Chapitre 3, Socio au 20e: Durkheim Flashcards
Donne trois adjectifs qui qualifient Durkheim et explique
- déterministe >< compréhension du sens que des gens donnent consciemment à leurs actions
- progressiste : la société évolue vers un mieux
- socialiste (influencé par Marx) : soutien des syndicats et des ouvriers
Quelle est la différence entre sa pensée et celle de Marx?
Durkheim ne pense pas qu’il faille imposer la révolution, et il n’est pas aussi idéaliste : il ne croit pas en une société postrévolutionnaire totalement égalitaire. Pour lui, l’essence même de la société est qu’il y aura toujours des divergences.
De quels trois penseurs est-il proche et sur quels points?
Marx, Tocqueville et Comte :
- méthode : observation importante → critique les sociologues qui travaillent hors terrain (lui le fait mais sur base de données empiriques que l’on récolte pour lui).
- pas de nature humaine → construit par la société : distinction entre biologie + phénomène naturel et science + phénomène social.
Comment pense-t-il organiser les sociétés entre elles?
toutes différentes : il ne faut pas les hiérarchiser. Considérer la société occidentale comme supérieure est donc une erreur.
En quoi se distingue-t-il de Tocqueville?
souligne la notion d’inconscient : il faut étudier le milieu social, la construction sociale de l’individu pour faire de la sociologie.
> < Tocqueville : si les femmes ont le droit de vote, l’égalité des sexes sera totale.
En quoi se distingue-t-il de De Bonald?
De Bonald pense le déterminisme comme un frein à notre liberté. Durkheim s’en distingue en disant que comprendre l’influence des normes nous permet d’accéder à plus de liberté.
Quelles sont selon lui les deux caractéristiques du phénomène social?
- extériorité : ce n’est pas parce qu’un phénomène social disparaît qu’il n’existe plus (femme, prêtre meurt- féminisme, religion existe tjrs).
- coercition : les normes sociales influencent tellement les individus que la déviance à celles-ci entraînent une sanction → homosexualité, mode
Quelle notion technique introduit-il dans la sociologie avec son approche du phénomène social? Quelle est cette approche et de quoi se méfie-t-il?
l’objectivité scientifique : il dit qu’il faut traiter les phénomènes sociaux comme des choses.
Méfiance envers les “prénotions” → préjugés de sens commun, rapport au monde affectif et irrationnel.
Donne un exemple concret d’application de cette approche
personne ne dit à quelle classe sociale il appartient, c’est au sociologue d’observer les conditions de la personne et de déterminer si elles collent à un concept savant.
> < évidences de sens commun
Quelle est sa conception de la conscience et à quel domaine la transpose-t-il?
Derrière nos consciences individuelles il y a des conceptions sociales.
Idem dans l’économie, nous pensons être en permanence conscients pour obtenir du profit
→ faux, l’homme ne pense pas rationnellement : l’idée de l’individualisme économique et de l’hédonisme naturel est fausse car nous sommes construits d’inconscients affectifs.
Quelle est sa conception du suicide et quels sont les deux facteurs qui l’influencent selon lui?
le suicide n’est pas une simple question psychologique, il ne dépend pas uniquement de facteurs individuels mais aussi sociologiques.
- degré d’intégration dans une société donnée : degré d’intégration mesurable dans sociétés traditionnelles >< sociétés modernes et capitalistes.
- degré de régulation dans une société donnée : réglementation qui donne des limites aux individus : ont tendance à s’effacer dans les sociétés modernes au profit de la libre conscience et de l’autonomie.
Comment les variations de ces facteurs ont-elles un impact sur le taux de suicide? Quels types de suicide cela donne-t-il?
- excès d’intégration conduit au suicide → attachement tel qu’on meurt pour sa société (kamikazes, engagement au front) : suicide altruiste
- excès de régulation conduit au suicide → normes contraignantes donc suicide fataliste (mariage forcé, norme de rentabilité dans les usines de production) : suicide fataliste
Quelles sont les deux autres formes de suicide qu’il met en lumière?
- Le suicide égoïste : insuffisance d’intégration → personne laissée à elle-même dans nos sociétés individualistes.
- suicide anomique : absence de normes dans les sociétés capitalistes : il reformule le principe de Tocqueville “au + on a de liberté, au + toute contrainte fait à la liberté nous est insupportable” → au - on est privé de liberté, au - on tolère de l’être, jusqu’à ne plus donner de sens à notre vie.
Donne les deux exemples que Tocqueville utilise pour expliquer le suicide égoïste
- la religion : protestants se suicident plus que les catholiques, car le collectif y est moins valorisé (désertent les institutions du clergé perverti).
- de suicides en ville car migration des campagnes pdt la révolution industrielle = solitude et perte de repères. Idem ajd avec la solitude des agriculteurs.
Donne deux exemples de suicide anomique
- chefs d’entreprise qui perdent des marchés alors que d’habitude aucun marché ne leur résiste
- milliardaire à qui une femme résiste malgré tous ses cadeaux.
Quelle notion est pour lui synonyme de société et quels deux types distingue-t-il au sein de cette notion?
la solidarité :
- solidarité mécanique
- solidarité organique
En quoi consiste chaque type de solidarité?
- mécanique : la conscience collective prime : pratiques, valeurs, sentiments, croyances similaires
- organique : solidarité de 2e niveau : conscience collective laisse place au libre examen → la division du travail permet aux hommes de rester dépendants les uns des autres, pas enrichissement (Smith) mais entretien du lien entre individus.
Pour quelle autre situation peut-on également employer le terme “anomie”?
une pathologie du travail :
- trop peu de réglementations dans les relations entre les organes d’une société (ex : contact employeurs/salariés, coordination des scientifiques dans la recherche).
- excès de réglementation : travail trop divisé perd son sens pour les travailleurs (aliénation de Marx) ex : travail à la chaîne
Quel paradoxe présente la pensée de Durkheim?
Il reste dans un schéma évolutionniste alors qu’il critiquait cette dimension chez Comte quand il renvoyait les sociétés au stade théologique de l’évolution sociale.
→ il part d’un type de société où les individus sont sous l’emprise des normes et des valeurs du groupe vers une société où ils sont plus autonomes et libres (= solidarité organique).
Quel est selon lui le plus primitif de tous les phénomènes sociaux?
La religion : c’est d’elle que sont sorties par transformations successives toutes les autres manifestations de la vie collective (droit, morale, art, forme politique, …).
même l’esprit scientifique vient de la religion qui a d’abord essayé de catégoriser les humains (païens, …) et les choses (objets de culte, du quotidien, …).
Quel impact a selon lui la religion sur l’individu?
C’est une question d’action, elle le pousse à faire des choses qu’il n’aurait jamais faites autrement. Ce n’est pas la spiritualité qui donne sa force au croyant mais la pratique régulière de rituels avec d’autres humains. C’est pour cela que la foi s’entretient avec des représentants du culte et des rites qui vont assurer l’unité morale du groupe.
ex : enterrements → groupe social
La religion est illusoire mais la force que les croyants et tire ne l’est pas, elle vient de la société
Quelle est selon lui l’évolution idéale de la religion?
Maintenant que nous savons que la religion n’est qu’un artefact social, il faut évoluer vers une religion supérieure qui est consciente de ses origines sociales et qui reste le ciment de la société → garantit la morale, la politique et tout ce qui force l’individu à s’élever au-delà de ses propres intérêts égoïstes.
Compare cette vision de la religion évoluée avec la pensée de Comte
Nous sommes proches de Comte, sauf que Durkheim ne cherche pas à organiser cette nouvelle religion : la société doit s’ériger en Dieu et fêter son propre passé et ses moments historiques cruciaux.
Quelles déviances vont être ensuite des exemples de réalisation de la nouvelle religion de Durkheim? Qu’en aurait-il pensé?
- la religion de la race arienne sous Hitler
- la religion communiste sous Staline et Mussolini
→ premiers mouvements sociaux totalement sécularisés et non-religieux. Ils ne se réfèrent pas à Dieu mais à un homme parfait dont le profil est strictement défini.
Il aurait récusé ces déviances : pour lui, l’avènement d’une société autonome des sociétés traditionnelles ne peut advenir que très lentement et certainement pas par une religion.