Chapitre 6 Flashcards
Comment le mouvement des nationalités s’exprime-t-il en Europe entre 1815 et 1848 ?
Entre 1815 et 1848, le mouvement des nationalités s’affirme comme un courant majeur en Europe, marqué par des revendications d’indépendance et d’unité nationale. Deux types de dynamiques le caractérisent : l’émancipation de peuples opprimés et la volonté de regroupement autour d’une même langue et culture.
Ce mouvement puise ses origines dans les idées des Lumières et la période révolutionnaire française, avec l’affirmation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Toutefois, le Congrès de Vienne (1814-1815) rejette ces aspirations en favorisant la légitimité monarchique et en redessinant l’Europe sans prendre en compte les nationalités.
Les premières révoltes éclatent en Grèce contre l’Empire ottoman (1821-1829), avec l’appui du clergé orthodoxe et des élites bourgeoises. Cette lutte aboutit à l’indépendance grecque en 1829, après la bataille navale de Navarin. En Belgique, en 1830, les bourgeoisies flamande et wallonne s’unissent contre la domination hollandaise, conduisant à la création d’une monarchie constitutionnelle.
En revanche, en Pologne, les tentatives de soulèvement contre la domination russe échouent en 1830-1831, en raison de la répression tsariste.
Ainsi, si certaines revendications nationales aboutissent, comme en Grèce et en Belgique, d’autres échouent face aux puissances conservatrices, comme en Pologne, préparant le terrain pour le Printemps des peuples de 1848.
Quelles sont les origines culturelles et économiques du mouvement des nationalités au XIXe siècle ?
Le mouvement des nationalités au XIXe siècle s’appuie sur des origines culturelles et économiques majeures qui renforcent les sentiments nationaux et l’aspiration à l’indépendance.
Sur le plan culturel, les élites intellectuelles jouent un rôle fondamental. Les historiens, écrivains et musiciens cherchent à réveiller la conscience nationale en exhumant le passé mythifié des peuples. En Italie, par exemple, Giuseppe Verdi compose des œuvres exaltant la résistance face à la domination autrichienne. En Tchéquie, Dobrowsky rédige une grammaire scientifique du tchèque, langue interdite, tandis que Jan Kollar écrit des poèmes nationalistes. Ces contributions culturelles montrent l’importance de la langue et de l’histoire comme outils de mobilisation nationale.
Sur le plan économique, le développement du libéralisme et des échanges commerciaux joue un rôle clé. La révolution industrielle favorise la circulation des idées, des biens et des personnes grâce au développement du chemin de fer. Des figures comme Friedrich List défendent l’idée qu’un État-nation doit disposer d’un vaste territoire pour assurer son indépendance économique, ce qui justifie la création de l’Allemagne.
Ainsi, les arts, la langue, et les dynamiques économiques se conjuguent pour nourrir le sentiment national et poser les bases des revendications d’indépendance et d’unité nationale.