganise sous le poids d’une fantasmatique meurtrière crue, insuffisamment refoulée qui intervient en lieu et place de la problématique dépressive.
• L’absence d’affects et la cohabitation du rire et de cette thématique destructrice est de surcroît évocatrice d’une discordance.

Question 24

Qu’est-ce que le clinicien obtient à partir des de l’articulation des données recueillies?

Answer 24

Impression clinique :

- une synthèse du fonctionnement psychique en révélant les éventuels éléments psycho pathologiques

Question 25

En quoi l’évaluation faite par le clinicien est décisive pour l’hypothèse diagnostique?

Answer 25

Si l’on considère qu’à chaque organisation psychopathologique correspond une problématique dominante.

Question 26

Qu’est-ce qui caractérise les névroses?

Answer 26

> Les avatars du conflit œdipien

> L’angoisse de castration et des troubles des identifications secondaires

Question 27

Quels sont les caractéristiques des fonctionnements limites?

Answer 27

> Organisés autour de la problématique de perte d’objet
Angoisse dépressive
Fragilité narcissique mobilisant des aménagements défensifs spécifiques

Question 28

Comment les psychoses se définissent-elles?

Answer 28

> Angoisse de morcellement

> Préoccupations essentielles : identité du sujet ; perte des liens avec l’autre et avec lui-même