Chap 2. Troubles psychotiques Flashcards
Quelles sont, dans la nosographie classique, les caractéristiques des troubles psychotiques ?
1 - une altération globale du fonctionnement psychique.
2 - une perte du contact avec la réalité extérieure.
3 - une anosognosie (au moins partielle).
4 - un caractère d’étrangeté pour autrui.
A quels autres troubles les caractéristiques psychotiques correspondent-elles ?
Aux syndromes délirants.
Qu’est-ce qu’une idée délirante ?
Une croyance en opposition avec la réalité du sujet et à laquelle le sujet attache une conviction absolue.
De quel mécanisme de défense une idée délirante résulte-t-elle ?
Le déni.
Qu’est-ce que la projection ?
Un mécanisme de défense par lequel ce qui est inacceptable pour le psychisme est attribué à autrui.
Face à un sujet présentant un trouble psychotique, quelles questions se poser pour orienter l’évaluation clinique et thérapeutique ?
1 - Le mode de fonctionnement psychotique est-il stable ou transitoire ?
2 - S’il est stable, la fragmentation du psychisme profond est-elle déjà entamée ou le sujet préserve-t-il une unité minimale (au prix de l’extension de son délire) ?
A quoi “sert” une idée délirante ?
Elle permet au sujet de reconstruire (en recourant souvent à la projection) une néo-réalité, celle du délire, plus conforme à ses pulsions et ses désirs inconscients profonds.
Pourquoi la reconstruction d’une néo-réalité est-elle typique des troubles psychotiques ?
Pour mettre en oeuvre des mécanismes de défense assez puissants pour reconstruire la réalité, il faut que le sujet soit menacé dans les fondations de son être. Or les troubles psychotiques relèvent d’une angoisse de morcellement, c’est-à-dire d’une menace sur l’unité profonde du moi.
Sur quoi peut porter l’angoisse de morcellement ?
- sur le corps : crainte de se disloquer, de perdre ses organes…
- sur la pensée : ne pas reconnaître ses propres idées ou ses propres sentiments, perdre son identité.
Quels sont les quatre critères permettant de classer les syndromes délirants ?
1 - évolution
2 - organisation
3 - mécanismes
4 - thèmes
Quels sont les quatre types de délire aigu ?
confusion, bouffée délirante aiguë, mélancolie, manie.
Qu’est-ce qu’un délire persistant est susceptible d’indiquer ?
Une structure psychotique.
Quels types d’organisation peut connaître un syndrome délirant ?
- le délire peut être systématisé càd marqué par une forte cohérence interne, souvent centré sur un thème précis. L’intuition délirante réussit à réorganiser la réalité autour d’elle.
- le délire peut être non systématisé càd incohérent, sans idée directrice, hermétique pour autrui. Les idées délirantes sont alors des tentatives infructueuses de lutte contre la menace de fragmentation.
Dans quelles circonstances observe-t-on des délires non systématisés ?
- dans les états délirants aigus, lorsqu’une fragmentation temporaire se produit sous la pression des circonstances vitales.
- dans les états délirants persistants, lorsque l’unité du sujet est déjà altérée en profondeur (dissociation schizophrénique).
Quels sont les cinq mécanismes délirants ?
- Intuition (fausse croyance qui s’impose d’emblée au sujet comme une évidence)
- Interprétation (attribution d’une signification erronée à un fait réel)
- Imagination (construction d’un monde délirant)
- Illusion (perception déformée d’un objet réel)
- Hallucination (perception sans objet)
Quel mécanisme retrouve-t-on systématiquement à l’origine de la formation d’un monde délirant ?
Une intuition.
Quelle est la différence entre hallucinations psychosensorielles et hallucinations psychiques ?
Dans les hallucinations psychosensorielles, la source de la sensation est localisée par le sujet à l’extérieur de son psychisme.
Dans les hallucinations psychiques, des représentations mentales sont imposées.
Les hallucinations psychiques… sont-elle vraiment des hallucinations ?
Pas vraiment, vu qu’elles ne mettent pas les sens en jeu. Il s’agit plutôt de l’autonomisation de zones parasites dans la mémoire subjective, reflétant un début de fragmentation psychique.
A quoi peut-on rattacher les hallucinations psychiques ?
Au syndrome d’automatisme mental.
Quels différents degrés d’automatisme mental sont possibles ?
Ces derniers ont été décrits par Clérambault en 1908 :
1 - sentiment de perte du contrôle de la pensée, lié à la formation d’une zone parasite en mémoire.
2- sentiment que le psychisme est connu d’autrui, ce qui correspond à une défense par projection contre le parasitage, avec intuition persécutive.
3 - sentiment que le psychisme est imposé par autrui (hallucination psychiques).
Que reflètent les thèmes délirants ?
Les pulsions déniées ou projetées ainsi que les tentatives de reconstruction de l’unité psychique.
Qu’est-ce que la bouffée délirante aiguë, décrite par Magnan en 1866 ?
La survenue brutale d’un syndrome délirant d’évolution brève, favorable à court terme su le sujet est soigné et ne relevant pas d’une causalité organique ni d’un trouble premier de l’humeur.
Comment, à partir d’une BDA, déterminer la vulnérabilité structurale d’un sujet ?
En analysant l’intensité des événements que le sujet a connu dans la période précédant l’éclosion de la BDA.
BDA = E (événements vitaux) x V (vulnérabilité).
Pourquoi est-il urgent de soigner une BDA ?
Plus la BDA perdure, plus l’imprégnation délirante par frayage dans la mémoire subjective peut aggraver la vulnérabilité structurale. C’est particulièrement vrai dans le cas de la structure psychotique (risque de décompensation ultérieure plus pérenne ex: schizophrénique) et, dans une moindre mesure, de l’organisation-limite (ex : trouble bipolaire).
De plus le sujet présente un comportement désorganisé risqué et le retentissement somatique de la BDA est rapide en raison de l’incurie.
Qui est, classiquement, touché par la BDA et comment celle-ci se produit-elle ?
Un sujet jeune, entre 15 - 35, chez qui elle survient très brutalement.
Lorsqu’il y a un prodrome de la BDA, quel est-il ?
Insomnie, irritabilité, anxiété, bizarrerie et parfois euphorie (par défense maniaque).
Un automatisme mental associé à des idées de référence subdélirante précède souvent, pendant quelques jours, le délire proprement dit.
Comment est organisé le syndrome délirant dans le BDA ? Quels sont ses thèmes ?
Le délire est non systématisé et la thématique est polymorphe. Une dépersonnalisation, associée à une déréalisation, transparaissent. Cette déstructuration peut aller jusqu’à des thèmes délirants de filiation, de transformation corporelle, de désincarnation.
Comment la BDA influence-t-elle le fonctionnement cognitif du sujet ?
Le fonctionnement cognitif est perturbé en raison de la captation de l’attention par le délire mais la vigilance est en principe normale.