TP 6 : Antananarivo, espace urbain, espace culturel 1998 Flashcards
Contexte
Texte écrit dans les années 90. C’est un contexte particulier qui va faire émerger de nouveaux courants en géographie:
¬ Les troubles sociaux persistent. Ils devaient être résolus pas l’Etat aidé notamment des géographes aménagistes. Mais au lieu de ça les problèmes se sont accentués
¬ La guerre du Vietnam suscite l’incompréhension et les contestations.
¬ Décolonisation.
Tout ceci débouche sur des contestations sociales, des révoltes contre le système. Il y a par exemple les mouvements de mai 68. Les étudiants en sciences sociales veulent étudier ce qui est en prise avec le présent.
On assiste aussi à une baisse de prestige de la science. Les drames écologiques se produisent et remettent en doute l’utilité de la science (rapport du club de Rome).
¬ Critique de la science régionale car elle oublie le contenu du réel, fait disparaitre la dimension humaine, simplifie la réalité, manque d’esprit critique, oublie les rapports de pouvoir et a une démarche faussement objective.
¬ Émergence de la géographie d’inspiration marxiste qui remet au centre les rapports de pouvoir et la dimension critique.
Mais pour certain c’est insuffisant. C’est le cas de David Ley qui va développer une géographie renouvelée qui prend en compte ce que l’espace représente pour les personnes qui y vivent. Il remet donc l’’individu au centre
Méthodes
- Il adopte une méthode qualitative en immersion pendant deux mois. L’auteur se base d’abord sur des sources théoriques à travers de nombreux ouvrages propres à la géographie culturelle et des représentations principalement orientés sur le milieu urbain et de production francophones.
- Ensuite l’auteur s’appuie sur une méthodologie empirique par le biais d’une enquête qualitative menée dans la ville dans les années 1995. Cette enquête se veut représentatives des différents milieux sociaux de la ville.
Arguments centraux
La question de départ est la suivante:
¬ Quel est l’impact de la culture sur l’espace urbain?
On la retrouve dans le titre, cette question nous indique que nous sommes dans le paradigme de la géographie culturelle.
Reflets de la culture mérina
De plus, l’espace n’est pas donné, mais construit. Il reflète les représentations et les significations de la culture mérina:
¬ La ville se situe sur la colline Reva (palais).
¬ Présences de castes selon l’altitude (pas dans la ville basse). Les Andriana, les Hova et les Andevo.
¬ Caractère rural car il n’y a pas de distinction avec la ville (traduction de ville en malgache = «gros village en hauteur»)
¬ Alignement N-S avec des ouvertures à l’O pour ne pas porter malheur à la famille. De plus, il n’y a pas de construction à l’est (car sinon les ouvertures seraient à l’est ce qui est impensable).
¬ Pas de modification de comportement en venant à la ville (culte des morts, cérémonies traditionnelles, circoncision). Les traditions ne sont pas anéanties par l’environnement urbain. Le milieu urbain semble ne pas avoir d’influence sur la vie spirituelle et les croyances mérinas.
¬ Description de la ville avec une échelle qui se rétrécit. Les quartiers sont très importants et sont souvent familiaux. Les habitants s’identifient plus aux quartiers qu’à la ville. Finalement, ils sont construits selon la culture merina en labyrinthes (sécurisants, ils s’y sentent à l’abri de l’extérieur).
¬ Les quartiers fonctionnent en autarcie (pas de lien avec des personnes d’un autre lignage).
¬ La construction de la maison reflète la culture mérina (appel au devin pour la date du sacrifice) et à l’intérieur tout a sa place (mais invisible).
On remarque donc un investissement symbolique qui se ressent dans les pratiques et les représentations des habitants.
Conséquence de la crise économique
Puis l’article s’intéresse à l’impact de la transformation de l’espace dans cette ville suite à la crise économique. Il y a un risque de destruction culturelle de la ville.
¬ Aura-t-elle raison de la spécificité mérina?
- Elément marquant et fortement symbolique: incendie du palais du Reva. Cet évènement est porteur de sens ce qui est très lié au lieu. C’est un traumatisme car ce palais contenait la synthèse historique malgache des premières monarchies jusqu’à l’indépendance. Tout ce qui était important y était consigné. Certain voient cet incendie comme un symbole de mauvaise augure.
¬ L’incendie cristallisa les tensions (Mérina = côtiers, riches-pauvres).
¬ C’est révélateur d’une crise d’identité, d’une inquiétude pour l’avenir. C’est représentatif de tout le pays car la capitale cristallise les tensions.
- Paupérisation, diminution des revenus. Cela est dû à la dévaluation du Franc malgache. On remarque aussi une détérioration des conditions sanitaires («poubelles de la survie»).
- Insécurités quotidiennes, des endroits à certains moments sont proscrit (cambriolage, vols dans la rue…).
- Réhabilitation ou symbolique, culturel sacrifié à la modernité de la ville, vocation internationale. (la tradition veut que les maisons soient orientées N-S et l’ouverture doit être à l’est. Cette coutume est souvent difficile à respecter en milieu urbain en raison de la topographie et du manque d’espace. Mais les Tananariviens se résolvent facilement à une autre orientation. Ainsi l’organisation de l’espace est plus liée aux contraintes fonctionnelles qu’aux pratiques traditionnelles).
¬ Artère principale, théâtre verdure, stade des chinois, sommet de la francophonie, mondialisation.
¬ Relève plus du prestige que du besoin des habitants
L’originalité culturelle et symbolique s’estompe dans le processus déstructurant (paupérisation, insécurité) et restructurant (réhabilitation urbaine).
¬ Les marchés ne restent plus le jeudi soir par crainte de se faire dépouiller. (déstructurant).
¬ L’orientation traditionnelle des maisons tend à disparaitre. (restructurant)
Il y a un fort sentiment d’attachement à la ville, au quartier et à la maison
Il y a un fort sentiment d’attachement à la ville (Antananarivo représente le symbole du prestige royal d’antan et le berceau historique de la nation) au quartier (importance de la famille, quartiers habités par les gens du même lignage ), à la maison (c’est l’expression de la culture).
¬ L’espace social Tanarivien est significatif de l’opposition entre la culture mérina et occidentale. Et ce dans le dans le domaine de la religion, de l’histoire du sentimental et de la symbolique.
Conclusion
La conception de la culture est trop figée. Pourquoi ne peut-elle pas se modifier? La modernité n’empêche pas la culture.