Chapitre 1 : Fondements théoriques - L'approche située de l'activité Flashcards

1
Q

Racines de l’approche située de l’activité ?

A

L’approche située de l’activité a des racines dans plusieurs disciplines: l’anthropologie cognitiviste, la psychologie soviétique, l’ergonomie francophone de l’activité.

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2
Q

Quelle est la théorie de Suchman (anthropologue) sur la cognition située ?

A

Sa thèse principale indique que l’interaction entre l’homme et son environnement est le fruit d’une action qui est constamment construite et reconstruite en fonction d’interactions dynamiques avec l’environnement matériel et social. Sa théorie insiste sur l’importance de l’environnement comme déterminant fondamental des processus cognitifs.

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3
Q

Comment Suchman considère l’activité ?

A

Elle soutient que toute activité, même la plus analytique, est fondamentalement concrète et incarnée. Des actions finalisées sont inévitablement des actions situées, exécutées dans le contexte dans lequel elles sont réalisées, en fonction de circonstances singulières. Les circonstances de nos actions ne sont jamais entièrement anticipées et changent continuellement autour de nous.

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4
Q

Expliquer “l’action située” selon Chapman.

A

Suchman introduit ainsi la notion d’ “ action située ” pour souligner que tout cours d’action dépend de circonstances matérielles et sociales. Ainsi, plutôt que de voir l’action comme un plan rationnel, il est préférable d’étudier la façon dont les personnes utilisent les circonstances pour réaliser une action intelligente.
Le plan n’est pas nécessaire à la réalisation de l’action. Même si tout est planifié, la réalisation de l’action ne pourra pas être l’exécution du plan, car il sera nécessaire de s’adapter aux circonstances et d’agir au bon moment en fonction d’occasions favorables.

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5
Q

Quand est-ce qu’on peut dire que les plans sont des ressources d’action située ?

A

Quand ils sont réalisés avant l’action, et dans ce cas ils ont un rôle d’orientation de l’action, mais ils n’en déterminent pas leur cours.

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6
Q

Expliquer la théorie de la cognition distribuée de Hutchins.

A

Selon cette théorie, un système cognitif est composé d’agents individuels et d’outils, la cognition est distribuée entre ceux-ci, sur un plan « interne » aux agents (représentations, souvenirs, mémoires), et sur un plan « externe », dans et entre les outils. « L’externalisation de la cognition » est ainsi une dimension centrale de cette approche théorique.

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7
Q

En quoi consiste l’étude de la cognition distribuée ?

A

Etudier la cognition distribuée consiste à décrire de façon minutieuse des situations naturelles, comme le pilotage d’un avion ou d’un navire, en analysant le rôle des outils (papiers, notes, tableaux de bord, indicateurs, etc.) et des personnes en tant que « médias » permettant l’introduction, le stockage, la transformation, la diffusion de représentations considérées comme appartenant au système global. Une information peut par exemple entrer dans le système sous la forme d’un mail, puis passer dans la mémoire d’un individu, avant d’être écrite sur un post-it, puis finalement lue au téléphone. L’information est ainsi propagée dans le système.

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8
Q

Objectif de la cognition distribuée ?

A

L’objectif poursuivi par la cognition distribuée est d’identifier les structures composant le système (individus et outils), et d’analyser la façon dont ces structures sont coordonnées. Les propriétés de traitement d’informations de grands systèmes sont donc directement observables, elles peuvent être décrites sans qu’il ne soit nécessaire de considérer les processus à l’intérieur « de la tête » des personnes.

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9
Q

Comment sont envisagées la cognition et les connaissances selon Don Norman et Zhang ?

A

La cognition et les connaissances sont envisagées non pas comme étant localisées dans la “tête” des individus, mais comme étant situées au niveau des interactions entre les membres d’une communauté d’agents engagés dans une tâche ou dans une interaction avec un environnement donné. En d’autres termes, l’approche proposée ne tente pas de produire des hypothèses sur les processus cognitifs en jeu, mais de situer l’analyse au niveau des interactions entre agents dans un certain contexte, et au niveau du sens se construisant et se transmettant par ces interactions.
On se centre sur une compréhension de la communication entre agents non pas comme un simple processus de transfert de connaissance d’un agent à un autre, mais davantage comme la création d’une nouvelle connaissance collective qui n’est pas forcément en totalité intégrée par chacun des membres du groupe. Il s’agit donc d’un déplacement important de l’unité d’analyse des propriétés cognitives du niveau individuel à un niveau d’analyse plus global visant à décrire et expliquer les propriétés cognitives d’un système.

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10
Q

Comment sont considérées la coopération entre agents et la coordination de leurs actions dans la cognition distribuée ?

A

La coopération entre agents et la coordination de leurs actions sont considérées comme une structure pour distribuer, propager et traiter l’information. Simultanément ces patterns peuvent être vus comme émergeant des propriétés de l’environnement dans lequel l’agent se situe. On tente alors de trouver des explications à la façon dont l’information nécessaire à la coopération est propagée à travers le système sous la forme d’états représentationnels, c’est-à-dire de représentations de connaissances internes (à l’individu) et externes (à travers le groupe et les supports d’information).

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11
Q

Dans l’approche traditionnelle de la cognition, comment sont les représentations ?

A

Les représentations sont exclusivement internes, sous formes de propositions, de schémas, d’images mentales ; les objets externes étant des aides périphériques.

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12
Q

Comment Zhang et Norman considèrent les représentations internes et externes ?

A

Pour Zhang et Norman, les représentations internes et externes sont deux parties indispensables d’un système représentationnel de toute tâche cognitive distribuée.

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13
Q

Que faut-il faire pour étudier une tâche cognitive distribuée selon Zhang et Norman ?

A

Pour étudier une tâche cognitive distribuée, il est essentiel de décomposer la représentation de la tâche dans ses composants internes et externes, de telle façon que les différentes fonctions des représentations internes et externes puissent être analysées et distinguées.

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14
Q

Quelles sont les 5 propriétés des représentations externes selon Zhang et Norman ?

A
  • Les représentations externes peuvent apporter des aides à la mémoire, par exemple certains objectifs de la tâche ne doivent pas être mémorisés car les états sont mis en face des sujets par des diagrammes ou par des objets physiques.
  • Elles peuvent apporter de l’information qui peut être directement perçue et utilisée sans être interprétée et formulée explicitement.
  • Elles peuvent ancrer et structurer le comportement cognitif, par exemple contraindre l’espace des comportements cognitifs possibles.
  • Elles changent la structure d’une tâche, les représentations externes peuvent rendre une tâche plus simple et changer la nature de la tâche.
  • Elles constituent une part indispensable de toute tâche cognitive distribuée.
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15
Q

Expliquer l’approche socio-culturelle de Vygotski.

A

L’approche socio-culturelle pose comme postulat principal que toute action humaine est fondamentalement médiatisée par l’environnement socioculturel, et qu’elle ne peut être séparée du milieu dans lequel elle est réalisée. Vygotski pense que la notion de culture ne devrait pas être circonscrite à un ensemble de facteurs externes qui influencent l’esprit humain, mais que ces facteurs externes sont des forces génératives directement impliquées dans la construction de l’esprit. De plus, il considère que pour comprendre la relation entre ces pôles, il est nécessaire d’adopter une perspective développementale et historique.

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16
Q

Quel est le concept proposé par Vygotski pour l’analyse de la construction sociale de l’esprit ?

A

« Fonctions psychologiques de haut niveau ». Celles-ci sont distinctes des fonctions psychologiques « naturelles », comme les capacités mentales, la mémoire ou la perception, avec lesquelles tout animal naît. Le développement de ces fonctions naturelles est le résultat de la maturation, de la pratique ou de l’imitation, mais leur structure ne change pas et ces fonctions sont similaires pour toutes les espèces. L’espèce humaine possède aussi des fonctions psychologiques naturelles, tout comme les primates. Cependant, pour Vygotski, le développement de ces fonctions est le résultat d’une restructuration des fonctions psychologiques naturelles en lien avec l’environnement culturel.

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17
Q

Comment l’espèce humaine interagit avec l’environnement ?

A

L’espèce humaine interagit avec l’environnement par le biais d’un ensemble d’outils, outils qui ont été développés par les hommes pour médiatiser leur relation au monde. La carte routière, la boussole, le thermomètre, la calculette, le crayon, etc. sont des outils qui médiatisent les relations de l’homme à son environnement.

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18
Q

Vygotski introduit une distinction entre outils techniques et instruments psychologiques.

A

Les outils techniques (par exemple un marteau) sont censés transformer les choses, l’environnement externe à la personne ; tandis que les outils psychologiques constituent des signes qui permettent de réguler sa propre conduite ou celles des autres. Un exemple d’outil psychologique est celui du nœud dans un mouchoir qui servira d’aide mnémonique. Même s’ils sont différents, outils techniques et instruments psychologiques ont un rôle de médiateur dans l’activité de la personne. L’usage de ces médiateurs, que ce soit le marteau pour enfoncer un clou ou la carte pour s’orienter dans la ville, transforme la structure de l’activité. L’instrument psychologique transforme les processus mentaux naturels en acte instrumental.

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19
Q

Expliquer la loi générale de développement culturel (Vygotski).

A

La loi générale de développement culturel, défend l’idée selon laquelle les processus mentaux de haut niveau ont leur origine dans les processus sociaux. Le développement cognitif de l’enfant se fait sur le plan social (mécanisme inter-psychologique) et ensuite sur le plan psychologique (mécanisme intra-psychologique).

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20
Q

Expliquer la loi de médiation sémiotique (Vygotski).

A

La loi de médiation sémiotique, souligne que pour comprendre les processus mentaux il est nécessaire de comprendre les outils et les signes qui en sont les médiateurs.
La médiation sémiotique est un élément clef du développement de la personne. Parmi les moyens seémiotiques on peut compter : le langage, les systèmes de comptage variés, les techniques mnémoniques, les systèmes de symboles algébriques, l’écriture, les schémas, les diagrammes, les cartes ; en somme toutes sortes de signes conventionnels

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21
Q

Expliquer la méthode génétique (Vygotski).

A

La méthode génétique, les processus mentaux ne peuvent être compris qu’en considérant comment, et où, ils apparaissent dans le développement.
Selon cette perspective, le développement de la personne prend place dans des contextes socialement et culturellement construits. Les conditions historiques changent constamment, ayant pour résultat des contextes et des opportunités qui changent également pour le développement.

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22
Q

Définition Zone Proximale de Développement.

A

Représente « la distance entre le niveau actuel de développement, déterminé par la capacité de la personne à résoudre seule un problème, et le niveau proximal du développement, déterminé par sa capacité à résoudre un problème sous le guidage d’un adulte ou en collaboration avec un autre compagnon plus capable ».

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23
Q

Définition de la théorie de l’activité.

A

La théorie de l’activité est une approche psychologique qui vise à comprendre les êtres humains sur un plan individuel, mais pas seulement, en regardant tout autant un plan social, dans les circonstances de leur vie quotidienne, par le biais d’une analyse génétique, structurale et processuelle de leurs activités.

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24
Q

Quelles sont les idées principales de la théorie de l’activité?

A

Les idées principales de la théorie de l’activité sont : d’une part l’unité de la conscience et de l’activité (l’esprit émerge, existe et peut être compris dans le contexte de la relation sujet-objet) ; d’autre part la nature sociale de l’esprit (la société et la culture ne sont pas des facteurs externes qui influencent l’esprit humain, mais des forces conductrices, génératives, directement impliquées dans la production de l’esprit).

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25
Q

Expliquer : les significations vivent « une double vie » dans la conscience de la personne (Léontiev).

A

Les significations vivent « une double vie » dans la conscience de la personne :
• des significations qui existent objectivement dans la culture et sont partagées par les personnes qui appartiennent à cette culture.
• des « significations personnelles » qui sont différentes pour chaque individu.

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26
Q

Quelle est l’unité d’analyse ?

A

L’unité d’analyse est ici l’activité. Elle peut être représentée sous la forme d’un triangle. A l’un des pôles se trouve le sujet, le deuxième pôle correspond à l’objet de l’activité, et le troisième pôle renvoie aux outils socioculturels qui médiatisent la relation entre le sujet et l’objet de l’activité.

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27
Q

De quelle façon se développent les fonctions cognitives supérieures ?

A

Les fonctions cognitives supérieures se développent par les interactions des personnes avec les autres et avec les outils physiques (instruments, machines) et symboliques (langage, signes), présents dans leur culture. Ceux-ci servent de « médiateurs » aux processus mentaux des sujets.

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28
Q

Quel est le rôle des outils d’une activité ?

A

Ils ont un rôle médiateur, la médiation opérant entre la personne et l’objet de son activité. Ils doivent être compris dans le cadre de l’interaction entre le sujet et l’objet de son activité, et dans le contexte et la transmission de l’expérience sociale à l’intérieur d’une culture.

29
Q

Effet des outils ?

A

Les outils façonnent la manière dont les êtres humains interagissent avec la réalité. Les outils reflètent l’expérience d’autres personnes qui ont préalablement essayé de résoudre les mêmes problèmes, et qui ont inventé ou modifié l’outil pour le rendre plus efficace et adapté (par exemple, la voiture dont nous faisons usage aujourd’hui n’est pas celle que nos grands-parents ont conduite). Leur expérience est accumulée dans les propriétés structurelles des outils, telles que leurs formes, leurs matériaux, et dans les connaissances sur la façon d’utiliser l’outil. Créés et transformés durant le développement de l’activité elle-même, les outils transportent avec eux une culture particulière, l’évidence historique de leur développement.

30
Q

Que représente l’usage des outils ?

A

L’usage d’outils est une accumulation et une transmission de connaissances sociales, qui influencent la nature du comportement externe et aussi le fonctionnement mental des personnes.

31
Q

A quoi correspondent l’internalisation et l’externalisation ?

A

Internalisation et externalisation sont deux processus qui mettent en relation l’esprit humain avec son environnement culturel et social. Deux dimensions sont présentes. La première dimension correspond à la distinction entre processus mentaux et comportement externe. La deuxième dimension correspond à la distinction entre le phénomène individuel (intrapsychologique) et collectif (interpsychologique).

32
Q

Définir l’internalisation.

A

L’internalisation est la transformation d’activités externes en activités internes. Par exemple, une personne qui apprend à taper sur un clavier se concentre, dans un premier temps, sur les touches. Ensuite, avec de la pratique, elle ne regarde plus les touches, ni le clavier. L’activité interne se construit à partir de l’activité externe. Mais cela n’est pas une copie carbone de l’activité externe : par exemple le rédacteur ne voit pas un clavier dans sa tête. Une transformation a pris place dans laquelle l’externe est devenu interne, mais a aussi changé de forme.

33
Q

Définir l’externalisation.

A

L’externalisation transforme les activités internes en activités externes. L’externalisation est souvent nécessaire quand une action internalisée doit être « réparée » ou changée. Par exemple, si un chiffre suspect est obtenu suite à un calcul mental, ou si un calcul mental est trop compliqué mentalement, une calculatrice peut être utilisée.

34
Q

Quelles sont les 2 étapes dans le développement des capacités mentales selon Vygotski ?

A

Premièrement, elles émergent comme étant des fonctions mentales inter-psychologiques, distribuées entre quelqu’un qui apprend et d’autres personnes plus expérimentées ; et ensuite elles deviennent intra-psychologiques. Ce concept est assez proche de celui d’internalisation- externalisation : dans les deux cas l’activité humaine inclut des transformations mutuelles entre les deux extrêmes. L’internalisation en tant qu’appropriation individuelle est une source puissante de développement. L’externalisation en tant que redistribution sociale des activités met en relation les personnes avec leurs environnements et les autres personnes qui font partie de leurs communautés.

35
Q

Quel est le concept clé de la théorie de l’activité ?

A

C’est le développement qui n’est pas seulement un sujet d’étude mais aussi une méthodologie de recherche.

36
Q

Comment la théorie de l’activité conçoit toute activité ?

A

La théorie de l’activité conçoit toute pratique comme le résultat de développements historiques dans certaines conditions. Le développement construit continuellement la pratique. C’est pour cela que la méthode de recherche ne peut être celle du laboratoire d’expériences, mais celle d’une expérience formative qui assemble la participation active à un contrôle des changements développementaux des participants à l’étude.

37
Q

Quels sont les 3 niveaux du système de l’activité selon Leontiev ?

A

Pour Leontiev, l’activité est un système qui comporte une structure à trois niveaux distincts et inter-reliés : le niveau des activités, celui des actions, et celui des opérations.

38
Q

Par quoi est orientée l’activité ?

A

L’activité est orientée par un motif.

39
Q

Vers quoi sont orientées les actions ?

A

Les actions sont orientées vers des buts conscients, le but étant structuré par une représentation mentale du résultat à obtenir (Leontiev, 1974). Les buts sont atteints par des enchaînements d’actions, et intègrent des opérations qui sont en relation étroite avec les conditions réelles de l’activité.

40
Q

Que représente le concept de “système d’activité” d’Engeström ?

A

« système d’activité » : la communauté avec ses règles, la division du travail.

41
Q

L’approche qu’ Engeström propose met en relation le sujet, (qui peut-être un collectif), et l’objet, à travers 2 « processus ». figure 6 p 38.

A
  • Le triangle au sommet de la figure, «sujet-objet-outil», représente le premier processus : le sujet mobilise des outils, matériels (comme une machine-outil) ou symboliques (comme le langage), pour agir sur l’objet, le transformer, le produire, conformément à ses intentions.
  • Le triangle orienté vers le bas de la figure, « sujet-objet-communauté », traduit le second processus. L’objet est inscrit dans une communauté de travail qui participe, avec le sujet, à la transformation ou la production de l’objet. L’ensemble constitue un système à travers les relations construites, d’une part entre cette communauté et le sujet grâce à des règles de travail explicites ou tacites, et d’autre part entre cette communauté et l’objet par l’intermédiaire d’une division du travail.
42
Q

Que propose l’approche instrumentale ?

A

L’approche instrumentale en tant qu’approche psychologique propose un ensemble de concepts en vue de comprendre l’activité du sujet en intégrant l’idée que toute activité est située, se déployant dans des situations qui peuvent être complexes, et intégrant le point de vue du sujet en développement, un développement qui est toujours en mouvement.

43
Q

Rabardel conçoit l’homme comment ?

A

Il conçoit l’homme comme « sujet capable », acteur au quotidien pour lui-même et pour les autres, qui dispose d’un ensemble de ressources à la fois internes et externes, ressources qui sont constitutives de son pouvoir d’agir, qu’il mobilise au sein de ses activités et qui médiatisent ses rapports au monde : aux objets de l’activité, aux autres sujets, et à lui-même.

44
Q

Fonction du sujet.

A

C’est celui qui agit. Cela peut être le sujet individuel ou le sujet collectif ; bien que pour Rabardel le niveau d’analyse de la personne soit fondamental.

45
Q

Fonction de l’objet.

A

L’objet de l’activité correspond au but de l’activité. Au cours de l’activité, ces objets peuvent changer ou être transformés, bien qu’ils conservent une certaine stabilité dans le temps. L’objet de l’activité correspond à ce vers quoi elle est tournée.

46
Q

Fonction de l’instrument.

A

L’instrument, c’est l’outil, la machine, l’ustensile, la calculette, etc. Notons que le corps constitue pour le sujet, et pour l’enfant, son premier instrument comme le rappelle Rabardel ; tout comme le langage constitue un instrument.

47
Q

Quelles sont les 4 orientations de la médiation dans l’activité par les instruments ?

A
  • vers l’objet de l’activité, il s’agit des médiations à l’objet. Rabardel parle de médiations épistémiques car ces médiations visent une prise de connaissance de l’objet, qu’il s’agisse de ses caractéristiques intrinsèques ou des transformations de l’objet suite aux actions du sujet ;
  • vers l’action sur l’objet, il s’agit de médiations pragmatiques ;
  • vers les autres sujets, il s’agit des médiations interpersonnelles ;
  • vers le sujet lui-même, il s’agit des médiations réflexives.
48
Q

Définition artefact et instrument selon Rabardel.

A

L’artefact est conçu par une personne ou un groupe de personnes pour répondre à un objectif donné. L’instrument, quant à lui, est construit par le sujet qui fait l’usage de cet artefact dans le cadre d’une activité donnée.

49
Q

Que sont les fonctions constituantes et les fonctions constituées ?

A

Les fonctions constituantes sont les fonctions initialement conçues et prévues par le concepteur de l’outil.
Les fonctions constituées sont les nouvelles fonctions créées par l’utilisateur.

50
Q

Définition générale de l’artefact et de l’instrument ?

A

Artefact : tout objet technique ou symbolique ayant subi une transformation d’origine humaine.
Instrument : c’est un artefact inscrit dans un usage dans une situation donnée, comme moyen d’action de l’utilisation.

51
Q

Que comprend l’instrument ?

A

L’instrument comprend 2 dimensions :

  • un artefact matériel ou symbolique produit par l’utilisateur ou par d’autres
  • un ou des schèmes d’utilisation associés qui résultent d’une construction propre du sujet ou de l’appropriation de schèmes sociaux préexistants.
52
Q

Expliquer pourquoi les 2 dimensions de l’instrument sont aussi dans une relation d’indépendance relative ?

A

Un même schème peut s’appliquer à une multiplicité d’artefacts appartenant à la même classe ou même des classes différentes ; et inversement, un artefact peut s’inscrire dans une multiplicité de schèmes d’utilisation qui vont lui attribuer des significations et des fonctions différentes.

53
Q

Définition de la notion de schème selon Piaget.

A

Pour Piaget, les schèmes constituent les moyens du sujet à l’aide desquels il peut assimiler les situations et les objets auxquels il est confronté.

54
Q

Définition de la notion de schème selon Vergnaud.

A

Selon Vergnaud, les schèmes sont des organisateurs de l’activité du sujet : pour une classe de situations donnée, l’organisation de la conduite est invariante, mais pas la conduite elle-même.

55
Q

Que comporte un schème selon Vergnaud ?

A

Un schème comporte :

  • des anticipations du but à atteindre, des effets attendus ;
  • des règles d’action de type « si-alors », qui aident le sujet à définir la suite de ses actions ;
  • des inférences qui permettent de calculer les règles en anticipations, à partir des informations disponibles et d’ « invariants opératoires » dont dispose le sujet ;
  • des invariants opératoires qui orientent le sujet vers la reconnaissance d’éléments pertinents de la situation et la prise d’informations sur la situation à traiter.
56
Q

Quelles sont les 2 dimensions de l’activité ?

A
  • les activités spécifiques aux tâches « secondes » qui sont relatives à la gestion des propriétés particulières de l’artefact ; ils concernent les schèmes d’utilisation élémentaires de manipulation du bouton
  • les activités principales orientées vers l’objet de l’activité qui est de régler le siège, dans l’exemple ci-dessus.
57
Q

Quels sont les 4 types de schèmes ?

A
  • Schémas d’utilisation = liés à l’utilisation d’un artefact.
  • Schémas d’usage = sont relatifs aux « tâches secondes ». Il s’agit de schèmes élémentaires orientés vers les tâches secondes qui correspondent aux actions directement liées à l’artefact.
  • Schémas d’action instrumentés = sont dirigés vers l’objet de l’activité et convoquent les schèmes d’usages pour atteindre les buts poursuivis ; ils sont relatifs aux tâches premières et renvoient à ce que Vygoski appelle les «actes instrumentaux ».
  • Schémas d’action collective instrumentée = Rabardel souligne que les usages instrumentaux sont souvent dans des contextes d’activité impliquant plusieurs personnes, notamment dans le travail. Un même artefact pourra notamment être utilisé par plusieurs personnes simultanément.
58
Q

Que comprend la « palette de champ instrumental de l’artefact pour le sujet » (Rabardel) ?

A

Elle comprend l’ensemble des schèmes d’utilisation de l’artefact ainsi que l’ensemble des objets sur lesquels il permet d’agir.

59
Q

Expliquer le processus de genèse instrumentale de Rabardel.

A

Pour Rabardel, le passage de l’artefact à l’instrument renvoie à un processus de genèse instrumentale. Au cours de ce processus, un même artefact peut, pour différents utilisateurs, se voir attribuer diverses fonctions, caractéristiques de l’élaboration d’instruments.

60
Q

Que permet de comprendre le processus de genèse instrumentale ?

A

Le concept de genèse instrumentale permet de saisir à la fois l’évolution des artefacts liée à l’activité de l’utilisateur, et l’émergence des schèmes d’utilisation comme participant d’un même processus d’élaboration instrumentale. Le processus de genèse instrumentale a une durée variable. Il peut selon la nature de l’activité ou de l’artefact, durer de quelques minutes à plusieurs années. L’instrument constitué peut aussi être éphémère. Il est lié aux circonstances singulières de la situation et aux conditions auxquelles le sujet est confronté. Il peut faire l’objet d’une conservation durable et s’intégrer aux moyens disponibles pour des actions futures.

61
Q

Les genèses instrumentales présentent 2 dimensions.

A
  • l’instrumentation orientée vers le sujet

- l’instrumentation orientée vers l’artefact

62
Q

Définir le processus d’instrumentation.

A

Le processus d’instrumentation est un processus d’apprentissage du sujet : les schèmes d’usage évoluent, se transforment, d’autres se créent, se développent et s’incorporent aux schèmes préexistants. Le processus d’instrumentalisation renvoie à la composante artefact de l’instrument : transformation de l’artefact, attribution de nouvelles propriétés, détournement de l’usage.

63
Q

Qu’est-ce qu’un sujet capable selon Rabardel ?

A

C’est un sujet pragmatique, épistémique et connaissant. Le sujet capable «dispose d’un ensemble de ressources à la fois internes et externes, ressources constitutives de son pouvoir d’agir, qu’il mobilise au sein de ses activités et qui médiatisent et donnent forme à ses différents rapports au monde : rapports aux objets d’activités, aux autres sujets, et à lui-même ». Le sujet capable est « sujet d’activités productives » et « sujet d’activités constructives ». Il est « sujet en développement» et «sujet de son développement»

64
Q

Vers quoi est dirigée l’activité productive ?

A

L’activité productive est dirigée vers l’atteinte de buts, il s’agit d’une activité finalisée, orientée pour accomplir des tâches en fonction des caractéristiques de la situation.

65
Q

Vers quoi est dirigée l’activité constructive ?

A

L’activité constructive consiste à construire pour le sujet ses systèmes de ressources et de valeurs, les conditions et les moyens d’activités pour le futur. « L’activité constructive est une activité orientée et contrôlée par le sujet qui la réalise pour construire et faire évoluer ses compétences en fonction des situations. L’activité constructive s’inscrit dans le temps du développement et de l’évolution des compétences »

66
Q

Dans quels domaines l’approche instrumentale est-elle utilisée ?

A

Utilisée dans la vie quotidienne, les musées, la formation et l’enseignement.

67
Q

De quoi dispose le visiteur selon Bationo-Tillon qui a fait des recherches dans plusieurs musées, en mobilisant l’approche instrumentale pour décrire l’activité du visiteur capable.

A

Celui-ci dispose d’un ensemble de ressources internes et externes (ressources de la médiation culturelle), ressources qui sont mobilisées dans l’activité de visite et qui définissent ses différents rapports aux objets de l’activité, aux autres sujets, et à lui-même. Ces recherches avaient pour objectif de comprendre la façon dont un « guide augmenté » transforme l’activité des visiteurs, et d’identifier des schèmes d’utilisation de ce dispositif.

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Q

Quels sont les 3 schèmes d’utilisation du guide de Bationo-Tillon ?

A

1) Le « schème de cadrage vidéo » lorsque le visiteur se déplace dans le musée en regardant les œuvres à travers le guide augmenté. Le rapport aux œuvres est majortairement médiatisé par la technique, et le visiteur perd son regard singulier. Un appauvrissement de l’exploration visuelle à l’œil nu est observé avec une focalisation sur le dispositif technique au détriment de l’œuvre.
2) Le « schème de cadrage photographique en rafale » : dans un premier temps, le visiteur regarde les œuvres à l’œil nu pour les localiser dans l’espace, ensuite il réalise des « cadrages » d’œuvres qu’il choisit avec le guide augmenté. Bationo-Tillon remarque que, dans ce cas, « le regard est sanctionné, fragmenté par le dispositif technique ».
3) Le « schème du cadrage photographique modéré » : le visiteur réalise une exploration visuelle des œuvres et effectue quelques photos avec le guide augmenté. Le dispositif apporte de nouveaux indices au visiteur qui l’incitent à enrichir et approfondir son exploration visuelle. Ce dernier schème semble le plus approprié à l’activité de visite muséale selon Bationo-Tillon, puisque l’objet de l’activité attendue dans un musée est de contempler les œuvres d’art.

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Q

Citation de Rabardel qui souligne que l’homme ne peut être découpé en couches, en strates.

A

« le sujet est une personne non divisible, engagée dans des activités et des systèmes d’activité, inscrite dans des cultures et des rapports sociaux de vie et de travail, c’est-à-dire dans des mondes humains »