6- Intégration sensorielle Flashcards
Quels deux syndromes nous donnent des indices sur le rôle de l’attention dans l’intégration sensorielle?
1- Syndrome de Balint
> Pas d’attention = pas d’intégration
2- La synesthésie
> Intégration sans attention
Quels sont les trois déficits principaux dans le syndrome de Balint?
- Paralysie psychique du regard (localisation)
- Incapacité à diriger le regard directement vers une cible
- Motricité oculaire OK, mouvements de vergence et poursuite oculaire atteints - Ataxie optique (localisation)
- Déficit de la préhension et du pointage guidés visuellement - Déficit attentionnel
> Spasme de fixation
> Simultanagnosie (ne peut voir qu’un objet à la fois
Comment le syndrome de Balint est-il interprété?
- Comme le résultat d’une perte des représentations spatiales en modalité visuelle
- Le déficit attentionnel associé serait lié au fait que l’attention visuelle opère principalement sur la base de telles représentations spatiales
- L’attention (déclencheur) sélectionne une localisation => la localisation sert de médiateur des interactions entre les différentes dimensions visuelles => permet l’intégration
Quelles fonctions sont intactes dans le syndrome de Balint et pourquoi?
- Intégration à travers le TEMPS intacte
- Intégration de la FORME intacte
- Intégration des contours cachés par OCCLUSION intacte (si l’attention englobe la totalité de l’image)
> Ces fonctions reposent sur des aires autres que le cortex pariétal et n’utilisent pas - ou peu - la localisation
Décrivez le cas du patient RM.
- Grand taux de conjonctions illusoires (répliqué avec d’autres patients et d’autres types de conjonctions illusoires)
- Incapable de détecter une cible conjonctive autrement qu’en tombant dessus par hasard
- Son attention est capturée immédiatement par une cible comportant un attribut unique
- Incapable de localiser les cibles visuelles (dire où elles sont), même celles qu’il détecte aisément
Décrivez la synesthésie.
- Perception de propriétés visuelles qui sont absentes du stimulus, mais qui sont néanmoins induites par le stimulus
- Cas les plus courants : phonème => couleur, graphème => couleur, mais il existe musique ou forme
- Rare, inné, automatique (sans attention ou effort)
- Perception normale
- Pas de lésion cérébrale connue
- Constant à travers le temps pour chacun mais variance pour chaque individu
La tâche d’identification d’un chiffre sur un fond de couleur nuit aux performances pour les synesthètes dans une condition congruente, mais favorise la perception dans une condition incongruente. Qu’est-ce que cela suggère?
Suggère que la couleur est induite avant un accès conscient, et donc de manière préattentive.
L’étude d’imagerie cérébrale suite à une tâche d’écoute pour des synesthètes nous mène à deux constatations. Lesquelles?
1- Activation du lobule pariétal inférieur (ATTENTION)
On aurait donc besoin d’attention pour vivre l’induction
2- Activation des aires V4 et V8
Les perceptions semblent vraies car ces aires répondent à la couleur
- Les deux activations sont associées et ne se retrouvent pas chez les contrôles
Une étude avec amorçe de lettre et identification de la couleur d’un cercle chez les synesthètes révèle un effet facilitateur pour une condition congruente, et un effet d’interférence pour une condition incongruente. Une condition avec un temps de présentation plus court ne cause pas cet effet. Que peut-on conclure?
L’accès conscient à l’inducteur (la lettre) serait nécessaire pour produire la perception induite, et ce même si l’inducteur cause lui-même un effet d’amorçage.
Une étude demande de nommer la couleur de points qui sont situés soit proches ou loins du point de fixation, avec un distracteur qui est englobé dans l’attention ou pas. Interférence plus grande si le distracteur est associé à la couleur et dans l’attention. Que peut-on conclure?
L’effet d’interférence d’une couleur induite sur la dénomination d’une couleur réelle est réduit si l’inducteur se situe hors du faisceau attentionnel.
En conclusion, y a-t-il une contribution attentionnelle chez les synesthètes?
Oui. Les données disponibles vont dans le sens d’une contribution attentionnelle à l’intégration synesthésique, qui se comporterait donc, à cet égard, de la même manière que l’intégration sensorielle normale.
Quelles bases neuronales permettent de gérer les interactions entre les ensembles d’aires cérébrales distinctes (au moins 3) pour l’intégration des attributs visuels, et comment?
- La synchronisation des influx nerveux à travers les neurones codant les différentes composantes d’un même objet (incluant ceux situés dans des aires visuelles distinctes) contribuerait à l’intégration sensorielle.
- SA => Localisation => accès simultané aux infos encodées par les différents modules pour l’objet sélectionné par l’attention grâce à la synchronisation
Décrivez la synchronisation des IN.
- Très précise (+/- 10 sec) et prend la forme d’oscillations temporelles des réponses neuronales à une fréquence de bande gamma (plus de 20 Hz)
- Dépendante de la proximité des CR et de la similarité de leur sélectivité
- Favorisée par l’état d’éveil
- Plus marquée pour un stimulus sélectionné par l’attention
- À des fréquences élevées, permet de :
> Marquer les neurones répondant à un même objet
> Distinguer les ensembles neuronaux répondant à des objets distincts
> Offrir un signal neuronal saillant pour les zones efférentes
La synchronisation se manifeste par une ___ de la puissance du signal dans la bande gamma, mais ____ de la fréquence des IN.
augmentation, indépendante
Qu’a-t-on observé comme synchronisation des influx nerveux chez l’humain?
- Mesuré par MEG et ERP
- Synchronisation des IN détectable en terme d’oscillations dans l’activité de populations de neurone à une fréquence élevée (40-60 Hz, gamma)
- Association étroite entre présence d’oscillations et expérience perceptive consciente