Chapitre 10 Flashcards
Les conflits du travail
Les conflits du travail sont les premiers conflits sociaux à avoir fait l’objet d’une organisation rigoureuse dans le but d’atteindre ses objectifs, à l’opposé des émeutes par exemple. Cette organisation est le fait des syndicats.
S’ils sont facteur de conflit, les syndicats ont aussi un rôle nécessaire…
de cristallisation des conflits = ils suscitent et organisent les conflits en concentrant les revendications
et les rassemblent au sein d’un mouvement unique, évitant ainsi la multiplication des conflits du travail. Ils ont une expertise des conflits (révélation des problèmes, formulation des revendications…).
- d’encadrement du conflit= ils fixent les conditions dans lesquelles les conflits se déroulent, permettant ainsi d’éviter la violence et aussi la résolution plus rapide du conflit (rôle de porte-parolat).
Les syndicats sont donc l’institution centrale des conflits du travail et leurs membres en sont les
principaux acteurs : les hommes, ouvriers de l’industrie.
Les mouvements protestataires contemporains. Souvent les conflits sociétaux sont organisées par de nouveaux acteurs, les groupements et les associations militante. Les associations organisent les mobilisation à l’aide de trois types d’acteur :
- des victimes, animées par le sentiment d’une injustice sociale: il est difficile de mobiliser des victimes (honte de certains (malades du Sida…), exclusion sociale de certains (SDF, chômeurs…), mais les NMS, fonctionnant sous la forme d’une démocratie directe, ont permis la prise en compte de la parole des victimes.
- des militants : les mouvements sociétaux sont animés et organisés par de nouveaux professionnels de la mobilisation, qui prennent la place des syndicats. Ce sont les militants associatifs et politiques qui vont importer dans le conflit social leur expérience militante (organisation de la mobilisation),
- des personnes ressources (personnalités médiatiques, experts…): elles permettent la légitimation du mouvement (experts) et la médiatisation du mouvement tout en étant des spécialistes du thème du conflit (avocats concernant le mariage pour tous).
Ce sont des associations militantes qui animent principalement ces conflits sociétaux, avec une
organisation souple et reposant sur les principes de la démocratie directe.
Mais ce renouvellement des acteurs se retrouvent aussi dans les conflits du travail traditionnel :
- coordinations réunissant syndicats et associations militantes,
- présence croissante des jeunes diplômés dans les conflits du travail (cf mobilisation contre la réforme du code du travail 2015) du fait de l’exposition croissante des jeunes salariés au chômage et aux emplois
précaires.
S’engager une action rationnelle ?
Il nous faut d’abord répondre à une première question qui est moins naïve qu’elle en a l’air : pourquoi
s’engage-t-on ? Est-ce bien sûr car nous avons tous des idéaux à défendre ?
Selon Albert Hirschman, face à une situation que l’on trouve intolérable, trois stratégies s’offrent à nous : Exit, voice or loyalty (défection, prise de parole ou loyauté). L’enjeu ici est de se demander pourquoi les individus privilégieraient la prise de parole, qui semble pourtant plus risquée et coûteuse en énergie que le fait de renoncer à s’engager (défection et loyauté).
Le paradoxe de l’action collective
Le sociologue Mancur Olson a appliqué le raisonnement du paradigme du choix rationnel à l’action collective, basé sur le calcul coût/avantage. Il a alors formulé le « paradoxe de l’action collective » qui montre que les bénéfices d’une action collective étant un bien collectif (tout le monde bénéficiera par exemple de la hausse de salaire obtenue d’un grève, ou d’un nouveau droit obtenu pour une minorité),
syndiqués exercent au profit de
chaque acteur a individuellement intérêt à adopter un comportement de passager clandestin. D’après lui, ce paradoxe a d’autant de chances de survenir que le groupe est nombreux, que les liens d’interconnaissance entre ses membres sont faibles et qu’il est donc aisé pour ces derniers de se comporter en passager clandestin, soit de ne pas agir et tirer profit de l’action des autres.
L’action collective est donc paradoxale car le aboutit à l’idée qu’il ne devrait
pas y en avoir
Les avantages de l’action politique
Mais l’analyse de Moncourt Olson est trop limité, se focalisons sur les arguments rationnels, or s’engager politiquement, apporte également des avantages non rationnels, mais sociaux et symbolique
L’engagement est facteur de socialisation et de solidarité au sein du groupe en lutte. Selon le sociologue G. Simmel le conflit remplit une fonction de cohésion sociale: Le conflit renforce la solidarité interne du groupe en conflit par le partage de valeurs ou d’actions communes pour s’organiser qui sont sources de lien social et qui vont leur donner aussi une visibilité ou une reconnaissance publique. Le conflit est donc producteur d’une identité collective, sociale, commune aux participants à un conflit social. Cette identité commune les relie et donc produit du lien social,
L’engagement apporte également selon le politiste Daniel Gaxie des rétributions symboliques sans que ces dernières soient cependant nécessairement perçues ou recherchées comme telles. L’engagement est ainsi valorisé dans nos sociétés (voter, « l’engagement citoyen sur Parcoursup») et peut ainsi apporter une image de soi valorisante, de nouvelles relations ou des compétences potentiellement valorisables dans d’autres sphères. Cela peut être une image de soi positive (avoir défendu ses convictions, se sentir utile dans un groupe…), le prestige qui peut accompagner son action auprès de ses proches.
Les conditions de l’engagement politique :
Nous allons ici nous interroger sur les conditions nécessaires pour s’engager. Cette pratique, comme toutes les pratiques sociales, est différenciée selon les groupes sociaux. Il nous faudra alors expliquer ces inégalités face à l’engagement.
Les variables sociaux démographiques de l’engagement (le sexe)
le sexe : l’engagement a longtemps été le monopole des hommes, du fait de la division sexuelle des tâches entre les sexes, qui donnait aux hommes la primauté sur les enjeux publics et politiques quand la femme était cantonnée aux tâches domestiques et privées. Nous assistons cependant depuis les années 1980 à un fort rapprochement des pratiques, l’engagement féminin rattrapant le masculin, paralle ement à l’evlution des taux d’activité,
Les variables sociaux démographiques de l’engagement (le niveau de diplôme)
- le niveau de diplôme (et le milieu social) : l’engagement est largement plus pratiqué dans les classes sociales les plus diplômées. Daniel Gaxie parle d’un « cens caché » pour qualifier l’abstention massive des classes populaires et peu qualifiées que l’on retrouve également dans leur faible adhésion aux associations militantes. L’engagement se révèle finalement censitaire, non plus par l’argent, mais par le sentiment d’incompétence politique (absence de capital culturel et politique au sens de Pierre Bourdieu) - une partie de la population s’excluant de l’électorat et des militants par auto-censure, se sentant incompétent pour mener des actions politiques (organisation, prise de parole en public nécessitant des compétences militantes qui ne sont pas à la portée de tous).
Les variables sociaux démographiques de l’engagement (l’âge)
- l’âge: les jeunes et les plus âgés sont les groupes sociaux qui consommation engagée s’engagent le moins dans les partis politiques et les associations l’embrigadement
dans
militantes, il faut cependant ne pas les confondre. Les plus âgés hiérarchisée.
sont frappés par un « effet d’âge » : le vieillissement mène à un repli sur les activités domestiques et sédentaires, excluant le militantisme. Les plus jeunes sont eux concernés par un « effet de génération»: les jeunes privilégient un militantisme différencié de celui des générations qui les ont précédées, le modèle de l’ « engagement distancié» par rapport au
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« militantisme affilié» (cf p.5). Ils ne sont donc pas moins militants, mais il s’engagent différemment des génération précédentes, utilisant davantage les réseaux sociaux, la
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les variables sociaux, démographiques de l’engagement (le niveau de diplôme)
- le niveau de diplôme (et le milieu social) : l’engagement est largement plus pratiqué dans les classes sociales les plus diplômées. Daniel Gaxie parle d’un « cens caché » pour qualifier l’abstention massive des classes populaires et peu qualifiées que l’on retrouve également dans leur faible adhésion aux associations militantes. L’engagement se révèle finalement censitaire, non plus par l’argent, mais par le sentiment d’incompétence politique (absence de capital culturel et politique au sens de Pierre Bourdieu) - une partie de la population s’excluant de l’électorat et des militants par auto-censure, se sentant incompétent pour mener des actions politiques (organisation, prise de parole en public nécessitant des compétences militantes qui ne sont pas à la portée de tous).
Le rôle de la socialisation politique
La socialisation politique primaire (durant l’enfance, mise en œuvre principalement par la famille, transmet les valeurs et normes permettant l’intégration sociale) contribue à définir les attitudes politiques des individus par la transmissions de normes et valeurs politiques (attachement Gauche - Droite, intérêt/désintérêt…).
La socialisation primaire est mise en œuvre par deux canaux principaux :
la famille et les parents peuvent mettre en œuvre une socialisation politique explicite : transmission de valeurs et de normes spécifiquement politiques (rôle positif ou négatif de l’impôt, rapport aux migrants…), partage d’actes politiques avec les enfants (le vote, le militantisme…).
Rôle de la socialisation politique
la famille et les parents mettent cependant forcément en œuvre une socialisation politique implicite : la socialisation générale des parents a des effets sur les attitudes politiques des enfants (les valeurs globales de solidarité, d’égalité, d’autorité des parents ont des implications politiques en terme de Gauche ou de Droite qui vont structurer les valeurs politiques des enfants). Egalement, les parents inconsciemment influencent les enfants par une socialisation par imitation (les enfants reproduisent les paroles et les actes des parents).
