Chapitre 1 : Fondements théoriques - L'approche située de l'activité Flashcards
Racines de l’approche située de l’activité ?
L’approche située de l’activité a des racines dans plusieurs disciplines: l’anthropologie cognitiviste, la psychologie soviétique, l’ergonomie francophone de l’activité.
Quelle est la théorie de Suchman (anthropologue) sur la cognition située ?
Sa thèse principale indique que l’interaction entre l’homme et son environnement est le fruit d’une action qui est constamment construite et reconstruite en fonction d’interactions dynamiques avec l’environnement matériel et social. Sa théorie insiste sur l’importance de l’environnement comme déterminant fondamental des processus cognitifs.
Comment Suchman considère l’activité ?
Elle soutient que toute activité, même la plus analytique, est fondamentalement concrète et incarnée. Des actions finalisées sont inévitablement des actions situées, exécutées dans le contexte dans lequel elles sont réalisées, en fonction de circonstances singulières. Les circonstances de nos actions ne sont jamais entièrement anticipées et changent continuellement autour de nous.
Expliquer “l’action située” selon Chapman.
Suchman introduit ainsi la notion d’ “ action située ” pour souligner que tout cours d’action dépend de circonstances matérielles et sociales. Ainsi, plutôt que de voir l’action comme un plan rationnel, il est préférable d’étudier la façon dont les personnes utilisent les circonstances pour réaliser une action intelligente.
Le plan n’est pas nécessaire à la réalisation de l’action. Même si tout est planifié, la réalisation de l’action ne pourra pas être l’exécution du plan, car il sera nécessaire de s’adapter aux circonstances et d’agir au bon moment en fonction d’occasions favorables.
Quand est-ce qu’on peut dire que les plans sont des ressources d’action située ?
Quand ils sont réalisés avant l’action, et dans ce cas ils ont un rôle d’orientation de l’action, mais ils n’en déterminent pas leur cours.
Expliquer la théorie de la cognition distribuée de Hutchins.
Selon cette théorie, un système cognitif est composé d’agents individuels et d’outils, la cognition est distribuée entre ceux-ci, sur un plan « interne » aux agents (représentations, souvenirs, mémoires), et sur un plan « externe », dans et entre les outils. « L’externalisation de la cognition » est ainsi une dimension centrale de cette approche théorique.
En quoi consiste l’étude de la cognition distribuée ?
Etudier la cognition distribuée consiste à décrire de façon minutieuse des situations naturelles, comme le pilotage d’un avion ou d’un navire, en analysant le rôle des outils (papiers, notes, tableaux de bord, indicateurs, etc.) et des personnes en tant que « médias » permettant l’introduction, le stockage, la transformation, la diffusion de représentations considérées comme appartenant au système global. Une information peut par exemple entrer dans le système sous la forme d’un mail, puis passer dans la mémoire d’un individu, avant d’être écrite sur un post-it, puis finalement lue au téléphone. L’information est ainsi propagée dans le système.
Objectif de la cognition distribuée ?
L’objectif poursuivi par la cognition distribuée est d’identifier les structures composant le système (individus et outils), et d’analyser la façon dont ces structures sont coordonnées. Les propriétés de traitement d’informations de grands systèmes sont donc directement observables, elles peuvent être décrites sans qu’il ne soit nécessaire de considérer les processus à l’intérieur « de la tête » des personnes.
Comment sont envisagées la cognition et les connaissances selon Don Norman et Zhang ?
La cognition et les connaissances sont envisagées non pas comme étant localisées dans la “tête” des individus, mais comme étant situées au niveau des interactions entre les membres d’une communauté d’agents engagés dans une tâche ou dans une interaction avec un environnement donné. En d’autres termes, l’approche proposée ne tente pas de produire des hypothèses sur les processus cognitifs en jeu, mais de situer l’analyse au niveau des interactions entre agents dans un certain contexte, et au niveau du sens se construisant et se transmettant par ces interactions.
On se centre sur une compréhension de la communication entre agents non pas comme un simple processus de transfert de connaissance d’un agent à un autre, mais davantage comme la création d’une nouvelle connaissance collective qui n’est pas forcément en totalité intégrée par chacun des membres du groupe. Il s’agit donc d’un déplacement important de l’unité d’analyse des propriétés cognitives du niveau individuel à un niveau d’analyse plus global visant à décrire et expliquer les propriétés cognitives d’un système.
Comment sont considérées la coopération entre agents et la coordination de leurs actions dans la cognition distribuée ?
La coopération entre agents et la coordination de leurs actions sont considérées comme une structure pour distribuer, propager et traiter l’information. Simultanément ces patterns peuvent être vus comme émergeant des propriétés de l’environnement dans lequel l’agent se situe. On tente alors de trouver des explications à la façon dont l’information nécessaire à la coopération est propagée à travers le système sous la forme d’états représentationnels, c’est-à-dire de représentations de connaissances internes (à l’individu) et externes (à travers le groupe et les supports d’information).
Dans l’approche traditionnelle de la cognition, comment sont les représentations ?
Les représentations sont exclusivement internes, sous formes de propositions, de schémas, d’images mentales ; les objets externes étant des aides périphériques.
Comment Zhang et Norman considèrent les représentations internes et externes ?
Pour Zhang et Norman, les représentations internes et externes sont deux parties indispensables d’un système représentationnel de toute tâche cognitive distribuée.
Que faut-il faire pour étudier une tâche cognitive distribuée selon Zhang et Norman ?
Pour étudier une tâche cognitive distribuée, il est essentiel de décomposer la représentation de la tâche dans ses composants internes et externes, de telle façon que les différentes fonctions des représentations internes et externes puissent être analysées et distinguées.
Quelles sont les 5 propriétés des représentations externes selon Zhang et Norman ?
- Les représentations externes peuvent apporter des aides à la mémoire, par exemple certains objectifs de la tâche ne doivent pas être mémorisés car les états sont mis en face des sujets par des diagrammes ou par des objets physiques.
- Elles peuvent apporter de l’information qui peut être directement perçue et utilisée sans être interprétée et formulée explicitement.
- Elles peuvent ancrer et structurer le comportement cognitif, par exemple contraindre l’espace des comportements cognitifs possibles.
- Elles changent la structure d’une tâche, les représentations externes peuvent rendre une tâche plus simple et changer la nature de la tâche.
- Elles constituent une part indispensable de toute tâche cognitive distribuée.
Expliquer l’approche socio-culturelle de Vygotski.
L’approche socio-culturelle pose comme postulat principal que toute action humaine est fondamentalement médiatisée par l’environnement socioculturel, et qu’elle ne peut être séparée du milieu dans lequel elle est réalisée. Vygotski pense que la notion de culture ne devrait pas être circonscrite à un ensemble de facteurs externes qui influencent l’esprit humain, mais que ces facteurs externes sont des forces génératives directement impliquées dans la construction de l’esprit. De plus, il considère que pour comprendre la relation entre ces pôles, il est nécessaire d’adopter une perspective développementale et historique.
Quel est le concept proposé par Vygotski pour l’analyse de la construction sociale de l’esprit ?
« Fonctions psychologiques de haut niveau ». Celles-ci sont distinctes des fonctions psychologiques « naturelles », comme les capacités mentales, la mémoire ou la perception, avec lesquelles tout animal naît. Le développement de ces fonctions naturelles est le résultat de la maturation, de la pratique ou de l’imitation, mais leur structure ne change pas et ces fonctions sont similaires pour toutes les espèces. L’espèce humaine possède aussi des fonctions psychologiques naturelles, tout comme les primates. Cependant, pour Vygotski, le développement de ces fonctions est le résultat d’une restructuration des fonctions psychologiques naturelles en lien avec l’environnement culturel.
Comment l’espèce humaine interagit avec l’environnement ?
L’espèce humaine interagit avec l’environnement par le biais d’un ensemble d’outils, outils qui ont été développés par les hommes pour médiatiser leur relation au monde. La carte routière, la boussole, le thermomètre, la calculette, le crayon, etc. sont des outils qui médiatisent les relations de l’homme à son environnement.
Vygotski introduit une distinction entre outils techniques et instruments psychologiques.
Les outils techniques (par exemple un marteau) sont censés transformer les choses, l’environnement externe à la personne ; tandis que les outils psychologiques constituent des signes qui permettent de réguler sa propre conduite ou celles des autres. Un exemple d’outil psychologique est celui du nœud dans un mouchoir qui servira d’aide mnémonique. Même s’ils sont différents, outils techniques et instruments psychologiques ont un rôle de médiateur dans l’activité de la personne. L’usage de ces médiateurs, que ce soit le marteau pour enfoncer un clou ou la carte pour s’orienter dans la ville, transforme la structure de l’activité. L’instrument psychologique transforme les processus mentaux naturels en acte instrumental.
Expliquer la loi générale de développement culturel (Vygotski).
La loi générale de développement culturel, défend l’idée selon laquelle les processus mentaux de haut niveau ont leur origine dans les processus sociaux. Le développement cognitif de l’enfant se fait sur le plan social (mécanisme inter-psychologique) et ensuite sur le plan psychologique (mécanisme intra-psychologique).
Expliquer la loi de médiation sémiotique (Vygotski).
La loi de médiation sémiotique, souligne que pour comprendre les processus mentaux il est nécessaire de comprendre les outils et les signes qui en sont les médiateurs.
La médiation sémiotique est un élément clef du développement de la personne. Parmi les moyens seémiotiques on peut compter : le langage, les systèmes de comptage variés, les techniques mnémoniques, les systèmes de symboles algébriques, l’écriture, les schémas, les diagrammes, les cartes ; en somme toutes sortes de signes conventionnels
Expliquer la méthode génétique (Vygotski).
La méthode génétique, les processus mentaux ne peuvent être compris qu’en considérant comment, et où, ils apparaissent dans le développement.
Selon cette perspective, le développement de la personne prend place dans des contextes socialement et culturellement construits. Les conditions historiques changent constamment, ayant pour résultat des contextes et des opportunités qui changent également pour le développement.
Définition Zone Proximale de Développement.
Représente « la distance entre le niveau actuel de développement, déterminé par la capacité de la personne à résoudre seule un problème, et le niveau proximal du développement, déterminé par sa capacité à résoudre un problème sous le guidage d’un adulte ou en collaboration avec un autre compagnon plus capable ».
Définition de la théorie de l’activité.
La théorie de l’activité est une approche psychologique qui vise à comprendre les êtres humains sur un plan individuel, mais pas seulement, en regardant tout autant un plan social, dans les circonstances de leur vie quotidienne, par le biais d’une analyse génétique, structurale et processuelle de leurs activités.
Quelles sont les idées principales de la théorie de l’activité?
Les idées principales de la théorie de l’activité sont : d’une part l’unité de la conscience et de l’activité (l’esprit émerge, existe et peut être compris dans le contexte de la relation sujet-objet) ; d’autre part la nature sociale de l’esprit (la société et la culture ne sont pas des facteurs externes qui influencent l’esprit humain, mais des forces conductrices, génératives, directement impliquées dans la production de l’esprit).
Expliquer : les significations vivent « une double vie » dans la conscience de la personne (Léontiev).
Les significations vivent « une double vie » dans la conscience de la personne :
• des significations qui existent objectivement dans la culture et sont partagées par les personnes qui appartiennent à cette culture.
• des « significations personnelles » qui sont différentes pour chaque individu.
Quelle est l’unité d’analyse ?
L’unité d’analyse est ici l’activité. Elle peut être représentée sous la forme d’un triangle. A l’un des pôles se trouve le sujet, le deuxième pôle correspond à l’objet de l’activité, et le troisième pôle renvoie aux outils socioculturels qui médiatisent la relation entre le sujet et l’objet de l’activité.
De quelle façon se développent les fonctions cognitives supérieures ?
Les fonctions cognitives supérieures se développent par les interactions des personnes avec les autres et avec les outils physiques (instruments, machines) et symboliques (langage, signes), présents dans leur culture. Ceux-ci servent de « médiateurs » aux processus mentaux des sujets.