Vieillissement et habitat Flashcards
Que cherche à identifier l’ergonomie dans une visée développementale ?
L’ergonomie dans une visée développementale cherche à identifier comment les activités se transforment dans la vie quotidienne et quelles ressources les personnes vieillissantes mobilisent face au processus de déclin.
Pour l’ergonome, comprendre les situations d’activités est fondamental en vue de la conception.
Définir “ être chez soi “ .
Dans le « chez-soi », il y a rapprochement entre la spatialité de la maison et l’identité personnelle (Villela-Petit). Etre chez soi c’est « pouvoir articuler son existence au milieu d’êtres et de choses avec lesquels des liens de familiarité, d’intimité ne cessent de se tisser et de se retisser »
A quoi fait référence l’habitat selon Serfaty-Garzon ?
L’habitat sous-tend l’appropriation de cet espace (par notamment des aménagements propres), mais « fait aussi référence à la conscience de l’habitant de sa propre intériorité, à ses secrets, à sa vie familiale et domestique, à ses arrangements privés ». Ce qui explique l’attachement au chez soi, en tant que « territoire de l’intimité »
Racine du mot habiter ? (Serres)
La racine la plus ancienne du mot « habiter » est habiter l’utérus de la mère, première habitation pour chacun, homme ou femme, et habiter sous-tend l’idée de confort, de chaleur, de confiance qui nous ramène au paradis perdu.
Comment sont envisagés les artefacts dans l’approche instrumentale de Rabardel ?
Les artefacts y sont envisagés comme des propositions techniques qui vont devenir ou non des moyens d’action pour l’activité des personnes. Ce qui va permettre la concrétisation de cette potentialité, ce sont les usages spécifiques qu’elles en feront en situation. Il s’agit alors d’ « instruments ».
Qu’est-ce qu’une catachrèse ?
On parle de catachrèse, lorsque les personnes font une utilisation non prévue ou anticipée par les concepteurs (tel l’exemple de l’enfant qui se sert du meuble comme marche), la fonction prévue de l’objet (ranger des choses dans le placard) étant détournée pour l’atteinte du but de l’activité. Sous un angle constructif, il s’agit de la marque d’une véritable créativité.
Sur quoi faut-il s’appuyer pour concevoir des artefacts à vocation instrumentale ?
Il faut s’appuyer sur le développement d’instruments en situation pour alimenter les processus de conception, où les fonctions « constituées » en situation peuvent être sources d’inspiration pour le concepteur, car elles peuvent devenir des «fonctions constituantes » pour les futurs artefacts et espaces selon une démarche itérative.
A quoi sont associées les chutes répétées à domicile des personnes âgées ?
Les chutes répétées sont associées à une forte morbi-mortalité accélérant le processus de perte d’indépendance et d’autonomie, et à un taux d’institutionnalisation élevé pouvant atteindre 40 % des personnes.
Conséquences des chutes à domicile ?
Diminution de la mobilité, limitation des activités quotidiennes, perte de confiance en soi, mise en péril du maintien à domicile. Elles constituent la principale cause de décès par traumatisme dans cette population et c’est pourquoi un certain nombre de recommandations sont émises pour adapter le logement et limiter les chutes.
Sur quoi s’appuie l’étude de Leau concernant l’espace de l’habitat se transformant avec l’âge ?
S’appuie sur l’établissement de croquis indiquant les activités par zones du logement. Ces croquis étaient constitués à partir d’observations au domicile et d’entretiens visant à recueillir des informations sur les difficultés ressenties, les déplacements habituels, les endroits redoutés. Les personnes âgées interrogées (huit au total) réorganisent leur espace de vie afin de réduire les déplacements, les activités de rangement ou de nettoyage. Des activités, se déroulant jadis dans des pièces distinctes sont désormais regroupées (le bureau dans la chambre par exemple), ou encore une seule pièce peut centraliser plusieurs activités qui se déroulaient auparavant dans des espaces distincts.
Exemple du coussin multifonction ou encore du caddie.
Des observations dans différents habitats montrent ainsi, par exemple, que dans le salon, un coussin spécifique (confortable et suffisamment épais) est utilisé dans toutes les occasions où il faut s’accroupir et se relever, puis retrouve ensuite sa place sur le canapé : placé sous les genoux, il permet de faciliter les flexions, de maintenir l’équilibre et à l’avantage d’être facilement transportable ; dans la chambre, un matelas, ajouté sous le matelas du lit, sert de rehausseur pour le lit et permet ainsi d’être à la bonne hauteur pour s’assoir et se relever sans effort ; ou bien encore, à l’extérieur, le caddie traditionnel pour faire les courses est utilisé comme déambulateur (car jugé plus stable qu’une canne, grâce à ses grandes roues et comportant une poignée assez haute pour ne pas avoir à se pencher en le poussant). Ces exemples montrent que les personnes (comme le relevaient Wakkary et Maestri), « détournent » l’usage habituel de certains objets (catachrèses), leur attribuant une nouvelle fonction dans le but de préserver leur santé au quotidien.
Que rappellent les messages du terrain pour l’aménagement ?
Les messages du terrain rappellent qu’il faut se garder des approches normatives consistant à penser le vieillissement dans un logement adapté en imposant des solutions techniques ne correspondant pas au choix de la personne et qui risquent finalement de porter atteinte à son intimité et son identité. Comme le relève Renaut, les aménagements se font tardivement, ce qui conduit parfois certaines personnes à renoncer à leur projet : « c’est un peu un pari sur l’avenir, un pari sur la vie : avant, c’est trop tôt et après, est-ce bien la peine et pour combien de temps ? ».
Comment les personnes modèlent leur environnement ?
Les personnes font donc en sorte de modeler leur environnement à leurs besoins évolutifs en fonction des différentes contraintes, tant que cela est possible, usent des ressources déjà présentes dans leurs espaces pour leur déplacement ou en confectionnent d’autres, transforment les usages habituels de certains objets pour qu’ils deviennent instruments afin de maintenir l’équilibre, ou encore mettent en place des ressources organisationnelles pour limiter les déplacements difficiles. Ces observations sont des points d’attention utiles pour l’ergonome qui peut s’appuyer sur les ressources créatives des personnes pour la conception.
Que doit faire l’ergonome pour questionner la pertinence de la technologie et son acceptabilité sociale ?
Pour questionner la pertinence de la technologie et son acceptabilité sociale, l’ergonome s’attachera à réaliser une approche du système de ressources existant dont bénéficient les personnes potentiellement visées par ce service, en prenant en compte la diversité de leurs situations de vie.
Qu’englobe le système de ressources réalisé par l’ergonome ?
Le système de ressources englobe des ressources externes (sujets humains inscrits dans la relation d’aide, et artefacts) et les ressources internes du sujet (par exemple, sa mémoire, ses connaissances) mobilisées ou mobilisables. L’approche vise à comprendre comment un nouvel artefact, en tant que proposition pour l’usage, et autour duquel s’articulent différents acteurs de santé (dans cet exemple : corps médical, aidants professionnels ou non, etc.), peut s’inscrire dans le système de ressources existant et y trouver sa place, c’est-à-dire devenir potentiellement un instrument.