CM4 Flashcards
Rappeler comment se passe la formation des calies chez les oecophylles.
On passe d’abord par une phase d’incoordination où les mouvements de traction de chacunes se font de façon désynchronisées et dans des des sens différents. Puis la résultante de ces forces amène la feuille à se plier dans un sens, et fait émerger une phase de coordination où les Oecophylles vont tirer dans un même sens et coopérer pour rapprocher les deux bords, former des chaines, et souder les feuilles bord à bord. On a alors un phénomène de morphogénèse, du chaos et des comportements aléatoires l’ensemble forme un tout cohérent (Order from Chaos). Par un processus de rétraction positive, chaque individu va amplifier un phénomène en cours pour donner une forme à la feuille.
Expliquer le terme morphogénèse chez les oecophylles.
Les fourmies oecophylles vont mettre en place des calies qui vont leur servir de nids. Ces nids sont formées avec les feuilles qui sont pliées et soudées les unes aux autres par des fils obtenus par stimulation des larves de la colonie. Les comportements sont d’abord désynchronisés puis, la résultante des forces amène les feuilles à se plier dans un sens, les fourmis répondent à cette pliure en se synchronisant et en donnant une sorte de rétroaction positive à cette pliure. Elles vont alors toutes tirer la feuille dans le même sens et ainsi former une partie de leur calie. On a alors la génèse d’une forme, ou morphogenèse. Un comportement et un oeuvre collective émerge d’un chaos individuel au départ, par des ajustuements et un processus de rétroaction positive.
Que se passe t il chez les guêpes non essaimantes pour former de nouvelles colonies?
Une femelle reproductrice fécondée part seule du nid et va recommencer une société. Elle commence par construire un pédicelle à l’aide d’un matériau sécrété par la fondatrice, très solide et souple (comme un cuir). Puis elle commence à construire des cellules en carton (mélange d’eau et de cellulose de bois). Elle va chercher la pulpe de bois et de l’eau les malaxe et forme une boulette de pâte de carton pour former ces cellules. Lorsqu’une cellule est construite la fondatrice pond un oeuf dans la cellule puis nourrit la larve, puis opercule la cellule contenant la nymphe. Elle poursuit également la construction des cellules. La fondatrice doit alors faire toutes les tâches, avoir tous les rôles pour fonder la société jusqu’à la naissance des premières ouvrières. En attendant la fondatrice est obligée de travailler en sériel et dans un ordre précis : une tâche après l’autre. Aller chercher de l’eau, aller chercher du bois, malaxer et bâtir et recommencer.
Quel est le rôle du pédicelle à la base du nid?
Il permet de réduire la surface de contact du nid avec l’environnement. En effet les insectes non volant et potentiels prédateurs ne peuvent accéder au nid que par ce pédicelle, ce qui limite les potentielles agressions et facilite la défense du nid en cas d’agressions. De plus le pédicelle est recouvert de phéromones répulsive pour les autres insectes. Ce répulsif est régulièrement renouvelé par les guêpes.
Quels sont les modes de défenses du nid que possèdent les guêpes non essaimantes
Le pédicelle répulsif et qui réduit la surface de contact du nid (défense passive)
Le fanning, qui consiste à battre leurs ailes pour propulser l’agresseur via l’air balayé et faire tomber les agresseurs par terre.
Elles peuvent également agripper leurs adversaire et les relacher au dessus du vide pour qu’elles ne reviennent pas.
Que se passe t il chez les guêpes essaimantes pour former de nouvelles colonies?
Plusieurs fondatrices partent avec plusieurs ouvrières, on parle d’essaim polygyne. Ces essaims vont permettre une force de construction plus importante : construire plus vite, plus gros, et rapidement sécurisé. Dans ce cas pas besoins de pédicelle, la construction se fait assez rapidement. Les premières guêpes vont former une première couche de cellules qui sera protégée par une enveloppe, puis une nouvelle couche de cellule, pour une seconde enveloppe. Ces enveloppes successives assurent une protection contre les parasites et les prédateurs.
Expliquer les travaux de Robert Jeanne sur les guêpes essaimantes.
Sur des sociétés de 400-500 individus. Robert Jeanne remarque que les essaimantes n’ont pas la même contrainte que la fondatrice seule. Les ouvrières vont se partager le travail et se spécialiser. Certaines ouvrières vont approvisionner en eau (O1) d’autres en cellulose de bois (O2) et d’autres qui vont bâtir (O3). Le travail va donc se faire en parallèle. O1 et O2 vont approvisionner les batisseuses avec l’eau et la cellulose.
A quelle fréquence les guêpes essaimantes déménagent elles? Que choisissent elles pour site de nidification?
Tous les 6 mois. Sous une feuille légèrement abrité de la pluie.
Quel avantage le travail en parallèle permet il? Détailler.
Cette spécialisation représente un gain de temps primordial pour protéger les premiers œufs et larves pondus dans les premières alvéoles. Une approvisionneuse en eau peut fournir 3 bâtisseuses, et une approvisionneuse en cellulose 6.
Qu’observe particulièrement Robert Jeanne dans les chantiers de ces guepes?
Il observe des files d’attentes : des approvisionneuses attendent que l’on vienne leur chercher leur matériau, ou les bâtisseuses attendent la matière première.
Si les files d’attentes sont courtes, les ouvrières qui patientent sollicitent leur congénère pour obtenir ce qu’elles souhaitent.
Mais si ces files s’allongent et que la ressource n’arrive pas ou qu’elle n’est pas prélevée un processus de régulation se met en place. En effet il arrive qu’en fonction de l’environnement (rareté en eau, en bois, besoin de bâtir) des déséquilibres s’opèrent dans les diverses forces de travail. On parle de régulation comportementale : la guêpe qui a trop patienté va adopter un rôle “en tension” dans la société, à savoir qui nécessite plus individus pour être effectué..
Comment se passe la mise en place de la répartition du travail chez les guêpes essaimante, comment évolue t elle? et comment s’appelle ce phénomène?
Au départ la répartition des forces de travail se font de façon plus ou moins hasardeuse. Puis par un phénomène de régulation par feeback positif ou négatif, les guêpes vont avoir une régulation comportementale individuelle pour équilibrer les besoins de la société. On parle de sociogenèse : Des individus, par des évaluations et décisions individuelles (par rétroaction + et -), et par des signaux locaux, les guêpes vont toutes ensemble donner un tout cohérent et former une société, adaptée à l’environnement et aux ressources qu’il propose.
Les ratios : Appro eau/ Appro bois / Batisseuses se modifient de proche en proche par des décisions individuelles pour atteindre un équilibre.
Robert Jeanna observe un phénomène particulier dans les petites colonies de guêpes essaimantes. Expliquer
Il observe que certaines files d’attentes ne s’estompent pas et ne provoque pas de régulation comportementale. Cela s’explique par le fait que le changement de quelques individus d’un rôle à un autre (eg passer d’appro à batisseuse) va générer un nouveau déséquilibre et donc de nouvelles files d’attente. La capacité d’autorégulation est donc plus difficile chez les colonies peu nombreuses.
Expliquer la régulation comportementale des guepes essaimantes en abordant la question du feedback.
Dans le cadre de la régulation des ratios approvisionnement/batir, on est sur un processus de rétroaction négative. Les batisseuse qui ne peuvent plus batir car n’ayant plus de matière première reçoivent un feedback négatif : “je ne peux pas bâtir”. La guêpe qui reçoit plusieurs feedback négatifs de ce type va donc avoir une régulation comportementale et changer de rôle pour devenir approvisionneuse en eau ou en bois. Plus la colonie est grande et plus la capacité de régulation est adaptée et affinée. Les petites colonies, par la régulation comportementale, auront plus de mal à obtenir un équilibre, car un changement comportemental d’un groupe de guêpe peut amener à un autre déséquilibre.
Définir la cybernétique en replaçant l’emergence de cette science dans son contexte historique.
Cybernétique vient du grec cuberneton, qui signifie gouvernail. C’est une science qui est né pendant la seconde guerre mondiale et dont l’objectif était d’étudier comment viser une cible rapide en mouvement (avion) en anticipant sa trajectoire.
En quoi la cybernétique et la science du comportement en FB+ et - est pertinente pour expliquer les comportements des insectes.
Pour viser un avion en mouvement il faut pouvoir le viser. Or viser un objectif c’est tirer plus ou moins à côté de cette cible et tenter de s’en rapprocher. S’éloigner de la cible est un feedback négatif, qui va demander un ajustement comportemental, alors que s’en rapprocher toucher sa cible est un feedback positif qui va amener soit à amplifier le comportement (se rapprocher encore de la cible) soit à conserver sa cible en gardant le comportement.
Ainsi pour réguler, il faut la bonne sensibilité, or plus une société d’insecte est nombreuse, plus la quantité de “capteurs” individuels est grande et donc plus la sensibilité à ce qui se passe est grande. Ainsi, plus les ajustements comportementaux seront pertinents et ne créeront pas d’autres dysfonctionnement.