Auto-APPs Flashcards
L’inflammation chronique, par définition, a une durée plus longue que l’inflammation aiguë car elle
est secondaire à la présence d’un stimulus persistant. Donnez trois exemples de maladies où l’on retrouve un tel stimulus.
Les infections persistantes (ex. tuberculose), l’exposition à du matériel étranger non-dégradable (ex. accumulation pulmonaire de particules de silice = silicose), et les maladies auto-immunes (ex. lupus érythémateux, où l’individu forme une réaction immunitaire contre lui-même).
Trois événements surviennent simultanément dans un foyer d’inflammation chronique. Quels sont-ils ?
1) Infiltration, surtout par des cellules inflammatoires mononucléées (macrophages, lymphocytes, plasmocytes).
2) Destruction tissulaire persistante, soit par le stimulus nocif ou par les cellules inflammatoires.
3) Tentatives de réparation des tissus par deux phénomènes principaux, la formation des nouveaux
vaisseaux sanguins (angiogenèse) et la formation de collagène (fibrose).
Nommez les différents types de cellules qu’on peut retrouver dans un site d’inflammation chronique. Décrivez brièvement.
● Macrophage : Destruction des microbes et phagocytose ; sécrétion de produits qui augmentent la destruction tissulaire, la prolifération vasculaire, la fibrose et la réaction immunitaire.
● Lymphocytes : Réactions immunitaires avec production d’anticorps, réactions cellulaires immunes ou non-immunes, production de cytokines pour activer les macrophages.
● Plasmocytes : Production d’anticorps.
● Éosinophiles : Phagocytose, production de facteurs pouvant détruire des parasites.
● Neutrophiles : Destruction de microbes, production d’enzymes.
● Fibroblastes : Synthèse de collagène.
Expliquez la différence entre un monocyte, un macrophage et un macrophage activé.
Toutes ces cellules proviennent d’un précurseur commun situé dans la moelle osseuse. Lorsqu’elles sont présentes dans le sang, il s’agit de monocytes. Après migration dans les tissus, elles deviennent des macrophages, cellules plus grosses que les monocytes et capables de phagocytose. Après stimulation appropriée (entre autres par des produits sécrétés par les lymphocytes), les macrophages deviennent plus gros, augmentent leur activité métabolique, leur capacité à la phagocytose, la destruction des microbes et la sécrétion de produits biologiquement actifs. Il s’agit alors de macrophages activés.
Décrivez trois mécanismes pouvant expliquer l’augmentation du nombre de macrophages dans un site d’inflammation chronique.
● Recrutement continu de nouveaux macrophages provenant de la circulation sanguine
● Prolifération locale de macrophages
● Immobilisation des macrophages qui sont déjà sur place, empêchant leur départ
D’après vous, pourquoi le macrophage est-il considéré si important dans le processus d’inflammation chronique ?
Le macrophage est considéré comme la cellule la plus importante dans l’inflammation chronique à cause des multiples rôles qu’il peut jouer et des nombreux produits qu’il peut sécréter :
● Phagocytose des substances toxiques, irritantes ou des agents infectieux
● Sécrétion de produits causant de la destruction des tissus
● Sécrétion de produits causant de la fibrose et l’angiogenèse
● Joue un rôle dans les phénomènes inflammatoires non immuns, mais aussi dans la présentation
des antigènes au début de la réaction immunitaire, et dans la phase effectrice de l’immunité cellulaire (hypersensibilité retardée, sujet d’un autre module d’auto-apprentissage).
Quels sont les deux types principaux de granulomes ? Mentionnez quelques étiologies possibles
pour chacun des types.
Il existe deux types de granulomes : les granulomes à corps étranger et les granulomes immuns.
● Granulome à corps étranger : Il se forme autour de corps étrangers inertes, par exemple des fils de suture en matière synthétique. La formation de ces granulomes ne représente pas une réaction immunitaire contre ces corps étrangers. Aucune réponse immunitaire médiée par les
lymphocytes T n’est produite.
● Granulome immun : Il résulte de l’activation des macrophages dans le cadre d’une réaction
d’hypersensibilité retardée. Une réponse immunitaire médiée par les lymphocytes T contre l’antigène est produite de façon persistante. On peut le retrouver dans plusieurs types de maladies, infectieuses ou non. Un exemple classique de maladie granulomateuse est la tuberculose. La séquence des événements impliqués est celle de la réaction d’hypersensibilité retardée.
Quels sont les différents types de cellules qu’on peut retrouver dans un granulome ?
● Petits macrophages
● Macrophages à cytoplasme abondant (« épithélioïdes »)
● Macrophages multinucléés
● Lymphocytes
● Parfois, plasmocytes et neutrophiles
Vous avez fait l’ablation de l’appendice d’un jeune homme il y a dix jours et il revient à la clinique externe de l’hôpital pour faire enlever ses points de suture. Après avoir enlevé ses sutures cutanées, il vous demande ce qu’il arrivera des points de suture profonds que vous avez utilisé pour refermer la paroi abdominale. Ces sutures sont en fibres synthétiques et vont demeurer en place pour le reste de la vie de ce patient. Expliquez-lui le type de réaction inflammatoire qui se développera autour des sutures.
Cette situation est un exemple de formation de granulome à corps étranger. Ces granulomes se forment autour de produits inertes que les macrophages sont incapables de digérer. Étant recouvertes de macrophages, ces particules étrangères sont moins dommageables pour les tissus, et peuvent persister pour la vie durant.
Des granulomes semblables peuvent se former autour de structures qui ne sont pas vraiment des corps étrangers. Par exemple, on peut en retrouver dans la peau au pourtour de kystes rompus, les macrophages étant alors activés par la kératine contenue dans le kyste et qui est en contact avec le derme.
Pourquoi pensez-vous qu’on accorde tant d’importance à distinguer l’inflammation chronique granulomateuse des autres types d’inflammation chronique ?
Rien ne ressemble plus à un site d’inflammation non granulomateuse qu’un autre site d’inflammation non granulomateuse. En d’autres mots, il est très difficile de préciser l’étiologie d’un foyer d’inflammation chronique non granulomateuse par l’examen histologique. Ils sont tous constitués d’une accumulation de lymphocytes, macrophages, plasmocytes etc. et s’accompagnent de prolifération vasculaire et de fibrose. On dit souvent qu’il s’agit d’une inflammation chronique non spécifique. Par contre, l’identification de granulomes dans un foyer d’inflammation chronique réduit beaucoup la liste des diagnostics possibles et permet dans la plupart des cas d’identifier avec précision l’étiologie de la réaction inflammatoire (ex. tuberculose). D’où l’intérêt des granulomes !
Quelle est la protéine principale constituant une cicatrice ?
collagène
Une cicatrice a-t-elle la même résistance que la peau normale ?
Non
Une plaie infectée par des bactéries va-t-elle guérir plus vite qu’une plaie stérile ?
Non
Nommez les quatre étapes qui surviennent lors de la réparation tissulaire par la fibrose.
1) Formation de nouveaux vaisseaux (angiogenèse)
2) Migration et prolifération des fibroblastes
3) Production de matrice extracellulaire
4) Maturation et organisation du tissu fibreux
Vous êtes chirurgien et votre première opération consiste à faire l’ablation d’un kyste cutané au niveau de la joue d’une femme de 22 ans, mannequin de grande réputation. La plaie chirurgicale est linéaire, ses rebords sont nets et l’opération est faite avec des techniques stériles. La patiente vous avait dit qu’elle était très inquiète de l’apparence de la cicatrice et que sa carrière en dépendait. Que direz-vous à cette jeune femme après l’opération ?
Il s’agit d’un exemple de plaie qui devrait guérir par première intention. On peut s’attendre à une re-épithélialisation en 24 à 48 heures, période durant laquelle la plaie est infiltrée par des neutrophiles et des macrophages. Par la suite, le tissu de granulation formé devrait être peu abondant, et la cicatrice devrait guérir assez rapidement sans laisser de séquelle majeure. Il est toutefois illusoire de penser que rien ne paraîtra, même si vos talents chirurgicaux sont hors du commun.
Vous revoyez cette patiente cinq ans plus tard. Quelques rides sont apparues près de ses yeux et en est très affectée. Sa carrière se porte plutôt mal. Elle se plaint de douleurs à l’estomac. L’investigation démontre la présence d’un ulcère d’estomac. Vous décidez d’utiliser un traitement non chirurgical. Comment cet ulcère va-t-il guérir?
La guérison d’un ulcère d’estomac est un exemple de guérison par seconde intention. La nécrose des tissus est abondante et la guérison nécessite la formation d’une quantité importante de tissu de granulation. Ce tissu se forme à partir du tissu sain autour de la plaie et a une architecture très bien définie.
- En surface, on retrouve un exsudat de fibrine et de neutrophiles.
- Dans la portion moyenne se trouve une importante prolifération de petits vaisseaux sanguins fragiles, à paroi mince et peu étanche, le tout accompagnés d’œdème et de cellules inflammatoires mononucléées.
- Enfin, la portion profonde est occupée par une prolifération de fibroblastes synthétisant du collagène.
Quelques semaines plus tard vous êtes de garde à la salle d’urgence. L’infirmière vous indique qu’il y a une patiente à voir au plus tôt. Oh surprise, il s’agit encore de la même patiente. Elle a abandonné la carrière de mannequin et vient de joindre les Hell’s Angels. Peu adroite, elle vient de faire une chute de sa motocyclette et elle a une large plaie au niveau de la cuisse gauche. Vous essayez de nettoyer la plaie car elle semble contenir des petites roches et de la terre. Expliquez pourquoi vous nettoyez la plaie.
Une plaie contaminée par des bactéries et des corps étrangers va guérir moins vite qu’une plaie propre. Dans une plaie contaminée, la phase initiale d’infiltration de la plaie par des neutrophiles et macrophages sera plus marquée que dans une plaie stérile, étant donné qu’il y a un stimulus persistant qui active continuellement la réponse inflammatoire. Le système immunitaire peut réussir à se débarrasser des bactéries et la guérison peut alors suivre son évolution normale, mais au dépend d’une plus grande perte tissulaire et d’une cicatrice plus importante. Il est préférable d’aider la guérison en enlevant le tissu nécrotique (débridement) et en lavant la plaie.
Vous voyez un patient qui a subi l’ablation d’un petit kyste cutané la semaine précédente. L’opération a été faite par un de vos collègues, mais ce dernier est parti en vacances. La plaie est rouge, douloureuse et il s’en écoule un liquide trouble malodorant. Un des points de suture est rompu. Expliquez pourquoi vous ne devriez pas refermer cette plaie.
Cette plaie semble infectée. Elle présente des signes d’inflammation aiguë, et laisse s’écouler du pus. On ne doit pas refermer une telle plaie étant donné qu’il faut dans un premier temps traiter l’infection avant d’espérer la guérison des tissus. La plaie doit rester ouverte pour permettre l’écoulement du pus. Vous pourrez ajouter un traitement aux antibiotiques. Si vous refermez la plaie, vous créez un milieu propice à la prolifération bactérienne, et la destruction tissulaire sera plus marquée, avec formation d’une cicatrice plus importante.
Jacques Cartier passe un premier hiver au Canada avec ses hommes. Un terrible mal affecte ses compagnons : le scorbut. Cette maladie se manifeste par des saignements au niveau des gencives et de la peau, et des hématomes après des traumatismes mineurs. Les autochtones préparent un remède à l’aide d’infusions d’écorce d’arbres. On sait maintenant que le scorbut est causé par une déficience en vitamine C. Essayez de formuler une hypothèse d’explication des symptômes de cette maladie.
La vitamine C joue un rôle important dans la synthèse du collagène, étant impliquée dans l’hydroxylation de la proline et la lysine. L’hydroxylation de ces deux acides aminés est nécessaire pour la liaison des chaînes alpha et pour le “cross linking” des molécules de collagène, ce qui lui confère sa résistance. La déficience en vitamine C perturbe la synthèse du collagène et le rend moins résistant. Il en résulte un affaiblissement, par exemple, des vaisseaux sanguins, ce qui entraîne des saignements. On peut encore voir de nos jours des cas de scorbut chez des alcooliques qui ne se nourrissent essentiellement que d’alcool et qui ont des déficits marqués en vitamines.
Alfonzo est l’étoile du cirque de Milan. Son numéro de trapèze est célèbre dans toute l’Italie. Alors qu’il est en tournée à Montréal, il est amené à l’urgence pour une douleur abdominale vive. Vous faites le diagnostic d’appendicite aiguë et opérez le pauvre Alfonzo. Après l’opération, il est très inquiet au sujet de sa cicatrice et surtout de savoir quand il pourra retourner au trapèze. Expliquez-lui les principes de la force tensile des cicatrices.
Après une semaine, la cicatrice possède 10% de la force tensile de la peau normale. Cette force augmente rapidement dans les quatre semaines suivantes, puis atteint un plateau à trois mois avec une force tensile de 70 à 80% de la peau normale. On peut enlever les points de suture après une semaine, mais le patient doit faire attention aux efforts violents pour plusieurs semaines. Le pauvre Alfonzo devra donc patienter un peu.
Vous êtes cardiologue et voyez M. Dubé, un patient que vous connaissez bien, car vous l’avez soigné il y a quelques années pour un infarctus du myocarde. Il s’agissait d’un infarctus important, impliquant toute la paroi antérieure du ventricule gauche. M. Dubé est toujours essoufflé et ne peut plus travailler. L’investigation clinique montre que le ventricule gauche ne pompe plus que 40% du débit qu’il devrait normalement faire circuler. Expliquez pourquoi.
L’infarctus a guéri par seconde intention en formant une large cicatrice. Il s’agit toutefois d’un tissu de remplacement, qui ne possède pas les propriétés fonctionnelles du tissu initial, en particulier le myocarde dans ce cas. La cicatrice ne peut donc pas pomper le sang et il en résulte que le cœur est très hypothéqué, ne pouvant fonctionner adéquatement avec le myocarde résiduel, ce qui entraîne les symptômes du patient.
On peut diviser en trois grandes phases les événements qui se produisent lors de la guérison d’une plaie.
● La première phase, dite “inflammatoire”, est marquée par l’infiltration de la plaie par des médiateurs de l’inflammation et des cellules inflammatoires, surtout des neutrophiles et des monocytes/macrophages.
● La deuxième étape est la formation d’un tissu de granulation, nécessaire pour combler la plaie.
● La troisième phase est la formation de la cicatrice, avec production de collagène, contraction et augmentation de la résistance de la plaie.
Les premières cellules qui infiltrent la plaie sont des (?), mais ils sont suivis peu après par les (?)
Les premières cellules qui infiltrent la plaie sont des neutrophiles, mais ils sont suivis peu après par les monocytes
Quels sont les quatre systèmes biochimiques intracellulaires les plus vulnérables à une agression ?
● Membrane plasmique
● Mitochondrie
● Réticulum endoplasmique (synthèse protéique)
● ADN
Quels sont les signes morphologiques microscopiques qui permettent d’identifier la nécrose cellulaire ?
● Dégradation de l’ADN et de la chromatine (pycnose, caryorrhexie et caryolyse)
● Augmentation de l’éosinophilie
● Dilatation marquée des mitochondries associée à l’apparition de grandes densités intramitochondriales informes
● Cytoplasme vacuolé et d’apparence « manger par les mites »
● Apparence homogène et vitrée des cellules
● Présence de figures de myéline dans le cytoplasme, qui sont plus proéminentes dans les cellules
nécrotiques
● Discontinuité des membranes des organelles et de la cellule
● Fuite et digestion enzymatique du contenu cellulaire
Dans une lésion hypoxique, quels sont les deux événements critiques du seuil d’irréversibilité et quel est le rôle du calcium dans ceux-ci ?
Seuil d’irréversibilité : Lorsque les ROS s’accumulent et que les dommages au niveau de la membrane plasmique sont trop élevés.
● Perte de la fonction membranaire après le retrait du stimulus, avec une incapacité de reprendre la phosphorylation oxydative (dysfonction mitochondriale persistante).
Le calcium active des phospholipases et des protéases qui vont s’attaquer à la membrane cellulaire. Il va également augmenter la perméabilité de la membrane mitochondriale, entraînant une perte de son potentiel membranaire, et donc une incapacité de générer de l’ATP par phosphorylation oxydative. Il y a une diminution du recyclage des phospholipides de la membranes plasmiques et des protéases (anti-cytosquelette).
Quels sont les effets biochimiques principaux des radicaux libres sur les cellules ?
● Peroxidation de la membrane de la cellule et des organites
● Modification oxydative des protéines (dommage des sites actifs, disruption de la configuration, dégradation des protéines mal configurées par les protéasomes)
● Dommage à l’ADN (mutations et bris)
Quels sont les deux processus chimiques en compétition dans la nécrose ?
● Digestion enzymatique
● Dénaturation des protéines
Énumérez trois processus physiologiques auxquels l’apoptose contribue.
● Destruction de cellules lors de l’embryogenèse
● Involution de tissus hormono-dépendants lors d’une diminution de l’exposition à l’hormone (ex : atrophie prostatique après la castration)
● Élimination de cellules faisant partie d’une population proliférante
o Système immunitaire : élimination des lymphocytes immatures qui n’expriment pas les bons récepteurs d’antigènes
● Élimination des lymphocytes qui réagissent contre leur propre organisme
● Destruction de cellules après avoir rempli leur rôle (ex : les neutrophiles après une réponse
inflammatoire, les lymphocytes après une réponse immunitaire)
Nommez trois substances dont les niveaux intracellulaires sont critiques pour le développement
rapide d’un état lésionnel cellulaire.
L’oxygène (et les radicaux libres qui en dérivent),
le calcium intracellulaire et
l’ATP.
Quelle est la différence entre nécrose et autolyse ?
La nécrose est l’ensemble des altérations morphologiques qui correspondent à la mort de la cellule au sein d’un tissu vivant.
L’autolyse est un processus par lequel les enzymes lysosomiales de la cellule digèrent les cellules ; il s’agit d’un des mécanismes par lequel la mort cellulaire aboutit aux altérations appelées « nécrose ». Ce mécanisme de l’autolyse est particulièrement impliqué dans les modifications des tissus en post-mortem ; les modifications morphologiques qui en résultent ne correspondent pas à la nécrose, puisque le tissu est dévitalisé ; certains pathologistes utilisent le terme “effet d’autolyse”.
Lors d’une ischémie myocardique, les événements suivants se produisent selon une certaine séquence. Tentez de recréer l’échéancier de la lésion ischémique en associant les éléments des listes de temps et d’événements qui vous sont proposés.
a) En moins de 1 min : Arrêt de contraction des cardiomyocytes
b) En 30-40 min : Mort cellulaire
c) En 4-6 heures : Passage d’enzymes cytoplasmiques dans la circulation sanguine
d) En 8-12 heures : Nécrose
On vous demande de regarder (au microscope optique ordinaire) une coupe histologique de myocarde et d’interpréter s’il existe ou non une nécrose récente. Que rechercherez-vous ?
Surtout des signes nucléaires : caryolyse, pycnose ou caryorrhexie. L’acidophilie cytoplasmique accompagnera ces changements, mais elle n’a guère de valeur diagnostique prise isolément.
Pouvez-vous imaginer quelles sont les parts respectives des deux processus chimiques de base de la nécrose dans la nécrose caséeuse ?
La nécrose caséeuse combine en proportions bien balancées à la fois la dénaturation des protéines et leur digestion enzymatique. C’est pourquoi la morphologie de base des cellules du tissu est perdue mais des débris coagulés persistent. C’est un intermédiaire entre la nécrose de coagulation et celle de liquéfaction.
Comparez l’apoptose et la nécrose sous les rapports suivants :
a) Condensation de la chromatine :
b) État des organites :
c) Distribution des cellules mortes :
d) Capacité de produire une inflammation :
Vous assistez, avec quelques collègues, à l’autopsie d’une victime du tétrachlorure de carbone. L’un d’eux s’étonne que la petite quantité ingurgitée ait pu produire une nécrose hépatique si importante. Pouvez-vous fournir une explication?
L’effet massif d’une petite quantité de CCl4 s’explique par le caractère autocatalytique des lésions cellulaires par radicaux libres.
Nommez deux altérations subcellulaires et une forme d’accumulation intracellulaire caractéristiques de l’éthylisme.
Corps de Mallory, mégamitochondrie
Accumulation intracellulaire de triglycérides (stéatose)
Quels sont les modes d’initiation d’une calcification dystrophique ?
La calcification dystrophique est initiée par :
● la déposition extracellulaire de phosphate de calcium cristallin dans des vésicules liées à la membrane
● la déposition intracellulaire de calcium dans les mitochondries des cellules mourantes.
Quelle est la différence de distribution du pigment entre la phase initiale et la phase avancée d’une hémosidérose systémique ?
● Phase initiale : Dans les phagocytes mononucléaires du foie, de la moelle osseuse, de la rate et des ganglions lymphatiques, ainsi que dans les macrophages dispersés dans d’autres organes, tels que la peau, le pancréas et les reins.
● Phase avancée : Dans les cellules parenchymateuses de tout le corps, surtout dans le foie, le pancréas, le cœur et les organes endocriniens.
ou
● Phase initiale : Au niveau cytoplasmique
● Phase avancée : Infiltre le reste du lobule (peut même bloquer le canal biliaire (foie)).
D’où provient la lipofuscine ?
La lipofuscine, un matériel intracellulaire granulaire jaune-brunâtre, est un complexe de lipides et de protéines produit par la peroxidation catalysée par les radicaux libres des lipides polyinsaturés des membranes subcellulaires.
Dans quels organes la lipofuscine est-elle retrouvée en quantité les plus importantes ?
Le cœur, le foie et le cerveau (survient avec l’âge ou l’atrophie).
Quelles substances peuvent être emmagasinées dans les vacuoles des hépatocytes d’un individu avec consommation chronique d’alcool?
De l’eau, des triglycérides ou des polyosides (particulièrement du glycogène).
Précisez dans chaque cas s’il s’agit d’un état réversible ou non (présence de vacuoles dans les hépatocytes d’un individu avec consommation d’alcool chronique)
L’eau correspond à une dégénérescence hydropique et
les triglycérides, à une stéatose,
–> les deux formes classiques de lésions cellulaires réversibles,
tandis que l’accumulation de polyosides, dont le glycogène, correspond à une maladie d’accumulation cellulaire par déficience enzymatique et donc non-réversible et progressive.
Lorsqu’un hématome (un « bleu ») survient dans les tissus, quelles sont les classes de pigments endogènes qui y sont produits ?
- Le fer va former de l’hémosidérine et
- l’hème va se transformer, après quelques étapes intermédiaires, en un pigment jaune-vert, la bilirubine.
- Évidemment, la globine sera hydrolysée en acides aminés simples par les enzymes lysosomiales.
Quels sont les organes cibles habituels des calcifications pathologiques survenant chez un patient hypercalcémique ?
Il s’agit essentiellement des organes qui sont excréteurs d’acide :
* les poumons pour l’acide carbonique du métabolisme mitochondrial,
* l’estomac sécréteur d’acide chlorhydrique et
* les reins excréteurs des acides d’origine alimentaire.
À ceux-ci se greffent les vaisseaux, siège des échanges acido-basiques du sang avec les tissus.
Quelle est la différence entre un facteur de croissance de compétence et un facteur de progression ?
● Facteurs de croissance de compétence : Mettent la cellule en état de se diviser.
● Facteurs de progression : Font avancer la cellule dans le cycle cellulaire.
Quelle différence y a-t-il entre une cellule stable (quiescente) et une cellule labile ?
Une cellule labile est en division continue et entre en G1 après avoir complété la mitose, tandis qu’une cellule quiescente doit passer de G0 à G1 pour proliférer, c’est-à-dire entrer à nouveau dans le cycle cellulaire, en activant beaucoup de gènes et proto-oncogènes qui étaient inhibés en G0. La cellule quiescente va se mettre à se diviser en réponse à une lésion ou une perte de tissus.
Donnez un exemple de facteur de croissance favorisant la croissance des cellules épithéliales et un autre exemple inhibiteur de leur croissance.
● Favorisant : EGF (epidermal growth factor)
● Inhibiteur : TGF-β (augmente l’expression d’inhibiteurs de CDK, favorise la fibrogenèse)
Expliquez schématiquement la séquence d’activation moléculaire induite par un facteur de croissance en indiquant le site cellulaire de chaque étape.
Facteur de croissance–> Récepteur de facteur de croissance–> Protéines de signalisation–> Facteurs de transcription
Quelle est la fonction des intégrines ?
● Rôle dans l’attachement cellulaire des leucocytes à la matrice extracellulaire. o Adhésion des leucocytes pour la diapédèse.
● Fixation des cellules endothéliales à la lame basale (laminine, protéoglycanes, collagène IV).
● Interaction avec les composantes de la matrice extracellulaire (fibrine, collagène IV, protéoglycanes, fibronectine, etc.) et les fibroblastes pour relier l’ensemble les constituants de la matrice extracellulaire ensemble.
Nommez deux types de cellules permanentes
Les cardiomyocytes et les neurones.
Quelles sont les deux conditions nécessaires à une régénération efficiente dans un organe lésé ?
● Il faut que les cellules à remplacer soient de type labile ou stable.
● Il faut que l’échafaudage stromal de soutien soit préservé.
Comment peut-on expliquer qu’une population cellulaire qui maintient une quantité fixe de cellules en cycle actif de réplication puisse se mettre à augmenter en nombre ?
Cette population comporte, outre ses cellules en cycle réplicatif actif, un pool de cellules différenciées. C’est nécessairement lui qui augmente et ceci s’explique par un taux de mortalité cellulaire par apoptose diminué.
Quels sont les deux grands mécanismes capables d’activer les gènes précoces de la réponse de croissance (early growth-regulated genes) ?
● Facteurs de croissance
● Stimuli agresseurs
Comparez l’activité des cyclines G1 et G2 sur le cycle cellulaire et précisez la condition commune nécessaire à leur activité.
Les cyclines G1 déclenchent la synthèse de l’ADN (entrée en phase S), tandis que les cyclines G2 induisent la mitose (entrée en phase M). Les G1 comme les G2 nécessitent, pour agir, une liaison avec la protéine kinase cdc2.
Quel rôle la fibronectine joue-t-elle et quel groupe moléculaire lui est intimement associé pour ce faire ?
La fibronectine est une molécule de la matrice extracellulaire qui est très probablement impliquée dans l’adhésion de la cellule à cette matrice et dans la mise en forme et en mouvement de cette cellule au sein de la matrice.
Les intégrines sont des glycoprotéines transmembranaires qui s’attachent, du côté extracellulaire, à la fibronectine et du côté intracellulaire, au cytosquelette, où se retrouvent, entre autres, des éléments contractiles.
Définissez le terme métaplasie et donnez-en deux exemples.
Transformation d’un tissu normal en un autre tissu normal, de structure et de fonction différentes, normal quant à son architecture ; changement dans la différenciation cellulaire (modification de la maturation des cellules souches)
● Physiologique : métaplasie déciduale du chorion cytogène de l’endomètre
● Pathologique, toxique, chimique, hormonale ou inflammatoire : Nouvelle différenciation par
métaplasie malpighienne d’un revêtement cylindrique dans les bronches ou l’endocol utérin
Décrivez la physiopathologie de l’hyperplasie compensatrice post-hépatectomie.
La régénération du foie se produit par 2 mécanismes principaux :
La régénération du foie se produit par 2 mécanismes principaux :
● Prolifération des hépatocytes restants
● Repopulation à partir des cellules progénitrices
Le nombre de cellules synthétisant de l’ADN augmente 12 heures après l’hépatectomie, pour atteindre un pic 1 ou 2 jours après où environ 10% des hépatocytes travaillent à la synthèse d’ADN. La prolifération cellulaire est dépendante des facteurs de croissance et des cytokines.
Nommez-les
● HGF : Joue un rôle mitogène avec l’EGF et le TGF-alpha
● Cytokines : IL-6 et TNF-alpha
L’œdème cellulaire peut-il être considéré comme une forme d’hypertrophie ?
Non, étant donné que l’augmentation de la taille des cellules hypertrophiques est due à une synthèse d’un plus grand nombre de structures et non d’une enflure. (Une balloune hypertrophiée serait donc une balloune avec plus de latex, et non une balloune avec plus d’air dedans).
Lorsqu’une atrophie atteint le point où les cellules meurent, quel changement histologique peut survenir dans ce tissu ?
Le tissu atrophié mort peut être remplacé par des tissus adipeux (apparition d’adipocytes).
Parmi les états adaptatifs suivants, lequel ou lesquels ne comporte(nt) pas de synthèse d’ADN :
a) Métaplasie épidermoïde bronchique :
b) Atrophie musculaire post-poliomyélite :
c) Hypertrophie myocardique secondaire à l’hypertension artérielle :
d) Hyperplasie gravidique du myomètre :
Parmi les états adaptatifs suivants, lequel ou lesquels ne comporte(nt) pas de synthèse d’ADN :
a) Métaplasie épidermoïde bronchique : Oui
b) Atrophie musculaire post-poliomyélite : Non
c) Hypertrophie myocardique secondaire à l’hypertension artérielle : Oui
d) Hyperplasie gravidique du myomètre : Oui
Seule l’atrophie n’en nécessite pas. La métaplasie épidermoïde se fait sur une nouvelle population remplaçant les anciennes cellules glandulaires. L’hyperplasie implique également la génération de nouvelles cellules. L’hypertrophie myocardique comporte une synthèse d’ADN suivie d’un bloc en phase G2 du cycle résultant en polyploïdie.
Comment expliquer que certaines populations cellulaires soient limitées à l’hypertrophie sans possibilité d’hyperplasie ?
● Cellules permanentes
● Présence d’inhibiteurs de croissance si les cellules sont de type stable
Quels sont les deux phénomènes cellulaires qui expliquent la diminution de taille d’une prostate suite à une castration ?
Il y a apoptose de certaines cellules glandulaires et atrophie des autres.
En Amérique du Nord, quel est selon vous le pourcentage des décès causés par le cancer ?
Au Canada, le cancer est la principale cause de décès, responsable de 29,6% de tous les décès. (Données de 2016)
Néoplasme
Croissance autonome des tissus qui ont échappé aux contraintes normales de prolifération et qui ressemblent à un certain degré à leur précurseur.
Cancer
Désordre génétique causé par des mutations de l’ADN, survenant suivant l’exposition à un agent mutagène ou spontanément. Des changements épigénétiques sont également fréquents.
Tératome
Tumeur mixte qui contient des cellules ou des tissus matures ou immatures dérivés de plus d’une couche de cellules germinales, et parfois même des trois couches. Elle origine des cellules germinales totipotentes.
Polymorphisme
Variations en taille et en forme d’un même gène, d’une même cellule, d’un même tissu, etc.
Carcinome in situ
Changements dysplasiques sévères et touchant l’épaisseur totale de l’épithélium. Il s’agit d’un stade pré-invasif du cancer.