COURS 10: Santé mentale dans communauté autochtone Flashcards

1
Q

Rappel historique:

A
Les pensionnats autochtones:
 En opération de 1883 jusqu’à 1996
• 150000enfantsmétis,inuit,oudes
Premières nations
• Visées:
• Suppression culturelle
• Assimilation à culture dominante
• Éducationinférieureinstruction
publique
• Expérimentationsscientifiques
• Environ 4 000 décès ou +

La grande rafle
Années 1950 à 1980
◦ 20 000 enfants autochtones « raflés » de leur famille et communauté
◦ Placés dans d’autres provinces, aux États-Unis, en Europe
◦ Souvent à l’insu des parents ou sans leur consentement
◦ La Commission Vérité et Réconciliation a reconnu les torts et impacts négatifs
◦ 2017: Règlement de 800 Mi $ de la part du Gouvernement canadien

Processus de production des traumatismes historiques chez les Premiers Peuples:

Dépossession territoriale, déplacement, et enfermement historiques
1876: Loi des Indiens–>
Dépossession territoriale, déplacement, et enfermement historiques
1876: Loi des Indiens–>
Les pensionnats autochtones
(devenus obligatoires
1920)–>
Traumatismes Multiples (i.e. abus physiques, psychologiques sexuels)

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2
Q

Conséquences

A

Impacts sur la communauté:
Arrachement au territoire
Souffrance émotionnelle importante
Discontinuité culturelle (i.e. perte de la possibilité
de transmettre la culture et la langue
aux prochaines générations)
Perte du sens communautaire des manières de faire, des rôles
Affaiblissement des structures sociales traditionnelles Atteinte à la cohésion
Perte identitaire collective

Impacts sur la famille nucléaire
Destruction de la structure familiale
Problèmes d’attachement entre parents et enfants Perte de modèles parentaux
Altération des solidarités intergénérationnelles

Impacts sur l’individu
Perte du lien affectif avec parent, famille Impuissance, perte d’espoir, perte d’estime et concept de soi, honte, hypervigilance; Troubles de santé mentale: anxiété, dépression, abus de substance, automutilation, suicide;
Difficultés d’attachement et recherche de relations abusives;
Perte de stratégies de « coping » et de régulation des émotions;
Atteintes à la capacité parentale; Itinérance, incarcération;
Perte d’identité culturelle

VOIES PHYSIOLOGIQUES
-les expériences d’abus dans l’enfance pourraient compromettre la structure et fonction neurale, rendant la personne susceptible à des problèmes psychiatriques mais aussi en altérant les gènes, contribuant ainsi à une transmission vers l’autre génération
VOIES FAMILIALES ET SOCIALES COMPORTEMENTALES
-problèmes d’attachement entre parent et enfant -atmosphère familiale de honte, de contrôle, de stress et d’anxiété, de perfectionnisme
-reproduction de comportements abusifs
-styles d’interaction familiale négatifs (abus, négligence) -altération des solidarités intergénérationnelles

◦ Espérance de vie en moyenne 4.7 années de moins que la population générale du Québec population
◦ Taux de diabète type II chez les personnes de plus de 20 ans sont 3.9 plus haut que dans le reste du Québec
◦ Le pourcentage des personnes âgées de + de 18 ans ayant un IMC de plus de 30 a augmenté de 39.4% (1991) à 70% (2009)
◦ Les grossesses chez les adolescentes sont 9 X plus nombreuses que dans la population générale au Québec population
◦ Taux élevés de tabagisme, de consommation de drogues use et de jeu compulsif
◦ Les comportements d’automutilation à la hausse

Conséquences des traumatismes intergénérationnels: inégalités sociales à l’échelle canadienne
◦ 52% des enfants de moins de 14 ans du système de Protection de la jeunesse sont des enfants autochtones (vs. 8% provenant de la population générale) (Haight et al., 2018)
◦ Les familles autochtones tendent à être plus investiguées par la DPJ (Haight et al., 2018)
◦ Les parents autochtones impliqués avec la DPJ accèdent moins aux services de santé mentale que les parents allochtones (Haight et al., 2018)
◦ 18.3% (vs. 8.5% pop. gén) population autochtone vit dans des logements surpeuplés (Statistics Canada, 2018)
◦ Les femmes autochtones sont 3X plus à risque de crimes violents que les femmes allochtones (Statistics Canada, 2018)

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3
Q

Préjugés, discriminations, racisme et accès aux soins-expériences des personnes autochtones

A

◦ Expériences de non-respect, d’être traité différemment et de manière méprisante
◦ Évitement ou non-recours aux soins dus à des expériences de discrimination ou la crainte
de discrimination, de stigmatisation ou de manque de compréhension
◦ Consultation en situations d’urgence uniquement (e.g., accouchement, accident grave)
◦ Méfiance envers les systèmes de soins
◦ Résistance envers les professionnels
◦ Si autoritaires ou trop prescriptifs, peuvent déclencher souvenirs d’expériences traumatisantes

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4
Q

Rapport de la coroner, mort de Joyce Echaquan

A

Constats:
• Rapidement étiquetée comme ‘narco-dépendante’
• Étiquetée « patiente difficile »
• Appels à l’aide ne sont pas pris au sérieux
• Étiquette de narco-dépendance a guidé les actions du personnel

Constat: […] Mme Echaquan a bel et bien été ostracisée, que son décès est directement relié aux soins obtenus lors de son hospitalisation en septembre 2020 et que sa mort aurait pu être évitée.
Recommandations au gouvernement:
• que le gouvernement reconnaisse l’existence du racisme systémique • qu’il s’engage à l’éliminer

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5
Q

LA DISCRIMINATION SYSTÉMIQUE ENVERS LES PREMIERS PEUPLES

A

Comprendre les voies d’amélioration de l’accès, de l’acceptabilité, et de la pertinence des soins et services
de santé mentale pour les personnes autochtones: concepts et relations interpersonnelles

Vers des interactions et une communication
fondées sur la « sécurité culturelle » et « l’humilité culturelle »

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6
Q

La sécurité culturelle… contexte

A

◦ Contexte: Nouvelle-Zélande auprès de populations Maori
◦ Concept introduit par: Irapehti Ramsden, infirmière communautaire
◦ Ancré dans le constat des impacts de la colonisation sur la santé
◦ Ancré dans le constat racismes systémiques en santé, éducation
◦ Ancré dans une reconnaissance des droits découlant du Traité de Waitangi (1840)
◦ Droit à l’équité en santé
◦ Droit à l’accès aux soins.

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7
Q

La sécurité culturelle… quelques définitions

A

« En ergothérapie, il s’agit du résultat d’une pratique culturellement congruente et centrée sur la relation auprès des Autochtones qui ne porte pas atteinte à l’identité culturelle et au bien- être de l’individu (Garneau et Pepin, 2012; Pidgeon, 2015 dans Marineau, A., 2019). »
La sécurité culturelle va au delà de la sensibilité et de la conscience des différences culturelles pour s’attarder à l’analyse des déséquilibres de pouvoir, de la discrimination, et des effets durables de la colonisation. Plutôt que de se concentrer sur les pratiques culturelles, la sécurité culturelle met l’emphase sur les contextes social, économique et politique qui façonnent les réalités sociales. Il est clair que les groupes dominants et les cultures des systèmes de santé sont appellés à changer et à s’adapter, pas les peuples autochtones (traduction de Gerlach, 2012).

DIFFÉRENT DE COMPÉTENCE CULTURELLE QUI VISE CONNAISSANCE THÉORQIUE DES AUTRES CULTURES

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8
Q

L’humilité culturelle

A

« L’humilité culturelle peut être définie comme une approche visant à mieux desservir les personnes d’origines culturelles diverses, et fondée sur l’apprentissage
continu et la reconnaissance des dynamiques de pouvoir en santé » (traduit de Tervalon & Murray-Garcia, 1998, dans Agner, 2020).
« L’humilité culturelle est un processus de réflexion sur soi pour comprendre les biais personnels et systémiques et pour développer des processus et relations fondées sur la confiance mutuelle… » (traduit du FNHA, 2016)

« Se sentir humble et incertain, plutôt que confortable et confiant; ceci est une bonne chose »

◦ Emphase sur apprendre plutôt que connaître la culture de son patient/client
◦ Reconnaît et accepte l’existence de lacunes dans les connaissances; le thérapeute n’est pas tenu de savoir tous les détails sur une culture
◦ Implique l’ouverture à la diversité à l’intérieur d’une culture et à travers les différentes cultures
◦ Points de vue différents des individus sur la santé, le bien-être, la famille, les rôles
◦ Respect authentique des connaissances, croyances et des capacités de l’autre = renforcement du pouvoir d’agir-faire (cohérence avec paradigme du rétablissement)

= changement de paradigme

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9
Q

L’humilité culturelle, changement de paradigme

A

◦ Processus de réflexion sur son identité culturelle
◦ Reconnaissance que nos perspectives sont culturellement fondées
◦ Reconnaissance, acceptation et la réflexion critique sur ses biais et présupposés
◦ Emphase sur la réflexivité critique vs. « expertise » culturelle
◦ Reconnaissance des dynamiques de pouvoir et comment elles affectent tant le patient que le thérapeute
◦ Quelles valeurs et perspectives sont véhiculées dans les institutions et systèmes de santé en tant que « sous-cultures »?
◦ Quels en sont les impacts sur le thérapeute? quels sont les bénéfices liés à la position professionnelle et sociale du thérapeute?
◦ Quels en sont les impacts sur la relation avec le patient?

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10
Q

Vers des interactions et une communication fondées sur la « sécurité et l’humilité culturelle »

A

◦ Savoir que les gestes peuvent être plus importants que les paroles; grande importance du non-verbal
◦ Reconnaître que le thérapeute a un pouvoir qui peut blesser et qu’il est possible de blesser même avec des bonnes intentions
◦ Ex.: manières de faire qui peuvent déclencher des réactions fondées sur le trauma (e.g., être trop centré sur un questionnaire d’évaluation, précipiter une évaluation)
◦ Assumer que le client ne nous fait pas vraiment confiance
◦ Accepter qu’il ait raison de ne pas donner sa confiance rapidement
◦ Savoir que la confiance établie avec un seul membre de la communauté peut influer sur les relations avec l’ensemble de la commuanuté
◦ Utiliser des questions ouvertes pour connaître les besoins/défis occupationnels

◦ Admettre son ignorance par rapport à certaines pratiques culturelles et accepter d’être l’ « apprenant »
◦ Apprendre sur la culture et l’historique de la communauté d’appartenance du patient
◦ Comprendre et respecter les motifs d’une question avant d’y répondre
◦ Respecter et accompagner le refus avec bienveillance
◦ Divulguer au patient ses origines culturelles et historiques en début de relation (recommandé aussi par l’ACE, 2018)

Connaître les principes et actions essentielles à une approche d’intervention ergothérapique culturellement sécuritaire, humble, et contributive au bien-être et à la santé mentale des Premiers Peuples

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11
Q

Le silence

A

Outils majeur de relation d’Aide, type de silence qui survient lorsque l’aidant s’abstient d’intervenir afin d e permettre à son ainé de cheminer à son rythme dans l’exploration de son problème

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12
Q

Concept de guérison

A

« La guérison, d’une perspective autochtone, réfère au rétablissement personnel et collectif des effets durable de l’oppression et du racisme systémique vécu à travers les générations; bien des personnes autochtones souffrent non seulement de maladies spécifiques et de problèmes sociaux, mais d’une ‘dépression de l’esprit’ qui résulte de près de 200 ans de destruction de leur culture, langues, identités et respect de soi. » (traduit de Roy et al., 2015)

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13
Q

La guérison=

A

Rétablir l’équilibre entre les 4 sphères

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14
Q

Le rétablissement?

A

« Le rétablissement est le rétablissement d’une perte d’identité culturelle »

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15
Q

Les pratiques traditionnelles de guérison et rétablissement

A

Les cercles de guérison; de partage, de discussion; le cercle spirituel
Les cérémonies (de sudation, de jeune) Les guérisseurs traditionnels
Aînés
Purification (smudging)
Dans les communautés cries: -revitalisation des cérémonies des rites de passages
-les pratiques/habiletés/savoirs en lien avec le territoire
-les systèmes de savoirs traditionnels (e.g., médecines traditionnelles)

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16
Q

Pratiques culturellement sécurisantes, rôle de l’ergothérapeute dans l’intervention

A

◦ Reconnaître la domination des systèmes de pensées et de la culture médicale renforçant le mouvement des pratiques fondées sur les données probantes (Anderson, 2018)
◦ Reconnaître que les évaluations normalisées peuvent de pas être appropriées pour les personnes autochtones
◦ Viser l’équilibre entre les 4 dimensions et non pas juste la « santé mentale » ◦ Tenir compte de la santé physique
◦ Utilisez une approche basée sur les forces qui reconnaît les forces et la résilience des personnes autochtones
◦ Utilisez un raisonnement narratif pour accéder à l’histoire de l’individu
◦ Concevoir le renforcement de l’identité et de la fierté culturelles comme outil de guérison, de lutte contre l’auto-stigmatisation et donc comme objectif d’intervention (Aguiar, 2015)
◦ Se rappeler de l’importance du groupe comme approche de traitement (Guenther 2011); co-animer des ‘cercles de discussion’
◦ Miser sur les approches axées sur la culture* ◦ « Culture-as-treatment » (Aguiar 2015)
◦ Identité culturelle collective
◦ Miser sur la connexion au territoire et aux activités qui s’y déroulent* (Richmond, 2008-DSS)

17
Q

Institutions culturellement sécurisantes, rôle de

l’ergothérapeute dans son milieu de pratique

A

◦ Aider les patients ou clients autochtones à se reconnecter à leurs systèmes de pensées et pratiques de guérison (rôle de collaborateur) (Sasakamoose, 2017)
◦ En communauté: connaître et collaborer avec guérisseurs traditionnels, aînés, programmes culturels etc.
*En milieu urbain, connaître et travailler étroitement en collaboration avec les organismes communautaires offrant des approches culturelles de traitement
◦ -référer aux programmes d’organismes communautaires
◦ Développer des partenariats avec des professionnels autochtones ou des ergothérapeutes autochtones afin d’assurer le développement de théories, pratiques et modèles pour supporter les autochtones
◦ Sensibiliser les (autres) professionnels de la santé sur le trauma intergénérationnel et les enjeux/défis liés à la santé et le bien-être des autochtones
◦ Sensibiliser ses collègues à l’égard du racisme
◦ Promouvoir ou appuyer les initiatives institutionnelles qui visent à:
◦ développer un plan stratégique d’amélioration des soins et services aux personnes autochtones (Klingspohn, 2018)
◦ développer un plan stratégique de lutte contre le racisme
◦ Contribuer à créer de l’espace pour le leadership autochtone (Anderson, 2018)

18
Q

Devenir « collaborateur-allié » avec le milieu associatif autochtone

A

Centre d’amitié autochtone de Montréal
Clientèle : Premières Nations, Inuits et Métis. Vise particulièrement les jeunes et les personnes vulnérables en situation d’itinérance. Langues de services : Cri, Français, Anglais, Inuktitut, Espagnol. Services: Centre de jour, Patrouille de rue, Soins infirmiers/médicaux, Projet pour personnes itinérantes (douches, vêtements, activités traditionnelles, soutien des pairs); Guérisseur traditionnel; Services parajudiciaires
Chez Doris, la fondation du refuge pour femmes
Clientèle: Personne itinérantes, aussi femmes Inuit et autochtones; Services: Centre de jour, Programme de logement autochtone
Foyer pour femmes autochtones
Clientèle : Premières Nations, Inuits, Métis. 3 mois maximum; vêtements, nourriture etc, aide financière défense des droits; aide médicale, services de jour; Programmes à l’interne: counseling, psychothérapie, art thérapie, ateliers culturels, cérémonies, visites d’aînés, références etc.. Autres Spirit Walk, Outreach, May retreat…
Travail en réseau et partage de ressources: 2 navigateurs culturels

19
Q

Exemples de systèmes intégrant les 2 (Guenther 2011)

A

Les pratiques traditionnelles autochtones sont de plus en plus intégrées dans des contextes de soins formels et institutions telles les prisons ou centres pour jeunes délinquents, ainsi que les ’indigenous-run’ centres (e.g., de réadaptation d’abus de substances) (Auger, 2016)

Institutions culturellement sécurisantes, rôle de l’ergothérapeute comme agent de changement dans son milieu de pratique
« L’impact d’un seul professionnel qui fait preuve de respect et d’humilité et qui bâtit une relation fondée sur la confiance, l’égalité et le partage de pouvoir, sera insuffisant si l’institution et ses politiques ne sont pas sécuritaires »
(Brascoupé, 2009)

20
Q

Prise de position ergo

A
  • S’informeretinformerlesautressurlescontexteshistoriqueset contemporains de la colonisation au Canada et sur ses impacts directs et indirects sur la santé
  • Adopteruneattituded’échangeplutôtquedediffusiondes connaissances lors du partage d’information sur les occupations et l’ergothérapie (e.g., en contexte de développement de projets/partenariats)