Troubles mentaux (Cours 3) Flashcards

1
Q

Décrire ce en quoi consiste la peur des araignées et des serpents?
(Expérience / résultats)

A

La peur est une réponse adaptative à des situations menaçantes, à des stresseurs.
(Réponse tout à fait normale qui nous a permis de survivre en tant qu’espèces jusqu’à maintenant)

S’exprime entre autre via l’activation la composante sympathique du système nerveux autonome.

Certaines peurs sont innées comme la peur des araignées et des serpents…

~1/3 de la population a une profonde aversion pour les serpents (ophiophobie) et ~5% pour les araignées (arachnophobie).

Ne sont plus une menace, mais l’étaient pour nos ancêtres pendant 40-60 million d’années, ce qui a pu mener les primates a développer une peur innée des araignées et des serpents, via la selection naturelle.

Dans une étude récente (Hoehl et al., 2008, Frontiers) ont utilisé la pupillométrie chez les bébés de 6 mois pour tester cette hypothèse—c’est-à-dire avant qu’ils aient pu apprendre à avoir peur des araignées et des serpents…
Donc peur inée
—————
Système nerveux autonome

Souvenez-vous que la dilatation de la pupille est associée à la composante sympathique du système nerveux autonome (via des neurones post-ganglionnaires noradrénergiques).

Réponse physiologique associée au stress, à la peur, en particulier.
Elle est naturelle, pas besoin de l’enseigner
—————-
Ont comparé la réponse pupillométrique pour des images d’araignée/serpent et de fleur/poisson similaires visuellement (couleur, forme, taille). C’est-à-dire à 2 conditions contrôle.
—————
Résultats principaux d’expérience :

Axe des x : temps (depuis présentation)
Axe des y : le diamètre de la pupille moins son diamètre au repos.

Neutre et “stressant” diffèrent à partir d’environ 2 s ou 2,5 s—les zones grises.

Réponse relativement lente.
(Temps de traiter les images et que le SNA réagisse)

Donc les enfants de 6 mois ressentent de la peur quand ils voient des arraignées et des serpents.

Suggère qu’il y a un mécanisme inné de la peur pour les araignées et les serpents. Et pas un mécanisme visuel grossier… comme le suggère images contrôles de fleurs et de poissons.

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2
Q

Qu’est-ce que l’expérience de la “falaise visuelle” ?

A

Eleanor Gibson et Richard Walk ont étudié la perception de la profondeur était innée ou apprise.

Ont créé une “falaise visuelle” sous un plexiglass. Des mères demandaient à leur bébé de venir les rejoindre de l’autre côté de la “falaise”. La plupart des bébés refusent ou hésitent.

Suggère que la perception des profondeurs est innée mais aussi que la peur des hauteurs est innée…

On peut apprendre à ne plus avoir peur des araignées ou des hauteurs (c’est probablement ce qui a permis à Yann Arnaud de devenir acrobate pour le Cirque du Soleil)

Heureusement, les peurs peuvent aussi être apprises. E.g. si vous vous électrifiez en changeant le lustre au plafond; vous aurez peur la prochaine fois. Ce qui permet à notre organisme une plus grande capacité d’adaptation à un environnement changeant…

Mais la peur apprise ou innée peut aussi devenir une réponse inappropriée.

Souvenez-vous du petit Albert conditionné à avoir peur d’un rat de laboratoire par Rosalie Rayner et John B. Watson. Avait peur de toutes sortes d’objets poilus dont les lapins, les toutous et la barbe du Père Noël.
(Généralisation)

Dans ces cas on parle de phobies spécifiques, l’un des troubles anxieux.

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3
Q

Quels sont les troubles anxieux vus en classe? Expliquer

A

15% des américains souffrent à chaque année d’au moins une des formes d’anxiété présentées dans ce tableau.

Plus fréquent chez les femmes (sauf pour les TOC).

1- Anxiété généralisée : anxiété persistante et excessive pendant au moins 6 mois. Au Canada, 3% de la population en souffre à chaque année.

2- Phobies spécifiques : anxiété significative sur le plan clinique provoquée par une frayeur liée à un objet ou une situation spécifique, conduisant souvent à une réaction de fuite.
(Ophiophobie, arachnophobie, les 2 + fréq)

3- Phobie sociale : est caractérisée essentiellement par une peur marquée et persistante des situations sociales (e.g. réunions, repas de groupe, etc.) ou de performance (e.g., exposésoraux, entrevues d’embauche, enseignement, etc.) durant lesquelles la personne est en contact avec des gens non familiers et/ou est exposée à l’observation d’autrui.

La personne craint alors d’agir de façon embarrassante ou humiliante et est préoccupée par le jugement des autres (e.g., crainte que quelqu’un la juge comme anxieuse,faible, «folle», stupide, crainte que les autres remarquent qu’elle rougit, que ses mains ou sa voix tremblent, etc.).

La phobie sociale est l’un des troubles anxieux les plus fréquents : 7% de la population en souffre à chaque année. Plus fréquent chez les femmes.

4- Attaques de panique : sensations soudaines de terreur intense qui surviennent sans avertissement.

Principaux symptômes : palpitations, transpiration anormale, tremblements, respiration courte, douleurs thoraciques, nausée, sensation de vertige, picotement, pâleur ou rougissement selon les cas.

La plupart des sujets ressentent une peur insurmontable, pensent qu’ils sont en train de mourir ou de devenir fou, et ils fuient pour chercher de l’aide d’urgence y compris de l’aide médical. (Se rendent très souvent à l’hôpital durant les premières attaques)

Habituellement d’une durée de moins de 30 min.
Peuvent survenir en réponse à un stimulus ou pas.

Ce que les psychiatres appellent trouble panique est un état où des attaques de panique surviennent spontanément, sans raison apparente et de façon récurrente avec une crainte quasi permanente que ces crises d’angoisse puissent survenir (pendant au moins 1 mois).

Concerne environ 2% de la population chaque année; les femmes sont 2 fois plus à risque que les hommes.

Se déclenche en général juste après l’adolescence mais rarement après 50 ans.

50% des individus qui ont un trouble panique ont également une dépression majeure et 25% deviennent alcooliques ou développent une forme ou une autre d’addiction.

(Co-morbidité entre trouble panique, dépression majeure et alcoolisme)

5- Agoraphobie : un cas d’anxiété sévère développé dans des situations où l’individu à la sensation qu’il aurait du mal à s’extraire si nécessaire, en général au milieu de la foule.

Agoraphobie vient du grec “peur de l’agora”, c’est-à-dire d’une grande place publique.

Résulte en des comportements d’évitement de situations irrationnellement considérées comme effrayantes (e.g. hors de chez soi—pensez au personnage de Sheila dans la série Shameless—dans une voiture, dans l’avion, sur un pont, dans un tunnel, dans un ascenceur).

6- Syndrome de stress post-traumatique (post-traumatic stress disorder ou PTSD) : suite à un événement choquant, caractérisé par une anxiété accrue, des souvenirs intrusifs, des rêves ou des flashbacks de l’expérience traumatique, une irritabilité et une sorte de torpeur émotionnelle.

Environ 3.5% de la population au É-U.. Environ 2 fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.

11% chez les soldats canadiens…

7- Troubles obsessivocompulsifs (TOC) : les obsessions sont des idées récurrentes ou des impulsions qui sont perçues comme inappropriées, grotesques, voire interdites par les personnes souffrant de TOC.

Les plus fréquentes : l’idée de la contamination par des germes ou des sécrétions corporelles; l’idée que le patient a fait mal à quelqu’un de son entourage sans le vouloir; des pulsions violentes ou sexuelles.

Pensées considérées externes au sujet et la cause de souffrances, évoquant une forte anxiété.

Les activités compulsives constituent des comportements ou des pensées répétitives qui interviennent afin de réduire l’anxiété causée par les obsessions. E.g. le sujet se lave les mains de façon répétitive et rituelle; compte et recompte sans arrêt pour se rassurer; vérifie inlassablement certaines choses comme le fait que la lumière soit éteinte, que la porte soit bien vérouillée, etc.

Environ 2% de la population. Aussi fréquent chez hommes que chez femmes. *
Se manifeste généralement au début de l’âge adulte.
Symptômes varient en fonction du niveau de stress.
+ il y a de stress, + il y a de TOC

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4
Q

Quelles sont les bases biologiques des comportements anxieux?

A

Possible composante ou prédisposition génétique, mais incertain.

Troubles anxieux surtout liés aux événements stressants de la vie.

Stimulus effrayant, ce qu’on nomme aussi un stresseur, provoque la peur qui est une réponse normale de l’organisme.

Cette réponse peut être exacerbée, donc devenir irrationnelle (e.g. le petit Albert) ou, au contraire, diminuée par l’expérience , soit l’apprentissage (e.g. l’acrobate Yann Arnaud).

Réponse au stress :
*une réaction d’évitement,
*une vigilance ou un éveil accru,
*une activation de la composante sympathique du système nerveux autonome (e.g. dilatation de la pupille),
*une sécrétion de cortisol à partir des glandes surrénales.

L’hypothalamus joue un rôle central en orchestrant les différentes composantes hormonales, viscéromotrice et somatomotrice de cette réponse de peur.

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5
Q

Décrire le rôle de l’hypothalamus sur les troubles mentaux

A

Hypothalamus situé sous le thalamus le long du 3ième ventricule. Il est relié à l’hypophyse (parfois appelée glande pituitaire) par la tige pituitaire. Représente ~1% de la masse du cerveau, mais son impact sur la physiologie de l’organisme est considérable.

Fonctions très distinctes du thalamus. Le thalamus se trouve sur le trajet des voies sensorielles et motrices organisées sur un mode «point par point». Relais d’info avant d’atteindre le néocortex. Destruction d’une partie du thalamus provoque typiquement un petit déficit sensoriel ou moteur —tache aveugle ou un manque de sensibilité à un endroit précis de la peau.

Une destruction même restreinte au niveau de l’hypothalamus peut provoquer une désorganisation drastique, parfois fatale, d’une ou plusieurs fonctions vitales de l’organisme. C’est que l’hypothalamus intervient pour intégrer les réponses motrices, viscérales et somatiques en fonction des besoins du cerveau.

Responsable notamment de…

-Homéostasie : maintient des conditions internes constantes malgré des conditions externes variables. Régulation extrêmement précise du volume sanguin, de sa pression, de sa salinité, de son acidité, de son taux oxygénation, de sa glycémie (taux de glucose).

-Thermorégulation. Les réactions biochimiques de plusieurs cellules du corps nécessitent une température de 37°C. Des variations +/- quelques degrés C peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le fonctionnement de ces cellules. Des cellules sensibles à la température dans l’hypothalamus détectent les changements de température et orchestrent les réponses appropriées.

   Quand il fait froid : ordonne des frissons (pour générer de la chaleur dans les muscles), l’aspect de chair de poule de la peau (tentative futile de faire dresser sur la peau la fourrure) et la couleur bleue de la peau (le sang se retire de la périphérie glacée pour maintenir la chaleur intérieure du corps). 

    Quand il fait chaud : fait rougir le visage (sang ramené à la périphérie pour que la chaleur irradie à l’extérieur) et active la transpiration (pour rafraîchir la peau par l’évaporation). -------------- L’hypothalamus peut être divisé en trois grandes parties ; latérale, médiane et périventriculaire. 

La partie latérale et médiane forment un réseau extensif de connexions avec le tronc cérébral.

La partie périventriculaire reçoit majoritairement des afférences de ces deux autres régions. Elle s’appelle ainsi parce qu’elle est disposée autour des parois du 3ième ventricule.

Mélange complexe de neurones:

1- Un de ces groupes de neurones forme le noyau suprachiasmatique, (NSC - rythme circadien) juste au-dessus du chiasma optique. Les cellules de ce noyau sont directement innervées par les cellules de la rétine et jouent un rôle dans la synchronisation des rythmes circadiens jour-nuit. La lumière n’est pas détectée par les cônes ou les bâtonnets mais par des cellules ganglionnaires spéciales sensibles à la lumière (contenant de la mélanopsine).

2- Un autre groupe de neurones de la partie périventriculaire de l’hypothalamus contrôle le système nerveux autonome et régule les effets de l’innervation sympathique et parasympathique des organes viscéraux.

3- Dans un troisième groupe de neurones, les axones des neurones sécrétoires (ou cellules neurosécrétoires) descendent plus ou moins le long de la tige pituitaire vers l’hypophyse. Nous en parlerons plus en détails…

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6
Q

Expliquer la relation hypothalamo-hypophysaire

A

L’hypophyse (ou glande pituitaire) est nichée dans un berceau osseux à la base du crâne. Protection nécessaire pour ce «porte-voix» par lequel l’hypothalamus communique avec le corps.

L’hypophyse est formée de 2 lobes—postérieur et antérieur—contrôlés de façon très différente à partir de l’hypothalamus.

Lobe postérieur :

Contrôle hypothalamique: les plus grosses cellules sécrétoires de l’hypothalamus, les neurones sécrétoires magnocellulaires : axones s’étendent autour du chiasme optique -> descendent vers la tige pituitaire -> aboutissent dans le lobe postérieur de l’hypophyse.

À la fin des années 1930, Ernst et Bertha Scharrer ont suggéré que ces neurones libéraient directement des substances chimiques—les neurohormones—dans les vaisseaux capillaires du lobe postérieur de l’hypophyse.

À l’époque il s’agissait d’une idée surprenante; les glandes se comportent comme tel (hormones), pas les neurones.

Plus spécifiquement, 2 neurohormones : l’ocytocine et la vasopressine. Ce sont des peptides.

L’ocytocine est parfois appelé «l’hormone de l’amour» parce qu’elle augmente la réceptivité sexuelle et facilite les relations sociales. Aussi libérée au moment de l’accouchement, provoque la contraction de l’utérus et facilite la délivrance de l’enfant. Stimule aussi la montée de lait venant des glandes mammaires.

E.g. La mère voit un bébé, entend le cri d’un bébé, ou perçoit une succion d’un mamelon -> thalamus -> cortex cérébral -> hypothalamus -> ocytocine.

La vasopressine (aussi appelée hormone antidiurétique ou par son acronyme anglais ADH) contrôle le volume du sang et sa concentration saline.

Lobe antérieur :
Contrairement au lobe postérieur de l’hypophyse, le lobe antérieur de l’hypophyse constitue véritablement une glande. Les cellules de l’hypophyse antérieure sécrètent des hormones qui contrôlent la sécrétion d’autres glandes de l’organisme (c’est ce qui constitue le système endocrinien).

Les hormones hypohysaires agissent sur les
gonades (hormones lutéotrope—LH) et folliculostimulante—FSH), la glande thyroïde (hormone thyréostimuline—TSH), les glandes mammaires (hormone prolactine).

Il libèrent aussi l’hormone de croissance (GH) qui agit sur tous les organes.

Finalement, il libère l’hormone adrénocorticotrope—ACTH qui agit sur les glandes surrénales

L’hypothalamus contrôle l’hypophyse antérieure : il apparaît donc comme la «glande principale» du système endocrinien.

Plus spécifiquement, ce sont des cellules de la région périventriculaire de l’hypothalamus qui contrôle l’hypophyse antérieure—les neurones neurosécrétoires parvocellulaires.

Celles-ci ne projettent pas dans le lobe antérieur mais ils atteignent leur cible par une sécrétion qui s’effectue dans la circulation sanguine via des hormones hypophysiotropes.

Les minuscules vaisseaux sanguins descendent le long de la tige pituitaire et se ramifient dans le lobe antérieur—système porte hypothalamo-hypophysaire.

Se fixent ensuite à des récepteurs spécifiques localisés à la surface des cellules de l’hypophyse. Déclenchent ou inhibent la sécrétion d’hormones dans la circulation générale.

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7
Q

Nommer une exemple de mécanisme de contrôle des glandes surrénales

A

Situées juste au-dessus des reins, les glandes surrénales sont formées de 2 parties : une sorte de coquille, la corticosurrénale, et le centre, la médullosurrénale (qui sécrète entre autres l’adrénaline)

La corticosurrénale sécrète une hormone stéroïdienne, le cortisol, qui a pour effet de mobiliser les réserves d’énergie dans le corps, de réduire l’action immunitaire et qui nous conditionne en général pour faire face à toute situations de stress.

Le stress est un bon stimulus de sécrétion du cortisol qu’il s’agisse du stress physique (une hémorragie importante) ou psychologique (anxiété d’un examen; peut aussi être positif comme une joie forte).

Neurones sécrétoires parvocellulaires déterminent s’il s’agit d’un stimulus stressant ou pas en fonction entre autre de la quantité de cortisol.

-> libèrent la corticotropin-releasing hormone (CRH) dans le système porte hypothalamo-hypophysaire
-> 15 s plus tard stimule la sécrétion de l’hormone adrénocorticotrope (ACTH) qui passe dans la circulation sanguine et
-> atteint la corticosurrénale où en quelques minutes elle stimule la libération de cortisol.

Le cortisol agit sur l’hypothalamus mais aussi sur beaucoup d’autres neurones en dehors de l’hypothalamus (il est lipophile donc traverse facilement la barrière hématoencéphalique).

Il existe des mécanismes de régulation du niveau de cortisol, heureusement. Il y a des récepteurs spécifiques qui conduisent à la diminution de sécrétion de la corticotropin-releasing hormone (CRH) par l’hypothalamus et donc ultimement du cortisol.

Donc le point de départ de la réaction au stress—et des troubles anxieux—sont les neurones à CRH de l’hypothalamus.

Quand le CRH est surexprimée chez une souris par manipulation génétique, l’animal exprime une sensibilité accrue aux stimuli anxiogènes.

À l’inverse, lorsque les récepteurs aux CRH sont génétiquement supprimés, la souris présente alors une moindre propension aux comportements anxieux.

Plus globalement, on parle de l’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope.

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8
Q

Expliquer la régulation de l’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope par l’amygdale et l’hippocampe

A

L’activité des neurones CRH de l’hypothalamus est régulée par deux structures : l’amygdale et l’hippocampe.

Amygdale :
Dans le cas des troubles anxieux, des études en imagerie cérébrale par IRMf ont mis en évidence une activation anormalement élevée de l’amygdale.

Comme nous l’avons vu à la session dernière, l’amygdale joue un rôle clé en ce qui concerne les processus associés à la peur.

L’information sensorielle parvient via le thalamus à la région basolatérale de l’amydgale où les neurones envoient des axone vers le noyau central de l’amygdale. (C’est là que le conditionnement à la peur modifierait les connexions neuronales.)

Dès que le noyau central est activé, la réponse au stress s’ensuit.

Le noyau central de l’amygdale projette des axones vers la substance grise périaqueducale dans le tronc cérébral (responsable réponse comportementale d’évitement via le système moteur somatique) et vers les systèmes modulateurs diffus (responsable vigilance accrue).

L’expérience émotionelle dépendrait plutôt de projections vers le cortex cérébral (sans passer par le noyau central).

Finalement, le noyau central de l’amygdale projette indirectement des axones vers l’hypothalamus (responsable réponses du système nerveux autonome et réponse de l’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope)…

En fait, la sortie de l’amygdale vers l’hypothalamus fait synapse dans le noyau du lit de la strie terminale (bed nuclei of the stria terminalis) / qui innerve les neurones CRH de l’hypothalamus directement / et active l’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope.

Hippocampe :

L’axe hypothamo-hypophysaire corticotrope est également régulé par l’hippocampe.

L’effet de l’hippocampe est davantage un effet inhibiteur sur la sécrétion de CRH.

L’hippocampe exprime de nombreux récepteurs au cortisol sécrété par la glande corticosurrénale.

Donc fait partie d’une boucle de contrôle du cortisol dans la circulation sanguine.

L’exposition continue au cortisol telle qu’elle peut survenir dans des conditions de stress plus ou moins permanent peut mener à une dégénérescence des neurones hippocampiques. Cercle vicieux…

Bremner et al., 2003.

Il y a une réduction du volume hippocampique visible au moyen de l’IRM chez les victimes de maltraitance pendant l’enfance; et encore plus chez les individus souffrant du syndrome de stress post-traumatique également victimes de maltraitance pendant l’enfance.

—————-
Victimes de mal traitance ont un hypocampe droit + petit que les contrôles.
Les sujets ayant subit maltraitance et PTSD avaient un volume hypocampique encore + petit.
Démontre bien l’effet de l’expérience sur la taille de l’hypocampe, sur l’effet régulateur de l’hypocampe sur l’axe hypothalami-hypophysaire corticotrope.
————————-
Troubles anxieux peuvent originer d’une suractivation de l’amygdale ou d’une sous-activation de l’hippocampe.
(Ou bien des 2)

Mais le cortex cérébral joue aussi un rôle; notamment le cortex préfrontal ventromédian qui inhibe l’amygdale.

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9
Q

Quelle est l’expérience de Milad et al. (2009) sur le stress post-traumatique?

A

Avant, ont appris une réponse de peur chez les participants.
Puis on fait subir une extinction de cette peur aux 2 groupes de participants.

(a) Sujets ayant un syndrome de stress post-traumatique vs. (b) sujets contrôle ayant aussi eu un traumatisme mais sans stress post-traumatique

CS+ était associé à un choc électrique léger et CS- ne l’était pas.

Après la phase d’extinction, (b) ont des réponses galvaniques (SCR, composante sympathique du SNA) équivalentes pour CS+ et CS-.

Cependant, (a) continuent à répondre par la peur à CS+ (notez qu’ils ont une réponse “normale” pour CS- donc pas explicable par une SCR anormale).

Donc, par rapport à (b), (a) ont de la difficulté avec l’extinction d’un conditionnement de la peur. (On du mal à oublier cette apprentissage de la peur)

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10
Q

Comment peut-on traiter des troubles anxieux?

A

1- *Psychothérapie : forte composante apprise dans les troubles anxieux donc souvent efficace, entre autre pour les phobies. Typiquement, une désensibilisation systématique est utilisée… exposer le participant de façon controlée à l’objet phobique.

Extinction… Mais comme nous l’avons vu, pas évident dans certains cas comme celui du stress post-traumatique.

Réalité virtuelle de + en + utlisée pour mieux contrôler l’environnement.

Le neurofeedback pour activer certain circuits associés à la phobie sous le seuil de la conscience (e.g. Taschereau-Dumouchel et al., 2018, PNAS).
-> Comme première exposition. L’objet phobique, sans que le participant ne s’en rende compte.

2- Médicaments anxiolitiques : deux classes pharmacologiques distinctes : les benzodiazépines et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.

Benzodoazépines (la molécule la plus connue est le diazépam vendue sous le nom de Valium) :

On un effet sur GABA est un des neurotransmetteurs inhibiteurs majeurs du système nerveux central, incluant l’amygdale et l’hypothalamus. Trop de GABA, c’est le coma; pas assez, c’est une crise d’épilepsie.

Les récepteurs GABAA sont des canaux chlore sensibles au GABA qui sont à l’origine des potentiels post-synaptiques inhibiteurs (PPSI) rapides.

En plus des sites de fixation GABA, les récepteurs GABAA présentent un certain nombre de sites où des substances sont susceptibles d’agir pour moduler l’efficacité de la conductance ionique du récepteur.

Les benzodiazépines se fixent à l’un de ces sites modulateurs et potentialisent l’effet du GABA.
->Le rende + efficace qu’auparavant
Favorise le fonctionnement du GABA au niveau des récepteurs GABAA

On ignore toujours la substance endogène à l’origine qui utilise ces sites.

L’éthanol potentialise aussi le GABA. Il est donc anxiolitique. Ce qui explique au moins en partie pourquoi abus d’alcool et troubles anxieux vont souvent ensemble.

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11
Q

Quelle est l’expérience de Malizia et al (1998) sur la réduction de la fixation des benzodiazépines dans le trouble panique?

A

Coupe horizontale.

Images TEP (tomographie par émission de positrons) comparant la fixation de benzodiazépines radioactives chez des sujets témoin (à gauche) et chez des sujets souffrant de trouble panique.

Clairement moins de rouge (expression maximale) chez les sujets souffrant de trouble panique suggère moins de récepteurs GABAA.

Le traitement aux benzodiazépines rétablierait la situation “normale” dans le cerveau des patients ayant des troubles anxieux.

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12
Q

Qu’est-ce que le système sérotonergique des noyaux du raphé?

A

La seconde classe pharmacologique des médicaments anxiolotiques:

Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) tel que la fluoxétine (commercialisé sous le nom de Prozac) sont très utilisés pour traiter les troubles de l’humeur.

Cependant, ils sont également efficaces pour traiter certains troubles anxieux comme le TOC, par exemple.

Vous vous souviendrez que les groupes de neurones contenant de la sérotonine sont localisés dans les 9 noyaux du raphé. Siègent de chaque côté de la ligne médiane du tronc cérébral.

Les effets cellulaires de la sérotonine sont relayés par des récepteurs couplés aux protéines G et l’action du neurotransmetteur dans la fente synaptique est stoppée par un mécanisme d’inactivation extrêmement efficace.

Ce mécanisme élimine sélectivement et rapidement le neurotransmetteur entre autre en le transportant dans les terminaisons nerveuses pré-synaptiques qui ont sécrétées la sérotonine (grâce à une pompe de recapture de la sérotonine correspond au #8 dans la représentation à droite).

Les ISRS prolongent l’action de la sérotonine dans l’espace synaptique en réduisant cette recapture.

L’effet anxiolytique des ISRS n’est pas immédiat. Les effets thérapeutiques prennent des semaines à se faire sentir. Implique que pas directement anxiolytique. On pense qu’ils sont le résultat d’une adaptation du cerveau à ces nouveaux taux de sérotonine, notamment d’une neurogenèse hippocampique.

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13
Q

Que sont les troubles de l’humeur?

A

Une dérpession légère passagère, avoir les “blues”, dominé par la tristess/mélancolie : réponse NORMALE aux événements de la vie (Ex : après la perte d’un proche, rupture sentimentale, mauvaise note à un exam….)
- Comme dans InsideOut : Période d’introspection permet de réfléchir sur ce qui nous est arrivé, de faire la paix avec la situation, reprendre le contrôle de sa vie, passer à autre chose.
————–
Ce que les psychiatres et les psychologues nomment trouble de l’humeur est différent : il s’agit d’une réaction inadaptée et beaucoup plus grave.

La dépression majeure est le trouble de l’humeur le plus fréquent; affecte environ 6% de la population.

Se caractérise principalement par une détresse psychologique et une perte d’intérêt pour toutes les activités.

Présent au moins 2 semaines, sans rapport immédiat avec un événement grave de la vie—e.g. un deuil.

Autres symptômes : perte d’appétit (ou au contraire comportement boulimique); insomnie (ou au contraire hypersomnie); fatigue générale; perte de confiance en soi et sentiment d’inutilité; faculté à se concentrer très fortement réduite; et pensées récurrentes de mort.

Épisodes durent habituellement moins de 2 ans.

Mais cette maladie demeure et devient chronique dans 17% des cas.

Sans traitement, récidive est d’environ 50%; après 3 épisodes, récidive augmente à 90%.

Au moins 2 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

Principale cause des suicides.

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14
Q

Quel est le principal trouble de l’humeur vu en classe, expliquer.

A

Troubles bipolaires : les troubles bipolaires se traduisent par des épisodes répétés de manie ou des épisodes alternés de manie et de dépression.

La manie (dérivé du mot français “maniaque” qui veut dire “dérangé” ou “délirant”) est un état d’excitation et d’irritabilité anormalement élevé.

Comportements avec les signes suivants :
surestimation de soi;
des besoins en sommeil fortement diminués;
une loquacité considérablement augmentée;
des idées qui fusent;
une expérience subjective exacerbée;
un défaut de concentration et une grande distraction;
une propension à se donner des objectifs au-dessus de ses moyens;
comportements très déshinibés;
et, parfois, des erreurs de jugements.

Classés en 2 types :

Type I : caractérisé par des épisodes de manies avec ou sans dépression majeure.

Touche 1% de la population—autant les hommes que les femmes.

Type II : caractérisé par des épisodes d’hypomanies, c’est-à-dire une forme de manie sans les erreurs de jugement, avec dépression majeure.

0.6% de la population.

Si les périodes d’hypomanies alternent avec des épisodes dépressifs qui ne sont pas suffisant pour être qualifiés de dépression majeure, on parle plutôt de cyclothymie.

30 fois plus d’artistes présentent un trouble bipolaire que la population générale (souvent de type II—sans erreur de jugement).

E.g. Edgar Allan Poe, Robert Burns, Hector Berlioz, Scott Fitzgerald, Virginia Wolf, John Keats, Jean Leloup, etc.

Histogramme montre le nombre de compositions du musicien romantique allemand Robert Schumann en fonction de ses états maniacodépressifs.
On voit une relation très forte entre ces épisodes de maines (1840, 1849) et le nombre de composition.
Inversement, pendant ses périodes de dépression sévère, composait très peu (1833, 1844) : Aucune composition

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Q

Quelles sont les bases biologiques des troubles de l’humeur?

A

Reflètent le dysfonctionnements simultanés de plusieurs régions cérébrales.

C’est ce qui explique des symptômes aussi variés que des troubles alimentaires, des troubles du sommeil, des difficultés à se concentrer.

On pense tout de suite au systèmes modulateurs diffus du système nerveux central qui peuvent réguler l’ensemble de ces fonctions—le système sérotonergique, en particulier.

Comme on le verra, l’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope pourrait aussi jouer un rôle dans la dépression.

Existe plusieurs hypothèse pour expliquer les troubles de l’humeur :

A- Hypothèse monoaminergique : dans les années 1960, il a été proposé que les systèmes modulateurs diffus monoaminergiques (sérotonine et noradrénaline) pourraient jouer un rôle dans la dépression.

Il existerait une corrélation négative entre présence de dépression et l’activité de ces systèmes.

Trois principales évidences :

1- La réserpine, un médicament introduit pour lutter contre l’hypertension artérielle, était en fait à l’origine d’états dépressifs chez environ 20% des patients traités.

Or la réserpine provoque une forte déplétion en catécholamines (dont la noradrénaline) et en sérotonine en interférant avec les mécanismes de remplissage de vésicules synaptiques en neurotransmetteurs.

2- Puis on a remarqué que des médicaments utilisés pour le traitement de la turberculose entraînaient au contraire une amélioration de l’humeur des patients. On sait aujourd’hui que ces drogues—e.g. la phénelzine—inhibent l’enzyme monoamine oxydase (MAO) qui dégrade les noradrénaline et la sérotonine dans la fente synaptique.

3- Finalement, l’imipramine, un médicament introduit comme antidépresseur—finalement!—et dont il s’est avéré que l’effet antidépresseur était d’inhiber la recapture synaptique de la sérotonine et de la noradrénaline.

Cependant, existe aussi des évidences CONTRE cette hypothèse :

1- Il y a un délai de plusieurs semaines entre l’administration et l’action thérapeutique. Donc il ne s’agit pas d’effets directs.
-> + importante

[[[2- Qui plus est, les amphétamines qui inhibent la recapture de noradrénaline (et de la dopamine) n’ont aucun effet antidépresseur.]]]->faible

Aujourd’hui on pense que l’administration chronique de ces médicaments a pour effet d’être à l’origine de processus adaptatifs de la communication intercellulaire à long terme qui seraient en fait responsible des effets antidépresseurs.

Parmi ces processus adaptatifs, il semble que des adaptations puissent intervenir au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope qui lui aussi a été impliqué dans la genèse de certaines formes de dépression.

Ceci nous mène à l’hypothèse la plus en vogue pour expliquer les troubles de l’humeur :

B- L’hypothèse stress-diathèse des troubles de l’humeur

Il existe des évidences d’une forme familiale de dépression ce qui suggère à tout le moins une prédisposition génétique aux troubles de l’humeur. Prédisposition génétique = diathèse.

Autres facteurs de risque comme la maltraitance pendant l’enfance ou à des situations stressantes répétitives chez l’adulte.

Or on a vu comment ceci influençait l’hippocampe plus tôt.

L’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope serait le site principal de convergence des influences génétiques et environnementales à l’origine des troubles de l’humeur.

Il existe d’ailleurs une comorbidité importante en troubles anxieux et dépression.

Hyperactivité de cet axe dans la dépression.

Qui plus est, les taux de cortisol sanguin et de CRH dans le liquide céphalorachidien sont plus élevés chez les patients souffrant de dépression.

Mais est-ce que à même de causer la dépression? Semble que oui : injections de CRH intracérébrale produisent des effets comportementaux caractéristiques de la dépression : insomnie, diminution de la prise alimentaire, désintérêt pour les activités sexuelles et une anxiété exacerbée.

La boucle inhibitrice de l’hippocampe fonctionnerait moins bien chez les personnes déprimées. À cause d’une réduction du nombre de récepteurs au cortisol.

Comment est régulé le nombre de récepteurs au cortisol dans l’hippocampe? Les gènes, les monoamines et l’expérience précoce au cours du développement.

E.g. Les jeunes rats placés dans un environnements dans lequel ils reçoivent les soins maternels expriments plus de ces récepteurs, moins de récepteurs au CRH dans l’hypothalamus, et ont une anxiété relativement faible quand ils deviennent adultes.

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16
Q

Quel est le rôle du cortex cingulaire antérieur dans les troubles de l’humeur?

A

Plusieurs études en neuroimagerie fonctionnelle ont également montré une augmentation de l’activité dans le cortex cingulaire antérieur chez les patients déprimés.

Cette région est un “noeud” (hub, en anglais) dans un réseau incluant
le cortex préfrontal,
l’hippocampe,
l’amygdale,
l’hypothalamus
et certaines régions du tronc cérébral.

Le cortex cingulaire antérieur est activé par le rappel de souvenirs autobiographiques tristes et son activation diminue après un traitement aux antidépresseurs.

Considéré comme un lien entre l’axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope et l’état émotionnel.

17
Q

Quels sont les traitements possibles des troubles de l’humeur?

A

Un problème de société de par leur fréquence. Coût social. Frein à la productivité.

Il existe déjà plusieurs traitements relativement efficaces.

1.L’électrothérapie convulsive (ECT) : une décharge électrique est appliquée entre deux électrodes placées sur le scalpe (au niveau des lobes temporaux). Cette stimulation électrique localisée a pour effet de déclencher des convulsions mais le patients est placé sous anesthésie et reçoit des myorelaxants pour prévenir les mouvements violents qui pourraient résulter du traitement.

D’abord utilisée dans les années 1930 pour soigner la schizophrénie (parce que pensait-on faussement que les épileptiques ne souffrent pas de schizophrénie). Mais s’est avérée efficace contre la dépression.

Un avantage est que les bienfaits sont ressenties rapidement, souvent après le premier traitement. Rôle important pour prévenir le suicide.

Cependant, produit des pertes de mémoire. Surtout amnésie rétrograde, généralement de moins de 6 mois avant le traitement; mais parfois aussi amnésie antérograde.

Mécanismes inconnus. Pourrait être dû à son effet sur l’hippocampe.

2.Psychothérapie : peut fonctionner dans les formes légères et modérées. L’objectif principal est d’aider le patient à surmonter l’opinion négative que le patient a de lui-même et de son avenir.

Mécanismes inconnus mais probable que l’effet bénéfique passe par la reprise de contrôle sur le plan cognitif de l’activité des circuits affectés dans la dépression.

3.Médicaments antidépresseurs : il en existe plusieurs mais les 4 familles les plus connues sont :

les composés tricycliques comme l’imipramine qui bloquent la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine comme la venlafaxine. Les ISRS comme la fluoxétine (Prozac) qui inhibent sélectivement la recapture de la sérotonine
les inhibiteurs de l’enzyme monoamine oxydase (MAO) comme la phénelzine qui réduisent la dégradation enzymatique de sérotonine et de noradrénaline dans le fente synaptique.

Effet chez l’homme pas encore bien établi.

Mais on sait que réduisent l’(hyper)activité de l’axe hypothalamihypohysaire corticotrope et du cortex cingulaire antérieur.

Les études chez les animaux suggèrent que c’est dû à l’augmentation du nombre de récepteurs au cortisol dans l’hippocampe.

L’administration chronique de ISRS, par exemple, aurait pour effet de stimuler la neurogenèse— la prolifération de nouveaux neurones—dans l’hippocampe.

18
Q

Qu’a-t-on pu observé lors de stimulations intracrâniennes chez les patients dépressifs?

A

Chez un certain nombre de patients l’ECT, les antidépresseurs et la psychothérapie sont inefficaces. D’autres traitements sont donc nécessaires.

1- Des mesures plus drastiques sont alors envisageables dont le recours à la chirurgie fonctionnelle et l’implantation d’une électrode intracrânienne comme pour le traitement de la maladie de Parkinson.

C’est Helen Mayberg, une neurologue, qui en a eu l’idée la première.

Avec l’aide de neurochirurgiens, Mayberg a montré en 2003 qu’une stimulation du cortex cingulaire antérieur (ici une stimulation désactive le réseau possiblement par la mise en jeu de neurones inhibiteurs) améliorait immédiatement l’état du patient.

Dans la majorité des cas, les effets bénéfiques étaient maintenues plusieurs années après l’implantation.

-TEP d’un patient déprimé montrant une augmentation du débit sanguin dans la partie subcallosale du cortex cingulaire antérieur.

-IRM de diffusion utilisée avant la mise en place des électrodes pour localiser la région idéale (interaction entre 2 faisceaux de substance blanche passant par la région subcallosale).

-IRM structurale obtenue pendant l’intervention chirurgicale montrant la position des électrodes de stimulation et permettant d’en vérifier la localisation.

-radiographie obtenue après l’intervention montrant la localisation des électrodes dans chaque hémisphère.

2- Une solution moins invasive prometteuse :

Stimulation Magnétique Transcrânienne répétitive (rTMS en anglais). 1 Hz pendant une dizaine de minutes. Effets peuvent durer plusieurs heures voir quelques jours. La méthode utilisée pour les applications cliniques.

Depuis 2002, acceptée par Santé Canada comme traitement contre la dépression via stimulation du cortex préfrontal dorsolatéral gauche comme traitement de la dépression.

19
Q

Quel est l’effet du lithium sur les troubles bipolaires?

A

L’effet du lithium sur les troubles bipolaires a été découvert par hasard.

Dans les années 1940, John Cade, un psychiatre, cherchait des substances psychoactives dans l’urine de ses patients—des cochons d’Inde—maniaques.

Ensuite, il administrait des extraits d’urines à des cochons d’Inde et étudiait l’effet sur le comportement.

Avait de la difficulté à solubiliser l’acide urique (pensait que c’était l’ingrédient psychoactif) pour l’injecter.

À ajouter du lithium à l’acide urique pour en faire de l’urate de lithium parce ce sel est beaucoup plus soluble (et parce que le lithium était disponible dans sa pharmacie).

De façon inattendue, un effet tranquilisant sur ses cobayes, alors qu’il pensait obtenir l’effet opposé. (Pensait que ça allait rendre les cochons dindes + excités, maniaques)

Comme d’autres sels de lithium avaient le même effet, a conclu que le lithium, et non l’acide urique, provoquait cet effet comportemental.

Le lithium est extrêmement efficace pour stabiliser les patients bipolaires mais nous ne savons pas pourquoi (même si nous connaissons plusieurs de ses effets physiologiques).

20
Q

Qu’est-ce que la schizophrénie?

A

Les troubles anxieux et les troubles de l’humeur présentent des extrêmes de comportements normaux.

Ce n’est pas le cas pour la schizophrénie où les patients présentent des distorsions de leur pensées et de leur perceptions a un niveau tel qu’il est difficilement imaginable.

Trouble mental grave, chronique et très complexe.

Touche 1% de la population.

Forte composante génétique. Si un jumeau monozygote est schizophrène, l’autre a une probabilité de ~50% de l’être. Cette probabilité chute a 17% pour les jumeaux dizygotes.

Donc les gènes prédisposent seulement; hypothèse d’une diathèse encore une fois. Interaction entre gènes et environnement.

En fait, tous les gènes impliqués jouent un rôle dans la transmission synaptique, dans les processus liés à la neuroplasticité et à la maturation synaptique.

Causes environnementales possibles : infection virale chez le foetus ou au cours du développement post-natal précoce; problèmes de malnutrition de la mère; exposition à des facteurs stressants tout au long de la vie; la consommation de marijuana pendant l’adolescence.

La schizophrénie se traduit par une perte de contacte avec la réalité et une rupture par rapport à la norme au niveau du raisonnement, de la pensée, de la perception, de l’humeur et même des mouvements.

La maladie apparaît typiquement pendant l’adolescence et chez le jeune adulte et elle persiste en général toute la vie des individus.

Comprend plusieurs formes différentes. Peut-être plusieurs maladies mentales différentes.

Les symptômes sont de deux types : positifs et négatifs.

-Symptômes positifs : production de pensées délirantes; hallucinations; incohérence des propos; comportement général désorganisé.

Ont souvent des délires organisés autour de thèmes généraux : e.g. des extraterrestres tentent de les contrôler.

Ces pensées incohérentes sont souvent accompagnées d’hallucinations surtout auditives.

-Symptôme négatifs : expression réduite voire inexistante de l’émotion; discours considérablement appauvri; difficultés à initier des comportements volontaires; troubles de la mémoire.

Parfois des troubles du mouvements volontaires pouvant aller jusqu’à la catatonie, des postures bizarres, des grimaces.

21
Q

Quelles sont les bases biologiques de la schizophrénie?

A

La schizophrénie est associée a des changements complexes au niveau de la structure du cerveau.

Ici, coupe coronale du cerveau imagé en IRM de 2 jumeaux monozygotes, l’un avec une schizophrénie (A), l’autre sans (B).

Notez la dilatation des ventricules latéraux, traduisant un rétrécissement du tissu environnant, chez le schizophrène. (A) Ces atteintes aux ventricules sont retrouvées de façon statistique sur un plus grand échantillon de schizophrènes et de contrôles.

Aussi, les schizophrènes (A) présentent des différences au niveau de la structure fine des aires corticales et de leurs connexions. Par exemple, paraissent avoir des troubles de la myélinisation des axones du cortex cérébral.

Ceci conduit à un défaut d’organisation des couches corticales et à un cortex cérébral globalement moins épais que chez les sujets témoin.

Thompson et al. (2001).

IRM anatomique. Plusieurs schizophrènes et contrôles entre 13 et 18 ans.

Ainsi des pertes importante d’épaisseur corticale allant jusqu’à 5% annuellement sont observés dans le cortex pariétal, le cortex moteur et le cortex temporal antérieur.

Enfin, l’étude des synapses et des neurotransmetteurs ont mis en évidence quelques anomalies en rapport avec la schizophrénie.

C’est dans ce contexte qu’ont été avancé les hypothèses dopaminergique et glutamatergique de la schizophrénie…

22
Q

Qu’est-ce que l’hypothèse dopaminergique?

A

La dopamine est l’un des neurotransmetteurs formant les systèmes modulateurs diffus du cerveau.

Elle est présente notamment dans le système dopaminergique mésocortcolimbique qui prend son origine dans l’aire tegmentale ventrale ( l’autre le système dopaminergique nigrostriatal est plutôt impliqué dans le mouvement et prend son origine dans la substance noire -> nigrostriatal, nigrostrié : plutôt impliqué dans le mouvement (ex : effets apparent à ceux du Parkinson = effets extrapyramidaux) )

Un lien a été établi entre schizophrénie et ce système sur la base de deux observations :

1- les effets des amphétamines (e.g. Adderall) qui sont des agonistes des catécholamines (noradrénaline et dopamine) : elles bloquent la recapture de DA et de la NA et stimuleraient probablement la libération de DA.

Effets diffèrent habituellement des symptômes de la schizophrénie.

Cependant, les consommateurs d’amphétamines qui deviennent dépendant (~5%) du produit à cause de ses propriétés addictives et prennent de plus en plus de risque. Parfois en prennent tellement qu’il y a “overdose” qui se traduit par un épisode psychotique avec expression de symptômes positifs qui sont extrêmement similaires à ceux de la schizophrénie.

2- Dans les années 1950, il a été montré qu’un médicament développé comme antihistaminique—la chlorpromazine—était efficace pour réduire les symptômes positifs de la schizophrénie.

Il s’est avéré que cette drogue et d’autres types d’antipsychotiques collectivement dénommés neuroleptiques ont la propriété de bloquer efficacement le sous-type D2 des récepteurs dopaminergiques.

Il existe une corrélation entre les doses efficaces pour traiter la schizophrénie (i.e. seuils—plus ce seuil est bas, le plus efficace est le neuroleptique) des différents neuroleptiques et leur affinité pour les récepteurs D2.

Soit dit en passant, les neuroleptiques sont efficaces pour traiter les psychoses induites par les amphétamines (et la cocaïne).

Mais il semble que la maladie soit plus qu’une simple hyperactivité du système dopaminergique.

Par exemple, les antipsychotiques de nouvelle génération n’ont que peu d’affinité pour les récepteurs D2. On les appelle neuroleptiques atypiques.

Classé Atypique pcq : aucune effet dopaminergique, autres effets
Les neuroleptiques conventionnels (typique), ont des effets secondaires. Un des inconvénients : on un effets important sur le syst dopaminergique modulateur diffus (visé) voir diapo 38, paragraphe 2.
Plusieurs ont des effets négatifs (pas uniquement positifs) sur la Schizophrénie.

23
Q

Qu’est-ce que l’hypothèse glutamatergique?

A

Une autre indication du fait que la dopamine n’est pas pas la seule impliquée dans la schizophrénie vient de l’observation des effets comportementaux de la phéncyclidine (PCP) et de la kétamine—une “drogue du viol”.

Ces agents ont été introduits en médecine comme anasthésiques dans les années 1950. Rapidement cessé d’être utilisés chez les humains parce qu’un certain nombre de patients présentaient des effets secondaires après l’anesthésie, parfois pendant plusieurs jours, incluant des épisodes de paranoïa et d’hallucinations.

En fait, l’intoxications à ces deux drogues comportent des symptômes similaires à ceux de la schizophrénie, tant positifs que négatifs.

Or ces drogues affectent les synapses glutamatergiques.

Ceci a mené à l’hypothèse glutamatergique de la schizophrénie.

Le glutamate est l’un des neurotransmetteurs majeurs de la signalisation excitatrice rapide du système nerveux agissant notamment sur les récepteurs NMDA—des canaux sodiques et calciques dépendant du glutamate.

Le PCP et la kétamine bloquent les canaux des récepteurs NMDA! Mécanisme inhabituel. Habituellement, ce sont les sites de fixation du neurotransmetteur qui sont bloqués.

Pour étudier la biologie de la schizophrénie, les biologistes utilisent aujourd’hui principalement deux modèles animaux de la maladie.

1- De faibles doses de PCP administrées chroniquement à des rats induisent des changements comportementaux qui se rapprochent de certains signes cliniques de patients schizophrènes.

2- Un autre modèle animal est fondé sur une forte réduction d’expression des récepteurs NMDA chez des souris transgéniques.

Dans ce cas, les animaux présentent des comportements qui ressemblent à ceux de patients schizophrènes notamment en ce qui concerne les mouvements répétitifs, une certaine agitation et une altération des interactions sociales avec les autres congénères.

À gauche : souris normales. 1 photo par 30 min pendant 2 heures. Interagissent entre elles.

À droite : souris mutantes. 1 photo par 30 min pendant 2 heures. Peu de contacts.

Mais difficile de savoir si ont des hallucinations auditives ou si elles sont paranoïaques. (Limites)

Mais toutes les drogues qui bloquent les récepteurs NMDA ne produisent pas des effets semblables à ceux de la schizophrénie. Peut-être que le mécanisme d’action de la kétamine et du PCP affecte seulement un sous-ensemble des récépteurs NMDA plus toniques…
-> Ce qui explique cette anomalie

Le traitement de la schizophrénie est fondé sur l’administration de neuroleptiques et sur une intervention psychosociale. Les neuroleptiques conventionnels comme la chlorpromazine ou l’halopéridol agissent via les récepteurs D2. Efficaces pour réduire les symptômes positifs de la schizophrénie.

Malheureusement des effets secondaires importants en rapport avec l’action de la dopamine issue des neurones de la pars compacta de la substance noire (système nigrostriatal). Des effets semblables à ceux du Parkinson, incluant une rigidité, difficulté à initier des mouvements et un tremblement.

À long terme, il peut aussi y avoir des mouvements anormaux au niveau de la bouche notamment (on parle de dyskinésies tardives).

Ces effets secondaires sont fortement atténués par les neuroleptiques atypiques comme la clozapine ou la rispéridone.

En plus, ces médicaments, ont un effet sur les symptômes négatifs aussi.