COURS 11 - PSYCHOLOGIE CRITIQUE Flashcards
En quoi consiste le croisement des savoirs, tel que vu dans le cours sur la psychologie critique? Pour répondre à cette question, dites à quel paradigme on associe le croisement des savoirs. Ensuite, expliquez quels sont les principes et valeurs derrière cette pratique. Finalement, indiquez quels sont les types de savoirs que l’on vise à croiser.
Réponse Alicia :
Paradigme auquel on associe le croisement des savoirs : Constructivisme social
Les principes et valeurs derrière cette pratique:
1. La connaissance est activement construire par l’apprenant et non passivement reçue de l’environnement (apprentissage par l’action)
2. L’ apprentissage est un processus d’adaptation qui s’appuie sur l’expérience qu’on a du monde et qui est en constante modification (principe d’assimilation accommodation)
Il cherche à comprendre le contexte social du développement de la connaissance : la connaissance est une compréhension mutuelle des problèmes.
Le croisement des savoirs cherche à confronter les visions de chacun afin de retirer un savoir, à travers les échanges et la collaboration. C’est le résultat de la confrontation entre les expériences individuelles et l’élaboration d’un savoir commun. Le croisement des savoir implique la participation de personnes démunies, de professionnels de l’action sociale et d’universitaires à un même groupe de recherche. Il n’y a pas de primauté les uns par rapport aux autres.
Le croisement des savoirs fait alors apparaître des questions nouvelles. C’est le résultat de la confrontation entre les expériences individuelles et l’élaboration d’un savoir commun. Le croisement des savoirs confronte des savoirs construits différemment à partir de communautés de savoirs qui ont leurs propres sources et leurs propres modes d’élaboration
Types de savoirs que l’on vise à croiser :
1. Scientifiques : issus de la recherche
2. Professionnels : issus de la pratique
3. Expérientiels : issus des personnes qui vivent les situations que nous cherchons à étudier
Charlie: Le croisement des savoirs est associé au constructivisme social et vise à confronter trois types de savoirs qui sont complémentaires : le savoir scientifique (issu de la recherche), le savoir professionnel (issu de la pratique des professionnels de la santé) et le savoir expérientiel (qui provient des personnes qui vivent les situations à l’étudie. Cette confrontation a pour but d’en retirer un savoir commun à partir d’échanges et de collaboration (valeurs). Le principe derrière le croisement des savoir est que la recherche se trouve mieux préservée du risque de s’éloigner des ancrages sociaux (c.-à-d. éviter que la recherche repose seulement sur l’une de ces trois visions). Le croisement des savoirs permet de générer des nouvelles questions ou approches et permet de mettre en lumière certaines failles dans notre façon de voir les choses et nous offrir des perspectives beaucoup plus riches.
Dans un contexte d’intervention social, qu’est-ce qui différencie un changement de premier ordre d’un changement de deuxième ordre? À partir de ce qui fut abordé dans le cours sur la psychologie critique, faites la différence entre ces deux types de changement.
Le changement de premier ordre :
* Structure et vision du monde existantes
* Améliorer (on rafistole le système) ; cherche à le rendre plus adapté à la réalité sur laquelle on intervient
* Changements progressifs.
* Vision du monde (cadre) et valeurs restent les mêmes (on ne change pas de paradigme)
Le changement de deuxième ordre :
* Disruption: Transformationnel”, “révolutionnaire”, “radical”, “perturbateur” ou “discontinu”.
* Remise en question des hypothèses de départ (changement en profondeur dans la société / macrosystème)
* Tabula rasa (concevoir le monde d’une nouvelle manière)
* Déstabilise les gens (mais nécessaire pour faire avancer la société)
Dans un contexte de libération, pour amorcer le changement et promouvoir le progrès social, Moane (2003) propose d’opérer à plusieurs niveaux (personnel, interpersonnel et politique). D’après ce que nous avons vu dans le cours, pour chacun de ces niveaux, que vise-t-on à modifier exactement ?
Personnel : Agir sur les représentations individuelles et leur donner des moyens de travailler leur estime de soi (empowerment)
Interpersonnel : Changer les relations entre les groupes, changer leurs manières d’interagir (empowerment)
Politique : Militantisme et investir la scène publique (macrosystème ; on cherche à enrayer l’oppression qui cause les problèmes)
À partir de ce que nous avons vu dans le cours, expliquez en quoi consiste l’éducation populaire. Pour répondre à cette question, essayez de mobiliser les concepts les plus pertinents.
- Mouvement social et une philosophie sur laquelle se base la psychologie de la libération (n’est pas une forme de pédagogie)
- Reconnaître la présence de conflits sociaux dans la société et de l’omniprésence du pouvoir dans toutes les sphères sociales
- Critique la déshumanisation de l’être humain par le système capitaliste qui considère l’être humain seulement pour sa valeur marchande
- Critiquer les logiques de domination à travers la conscientisation pour travailler la conscience critique
- Critiquer les inégalités à travers la proaction des opprimés (empowerment)
- Conscientisation = mettre de l’avant les rapports de pouvoir pour qu’ils puissent être identifiés et nommés afin de changer la vision du monde des participants, des gens qui s’éduquent
- La fin de l’éducation = libérer les groupes qui sont considérés comme opprimés
- La visée = redistribution du pouvoir
- Conscience politique = construction d’un narratif ; comprendre l’origine socio historique des oppressions qu’on subit et ses effets
- Se fait hors des lieux formels
- Les priorités doivent être indépendantes de l’État
- L’accent est mis sur l’apprentissage et la prise de conscience des enjeux sociaux (collaboration)
- S’exprime à travers le vécu des personnes qui vivent l’impact de ces différentiels dans les rapports de pouvoir
Pour faire face à l’oppression, nous avons vu que certains groupes opprimés organisaient leur lutte à travers des cadres de vie alternatifs. À partir de ce que nous avons vu dans le cours sur la psychologie de la libération, expliquez en quoi consiste un cadre de vie alternatif et expliquez très brièvement les 3 processus impliqués derrière cette « pratique ».
Cadre de vie alternatif :
Un cadre de vie alternatif est un lieu de rencontres structurées où des personnes marginalisées contrent l’oppression en se protégeant mutuellement. C’est une manière de contrer l’oppression.Un cadre de vie alternatif permet d’améliorer le bien-être des individus marginalisés et de combler leurs déficits en trouvant collectivement plutôt qu’individuellement des solutions.
Les personnes qui se sentent oppressées et qui n’osent pas prendre parole en public peuvent alors s’exprimer dans un counterspace. Cela devient un endroit sécuritaire pour prendre parole et prendre confiance. C’est un espace de bienveillance.
Procesuss derrière cette “pratique” :
1. Narratif identitaire [Narrative Identity Work] : Se réapproprier son identité en identifiant collectivement ses forces et faiblesses ; son apport et points en commun pour créer une identité commune, afin de faciliter l’acte de résistance par la cohésion sociale . Créer un sentiment de sécurité partagé et créer une identité commune pour favoriser la cohésion sociale.
2. Actions de résistance en s’engageant dans des comportements non normatifs.
(Réponse Charlie : les personnes s’organisent et identifient des moyens pour améliorer concrètement leur situation en se donnant des outils et en s’entraidant.)
3. Transactions relationnelles directes permettent d’améliorer la détresse psychologique et les sentiments d’isolement et d’exclusion.
(Réponse Charlie : Les actions de résistance se font par des transactions relationnelles directes où l’on vise à créer le plus possible de cohésion dans le groupe à travers la bienveillance et la création d’un sentiment de sécurité partagé par tous et toutes)
En quoi consiste la théorisation ancrée? Décrivez les principes et la logique épistémique derrière le concept.
Il s’agit d’une méthode systématique basée sur l’induction, très utilisée en recherche qualitative et qui s’oppose à la méthode hypothético déductive. Le chercheur n’a pas d’a priori; il n’y a pas de cadre théorique préalable et pas d’hypothèse de départ. Les théories sont émises directement à partir des données du terrain où l’on tente de dégager du sens des données obtenues.
Considéré comme un cadre de référence partagé permettant aux individus d’organiser leur expérience et de comprendre les phénomènes qui les entourent de manière cohérente, la notion de paradigme occupe une place centrale non seulement en philosophie des sciences, mais également en psychologie, tant sur le plan clinique qu’en recherche. À partir des éléments présentés dans le cours portant sur la psychologie critique, comparez les paradigmes suivants : post-positivisme, constructivisme, socioconstructivisme et la psychologie critique. Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien situer les paradigmes les uns par rapport aux autres afin d’en faire ressortir les éléments qui les distinguent.
Réponse Charlie
Construction de la connaissance
* Post-positivisme : connaissance conçue par une compréhension commune ; utilisation de normes rigoureuses de la communauté scientifique ; définir un problème social ; chercher solutions avec une approche hypothético-déductive.
* Constructivisme et socioconstructivisme : connaissance créée en collaboration dans les relations entre les chercheurs et les participants (interaction).
* Approche critique : connaissance façonnée par la remise en question des relations de pouvoir qui nous entourent et par la compréhension des biais cognitifs qui teintent notre compréhension du monde.
Méthodologie
* Post-positivisme : compréhension des relations de cause à effet, la vérification d’hypothèses, la modélisation et les méthodes expérimentales ; prédominance des devis quantitatifs.
* Constructivisme et socioconstructivisme : compréhension se fait par rapport au contexte. Donner une signification aux expériences vécues par les participants ; méthodes qualitatives.
* Approche critique : accent sur l’intégration, la recherche et l’action en s’occupant des voix des personnes qui sont non entendues. Méthodes quantitatives et qualitatives (quand même plus porté vers les méthodes qualitatives). On cherche à s’opposer aux injustices.
Le constructivisme est considéré comme un paradigme important en psychologie. Rapportez et expliquez les deux prémisses centrales du constructivisme, tel que proposé dans le cours portant sur la psychologie critique.
- Apprentissage par l’action : La connaissance est activement construite par l’apprenant et non passivement reçue de l’environnement
- Principe d’assimilation-accommodation : L’apprentissage est un processus d’adaptation qui s’appuie sur l’expérience qu’on a du monde et qui est en constante modification
Important pour la sphère sociale :
- Assimilation => connaissances générées n’entrent pas en contradiction avec d’autres connaissances (ajout)
- Accommodation => il peut y avoir un clash entre les nouvelles connaissances et les connaissances qui sont déjà préexistantes
Quels sont les trois courants de l’approche critique? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien rapporter ces trois courants en fournissant une brève explication pour chacun d’entre eux.
- Intervention : concevoir de nouvelles méthodes de recherche empirique en psychologie et veiller à leur bonne utilisation afin qu’elles soient respectueuses de l’être humain. Le but est de réduire les injustices en favorisant un changement social progressif ou radical.
- Courant analytique : comprendre comment les effets sociaux néfastes sont générés en s’intéressant par exemple aux fondement idéologiques, empiriques et théoriques de la psychologie. On remet en question le caractère positiviste et individualiste de la psychologie et les approches dominantes, etc. Le but est de développer des éléments théoriques et pratiques de recherche et d’intervention qui favorisent l’émancipation des individus.
- Courant militant : contester le rôle des experts autoproclamés en psychologie en remettant en question le pouvoir institutionnel qui cherche à normaliser les individus.
Quelles sont les origines de la psychologie de la libération? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de rapporter les principaux courants à l’origine de cette dernière. Par la suite, rapportez le nom de la personne que l’on considère comme le père de la psychologie de la libération. Finalement, expliquez le contexte dans lequel cette dernière est apparue.
Origines :
* Appartient au réalisme critique
* Amérique Latine
Principaux courants :
1. Théologie de la libération
2. Philosophie de la libération
3. Pédagogie de la libération
Père :
* Igniacio Martin Baro
Contexte d’apparition :
* Contexte tendu, promotion de l’égalité sans révolution armée ; le souhait était d’avoir un meilleur partage des richesses.
* Mouvements sociaux axés sur la libération s’opposaient à l’oppression (voulaient la paix sociale)
* Critique omniprésente parce que le changement social doit passer par des remises en question.
Pour opérer directement sur l’oppression et les problèmes sociaux à partir de la psychologie critique, Alexa Hepburn propose quelques interventions. Sur les cinq types d’intervention présentés dans le cours, rapportez-en 4 puis donnez un exemple concret pour chacun.
- Interventions sociales [partage d’information] : annonces à la télévision qui illustrent la violence conjugale pour sensibiliser et donner de l’information sur la problématique
- Intervention rhétorique [analyser] : faire une étude critique en sociologie
- Intervention clinique [remise en question] : évaluer l’efficacité d’un programme et la satisfaction des utilisateurs / supervision clinique
- Intervention pratique [soutenir] : accompagner des femmes victimes de violence conjugale dans la défense de leurs droits face à un jugement de cour en les aidant à formuler une critique et en les aidant à revendiquer leurs droits
- Intervention narrative [retravailler le discours] : Renverser le discours méprisant existant face aux autochtones (ils auraient des problèmes d’alcool, dépenseraient beaucoup d’argent et obtiendraient beaucoup d’argent du gouvernement, présenteraient des problèmes de violence, etc.). Mettre de l’avant la situation des pensionnats autochtones, la fragmentation des communautés, l’exploitation et les traumas dont ils ont été victimes.
Pour clôturer le dernier projet de recherche mené par son laboratoire, votre directeur de maîtrise vous invite à participer à un colloque de psychologie portant sur l’immigration, les inégalités sociales et la santé mentale. Pendant l’heure du dîner, on vous apprend que des tables ont été formées aléatoirement pour « stimuler » les débats d’idée entre les participants et que vous ne pourrez donc pas vous assoir à côté des membres de votre labo. Puisque vous ne vous sentez pas trop à l’aise avec cette situation, vous hésitez à aller dîner. Après 15 minutes d’hésitation et un ventre qui gargouille, vous décidez malgré tout de rejoindre votre table assignée et d’aller vous assoir devant votre « name tag », prenant ainsi cette conversation au passage. En fonction des différentes positions épistémiques entendues pendant cette conversation, à quel paradigme pouvez-vous rattacher chaque personne?
AUGUSTE : « J’pense que si on veut changer les choses, c’est important d’étudier notre sujet avec le plus d’objectivité possible. Nos solutions doivent seulement reposer sur des données quantitatives concrètes basées uniquement sur l’observation, avec le plus de conditions de contrôle possible ».
NANCY : « Franchement! J’suis d’accord avec toi sur le fait que c’est important que nos solutions doivent seulement reposer sur des données concrètes et sur l’observation, mais faut pas oublier que même si on ne le veut pas, on va toujours influencer un peu sur notre processus de recherche, ça n’existe pas la totale neutralité ».
JEAN : « Voyons donc! J’pense que vous êtes dans le champ avec votre pseudo rigueur. Moi je pense que l’apprentissage, c’est un processus actif contingent aux conditions environnementales où l’organisme développe sa connaissance du monde par assimilation et accommodation ».
SOPHIE : « L’autre avec son vocabulaire élitiste. C’est bien de faire la morale aux autres, mais tu oublies que la relation entre les individus est centrale dans l’établissement d’une signification commune. Tu ne peux pas juste considérer l’environnement pis la personne pour proposer des solutions ».
AUGUSTE : « Ouais, on dirait que personne n’est entièrement d’accord ici. En fait, personne n’adhère au même paradigme on dirait ». « Et toi, retardataire? On était en train de parler de nos positions épistémiques. À quel paradigme tu adhères toi »?
VOUS : « Honnêtement, vos approches sont pas mal toutes intéressantes, mais perso, je pense que ça ne sert à rien de se raconter des menteries. Tant que l’on ne porte pas attention aux relations de pouvoir entre les individus, qu’on en fait pas une analyse approfondie pour remettre en question le statu quo, ben nos recherches ne serviront pas à grand-chose ».
Auguste : positiviste
Nancy : post-positiviste
Jean : constructiviste
Sophie : socioconstructiviste
Nous : approche critique
Quel personnage serait à l’origine d’un mouvement éducatif connu sous le nom de pédagogie de la libération?
Paolo Freire
Quel est le nom du concept qui représente le processus par lequel les individus, les groupes, les organisations et les communautés acquièrent la capacité à exercer du pouvoir, afin d’améliorer leurs conditions de vie et atteindre les buts qu’ils se sont fixés?
Empowerment (pouvoir de réfléchir et d’agir)