10 - Perspectives et traumatismes autochtones Flashcards
Quelles sont les limites de la théorie et des diagnostics entourant le syndrome
de stress post-traumatique (SSPT)?
Diagnostic trop étroit ne tenant pas compte:
o de certains types de stresseurs (e.g., incidents racistes répétés)
o de la nature complexe, cumulative et collective du traumatisme
o du rôle de la culture et de la dimension intergénérationnelle
o des liens entre le traumatisme contemporain et historique
o des voies vers le rétablissement des individus et collectivités
Quelles sont les bases théoriques du traumatisme intergénérationnel chez les Premiers Peuples?
- Traumatisme historique : dimension collective cumulative (affecte survivants et descendants)
- Traumatisme SSPT complexe : exposition prolongées sévère, massive et chronique
- Syndrome des pensionnats autochtones : détresse transmise aux proches, situations qui font repenser aux pensionnats
Quels étaient les buts des pensionnats?
• Suppression culturelle
• Assimilation à culture dominante
(• Certaines expérimentations scientifiques)
Quel est le processus de production des traumatismes autochtones?
- Dépossession territoriale, déplacement, et enfermement historiques (réserves) –> 1876: Loi des Indiens
- Lois de proscription culturelle (e.g.,
Potlach Law 1880) et programmes d’assimilation - Les pensionnats
autochtones (devenus obligatoires 1920) - Traumatismes Multiples (i.e. abus physiques, psychologiques sexuels)
Impacts/conséquences des traumatismes sur la communauté?
- Arrachement au territoire
- Souffrance émotionnelle importante
- Discontinuité culturelle (i.e. perte de la possibilité de transmettre la culture et la langue aux prochaines générations)
- Perte du sens communautaire des manières de faire, des rôles
- Affaiblissement des structures sociales traditionnelles
- Atteinte à la cohésion
- Perte identitaire collective
Impacts/conséquences des traumatismes sur la famille nucléaire?
- Destruction de la structure familiale
- Problèmes d’attachement entre parents et enfants
- Perte de modèles parentaux
- Altération des solidarités intergénérationnelles
Impacts/conséquences des traumatismes sur l’individu?
- Perte du lien affectif avec parent, famille
- Impuissance, perte d’espoir, perte d’estime et concept de soi, honte, hypervigilance;
- Troubles de santé mentale: anxiété,
dépression, abus de substance,
automutilation, suicide; - Difficultés d’attachement et recherche de relations abusives;
- Perte de stratégies de « coping » et de
régulation des émotions; - Atteintes à la capacité parentale;
- Itinérance, incarcération;
- Perte d’identité culturelle
Quelles sont les 2 voies de transmission intergénérationnelle des traumatismes?
- Voies physiologiques
2. Voies familiales et sociales comportementales
Par quoi se caractérise les voies physiologiques de transmission intergénérationnelle des traumatismes?
Les expériences d’abus dans l’enfance pourraient compromettre la structure et fonction neurale, rendant la personne susceptible à des problèmes psychiatriques, mais aussi en altérant les gènes, contribuant ainsi à une
transmission vers l’autre génération
Par quoi se caractérise les voies familiales et sociales comportementales de transmission intergénérationnelle des traumatismes?
- problèmes d’attachement entre parent et enfant
- atmosphère familiale de honte, de contrôle, de stress et d’anxiété, de perfectionnisme
- reproduction de comportements abusifs
- styles d’interaction familiale négatifs (abus, négligence)
- altération des solidarités intergénérationnelles
Conséquences des préjugés/discrimination sur l’accès aux soins et l’expérience de soins des personnes autochtones?
◦ Expériences de non-respect, d’être traité différemment et de manière méprisante
◦ Évitement ou non-recours aux soins dus à des expériences de discrimination ou la crainte de discrimination, de stigmatisation ou de manque de compréhension
◦ Consultation en situations d’urgence uniquement (e.g., accouchement, accident grave)
◦ Méfiance envers les systèmes de soins
◦ Résistance envers les professionnels
◦ Si autoritaires ou trop prescriptifs, peuvent déclencher souvenirs d’expériences traumatisantes
Quels sont les préjugés influençant les soins donnés aux personnes autochtones?
- Rapidement étiqueté comme ‘narco-dépendants’ –> guide les actions du personnel
- Étiqueté comme des « patients difficiles »
- Appels à l’aide ne sont pas pris au sérieux
Qu’est-ce qui contribue à la présence du racisme systémique? (éléments concernant notre système de santé et d’éducation)
- LES NOTIONS EN SANTÉ AUTOCHTONE
SONT PEU ABORDÉES À L’UNIVERSITÉ - PEU D’ÉTUDIANT[E]S AUTOCHTONES DANS LES DOMAINES DE LA SANTÉ EN MILIEU UNIVERSITAIRE
- FAIBLE COMPRÉHENSION DES RÉALITÉS AUTOCHTONES DANS LES MILIEUX UNIVERSITAIRES
- DES FUTUR[E]S PROFESSIONNEL[LE]S DE LA SANTÉ PEU EXPOSÉ[E]S AUX RÉALITÉS AUTOCHTONES
–> OFFRE DE PRESTATION DE SOIN INSUFFISANTE ET CULTURELLEMENT INADÉQUATE EN COMMUNAUTÉ AUTOCHTONE
Qu’est-ce que la sécurité culturelle?
La sécurité culturelle va au delà de la sensibilité et de la conscience des différences culturelles pour s’attarder à l’analyse des déséquilibres de pouvoir, de la discrimination, et des effets durables de la colonisation. Plutôt que de se concentrer sur les pratiques culturelles, la sécurité culturelle met l’emphase sur les contextes social, économique et politique qui façonnent les réalités sociales.
Comment comprend-on le défi selon sécurité culturelle vs compétence culturelle?
Compétence culturelle : La personne, « minoritaire », doit être comprise dans ses croyances et comportements de santé; le thérapeute: développer connaissances, habiletés et attitudes sur l’ « autre »
Sécurité culturelle : Les « différences culturelles » résultent aussi du colonialisme, de l’oppression, des conditions socio-économiques; comprendre comment le pouvoir et privilège des groupes dominants posent problème
Quel est le but de sécurité culturelle vs compétence culturelle?
Compétence culturelle : Développer sa capacité à travailler efficacement avec des clients qui diffèrent de soi
Sécurité culturelle : Améliorer les iniquités de santé et injustices sociales
Comment évalue-t-on selon sécurité culturelle vs compétence culturelle?
Compétence culturelle : Mesure des connaissances et attitudes du thérapeute; emphase sur le niveau de confort et confiance du thérapeute
Sécurité culturelle : C’est le client qui
détermine comment il se sent dans la relation et dans le système de santé
Qu’est-ce que l’humilité culturelle? (2 définitions globales et 5 points importants)
Approche visant à mieux desservir les personnes d’origines culturelles diverses, et fondée sur l’apprentissage continu et la reconnaissance des dynamiques de pouvoir en santé
Processus de réflexion sur soi pour comprendre les biais personnels et systémiques et pour développer des processus et relations fondées sur la confiance mutuelle
- -> Emphase sur apprendre plutôt que connaître la culture de son patient/client
- -> Éviter de généraliser –> s’informer
- -> Respect authentique des connaissances, croyances et des capacités de l’autre = renforcement du pouvoir d’agir-faire (cohérence avec paradigme du rétablissement)
- -> Autocritique p/r à nous-même, nos biais, nos perspectives
- -> Reconnaissance des dynamiques de pouvoir et comment elles affectent tant le patient que le thérapeute (tjrs une remise en ? pour voir comment nos perspectives/valeurs affectent la relation)
Comment favoriser des interactions fondées sur la sécurité et l’humilité culturelle? (12)
◦ Savoir que les gestes peuvent être plus importants que les paroles; grande importance du non-verbal
◦ Reconnaître que le thérapeute a un pouvoir qui peut blesser et qu’il est possible de blesser même avec des bonnes intentions –> Ex.: manières de faire qui peuvent déclencher des réactions fondées sur le trauma (e.g., être trop centré sur un questionnaire d’évaluation, précipiter une évaluation)
◦ Assumer que le client ne nous fait pas vraiment confiance
◦ Accepter qu’il ait raison de ne pas donner sa confiance rapidement
◦ Savoir que la confiance établie avec un seul membre de la communauté peut influer sur les relations avec l’ensemble de la communauté
◦ Utiliser des questions ouvertes pour connaître les besoins/défis occupationnels
◦Admettre son ignorance par rapport à certaines pratiques culturelles et
accepter d’être l’ « apprenant »
◦Apprendre sur la culture et l’historique de la communauté d’appartenance du patient
◦Comprendre et respecter les motifs d’une question avant d’y répondre
◦Respecter et accompagner le refus avec bienveillance
◦Divulguer au patient ses origines culturelles et historiques en début de
relation («oui notre histoire est différente, mais je veux apprendre»
◦Utiliser les silences
La guérison pour les personnes autochtones
Réfère au rétablissement personnel et collectif des effets durable de l’oppression et du racisme systémique vécu à travers les générations;
Inclut : la famille, la communauté, la nation, le territoire.
Le rétablissement pour les personnes autochtones
le rétablissement d’une perte d’identité culturelle
Pratiques traditionnelles de guérison et rétablissement
- Les cercles de guérison; de partage, de discussion; le cercle spirituel - Les cérémonies (de sudation, de jeune) - Les guérisseurs traditionnels - Aînés - Purification (smudging)
Dans les communautés cries:
-revitalisation des cérémonies des rites
de passages
-les pratiques/habiletés/savoirs en lien
avec le territoire
-les systèmes de savoirs traditionnels
(e.g., médecines traditionnelles)
Rôle de l’ergo dans l’intervention (8)
◦ Reconnaître que les évaluations normalisées peuvent de pas être appropriées pour les personnes autochtones
◦ Viser l’équilibre entre les 4 dimensions et non pas juste la « santé mentale » (Tenir compte de la santé physique)
◦ Utilisez une approche basée sur les forces et la résilience des personnes autochtones
◦ Utilisez un raisonnement narratif pour accéder à l’histoire de l’individu
◦ Concevoir le renforcement de l’identité et de la fierté culturelles comme outil
de guérison, de lutte contre l’auto-stigmatisation et donc comme objectif
d’intervention
◦ Se rappeler de l’importance du groupe comme approche de traitement; co-animer des ‘cercles de discussion’
◦ Miser sur les approches axées sur la culture*
◦ Miser sur la connexion au territoire et aux activités qui s’y déroulent*
Rôle ergo dans son milieu de pratique
◦ Aider les clients autochtones à se reconnecter à leurs systèmes de pensées et pratiques de guérison (rôle de collaborateur)
–> En communauté: connaître et collaborer avec guérisseurs traditionnels, aînés, programmes culturels etc.
–> En milieu urbain, connaître et travailler étroitement en collaboration avec les organismes communautaires offrant des approches culturelles de traitement (référer aux programmes d’organismes communautaires)
◦ Développer des partenariats avec des professionnels autochtones ou des
ergothérapeutes autochtones afin d’assurer le développement de théories, pratiques et modèles pour supporter les autochtones
◦ Sensibiliser les (autres) professionnels de la santé sur le trauma
intergénérationnel et les enjeux/défis liés à la santé et le bien-être des
autochtones
Quels sont les organismes pour les autochtones?
Centre d’amitié autochtone de Montréal
Clientèle : Premières Nations, Inuits et Métis. Vise particulièrement les jeunes et les personnes vulnérables en
situation d’itinérance.
Services : Centre de
jour, Patrouille de rue, Soins infirmiers/médicaux, Projet pour personnes itinérantes (douches, vêtements,
activités traditionnelles, soutien des pairs); Guérisseur traditionnel; Services parajudiciaires
Chez Doris, la fondation du refuge pour femmes
Clientèle: Personne itinérantes, aussi femmes Inuit et autochtones;
Services: Centre de jour, Programme de
logement autochtone
Foyer pour femmes autochtones
Clientèle : Premières Nations, Inuits, Métis. 3 mois maximum; vêtements, nourriture etc, aide financière
défense des droits; aide médicale, services de jour;
Programmes à l’interne: counseling, psychothérapie, art
thérapie, ateliers culturels, cérémonies, visites d’aînés, références etc.. Autres Spirit Walk, Outreach, May
retreat…