Chapitre 2 : Cadre méthodologique - Une démarche d'intervention type Flashcards
Définir l’ergonomie de correction.
C’est quand la demande correspond à un problème existant, dans une situation existante.
La demande adressée à l’ergonome peut soulever des problèmes très divers.
accident du travail, maladie professionnelle, réorganisation d’une chaine de production, prise en compte du vieillissement de la population d’une entreprise, taux d’absentéisme important, niveau de production non atteint dans les délais prévus, etc
Par qui peut être formulée la demande adressée à l’ergonome ?
Par : la direction générale, le médecin du travail, le DRH/service du personnel, la cellule « Hygiène et Sécurité », un service technique, une organisation syndicale, etc.
Comment l’ergonome doit reformuler la demande initiale ?
L’ergonome doit, dans un premier temps, analyser cette demande, c’est-à-dire l’examiner, la discuter, et la requalifier. Et ce afin de détecter la nature des autres problèmes potentiels, de les hiérarchiser et les articuler entre eux, de mettre au jour des facteurs non considérés à priori. Il s’agit également de reformuler la demande initiale dans une problématique de nature ergonomique, centrée sur l’activité.
Avec qui doit être construite l’intervention ?
Il est absolument nécessaire de construire l’intervention avec tous les acteurs qui jouent un rôle dans la situation observée, qui sont concernés par les problèmes posés (opérateurs, direction et représentants des salariés, services des ressources humaines, service des méthodes, fabrication, maintenance, etc.).
A quoi doit contribuer l’instruction de la demande ?
L’instruction de la demande doit donc « contribuer à la mise en place des conditions de confrontations des points de vue »
Que comporte la proposition d’intervention ?
Elle comporte la problématique, l’objet de l’intervention ergonomique, les moyens et délais nécessaires (les modalités d’analyse du travail, les méthodes les plus appropriées, les collaborations nécessaires, la mise en place de groupes de suivi, les restitutions nécessaires, etc.).
Sur quoi reposent les observations ouvertes de l’activité ?
Ces observations reposent principalement sur des prises d’informations visuelles et des échanges avec les sujets. L’ergonome cherche ici à comprendre le processus technique et les tâches confiées aux sujets, mais aussi à observer les stratégies mises en œuvre par ces derniers, et à recueillir leurs commentaires.
A quoi vont servir les observations ouvertes de l’activité à l’ergonome ?
Elles vont lui servir à établir des liens entre les caractéristiques, exigences, contraintes de la situation observée, l’activité déployée par les sujets et les effets de cette activité sur la santé et sur le système en général, via le modèle guide d’analyse présenté précédemment.
En quoi consiste le pré-diagnostique ?
Il consiste en un ou plusieurs énoncés d’hypothèses, prenant la forme générale suivante : « Il semble que tel(s) déterminant(s) conduise(nt) le sujet à agir de telle(s) façon(s) (activité), ce qui peut expliquer tel(s) effet(s)». Ces hypothèses peuvent également s’appuyer sur des connaissances scientifiques (en physiologie, psychologie, etc.), ou être issues d’autres études
Expliquer le principe de l’intervention ergonomique selon Lamonde.
Le principe de l’intervention ergonomique consiste à établir l’intelligibilité de l’interaction entre les déterminants d’une situation, l’activité déployée dans ce cadre, et les effets de cette activité. L’objectif étant de concevoir une autre situation, c’est-à-dire d’autres conditions, qui conduiront à une activité différente, ayant des effets plus satisfaisants.
En quoi consiste l’analyse fine de l’activité ?
Les hypothèses formulées dans la phase du pré-diagnostic vont être mises à l’épreuve à partir d’analyses approfondies menées sur le terrain, via le recueil de données lors d’observations systématiques, d’entretiens ciblés avec les acteurs du terrain, et de recueils de verbalisations.
A quoi sert le diagnostic ?
Le diagnostic, formulé par l’ergonome, vise à mettre en cohérence et synthétiser l’ensemble des données recueillies sur le terrain (lors de la phase d’analyse fine), et démontrer (confirmer ou infirmer) les relations établies dans le pré-diagnostic, afin d’orienter les actions de transformation de la situation. Le diagnostic offre aux destinataires une nouvelle lecture, globale et systémique, de l’activité et du contexte dans lequel elle s’insère.
Pourquoi, selon Rabardel, la formulation du diagnostic doit être courte ?
Afin de favoriser :
- le dialogue et la participation des différents acteurs, le partage le plus large possible de cette nouvelle représentation de la situation de travail
- la transformation de la situation de travail en lien avec la formulation de l’analyse de la demande.
Les recommandations proposées par l’ergonome se situent à différents niveaux.
Au niveau : individuel et collectif (équipements de protection, formations, etc.), technique (outils, espaces, etc.), et organisationnel (répartition et organisation des tâches au sein d’un collectif, gestion des aspects temporels du travail, etc.). Elles portent également sur les représentations du travail : « il est essentiel de donner aux différents acteurs la possibilité de construire une nouvelle vision du travail et même d’acquérir un nouveau point de vue sur le travail. (…) La diffusion du diagnostic, son appropriation et sa généralisation constituent donc des enjeux essentiels » (Rabardel).
L’ergonome peut proposer des solutions, mais elles seront nécessairement examinées, et le plus souvent co-construites avec les acteurs du terrain concernés (les concepteurs, ingénieurs, voire même les opérateurs).