Unité 04 L'éthique de la vertu Flashcards

1
Q

L’éthique de la vertu

A

Éthique qui met l’accent sur le caractère moral de l’agent, qui délaisse les règles morales impersonnelles au profit de dispositions de l’agent à agir de façon virtueuse.

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2
Q

La vertu

A

Les vertus sont comme « les dispositions du caractère moral du sujet, ou comme les formes d’orientation de sa volonté ».

Pour simplifier, on peut simplement ramener la vertu à une disposition à agir, disposition évaluée selon nos capacités à agir.

Pour Aristote, les vertus se vérifient selon nos domaines d’activité (nos « offices » ou fonctions).

Par exemple, l’office du médecin est de soigner ses patients et d’être à leur écoute, l’office du bon médecin est de bien soigner ses patients, d’être pleinement à leur écoute, etc.

Ainsi, pour juger de la moralité des actions d’un médecin, il faut se demander s’il remplit ou non sa fonction.

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3
Q

Le bonheur

A

Pour les théoriciens de la vertu comme Aristote, le bonheur s’obtient en vivant selon les vertus.

Le bonheur (du grec eudaimonia) est pensé comme une finalité. En d’autres mots, l’éthique aristotélicienne est une téléologie (du grec telos, qui signifie but, finalité), une discipline orientée en vue d’une fin ultime.

Le bonheur est la plus haute des vertus et constitue donc, par le fait même, le but vers lequel tout humain devrait tendre.

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4
Q

La vie réussie

A

La vie réussie est une vie dans le bonheur.

Aristote place comme objectif ultime de l’activité humaine le bonheur ou l’épanouissement.

Or, dans l’éthique aristotélicienne, agir moralement est la clef du bonheur.

Il y a donc un lien manifeste entre le bien, la vie réussie, le bonheur et les vertus. Lorsque nous vivons en fonction des vertus, nous atteignons le bonheur et, par le fait même, la vie réussie. Reprenons l’exemple du médecin. Un bon médecin soigne ses patients, est à leur écoute, et ainsi de suite. S’il cultive de telles vertus, un médecin peut atteindre le bonheur et réussir sa vie.

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5
Q

Le principe vert lequel tend tout art, action ou investigation

A

Il y a lieu de prendre quelques lignes pour expliquer ce que signifie le principe vers lequel tend tout art chez Aristote.

La méthode principale de l’éthique de la vertu consiste en l’attraction vers une personne morale idéale. Il peut s’agir d’un personnage historique réel, mais aussi d’une pure fiction ou d’un personnage de la littérature. Exemple : un médecin peut imaginer le médecin parfait et essayer, au cours de sa carrière, de se rapprocher de cet idéal. Mon action et ce vers quoi je tends participe à ce que je suis, à la formation de mes actions. La perfection est alors pensée en fonction d’un bien vers lequel je tends. Cette idée est centrale chez Aristote.

On comprend comment ce principe attractif fonctionne lorsqu’il s’agit de médecine, d’éducation, de justice, etc. Mais qu’en est-il des occupations « malveillantes » ? Un tueur à gages n’est pas une bonne personne par le simple fait qu’il excelle dans les meurtres discrets et rapides. Pourtant, le tueur à gages idéal est discret et rapide ! C’est pourquoi Aristote précise qu’il s’intéresse aux fonctions (ou arts, ou occupations) qui tendent vers le bien. Ce faisant, il exclut les occupations malveillantes. Un tueur à gages peut se rapprocher de la figure idéale du tueur à gages, mais cela ne fait pas de lui une personne morale pour autant, puisque cette occupation ne tend pas vers le bien.

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6
Q

La différence entre les fins relatives à des disciplines et les fins ultimes

A

Il existe une hiérarchie des finalités chez Aristote, hiérarchie entre ce qui est bon en soi et ce qui est bon de manière instrumentale. Par exemple, certains objets ne sont bons qu’en vue d’une autre fin. Ces objets sont alors bons en vue d’une autre fin (une télécommande n’est bonne que pour ouvrir un appareil à distance; une télécommande qui n’ouvre aucun appareil à distance n’a, pour ainsi dire, aucune valeur). D’autres fins sont bonnes pour elles-mêmes, non en vue d’obtenir autre chose. La politique apparaît comme la fin ultime, « la discipline la plus souveraine et la plus éminemment maîtresse » (I-1 1094a).

Agir de manière morale suppose aussi un certain type de comportement en relation à des fins visées. Il y a donc une relation entre notre action et la finalité de cette action. Quelle est la fin ultime dans l’éthique aristotélicienne ? Aristote affirme qu’il s’agit de tendre vers quelque chose de bon. Il ne suffit pas d’établir une relation entre une fin et des moyens: il faut que la fin visée soit bonne. Dans cette optique, on peut distinguer ce qui est bon en soi de ce qui est bon de manière instrumentale (ex: manger n’a pas de valeur en soi, mais puisque cela nous donne l’énergie nécessaire, cette action a une valeur instrumentale).

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7
Q

Ce qu’est une vie réussie

A

Pour Aristote, ce n’est pas simplement de réussir une action, mais aussi de réussir dans l’ordre de la vie morale. Pour Aristote, ce n’est pas sérieux de « viser une vie réussie ». Nous sommes en perpétuelle transformation de nous-mêmes, de nos objectifs. Cette perpétuelle transformation nous retire l’occasion de dire, à un moment donné, que notre vie est réussie. C’est dans l’actualisation permanente de la vie morale, dans la correction constante de nos actions, que nous achevons la vie morale.

Mais comment savoir si une vie mérite d’être vécue? Pourquoi devrais-je vivre une vie morale? L’actualisation des dispositions morales qui sont les nôtres est la clé de notre bonheur. Ce n’est pas parce que nous avons l’impression de vivre une vie morale que c’est suffisant. « Réussir sa vie » à un moment précis est donc, en un sens, une aberration, puisque je suis en constante construction de moi-même.

Chez Aristote, la philosophie morale n’est pas une science exacte. Il s’agit d’une discipline circonstancielle, où les fins sont expliquées dans un contexte particulier et selon des dispositions particulières. Il s’agit d’expliquer la pertinence d’une action X ou Y pour un individu ou une communauté. Il faut prendre en considération l’histoire, le milieu, la biographie morale, pour comprendre la valeur d’une action. Aristote s’oppose ici aux éthiques « désincarnées ».

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8
Q

Ce qu’est le bonheur

A

Le bonheur ( eudaimonia) est pensé comme finalité ( telos), en plus d’être conçu comme un état d’accomplissement. Certains proposent « épanouissement » comme traduction. L’éthique aristotélicienne offre ainsi une réponse au problème des motivations de l’action morale : pourquoi agir moralement? Parce que cela est la clef du bonheur, de l’épanouissement personnel (I-2 1095a).

Au chapitre IV (1095b, 1096a), Aristote étudie trois pistes courantes pour penser le bonheur, soit le plaisir, l’honneur et la richesse. Aristote critique chacune de ces avenues, sans nécessairement les rejeter complètement. On pourrait comparer la méthode d’Aristote à celle d’un encyclopédiste. Il fait l’inventaire des différentes avenues couramment évoquées pour penser le bonheur, pour ensuite formuler une critique de ces avenues.

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9
Q

Ce qu’est le bien plus précisement le bien humain

A

Le bien est entendu comme l’« acte de l’âme qui traduit la vertu » (I-6 1098a). L’âme fait ici référence à la raison, la pensée rationnelle.

On comprend comment la philosophie d’Aristote s’applique à des occupations particulières, comme la médecine ou l’éducation. Mais peut-on penser qu’il existe des fonctions propres à l’ensemble de l’humanité ? Quel serait le bien « proprement humain » ?

Quel sera l’acte traduisant la vertu proprement humaine? Aristote l’indique dans le passage suivant : « Et puisque la Politique se sert des autres sciences pratiques et qu’en outre elle légifère sur ce qu’il faut faire et sur ce dont il faut s’abstenir, la fin de cette science englobera les fins des autres sciences ; d’où il résulte que la fin de la Politique sera le bien proprement humain. Même si, en effet, il y a identité entre le bien de l’individu et celui de la cité, de toute façon c’est une tâche manifestement plus importante et plus parfaite d’appréhender et de sauvegarder le bien de la cité : car le bien est assurément aimable même pour un individu isolé, mais il est plus beau et plus divin appliqué à une nation ou à des cités » (trad. Tricot I-2 1094b).

Nous voyons donc que l’analyse d’Aristote, dans l’Éthique à Nicomaque, sera incomplète sans une incursion dans le monde politique. Aristote associe ces deux dimensions de l’activité humaine (éthique et politique), car il ne conçoit pas la politique comme une simple fonction d’organisation des relations sociales. Au contraire, pour Aristote, la politique constitue véritablement la finalité ultime de l’action humaine. La lecture de l’Éthique à Nicomaque n’est donc pas suffisante. Elle ne permet qu’un éclaircissement de ce qu’est l’action morale.

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10
Q

Quelle est la fin ultime dans l’éthique aristotélicienne ?

A

Aristote affirme qu’il s’agit de tendre vers quelque chose de bon. Il ne suffit pas d’établir une relation entre une fin et des moyens: il faut que la fin visée soit bonne. Dans cette optique, on peut distinguer ce qui est bon en soi de ce qui est bon de manière instrumentale

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11
Q

L’éthique de la vertu d’Aristote peut être qualifiée de personnelle pour au moins deux raisons: La fonction

A

Un aspect important la pensée d’Aristote est, en gros, qu’on détermine ce que l’on est moralement tenu de faire selon nos fonctions. Plus spécifiquement, l’atteinte du bonheur et l’action morale sont déterminées par les occupations d’un agent. Par exemple, un bon athlète s’entraîne régulièrement et gagne ses compétitions. Conformément à ce qui précède, un athlète agira bien (ou aura un caractère moral) s’il s’entraîne régulièrement et gagne ses compétitions. De la même manière, un bon médecin soigne ses patients, est à leur écoute et tente de trouver des traitements ou des solutions qui sont adaptés pour eux. Donc, un médecin agira bien (ou aura un caractère moral) s’il se comporte de cette manière. Inversement, on ne s’attend pas d’un médecin qu’il batte des records olympiques, tout comme on ne s’attend pas d’un skieur olympique qu’il soigne des patients! En d’autres termes, les attentes morales varient, entre autres, selon les fonctions des personnes.

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12
Q

L’éthique de la vertu d’Aristote peut être qualifiée de personnelle pour au moins deux raisons: La notion de juste milieu

A

L’action morale est un juste milieu déterminé selon l’expérience, le talent et les autres dispositions d’une personne.

Il est moralement acceptable qu’un médecin débutant soit moins rapide, qu’il refuse de faire certaines opérations délicates, et ainsi de suite. Mais si un médecin d’expérience faisait la même chose, on pourrait dire qu’il n’en fait pas assez. Ici encore, des caractéristiques personnelles comme l’expérience comptent.

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13
Q

Les vertus intellectuelles

A

La sagesse, l’intelligence, la prudence sont des vertus intellectuelles.

La vertu intellectuelle dépend dans une large mesure de l’enseignement reçu, aussi bien pour sa production que pour son accroissement ; aussi a-t-elle besoin d’expérience et de temps.

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14
Q

Les vertus morales

A

La libéralité et la modération sont des vertus morales.

La vertu morale, au contraire, est le produit de l’habitude, d’où lui est venu aussi son nom, par une légère modification de ethos

La vertu morale ne se limite pas à connaître ce qui est bien, c’est aussi une mise en pratique constante du bien.

En fait, la mise en pratique est une condition de possibilité de la connaissance morale. L’acquisition de ce type de savoir passe par la pratique, alors que d’autres savoirs sont indépendants de leur mise en œuvre.

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15
Q

Ce qu’est la vertu

A

Nous devons alors remarquer que toute «vertu» pour la chose dont elle est «vertu» (…) : par exemple, la «vertu» de l’œil rend l’œil et sa fonction également parfaits, car c’est par la vertu de l’œil que la vision s’effectue en nous comme il faut. De même la «vertu» du cheval rend un cheval à la fois parfait en lui-même et bon pour la course, pour porter son cavalier et faire face à l’ennemi. Si donc il en est ainsi dans tous les cas, l’excellence, la vertu de l’homme ne saurait être qu’une disposition par laquelle un homme devient bon et par laquelle aussi son œuvre propre sera rendue bonne.

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