Conditions de travail Flashcards

1
Q

En quoi parler de conditions de travail est une construction sociale?

A

La manière d’aborder les conditions de travail est le résultat de conflits et arbitrages au cours du temps. Ce n’est pas neutre.

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2
Q

Que peut-on dire du rôle des acteurs du travail dans la régulation des conditions de travail?

A

Les acteurs majeurs sont l’Etat, les partenaires sociaux, la Sécurité Sociale, etc. En France, l’Etat a un poids politique très important, notamment dans les conditions de travail là où par exemple l’Allemagne, privilégie les syndicats, plus proches de la réalité de terrain.
D’autres acteurs, plus mineurs mais avec des poids respectifs différents, participent à la régulation du travail. Ce sont par exemple les médecins, ergonomes, psychologues, experts en sciences sociales ou l’administration.

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3
Q

Qu’est-ce qui désigne les conditions de travail? Donner des exemples.

A

Elles désignent certains aspects du travail devenus socialement inadmissibles. Mais où mettre le curseur entre normal et anormal dans le travail?
Par exemple, le bruit des marteaux-piqueurs dans le BTP ou les charges lourdes des dockers étaient considérées comme des conditions normales, ce qui n’est plus le cas maintenant.

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4
Q

Donner un exemple de régulation du travail par les acteurs.

A

Si on prend le télétravail, c’est une nouvelle activité depuis la COVID. Comment la réguler? Cela réinterroge les accords dans ce domaine. Est-ce mieux ou moins bien? Coût de l’électricité, chaise ergonomique, écran, perte de relations sociales VS pas de trajets, confort, etc.
Les normes produites sur le télétravail peuvent constamment amenées à être bougées.

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5
Q

Qu’est-ce qui est considéré comme socialement inadmissible dans les conditions de travail?

A

Les risques en termes de santé (intégrité physique et psychologique) Identifier ces risques oblige les acteurs à réparer la situation dangereuse. C’est de là où on tire l’intérêt de travailler sur les conditions de travail.

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6
Q

Quand on parle de conditions de travail, quelles sont les étapes d’étude de ces dernières,

A

1 : On analyse une séquence de travail et on en tire d’éventuels problèmes (ex : manière de remplir rayon de supermarché qui peut créer des TMS)
2 : Une fois identifiés, ces problèmes ne sont plus tolérés socialement.
3 : les différents acteurs du travail discutent pour établir des normes qui limitent les risques de santé

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7
Q

Citer un exemple d’actualité où la responsabilité a dû être tranchée entre plusieurs acteurs sur les mauvaises conditions de travail?

A

On peut penser au cas de l’amiante en 1993. Le collectif de travail demande un droit à réparation pour avoir été surexposé à un gros risque. Est-ce la faute de l’entreprise qui savait les dangers de l’amiante ou est-ce un aléa? En réalité, on connaît les dommages de l’amiante depuis 1923 d’où responsabilité des entreprises qui ont fait jouer leurs assurances. Cependant, reconnaissance de “faute inexcusable de l’employeur” qui fait que les entreprises ont dû payer les soins de santé et le dédommagement de ces personnes.

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8
Q

Que peut-on dire de la qualité des enquêtes réalisées sur les conditions de travail?

A

Les enquêtes, qui sont surtout des sondages, sont beaucoup utilisées et très performantes en France. Elles sont régulières et multidimensionnelles (pénibilité physique, pénibilité psychologique, relations avec les collègues, avec la hiérarchie, transports, impacts sur le foyer, etc) Les questions sont claires et avec un échantillonnage très minutieux.

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9
Q

Quelle enquête introduit la notion de condition de travail? La décrire.

A

Il s’agit d’une enquête de la DARES menée auprès de 20000 à 25000 salariés interrogés représentatifs de tout salaire, tout métier et toute situation de travall.
On regarde l’effort moyen censé être produit par le salarié pour faire son travail et on regarde les écarts avec ce qui est écrit dans la fiche de poste

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10
Q

Décrire l’enquête SUPMER réalisée sur les conditions de travail?

A

C’est une enquête indirecte où on demande aux médecins du travail de prendre la fiche de suivi des salariés pour la comparer aux conditions de travail. Cela permet de vérifier la validité d’un arrêt maladie par exemple.
Le médecin peut donc jouer un rôle dans d’éventuels conflits entre salariés et entreprises car il peut incriminer la responsabilité de l’un comme de l’autre.

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11
Q

Citer une série d’études ciblées qui a permis d’orienter la politique de recrutement vers un profil particulier de public.

A

On peut citer l’addiction dans le secteur du transport. Aux Etats-Unis, des chauffeurs conduisent trois jours d’affilée de la côte ouest à la côte est. L’usage de drogues leur permet de tenir le coup sans dormir. On observe parallèlement que la tendance de recrutement dans les transports va plus vers les femmes et anciens militaires reconnus pour leur sérieux.

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12
Q

Quels problèmes posent la gestion des travailleurs vieillissant?

A

De nombreuses personnes partent plus tôt que prévu à la retraite d’où la réticence des entreprises à employer des travailleurs vieillissant. Pour les retraités, ils ont moins cotisé et perçoivent donc une retraite précaire.
Les conditions de travail peuvent agir comme un levier pour booster la productivité des seniors et encourager à embaucher ce type de public.

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13
Q

En quoi le “bon vieillissement” et la prévention sont des enjeux majeurs de santé en France?

A

En France, 130000 morts chaque année à cause du tabac et de l’alcool. C’est le premier facteurs des inégalités entre ouvriers et cadres qui vivent 6 ans de plus en moyenne que les ouvriers. (écarts jusqu’à 12% si on compare avec les enseignants)
Les personnes de CSP faible consomme plus et plus précocement de tabac et d’alcool que les personnes de CSP forte mais c’est surtout l’accumulation de la nourriture malsaine, la sédentarité, drogues, etc qui augmentent les écarts d’espérance de vie.

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14
Q

Décrire l’enquête de la DARES de 1987 sur situations et activités de travail.

A

Enquête tous les 6/7 ans et onéreuse
On demande aux participants de décrire des situations et activités de travail et on en ressort que l’activité a des contraintes cachées.
L’enquête évolue au fil des années. Auparavant, beaucoup de questions sur la pénibilité physique avec les métiers de l’industrie. Puis, de plus en plus de questions sur les aspects psychologiques avec les métiers du tertiaire.
On constate que les nouveaux modes d’organisation du travail impactent beaucoup le stress au travail et la pénibilité psychique.
2 indicateurs sont fournis sur les conditions de travail :
Accidents du travail
Maladies professionnelles (ex : cancers professionnels)

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15
Q

Quel type d’enquête permet de savoir si la survenue d’un problème de santé est plus ou moins fréquente dans une partie de la population qu’en population générale?

A

Enquête épidémiologique

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16
Q

Citer un exemple de débat où la responsabilité de chacun dans les conditions de travail est difficile à déterminer.

A

Tabagisme passif dans les bars. Si je développe un cancer du poumon et que je travaille dans un bar, est-ce de la faute de mon travail ou de la mienne?

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17
Q

En quoi peut-on dire que l’analyse des conditions de travail est au croisement de plusieurs logiques?

A

L’analyse des conditions de travail est au croisement de logiques sanitaires, économiques et d’emploi. Par exemple, on peut rebâtir des usines nucléaires pour l’emploi malgré des risques d’explosion ou pour l’écologie.

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18
Q

En quoi les logiques de prise en charge des conditions de travail peuvent avoir un effet pervers?

A

L’analyse des conditions de travail permet d’identifier des problèmes. Mais une fois identifiés, qui vont s’en occuper? Ce sont principalement des psychologues et coachs qui vont avoir tendance à construire un marché sur le mal-être des individus.
Ainsi, pour les problèmes mentaux par exemple, l’autisme sera vu comme un “problème propre” car plus rémunérateur que la pseudo-délinquance du domaine du “problème sale”.
Certains, peu scrupuleux, inventent des problèmes qu’ils seraient capables de résoudre grâce à leurs compétences.
par conséquent, intérêt de comprendre le positionnement des acteurs dans leur activité marchande pour définir les références et normes de régulation du travail.

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19
Q

En réalisant une analyse de l’enquête de la DARES sur les itinéraires professionnels et les questions de santé au travail, quelles sont les cinq dimensions que souligne Marie-France Cristofari?

A

Cadre temporel: horaires atypiques? quelle flexibilité? imposition du temps partiel? durée trajet domicile/travail? troubles du sommeil?

Charges physiques et ambiance au travail : On est sur du subjectif : Ambiance vue comme la synthèse des conditions de travail
charges physiques = mouvements douloureux, TMS, rester longtemps debout, etc
arrêts de travail, nuisances sonores, températures excessives, conditions d’hygiène
Dimension la plus ancienne d’évaluation de la pénibilité

Pression temporelle : pression au rendement, rythme de travail, cadence, pauses, réponse directe au client, productivité individuelle, avant : 65% du temps de présence comme temps travaillé, aujourd’hui environ 95%

Exigences cognitives et charges psychiques : effets de la pression, tout doit être fait immédiatement, mcdonaldisation, exigences psychologiques, difficultés relationnelles, capacités cognitives très sollicitées, hyperresponsabilisation du salarié, culture nationale de la France de stress au travail, dès l’école avec de nombreuses projections pessimistes, beaucoup de responsabilités mais peu de moyens pour y faire face, harcèlement moral, bizutage, burnout, France championne d’Europe de conso d’anxiolytiques, sentiment de solitude face à l’imprévu (Hirigoyen), manque de protection collective

Accès au travail, statut : Précarisation des emplois, embauches en CDD, ubérisation, incertitude dans la carrière (27 ans = âge moyen de stabilisation dans l’emploi en France), sorties de l’emploi plus compliquées : seniors frappés par le chômage (probabilité de maladie ++)

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20
Q

Quelle est la différence entre risque et vulnérabilité? Illustrer.

A

Le risque est une notion externe et objective tandis que la vulnérabilité est une manière de réagir face au risque. Elle fonctionne sur un système d’amortissement. Par exemple, au Japon, le risque sismique est important mais la vulnérabilité est faible car on a des moyens de s’en protéger comme par exemple des motos antisismiques.

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21
Q

Dans la société occidentale, qu’est-ce qui peut permettre une protection individuelle?

A

On a la possibilité de se former pour se protéger au maximum des risques.
On peut établir des règlements collectifs comme le port du casque ou de bouchons d’oreille.
On peut agir sur les conditions de travail à condition de bien identifier les risques pour la santé et d’organiser un consensus autour des conditions de travail.

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22
Q

Comment peut-on évaluer l’efficacité d’une politique pour assurer la protection des salariés et de bonnes conditions de travail?

A

En comparant les mesures de son pays aux mesures réalisées par des pays de niveau de développement voisin. (ex : comparaison France / pays de l’OCDE)

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23
Q

Que peut-on dire des conditions de travail de la France par rapport à l’ensemble des pays de l’OCDE?

A

En comparaison à l’OCDE, la France se place à un niveau moyen supérieur dans les conditions de travail. On note par exemple :
Durcissement des conditions de travail
Durcissement des conditions très variable en fonction des CSP
Intensification du travail (recherche forte de productivité, pénibilité importante)
De nombreuses variations entre groupes sociaux : Certains peuvent organiser leur protection. En France, les cadres dirigent les systèmes de protection, de Sécurité Sociale et représentent 15 à 20% des travailleurs

24
Q

Quelles sont les quatre catégories de travailleurs en France?

A

Cadres du secteur public (protégés, stables) : 25%
Grandes entreprises et grands groupes (emploi quasi à vie, bonnes conditions de travail) : 25%
PME (travail pour grandes entreprises et grands groupes) : 25%
Exclus : c’est “l’armée industrielle” de Marx ; ce sont les stagiaires, intérimaires et tout autre statut précaire (attention, l’intérim peut être choisi car mieux payé et plus de liberté même si équilibre plus précaire)

25
Q

Quel problème soulève Thébaud-Mony sur la sous-traitance dans le nucléaire?

A

Dans l’entreprise mère, à EDF, certains travaux, plus risqués, ne veulent pas être faits par les salariés de l’entreprise. Ainsi, on fait appel à des intérimaires pour faire le “sale boulot” mais leur niveau de qualification étant plus faible, le travail n’est pas toujours fait correctement, ce qui peut entraîner des dysfonctionnements chez EDF.

26
Q

En faisant une synthèse des enquêtes sur les conditions de travail en France, quels problèmes peut-on rencontrer sur les horaires?

A

Horaires très problématiques en France avec beaucoup d’horaires atypiques, contrôlées par pointage. On a progressivement la disparition d’une pause effective d’une heure pour le repas du midi.
Cas extrême : vente de colis Amazon : On devrait organiser des pauses de 5 minutes toutes les heures mais comment faire?
Pour les semaines de travail, invention des journées de 8h, des 3-8, tournée des machines H24, travail hospitalier très important sur trois jours puis trois jours de repos, travail de nuit, de jour, sur les week-end
On a une économie très tournée vers le commerce. Or, la vente fait fluctuer les horaires habituels constamment.
Pour les pompiers, soignants, etc, nécessité pour eux d’être réactifs dans l’instant en cas d’urgence ou de personne malade

27
Q

Citer des types de problème organisationnel que peuvent rencontrer une entreprise.

A

Hiérarchisation
Faire des rapports que personne ne lit
Se faire souvent contrôlé par sa hiérarchie (pas de contremaître comme dans l’époque industrielle à cause du numérique)
Fantasme de tout salarié de devenir cadre ou chef : hyper administration, nombreux échelons, forte culture de contrôle hiérarchique, faible autonomie. (pouvoir plus horizontal en Allemagne)
Marge de manoeuvre très faible des salariés : il faut appliquer les consignes, modes d’emplois et ordres sans innover
Faiblesse des collectifs de travail : rapport très individualisé au travail avec un faible sentiment de protection du syndicat, cheminement plus libéral des communautés de métiers, individu comme électron libre
Collectif de travail ne joue pas le rôle de protection collective et individuelle : sentiment de devoir se débrouiller seul en cas de difficulté, ce qui occasionne du stress, de la déprime; des arrêts de travail, etc

28
Q

Citer des types de risques et efforts physiques que peuvent rencontrer une entreprise.

A

Avec les machines du XIXème siècles, on a une hausse du progrès technique mais avec la tertiarisation de l’économie, seulement 15 à 20% des travailleurs sont dans l’industrie.
Les risques sont aujourd’hui plutôt de l’ordre des TMS, su stress, des tendinites, piétinements, nuisances sonores, etc
Dans l’industrie traditionnelle, problèmes physiques surtout chez les hommes. Avec la tertiarisation, beaucoup de femmes développent ce type de problème.

29
Q

Pourquoi l’urgence est devenu un mode de gestion ordinaire du travail?

A

Dans le travail, tout est de plus en plus dans l’instantané, dans l’urgence, notamment avec les outils numériques. Il faut par exemple répondre tout de suite à ses mails pour ne pas être en faute professionnelle, avant on avait plus de temps. Des exemples montrent que tout se fait dans la précipitation :
retards
frontière floue vie privée / vie publique
droit à la déconnexion dans la loi
développement culpabilité car si on ne va pas à toute vitesse, impression de mal travailler
Norme de disponibilité H24
Difficulté de mettre des barrières : le travail reste au travail

30
Q

Comment la France a-t-elle tendance à gérer les conflits au travail?

A

Principe de tabula rasa : Le conflit naît, cela créé une explosion, on rase (fait comme si de rien était) et on recommence à zéro. On n’a pas de vrai réflexion sur ce qui est bien ou ce qui doit changer.

31
Q

Que peut-on dire de la qualité de l’emploi en France?

A

Promouvoir la qualité de l’emploi est un objectif du Sommet de Lisbonne (2000) On parie aussi sur plus d’emplois en augmentant leur qualité. il est nécessaire de poser des normes communes vers lesquelles on doit tous tendre.
Jusqu’aux années 2010, on a un constat de dégradation de la qualité de vie au travail en Europe. La France est dans la moyenne. (11ème en pénibilité, 8ème en complexité)
Pays Méditerranéens comme la Grèce ou le Portugal en bas du classement avec forte pénibilité physique et emplois peu complexes.

32
Q

Comment l’enquête EWCS définit la qualité de vie au travail?

A

Elle procède à une grille d’analyse à travers un questionnaire selon quatre critères :
pénibilité pic
intensité des contraintes techniques
intensité des contraintes marchandes
complexité du travail

33
Q

Quelles sont les deux thèses des sciences sociales pour expliquer la dégradation des conditions de travail

A

1 : Dégradation des conditions de travail à cause de l’intensification du travail
2 : Besoin d’un langage et d’un ensemble de représentations pour critiquer le travail (ex : “aliénation” de Marx pour parler de la perte de sens du travail)

34
Q

Quels sont les trois niveaux de travail selon Arendt? Pour Marx, qu’est-ce qui détruit ces niveaux?

A

Travail comme réalisation/destruction de soi
Travail comme foyer collectif
Travail comme perspective alimentaire
Pour Marx, le capitalisme détruit ces trois niveaux de travail.

35
Q

Quelle classe de travailleurs créé le capitalisme? Comment appelle-t-on cette transformation structurelle de la société?

A

Il créé la classe des travailleurs pauvres, des ouvriers non qualifiés. Cela amène à la paupérisation de la société.

36
Q

Comment le langage permet de dénoncer le travail?

A

Pendant 150 ans, le vocabulaire marxiste permettait de dénoncer les dérives du travail avec des mots telles qu’aliénation, classes sociales, etc. Aujourd’hui, le réalité marxiste ne permet plus de décrire le système de travail actuel, très technocentré. Comment formaliser nos plaintes sur le travail? On le dénonce surtout par ses effets sur la santé et les conditions de travail. on dénonce ses évolutions et contraintes mais pas de remise en cause du système économique dans lequel s’inscrit ces conditions de travail (à l’inverse du marxisme)

37
Q

En quoi les deux thèses sur la dégradation des conditions de travail sont observables sur la réalité du terrain?

A

L’intensification du travail est une plainte légitime pour des questions de santé. C’est également un phénomène objectif car on cherche consciemment à augmenter les gains de productivité et donc à travailler plus dès la fin des années 1960.
Aujourd’hui, tendance à l’abandon de la pesanteur hiérarchique du vieux monde; on privilégie le modèle win-win (cf productivisme d’Askenazy)
Enfin, le travail d’aujourd’hui est moins riche et complexe d’où une nostalgie du “vrai” métier entendu comme l’artisan qui réalise des oeuvres.

38
Q

Quels constats peut-on dresser sur la comparaison des conditions de travail en France et aux Etats-Unis dans les années 1990?

A

Hausse des accidents et maladies chez les ouvriers pour les deux pays (niveau de vie moindre)
Les deux pays réagissent différemment au niveau politique :
Aux USA : réussite avec baisse de la dégradation des conditions de travail des ouvriers avec une forte voix accordée aux syndicats (AFL-CIO), ce qui n’est pas le cas en France
Aux USA, plus les gens ont d’accidents du travail, plus les entreprises font appel à leurs assurances pour l’indemnisation. Ainsi, plus on a de risques, plus on paye d’assurances. En France, le risque est socialisé mais cela est moins incitatif pour améliorer les conditions de travail.

39
Q

A partir des années 1990, quels sont les deux nouveaux modèles qui permettent de faire face aux conditions de travail?

A

“La chaîne invisible” (Jean-Pierre Durand) : Quels fondements à l’efficacité systémique de la ligne de production dans les services et l’industrie? (agilité, hyper réactivité, etc); capacité d’agir à “flux tendus” donc sans stock en mobilisant l’engagement personnel des salariés malgré la hausse de la charge de travail. Le salarié est totalement et en permanence mobilisé.
Atomisation du salarié : En continuant à détruire les communautés syndicales de métiers et collectifs de travail, on individualise de plus en plus le salarié. Cela créé des troubles socio-psy avec l’impression d’être seul et hyper responsable.

40
Q

Dans les enquêtes sur les conditions de travail, quels critères apparaissent? Donner des exemples de questions servant d’indicateurs pour ces critères.

A

Charge mentale : Pensez-vous qu’une erreur de votre part aurait des conséquences sur…?
Incertitude (tâches à terminer, horaires critiques, lumière forte, etc)
Satisfaction (quelle charge mental si on est non satisfait de son travail) : Avez-vous les moyens de bien faire votre travail?
tensions relationnelles (collègues, clients, etc)
On retrouve surtout ces critères dans les économies marchandes très réactives et non dans les économies industrielles d’autrefois.

41
Q

Citer un exemple de secteur où le process de recrutement a changé par rapport à autrefois.

A

On peut citer l’entreprise La Poste. Autrefois, c’était un travail ouvrier, peu qualifié, assez répétitif et d’exécution, masculin. Aujourd’hui, de plus en plus de femmes entrent à La Poste, on a un concours d’entrée avec un écrit sur les fondamentaux et une épreuve pratique de géographie. L’enjeu du travail change. On est sur des opérations commerciales avec le contact clientèle. Une mission est de rappeler la présence de la Banque Postale, de proposer des ventes, notamment de carnets de timbres par exemple. On a donc besoin de nouvelles compétences, plus commerciales, ce qui nécessite un niveau scolaire plus élevé, environ Bac+2 là où un niveau 3ème suffisait avant.
A La Poste, l’éthos d’ouvrier est maintenant disqualifiante.
Comme pour de nombreuses entreprises en basculement, le recrutement des femmes est privilégiée.

42
Q

Si on prend l’exemple de France Télécom, quelle bascule cette entreprise a-t-elle connue?

A

Au départ, France Télécom était surtout une entreprise avec des câbleurs comme professionnels principaux. Mais, idée de vendre des minutes de téléphonie d’où la nécessité de métiers plus commerciaux. Contrairement à La Poste qui a renvoyé ses ouvriers, France Télécom a requalifié ses ouvriers déjà en place par la formation.

43
Q

QVT

A

Qualité de Vie au Travail
Notion forte au niveau européen
A une dimension à la fois quantitative (hausse de l’emploi) et qualitative
Langage qui accompagne les évolutions de l’emploi et remplace les termes du monde fordiste et de sa critique.

44
Q

En quoi le terme de vulnérabilité est très important pour discuter des enjeux du travail aujourd’hui?

A

En raison de l’atomisation des individus qui sont plus exposés, plus isolés et moins protégés collectivement. L’individu est plus responsable et bénéficie de moins de protection donc c’est à lui de prévoir la sienne et de limiter sa vulnérabilité. La formation joue dès lors un rôle important. On le voit par exemple avec le CPF. Ce compte est personnel, ce qui n’est pas anodin. L’individu peut s’en saisir de la manière qu’il le souhaite mais demeure ainsi responsable de ses choix, notamment s’il choisit une formation qui ne valorise pas forcément son employabilité.

45
Q

Quelles conséquences à mettre la personne et non le statut au coeur des enjeux du travail?

A

La personne est constamment sollicitée et responsabilisée, ce qui peut amener à des problèmes psychologiques, notamment sur l’estime de soi. La personne stress, déprime, se trouve nul. Cela permet certes de diminuer les conflits en entreprise mais le salarié en paie le prix au niveau de sa santé mentale.
On met alors en place du coaching pour aller mieux mais c’est faire comme si le problème venait exclusivement de l’individu et non de son environnement. C’est à l’individu d’agir et non à son environnement de se moduler.

46
Q

Quel est le discours historique d’origine sur le rapport travail?

A

Le travail était vu comme une abomination, c’était pour les gens du champs. Etymologiquement, travail vient de tripalium qui désigne un instrument de torture.

47
Q

Quel événement fait changer le discours premier sur le rapport au travail? pourquoi?

A

Il s’agit de la Révolution industrielle et l’essor du salariat. Le travail devient alors un moyen de vivre et organise la société. En relation au progrès, le travail devient au centre de la société

48
Q

Aujourd’hui, en quoi la nature du travail change-t-elle?

A

Aujourd’hui, le travail glisse de plus en plus vers l’immatérialité, la vente, résolution de problèmes et s’éloigne de l’homo faber, c’est-à-dire de l’homme qui fabrique (distinction travail vivant / travail mort de Marx)

49
Q

Qu’est-ce qui permet de conscientiser les problèmes de santé liés au travail dans les années 1990?

A

Dans les années 1990, les syndicats conscientisent les problèmes de santé au travail grâce aux nouveaux modes de communication au sein des secteurs d’activité, notamment aux Etats-Unis.

50
Q

Dans les années 1990, en France, quel livre décrypte les conditions de travail? A quels niveaux?

A

Livre Le travail en question de la CFDT.
Le livre traite de la santé mentale, des impacts spécifiques imputables aux nouveaux modes d’organisation du travail et aux nouvelles pénibilités psychologiques.

51
Q

Dans Souffrance en France (1998), que montre Christophe Dejours sur les effets de l’étude des conditions de travail?

A

En dénonçant le rapport au travail avec une terminologie ayant trait à la souffrance, on réactive des conflits anciens entre ceux qui veulent politiser les problèmes sociaux et ceux qui veulent médicaliser les problèmes socio-politiques. Le langage comme phobie, stress, victime, etc fait que l’on produit une nouvelle catégorie de victimes voire une concurrence de légitimité entre les victimes.

52
Q

A quoi s’intéresse marc Loriol dans son livre Le temps de la fatigue, la gestion du mal-être au travail (2000)?

A

Il s’intéresse sur le sens que les acteurs donnent à leur fatigue et fait la distinction entre bonne et mauvaise fatigue. Cette distinction permet de prescrire des solutions comme les promenades en montagne ou bord de mer pour palier à la mauvaise fatigue, davantage liée à la fatigue psychologique.
la mauvaise fatigue exprimerait un mal-être un peu diffus, entre un discours médical et psychologique.
On créé aussi au début des années 2000 la médecine du sommeil qui lutte contre par exemple les insomnies ou narcolepsies.
Pour Loriol, chaque groupe met en forme cette idée de fatigue avec des termes médicaux différents an fonction de la situation (burnout des infirmières, assédie des moines, mélancolie du dépressif, neurasthénie, surmenage, stress, etc)
Loriol montre une gestion différente du stress et de la fatigue entre les infirmières, chauffeurs de bus et policiers. Chez les infirmières, le stress est un objet social de lutte syndicale et clairement dénoncé. Pour la police, on est dans la discussion informelle entre collègues car il faut masquer ses faiblesses. Chez les chauffeurs de bus, culture syndicale qui fait que l’on parle plus aisément des problèmes quotidiens de stress, de violence dans les bus, de personnes qui ne paient pas

53
Q

Quel auteur a écrit en 2002 un article nommé Stress relationnel et distance au public De la relation de service à la relation d’aide ?

A

Jean-Marc Weller

54
Q

Quelle sociologue a écrit en 2008 Politiques de la relation : Approche sociologique des métiers et activités professionnelles, relationnelles?

A

Lise Demailly

55
Q

Quelle différence consensuelle entre les sociologues peut-on faire entre contrainte marchande et contrainte industrielle?

A

La contrainte marchande est imposée par le client, plus sauvage et erratique que la contrainte industrielle assimilée aux bureaux, syndicats, ingénieurs, etc.

56
Q

Quel rapport clarifie ce que sont les risques psychosociaux? Quels constats dresse-t-il?

A

Rapport Nasse-Légeron de 2008
Rapport sur la cristallisation du langage autour du travail et la notion de RPS définie comme les dangers qui découlent de l’interaction entre les employés entre eux et de l’interaction entre les employés et leur entreprise. On recense une quarantaine d’indicateurs de mesure des RPS.

57
Q

Donner des exemples d’objets d’études sur les RPS.

A

On étudie les conflits de valeur lorsque l’obligation du travail est en contradiction avec ses valeurs. Pour les professions très qualifiées, on regarde les fortes exigences psychosociales et on voit des conflits de valeurs plus fréquents dans certains domaines (ex : grande école d’ingénieur dans l’ESS)
Orientation politique des étudiants de Sciences Po marquée par des valeurs beaucoup plus fortes qu’avant. (nombreux votes pour Mélenchon aux dernières présidentielles)
Professions plus qualifiées moins exposées au manque de marges de manoeuvre, soutien social, insécurité économique
Salariés en contact avec le public ont plus de contraintes émotionnelles.
Femmes plus exposées que les hommes au manque de reconnaissance professionnelle
Problèmes de main d’oeuvre, etc