CM5 - Surdité neurosensorielle et déclin cognitif chez le sujet âgé : évaluation et rééducation Flashcards
Surdité de l’adulte - Données démographiques
- 5 182 000 déficients auditifs en France métropolitaine (8,7% de population) soit une prévalence globale de 89,2 pour 1000 habitants.
- -> Moins de 20 ans : 4,1 %
- -> 20 à 39 ans : 6,9 %
- -> 40 à 59 ans : 20,7 %
- -> 60 à 74 ans : 33,8 %
- -> Plus de 75 ans : 34,5 %
302 900 déficients auditifs profonds
1 429 800 déficients auditifs de degré moyen à sévère
3 449 300 déficients auditifs léger à moyen
Quel test permet de faire un premier dépistage de surdité tout seul ?
Le Hein Test
Quelle échelle permet d’évaluer l’audition, la vision, les aspects cognitifs et l’équilibre ?
L’échelle AVEC
Quels sont les effets perceptifs induits par la surdité ?
- Troubles de l’audibilité
- Réduction de la bande passante audible
- Recrutement de sonie
- Dégradation de la sélectivité fréquentielle
- Acuité temporelle normale –> entraîne une perte d’informations non verbales.
- Trouble du codage de la structure fine
- Susceptibilité accrue aux effets de masquage (= capacité à comprendre la parole dans le bruit, on extrait les informations pertinentes)
- Troubles de la perception de la parole dans le bruit
- Troubles de la localisation auditive
- Troubles de la perception de la hauteur des sons
La surdité c’est
− Perdre la possibilité d’avoir des échanges spontanés avec son entourage => modification de la dynamique familiale.
− Limiter ou fuir les interactions sociales => altérations des habiletés sociales.
− Répercussions sur la cognition émotionnelle.
− Impact sur le schéma corporel / la localisation dans l’espace.
− Réduction de l’autonomie => relation de dépendance à autrui.
=> être de plus en plus isolé, en déficit de stimulations sensorielles, émotionnelles, linguistiques et cognitives.
=> corrélation entre les syndromes dépressifs et la surdité.
Quelles sont les indications d’implantation cochléaire ?
- Il n’y a pas de limite d’âge supérieure à l’implantation cochléaire chez l’adulte.
- Chez le sujet âgé, l’indication est posée après une évaluation psychocognitive.
- Il n’y a en général pas d’indication de primo-implantation chez l’adulte ayant une surdité prélinguale.
- Discrimination inférieure ou égale à 50% lors de la réalisation de tests d’audiométrie vocale avec la liste de Fournier. Les tests doivent être pratiqués à 60 dB, en champ libre, avec des prothèses bien adaptées.
- En cas de fluctuations, une implantation cochléaire est indiquée si le retentissement sur la communication est majeur.
Quelles sont les indications pour une implantation bilatérale ?
En cas de perte du bénéfice audio-prothétique du côté opposé chez un adulte porteur d’un implant cochléaire unilatéral :
- provoquant des conséquences socio-professionnelles,
- ou perte d’autonomie chez une personne âgée.
Dans la majorité des cas, quelle implantation est privilégiée ?
Implantation séquentielle
Dans quel cas réalise-t-on une implantation simultanée en urgence +++ ?
En cas de risque d’ossification cochléaire (méningite, traumatisme…)
Vieillissement normal et surdité
–> Presbyacousie + baisse des capacités cognitives liées à l’âge (attention, mémoire de travail et vitesse de traitement). La perte auditive et la perte visuelle sont normales en vieillissant.
=> Altération compréhension/mémorisation du message verbal + traces mnésiques plus faibles.
–> Perception auditive fonctionnelle malgré entrées sensorielles dégradées.
=> Consommation de ressources attentionnelles normalement utilisées pour encoder informations auditives en mémoire épisodique.
–> Quand la composante sensorielle se dégrade, elle affecte d’autres sources.
=> Augmentation de la consommation de la réserve cognitive.
Vieillissement pathologique et surdité
La perte auditive et le déclin cognitif sont en interaction. La perte auditive impacte la charge cognitive. Elle entraîne des modifications cérébrales, à cause de la compensation intermodale/crossmodale qui intervient tout au long de la vie. La perte auditive aggrave l’isolement social et la dépression. Cela s’ajoute au vieillissement normal des structures centrales. Tout cela favorise le déclin cognitif.
–> Donc si une personne a des problèmes de santé, a peu d’activités sociales, se retrouve isolée, elle aura une dépression secondaire à d’autres pathologies, ces facteurs aggraveront le déclin cognitif.
Lien entre surdité et démence ?
- Presbyacousie très fréquente dans population démente + surdité facteur de risque pour le développement d’une démence.
- Prévalence des troubles cognitifs significativement plus élevée chez patients presbyacousiques vs patients NE.
- La surdité pourrait favoriser la démence :
= déafférentation environnementale + isolement social + épuisement de la réserve cognitive
= ressources cognitives mobilisées pour améliorer la perception au détriment d’autres zones cognitives (mémoire de travail, attention)
Vieillissement et perception des émotions
- -> Les personnes âgées ont plus de difficultés à percevoir les émotions.
- -> Meilleure perception des émotions en modalité audio-visuelle qu’en modalité visuelle seule chez le sujet normo-entendant.
- -> Les émotions négatives sont beaucoup plus difficiles à percevoir lors du vieillissement.
Quels sont les objectifs du bilan orthophonique dans l’évaluation perceptive et cognitive ?
− Anamnèse : date et mode de survenue de la perte/gêne auditive, date d’appareillage, plainte et demande du patient
− Modalités de communication utilisées par le patient (lecture labiale, langage gestuel personnel, écriture, etc.)
− Entretien : attitudes de communication, comportement et stratégies d’adaptation au handicap
− Qualité de vie ERSA : autoévaluation du ressenti du handicap et de la qualité de vie
Dans quelles configurations évalue-t-on le niveau d’intégration auditive ?
− audition seule
− prothèses auditives seules
− audition/prothèse et lecture labiale
− lecture labiale seule