118.2 FEUX DE LIQUIDES INFLAMMABLES Flashcards
BOIL-OVER
Une rétention en feu surchauffe un réservoir contenant un
hydrocarbure lourd. L’eau présente au fond du réservoir
vaporise, augmente le volume et expulse l’hydrocarbure
à l’extérieur du réservoir. Ce dernier s’enflamme aussitôt
après plusieurs heures d’incendie, si le produit est
suffisamment visqueux (Pétrole Brut, Fuel lourd). Effet
thermique uniquement avec retombées importantes de
liquide enflammé : les distances d’effets sont données
dans les études de dangers.
BLEVE
Vaporisation violente à caractère explosif consécutif
à la rupture d’un réservoir contenant un liquide à
une température significativement supérieure à sa
température d’ébullition. Enorme explosion de gaz qui
génère une boule de feu colossale et causant des dégâts
considérables.
FROTH-OVER (débordement par moussage)
Phénomène qui résulte de l’ébullition d’eau dans un
réservoir réchauffé non en feu et qui consiste en une
éjection avec plus ou moins de force d’une certaine
quantité d’hydrocarbure. Un exemple typique est le
remplissage d’un réservoir en produit lourd chaud où
l’eau a été mal purgée.
Feu de rétention ou de sous-rétention
Consécutif à la rupture d’un réservoir ou d’une canalisation
de transfert, les liquides inflammables occupent alors la
totalité de la rétention ou de la sous-rétention. Le risque
d’inflammation et l’énergie thermique libérée sont très
importants
Classification des liquides inflammables
Liquide inflammable Catégorie 1
H 224 : liquide
et vapeurs
extrêmement
inflammables
Point d’éclair < 23° C
Température
d’ébullition ≤ 35° C
Liquide inflammable Catégorie 2
H 225 : liquide
et vapeurs très
inflammables
Danger
H 225
Point d’éclair < 23° C
Température
d’ébullition > 35° C
Liquide inflammable Catégorie 3
H 226 : liquide
et vapeurs
inflammables
Danger
H 226
23° C ≤ Point d’éclair
≤ 60° C
SLOP-OVER (débordement par ébullition)
Phénomène qui peut se produire au cours de l’extinction
d’un feu d’hydrocarbure lourd lorsque de l’eau ou de la
mousse sont projetées sur la nappe enflammée. Il y a
alors, dans les couches supérieures du liquide, formation
d’une émulsion accompagnée d’une production de
vapeur qui entraine le débordement sans projection
violente. Pour prévenir ce phénomène, il convient de
refroidir les parois et/ ou de soutirer du produit pour
créer un creux d’au moins 3 m.
Taux de concentration
Pourcentage d’émulseur contenu dans la solution
moussante. Ce taux est fixé par le fabriquant
(généralement 3 % pour les produits non miscibles à
l’eau ou 6 % pour les produits miscibles à l’eau).
Taux d’application (TA)
Calcul de la quantité de solution moussante, en litre,
à appliquer par mètre carré et par minute. Ce taux
est imposé par la réglementation et varie selon le
produit à éteindre, la performance de l’émulseur, les
caractéristiques du stockage et les moyens de projection
de mousse. Le débit d’extinction est alors obtenu en
multipliant le taux d’application par la surface en feu. Q
extinction = Taux d’application (l/m²/min) x Surface (m²)
Taux de foisonnement
Rapport entre le volume de mousse et le volume de
solution moussante. Les mousses sont classées selon
3 foisonnements :
►bas foisonnement (TF < à 20) : LCM
►moyen foisonnement (TF de 20 à 200) : Générateur
BIRO et lance SF 225 de la BPM
►haut foisonnement (TF > à 200) : générateur TURBEX
de la BPM.
Exemple : si 100 l de pré-mélange donnent 1 000 l de
mousse. Le foisonnement est donc de 1 000/100 = 10.
UVCE (Unconfined Vapour Cloud Explosion)
Phénomène détonnant résultant de la fuite d’un gaz
inflammable mélangé en proportions particulières avec
un comburant et rencontrant une source d’ignition
Règles de sécurité
Le COS fait réaliser :
► une zone d’exclusion de 50 m dans laquelle ne sera
engagé que le personnel assurant l’extinction et le
refroidissement
► un périmètre de sécurité d’environ 100 m
Règles de sécurité liées à l’engagement
L’attaque doit être menée vent dans le dos. Dans tous
les cas, une lance en eau doit être établie pour assurer
la protection du personnel.
Toute progression dans le tapis de mousse doit être
proscrite face au risque de ré-inflammation par rupture
du tapis ou de chute pour le personnel pendant la phase
d’attaque.
Méthodologie opérationnelle
► type d’installation concernée par l’incendie (citerne
TMD, cuve, local chaufferie, flaque au sol…)
► installations menacées par le flux thermique et les
phénomènes dangereux potentiels
► nature du produit (miscible à l’eau ou non), quantité et
conditionnement
► risque d’écoulement enflammé (tranchées, fossés,
barrages)
► délais d’arrivée des moyens de renfort en émulseur et
en eau si impossibilité d’alimenter sur place
► risque de pollution (panache de fumées, eaux
d’extinction, produits polluants)
Une fois l’extinction réalisée :
►assurer le refroidissement des structures et contrôler
l’absence de points chauds à la caméra thermique
►effectuer des relevés d’explosimètrie au-dessus du
tapis de mousse pour confirmer l’absence de risque
d’inflammation
►entretenir régulièrement le tapis de mousse (0,2
l/min/m²) tant que le risque de ré-inflammation
persiste. Le maintien du tapis de mousse peut être
réalisé avec des lances « moyen foisonnement ».
Le refroidissement des structures exposées au
rayonnement thermique (citerne, bâtiments, végétation…)
est assuré par un moyen hydraulique en eau. Dans ce
cas, le chef d’agrès veille à ne pas envoyer d’eau dans
le tapis de mousse. Si nécessaire, le refroidissement
pourra se faire en pré-mélange.
Pour les citernes, privilégier le refroidissement de la partie
supérieure où est située la phase gazeuse. Cette partie
de la citerne monte plus rapidement en température.
Feux de chaufferie au fuel
► prendre en compte le plan d’intervention (si existant)
► couper l’alimentation du fluide au moyen de la vanne
police et des énergies électriques
► ventiler les locaux (raccord ZAG)
► attaquer à la mousse ou au jet diffusé
► veiller au risque de pollution par les eaux d’extinction
► refroidir l’atmosphère et ventiler
► ne pas négliger l’ensemble des caractéristiques de
feu en espace clos
Feux de chaudière industrielle
► dégagement calorifique important
► dégagement important de fumée
► risque d’explosion par surpression de la chaudière
► choc thermique de la fonte avec les eaux d’extinction
Conduite à tenir :
❶ faire stationner les engins à distance
❷ évacuer l’établissement
❸ établir un périmètre de sécurité
❹ couper les énergies et l’alimentation de la chaufferie
❺ s’informer sur la nature du combustible
❻ ne pas engager inutilement du personnel
❼ ne pas entreprendre l’extinction à l’eau
❽ ventiler énergiquement les locaux
❾ brumiser le volume si possible (LHP, VGD, VM,
lance diphasique)
❿ attendre que le combustible soit épuisé et que la chaudière ne soit plus emballée
⓫ demander la présence d’un technicien spécialisé