Cours 11 Flashcards
Monsieur Lemoine, 52 ans, et célibataire, consulte une psychologue pour des problèmes d’anxiété généralisée et de stress chronique. Il décrit des nuits blanches, des crises d’angoisse récurrentes et une profonde fatigue mentale. En explorant sa situation, la psychologue découvre que Monsieur Lemoine est dans une grande précarité économique : il a perdu son emploi il y a six mois, peine à payer son loyer et craint de se retrouver à la rue. La psychologue lui propose de travailler avec deux approches complémentaires : la thérapie cognitive-comportementale (TCC) pour modifier ses pensées anxiogènes et des séances d’inspiration psychanalytique pour explorer les éventuels conflits inconscients liés à sa situation. Cependant, un collègue de la psychologue, spécialiste de la recherche sur le stress, lui rappelle que le modèle CINÉ permettrait peut-être mieux d’éclairer la situation autrement, en mettant l’accent sur les facteurs contextuels.
Discutez de la pertinence, des risques et des limites des approches proposées par la psychologue (TCC et psychanalyse) dans cette situation. En vous appuyant sur le modèle CINÉ du stress, expliquez comment une compréhension élargie, et macro, du cas de Monsieur Lemoine pourrait modifier l’intervention clinique.
Pertinence de la TCC + psychanalyse : Il y a des techniques dans les deux qui peuvent aider à diminuer l’effet des pensées anxiogènes sur la personne et l’aider à s’adapter.
Risques et limites de la TCC + psychanalyse :
o Trop centré sur l’individu (pensées et comment les modifier, ou à des conflits inconscients) et pas assez au contexte et aux aspects de l’environnement qui peuvent mener à la précarité, comme des injustices et des oppressions.
o Ça peut être blâmant : C’est le responsable de la situation de précarité, alors que le modèle structurel prend en compte toutes les choses oppressantes dans son environnement
Une compréhension élargie de la situation de M. Lemoine permet de s’attarder à son état psychologique, mais aussi de s’attarder à sa situation financière et de pouvoir le diriger vers des ressources qui pourront lui venir en aide (ex : communautaire pour la recherche d’emplois)
CINÉ : Permet de comprendre le cas de M. Lemoine dans sa globalité, en se concentrant sur l’individu, mais aussi du contexte. Ce modèle permet également de considérer les aspects de la situation de M. Lemoine lui générant du stress et de l’anxiété
• C/Perte de contrôle : Il croit qu’il perd le contrôle sur sa vie
• I/Imprévisibilité : Il ne peut pas prévoir ce qui va lui arriver (ex : quand il se retrouvera à la rue)
• N/Nouveauté : C’est peut-être la première fois qu’il se retrouve dans cette situation, lui générant beaucoup de stress
• É/Égo menacé : Il peut percevoir sa perte d’emploi comme un échec/honteux, estime de soi affectée
Votre oncle Franky, fervent auditeur de radios d’opinion, répète souvent que « si les pauvres sont pauvres, c’est qu’ils sont paresseux et que s’ils veulent s’en sortir, ils n’ont qu’à travailler plus fort comme lui il a fait ».
En vous basant sur les notions vues en classe, et en prenant soin d’explorer les différents facteurs qui lient la pauvreté et la santé mentale, comment pourriez-vous répondre à votre oncle pour tenter de déconstruire ses préjugés ?
Même si Franky reste probablement imperméable à vos arguments, construisez une réponse nuancée et approfondie qui mobilise des connaissances variées, en démontrant la complexité de la situation, sans vous contenter d’une réponse unidimensionnelle, tout en mobilisant les concepts centraux du cours 11.
Les personnes défavorisées ont moins de ressources, un niveau de stress plus élevé que les plus nantis et ils ont moins de soutien, puisque leur réseau social est souvent plus restreint. Ces différents éléments sont des facteurs de protection dont les personnes défavorisées n’ont pas toujours, expliquant pourquoi leur santé mentale et leur condition physique peut davantage se détériorer. Aussi, la situation ne s’améliorant pas puisqu’ils n’ont pas accès aux ressources, ils se trouvent pris dans un réel cercle vicieux où ils sont impuissants, n’ayant pas l’impression qu’ils peuvent changer leur situation.
Ahmed, un adolescent de 17 ans, vit à Chicoutimi depuis plus de huit ans. Depuis l’arrivée de sa famille dans la région, il est régulièrement confronté à la discrimination et à des insultes racistes. Depuis près de deux ans, la situation s’est aggravée : Ahmed est victime d’intimidation et de violences physiques à l’école, en raison de ses différences. Lors d’une altercation particulièrement violente avec d’autres élèves, Ahmed reçoit un coup de barre si grave qu’il perd connaissance. Transporté d’urgence à l’hôpital, il passe une IRM pour vérifier l’état de son cerveau. Informée de son historique, une chercheuse en neurosciences, qui étudie les effets du stress sur le développement cérébral, lui demande son consentement pour examiner plus attentivement une région précise de son cerveau. Selon ses hypothèses, cette région pourrait être plus active — et potentiellement plus volumineuse — que chez d’autres personnes, en raison du stress chronique vécu par Ahmed.
Question : De quelle région du cerveau parle-t-on ici ?
Amygdale
Tu participes à un projet de recherche portant sur les effets de la pauvreté sur la santé mentale des adolescents.
3a. Ton équipe envisage de s’appuyer uniquement sur des statistiques nationales pour analyser la situation.
—À quel paradigme épistémologique cette approche correspond-elle ?
—Quels en sont les avantages et les limites dans le contexte de votre recherche ?
3b. Une de tes coéquipières propose d’ajouter des entretiens qualitatifs auprès d’adolescents concernés, de chercheurs spécialisés, et de travailleurs sociaux, afin de recueillir leurs perspectives et expériences, pour ultimement, trouver un sens commun à tout cela.
—Quelle approche méthodologique défend-elle par cette proposition ?
—À quel paradigme épistémologique cette approche se rattache-t-elle ?
Réponse (3a) :
• Paradigme : Positivisme
• Avantages :
o Permet une neutralité
o Permet une objectivité
o Permet de mieux comprendre les relations de cause à effet
o Si notre équipe formule les hypothèses, il sera possible de les vérifier
o Il est possible de généraliser des résultats
o Il est possible de développer de nouvelles lois
• Limites :
o Puisque la recherche est dans le domaine des sciences sociales, le but n’est pas nécessairement de généraliser ou de développer des lois, le but est plutôt de comprendre les dynamiques entre les gens et les événements sociaux. Pour y arriver, le plus adéquat n’est pas de se limiter à un seul paradigme/métho qui pourrait laisser passer des informations importantes.
o Réduire l’expérience humaine à une seule cause
o Exclusion de l’idéologie des chercheurs
o Sensibilités culturelles (ajout en classe)
Réponse (3b) :
• Croisement des savoirs
• Socio-constructivisme
Un chercheur commence son étude sans hypothèses prédéterminées. Il réalise des entretiens ouverts avec des participants, puis construit progressivement des catégories et sa théorie à partir des données collectées sur le terrain. Quel est le nom de cette méthode de recherche qualitative ?
Théorisation ancrée
Dans la région de Saint-Clinclin-des-Meumeux, un programme d’aide sociale vise à soutenir les personnes éloignées du marché du travail. Jusqu’à récemment, ce programme fonctionnait principalement sous la forme d’aides financières mensuelles, versées directement aux bénéficiaires sans contrepartie particulière. Cependant, face aux critiques sur la dépendance créée par ce système, le conseil régional décide de repenser l’approche. Plutôt que de continuer à verser uniquement des aides financières, les responsables du programme choisissent d’impliquer les bénéficiaires dans la conception des services qui leur sont destinés. Ils créent des comités de pilotage composés de bénéficiaires eux-mêmes, qui participent aux décisions sur les formations offertes, les projets communautaires à financer et les ressources à développer. Par ailleurs, ces comités reçoivent un budget propre pour soutenir des initiatives locales choisies par les participants, telles que la création de jardins communautaires ou l’organisation d’ateliers de compétences pratiques.
Question : En vous appuyant sur le contenu du cours 11, quel concept permet de décrire cette nouvelle approche, qui vise à accroître la capacité des personnes à agir sur leur propre situation et à participer aux décisions qui les concernent ?
Quelle est la logique d’action derrière cette approche ?
Justifiez votre réponse.
Empowerment va réduire le sentiment d’impuissance acquise en rendant les gens proactifs face à leur situation. Il va permettre aux gens de se sentir apte à prendre des mesures pour améliorer leur situation et cela améliorera leur estime de soi, la motivation, le niveau de stress, la passivité, etc. (un peu comme le CINÉ)
Suite à votre admission au doctorat en psychologie clinique (félicitations, vous avez bavé pour en arriver là), vous participez à un séminaire portant sur l’engagement et la santé mentale en psychologie.
Pour l’occasion, vous êtes invité.e à prendre part à un débat entre étudiant.e.s, portant sur la question suivante :
En considérant que notre engagement fondamental en psychologie est de promouvoir la santé mentale pour le plus grand nombre, peut-on, à la lumière des analyses de Martín-Baró, considérer que la discipline, dans sa forme actuelle, constitue un instrument réellement efficace ?
Enfin, pour bien anticiper les critiques, quel contre-argument pourriez-vous opposer à ceux qui considèrent que l’engagement militant compromet la neutralité scientifique ?
Réponse (8a) : Non, la forme actuelle ne se penche pas sur le contexte socio-économique ou le fait que les oppressions affectent la santé mentale, donc les psychologues ne travaillent pas pour améliorer la santé mentale de la collectivité. Ils travailleront avec des méthodes d’intervention qui sont axés sur les individus, ses difficultés et comment l’individu peut faire pour améliorer sa situation, mais les psychologues n’agiront pas sur les injustices sociales qui peuvent être la cause de la mauvaise santé mentale. L’efficacité n’est pas la meilleure puisqu’ils agissent en aval plutôt qu’en amont.
Réponse (8b) :
• La science en général n’est pas neutre en soi, puisque la production de savoir dépend de l’expérience et des valeurs des gens.
• Les mesures ne sont pas « objectives » en soi
• Le choix des chercheurs à faire une étude sur un sujet plutôt qu’un autre ou le financement pour certaines études et pas d’autres n’est pas objectif, puisque c’est un choix influencé par les intérêts des chercheurs, les valeurs, les sociétés, etc. (censure dans les universités aux USA = liberté académique a des limites en soi)
Pendant de nombreuses années, une communauté autochtone du nord du Québec a souffert de stéréotypes négatifs profondément enracinés. Lorsqu’ils se rendaient au village voisin de leur réserve, les membres de la communauté étaient régulièrement traités de “paresseux”, accusés de vivre aux crochets du gouvernement, profitant prétendument de maisons et de motoneiges “payées par l’État”. On les dépeignait comme des gens qui préféraient se saouler et maltraiter leurs enfants plutôt que de travailler comme les autres. À force d’entendre ces discours méprisants, plusieurs membres de la communauté avaient fini par intérioriser cette image dévalorisante d’eux-mêmes et de leur culture. Mais depuis quelques années, un vent de changement souffle. Des jeunes de la communauté, partis étudier la psychologie dans les grands centres, ont décidé de s’engager pour transformer la perception que leur peuple avait de lui-même. Plutôt que de rester prisonniers de ces stéréotypes, ces jeunes ont choisi de remettre en avant des réalités longtemps passées sous silence. Ils ont orienté les discussions communautaires vers les souffrances traversées par leurs parents et grands-parents, qui avaient été arrachés à leurs familles pour être placés de force dans les pensionnats autochtones, où ils ont subi de graves abus. Ils ont également souligné que les ententes territoriales avaient été bafouées et que des infrastructures comme Hydro-Québec avaient été construites sur leurs terres sans leur approbation. En soulignant ces expériences partagées d’injustice et de résilience, ils visent à changer la manière dont leur communauté est perçue et à renforcer la fierté et la dignité de ses membres.
Question : De quel type d’intervention s’agit-il ici?
Intervention narrative