Chapitre 2 Flashcards
Quelle est la conception philosophique du libéralisme au XIXe siècle, et quelles en sont les caractéristiques principales ?
Le libéralisme du XIXe siècle se fonde sur une philosophie globale qui dépasse les seules considérations économiques, englobant des dimensions politiques, sociales, et même historiques. En premier lieu, il met l’accent sur la liberté individuelle, qui prime sur les intérêts de l’État ou du groupe. Cette philosophie, héritière des Lumières, prône une société unifiée et rejette les conflits basés sur des classes sociales.
En matière de connaissance et de vérité, le libéralisme rejette les dogmes et les vérités imposées, insistant sur la raison et l’expérimentation comme seuls moyens de parvenir à la connaissance. Politiquement, il milite pour un rejet du pouvoir absolu, en valorisant la séparation des pouvoirs et un rôle limité de l’État, conçu comme un « État gendarme » qui s’occupe de la sécurité, de la fiscalité, et des affaires étrangères sans intervenir dans l’économie ou la société. Enfin, socialement, il défend une vision individualiste où les initiatives personnelles sont valorisées, tout en promouvant des droits pour les femmes et les minorités, signe d’un engagement féministe.
En quoi la Grande-Bretagne illustre-t-elle une expérience réussie du libéralisme au XIXe siècle ?
La Grande-Bretagne du XIXe siècle incarne une stabilité politique libérale grâce à sa monarchie parlementaire consolidée par le Bill of Rights de 1689, qui établit un équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif. Pendant le règne de la reine Victoria, surnommée la « reine bourgeoise », des réformes significatives sont adoptées. La réforme électorale de 1832, par exemple, double presque le nombre d’électeurs, même si cela reste limité à une minorité d’hommes. Ce pays développe également une forte tradition de libre-échange, illustrée par la suppression des Corn Laws en 1846, qui favorise l’importation de céréales et pousse les agriculteurs britanniques à se reconvertir dans l’élevage.
La politique libérale britannique se distingue par son esprit réformiste et non révolutionnaire. Les partis libéraux, tels que les Whigs, cherchent à répondre aux revendications populaires sans bouleversements violents, démontrant une capacité d’adaptation politique qui contraste avec les expériences plus tumultueuses du continent, comme en France. Cette approche pragmatique et l’importance accordée à l’économie de marché font du Royaume-Uni une véritable illustration de la réussite du libéralisme au XIXe siècle.
Expliquer les quatre libéralismes à partir des notes.
Le libéralisme du XIXe siècle peut être divisé en quatre grandes familles, chacune ayant des caractéristiques et des implications distinctes :
- Libéralisme individuel ou moral :
Cette forme de libéralisme met l’accent sur la liberté individuelle et la tolérance face aux mœurs. Il s’agit de promouvoir les droits et libertés des individus, notamment en faveur des femmes et des minorités, dans une perspective de respect des différences personnelles. Cette vision libérale valorise l’autonomie personnelle et s’oppose aux normes sociales imposées ou aux discriminations. Elle constitue un socle important pour les mouvements en faveur des droits civiques et sociaux. - Libéralisme politique :
Le libéralisme politique s’oppose aux régimes autoritaires et absolutistes, comme les monarchies de droit divin. Il milite pour la séparation des pouvoirs, le respect des libertés fondamentales, et le développement d’un système démocratique. Ce courant, incarné par des penseurs comme Benjamin Constant et Alexis de Tocqueville, associe le combat libéral à des réformes institutionnelles et parlementaires. Au XIXe siècle, il a joué un rôle clé dans la transition de monarchies absolues vers des systèmes parlementaires. - Libéralisme économique :
Ce courant met l’accent sur le laisser-faire et la liberté de marché. Les partisans, tels qu’Adam Smith et John Stuart Mill, prônent une intervention minimale de l’État dans l’économie pour laisser place à la libre concurrence et à l’initiative privée. Ce libéralisme économique repose sur l’idée que le marché, régulé par l’offre et la demande, produit un équilibre optimal. Toutefois, à la fin du XIXe siècle, ce courant est remis en question par l’émergence de l’État-providence, qui vise à répondre aux inégalités sociales. - Néo-libéralisme :
Apparu au XXe siècle, ce courant repose sur l’idée d’un désengagement total de l’État dans l’économie. Inspiré par l’école de Chicago (Milton Friedman), il prône la privatisation des services publics, la réduction des impôts, et la déréglementation. Ronald Reagan et Margaret Thatcher en sont les figures politiques emblématiques. Contrairement au libéralisme économique classique, le néo-libéralisme cherche à minimiser l’influence de l’État même dans des secteurs autrefois régulés, ce qui conduit à des débats sur ses conséquences sociales et économiques.
Ces quatre formes de libéralisme montrent que le mouvement libéral, loin d’être homogène, s’adapte aux besoins et aux défis de chaque époque.
Quel était le corps electoral avant 1832 et après la réforme (RU)?
Avant - 445,000
Après- 810,000 (juste 6% des hommes)
Qu’est-ce que le relativisme?
Le relativisme est une vue philosophique qui nie les prétentions à l’objectivité dans un domaine particulier, ou parfois dans l’ensemble du champ des connaissances, et affirme que les évaluations dépendent de la perspective d’un observateur ou de leur contexte.