Thème 2 Flashcards
Définition de personnalité
La personnalité est une ensemble de caractéristiques personnelles et stables influençant les pensées, les comportements et les émotions.
Ces caractéristiques diffèrent d’un individu à l’autre. Conséquemment, les délimitations du normal et du pathologique ont été et sont encore un enjeu comme le témoigne les discussions présentent sur l’élaboration d’une nouvelle classification sur la meilleure façon de décrire un trouble de la personnalité.
Cette définition tient compte des caractéristiques psychophysiques inhérentes à l’individu, mais aussi des réactions des autres envers l’individu en tant que stimulus social, y compris les effets sociaux susceptibles de contribuer à sa réputation.
BREF :
- concept moins restrictif (que tempérament et caractère) des aspects psychologiques et social d’une personne
Définition de caractère
Ensemble des dimensions de la personnalité qui est peu héritable (contrairement aux dimensions du tempérament), de développement plus tardif et influencées par les processus de maturation et les relations interpersonnelles
BREF :
- est acquis lors du vécu de l’individu
Définition de tempérament
Ensemble de traits ou types de comportements habituels que l’on retrouve chez l’individu. Il est stable dans le temps et dans différentes circonstances
BREF :
- est acquis de façon « génétique » / hérité des parents
Définition de trait
Disposition de base innée donnant lieu à des patterns d’affects, de cognitions et de comportements stables. Chaque trait est une dimension qui s’exprime sur un continuum que l’on qualifie de facteur.
BREF :
- les constituants du tempérament
L’un des énoncés suivants n’est pas cohérent avec la définition de la personnalité, trouvez l’intrus :
a. La notion de personnalité réfère à la fois à un aspect d’observation externe (objectif) et la référence à une description de l’état émanant du patient (subjectif)
b. La personnalité décrit un fonctionnement relationnel public et privé
c. Le concept de personnalité implique la notion d’imprévisibilité du comportement
d. Le trouble de personnalité est généralement ego syntone
c. Le concept de personnalité implique la notion d’imprévisibilité du comportement
Quelle est selon vous la meilleure évidence de la base biologique des troubles de personnalité?
Lorsque l’on réfère au déterminant biologique des troubles de personnalité (TP), on réfère au tempérament d’une personne. Plusieurs études ont été réalisées sur des jumeaux afin de montrer la part d’héritabilité des TP. Il demeure raisonnable de dire que les facteurs héréditaires sont responsables d’environ 50% de l’apparition de TP.
Autrement dit, chez un certain individu au bagage génétique particulier, le risque de développer un TP est plus élevé en présence d’un environnement prédisposant. Il faut également comprendre que ces mêmes gènes peuvent augmenter le risque d’être exposé à un environnement prédisposant. Les résultats de ces études sont corroborés par des études sur les systèmes neuro biologiques qui sous-tendent le tempérament.
Vrai ou faux ?
Il existe un lien entre la schizophrénie et le trouble de personnalité paranoïde, mais pas avec les troubles de personnalité schizotypique et schizoïde.
Faux.
La schizophrénie est associée au trouble de la personnalité schizotypique avant tout. Effectivement, le profil clinique des TP schizotypiques a été décrit à partir de proches de patients schizophrènes.
De plus, les études en neuro-imagerie ainsi que des études du système dopaminergique suggère que plusieurs altérations biologiques similaires existent dans ces deux classes de patients. Certains suggèrent que le TP schizotypique serait en fait une forme atténuée de schizophrénie.
Vrai ou faux?
Il est peu probable que des facteurs environnementaux aient une influence sur le tempérament.
Faux.
Il est probable que les facteurs environnementaux aient un rôle à jouer sur le tempérament. Effectivement, l’exposition in utero à la cigarette, l’alcool ou la cocaïne par exemple, a été reliée à une augmentation du risque de présenter un ou des troubles des comportementaux perturbateurs, eux-mêmes associés à l’apparition ultérieure d’un TP. Certains facteurs environnementaux non reliés aux parents ont un influence.
Vrai ou faux?
Un patient souffrant d’un trouble obsessionnel compulsif sévère souffre en fait d’une personnalité obsessionnelle-compulsive.
Faux.
On parle ici de deux pathologies bien distinctes du DSM-5 :
- trouble obsessionnel compulsif :
patient dont la présence d’obsessions (pensées, pulsions ou images récurrentes, persistantes, intrusives et inopportunes) et de compulsions (comportements répétitifs ou actes mentaux accomplis lors de la présence d’obsessions) sont à l’origine d’une perte de temps considérable et/ou d’une détresse psychologique - personnalité obsessionnelle-compulsive :
mode général de préoccupation par l’ordre, le perfectionnisme et le contrôle mental et interpersonnel (manque de souplesse, d’ouverture et d’efficacité) qui entrave le bon fonctionnement de l’individu
Ces «définitions» ne sont que partielles et ont pour but la différenciations des deux pathologies. Afin d’avoir une meilleure idée des critères officiels, voir le Mini DSM-5.
Maladie(s) associée(s) ou traits de comportements en lien avec la dopamine
Schizophrénie et TP schizotypique
Trouvailles en lien avec la dopamine et la schizophrénie/TP schizotypique
- L’élévation des métabolites de la dopamine corrobore l’intensité des symptômes
- Trouvailles comparables mais en plus faible intensité chez les TP schizotypique que chez les schizophrènes : attention soutenue et mémoire de travail
- Présentent tous deux une poursuite visuelle anarchique ou saccadée
- Augmentation de la taille des ventricules cérébraux, diminution du volume du lobe temporal
- L’anatomie du lobe frontal est préservée chez les TP schizotypique, mais altérée chez les schizophrènes
- L’injection d’amphétamine produit une plus grande activité striatum (sécrétant de la dopamine) chez ces deux groupes
Maladie(s) associée(s) ou traits de comportements en lien avec la sérotonine
- personnalité limite et antisocial (tempérament impulsif et agressif)
- personnalité antisociale
- personnalité limite
Trouvailles en lien avec la sérotonine et la personnalité limite et antisocial (tempérament impulsif et agressif)
- Présentent une hypoactivité sérotoninergique
- On recueille moins de métabolites de la 5HT chez les personnes avec des ATCD de comportements agressifs ou suicidaires
- La stimulation de ces systèmes pharmacologiquement n’est pas démontrée efficace
Trouvailles en lien avec la sérotonine et la personnalité antisociale
- Difficile d’interpréter les altérations structurales du cerveau de ces personnes compte tenu de la grande quantité d’alcool consommée chez ces derniers
- On note une diminution du métabolisme de plusieurs régions frontales, surtout dans la zone orbitofrontale qui intervient dans la régulation des comportements sociaux
- On note un métabolisme diminué des zones traitant des informations émotionnelles, ce qui est compatible avec un déficit d’empathie observé chez ces patients
Trouvailles en lien avec la sérotonine et la personnalité limite
- Réduction de plusieurs structures cérébrales, dont : amygdale, hippocampe et cingulum. Difficile de dire si ces changements sont à l’origine ou la conséquence épigénétique
- Il y a une plus grande activation de l’amygdale en réponse à des images émotionnellement chargées chez ces personnes. Sans la stimulation, on observe aucune différence
Selon Freud, comment se forment les traits de personnalité?
Selon Freud, un individu peut présenter des conflits intrapsychiques non-résolus, qui amènent à une fixation à l’un ou l’autre des phases du développement psychosexuel. Ces fixations se traduisent par la suite par des troubles de la personnalité.
Ex. :
- TP dépendant = phase orale
- TP obsessionnel-compulsif = phase anale
- TP histrionique = phase génitale
Un point important dans l’étude de la personnalité est celui du trait (par opposition au trouble). Son Son évolution est aujourd’hui une partie intégrante du diagnostic. On en comprend donc que les TP ne sont pas des entités diagnostiques discrètes, mais plutôt l’extrême de traits de personnalité qu’on retrouve dans la population normale.
Quel est l’apport de McCrae et Costa à l’étude de la personnalité?
Ces auteurs ont proposé un système pour diagnostiquer les personnalités saines et pathologiques encore très connu et d’actualité composé de 5 facteurs. Chaque facteur est par la suite subdivisé en plusieurs sous-traits ou facettes.
Les 5 facteurs sont connus sous l’acronyme OCEAN
(Ouverture à l’expérience, Caractère consciencieux, Extraversion, Amabilité (caractère agréable) et Névrotisme (ou affectivité négative)).
Selon les auteurs, bien que les traits demeurent très stables dans le temps, les caractéristiques d’adaptation que développe un individu lors de ses interactions avec l’environnement peuvent changer sous l’effet du processus de maturation biologique, des changements survenant dans l’environnement ou d’interventions thérapeutiques spécifiques.
L’élément clé dans leur stratégie de classification est la distinction entre les tendances fondamentales (les 5 facteurs) et les adaptations caractéristiques découlant de l’interaction avec l’environnement.
Selon la théorie, la culture a une influence réduite voire nulle sur les traits eux-mêmes, mais a une influence spectaculaire sur les composantes des adaptations caractéristiques (croyances, valeurs, habitudes, rôles et relations).
Décrire l’acronyme OCEAN
Ouverture à l’expérience : appréciation des idées originales, de la nouveauté, de l’esthétique, des émotions et de l’aventure
Caractère consciencieux : respect des normes et la morale, fiabilité, ordre, sens de l’organisation, rigueur, discipline, orientation vers des buts
Extraversion : jovialité, recherche de contacts sociaux et de stimulation, énergie, fonceur, facilité à s’exprimer et à s’affirmer
Amabilité (caractère agréable) : collaboration, recherche d’harmonie, empathie, confiance, vision optimiste face aux autres, générosité
Névrotisme (ou affection négative) : tendance à la détresse, l’anxiété, la tristesse et/ou la colère (N.B. : Presque tous les troubles de la personnalité du DSM-5 sont associés à un score élevé de névrotique)
Quels sont les facteurs prédicateurs de trouble des personnalités liés aux figures d’attachement?
- une faible proximité physique ou psychologique avec la mère ou le père
- les punitions trop sévères et le contrôle parental par la culpabilité
- être né d’une grossesse non désirée
Il est fort probable que la personnalité soit influencée par des facteurs culturels et ethniques. Il est difficile toutefois d’évaluer si l’influence de ces derniers agit en rehaussant des traits de personnalité ou en permettant le développement de trouble de la personnalité. On note toutefois quelques tendances, selon la société étudiée :
- les sociétés modernes, en mettant l’accent sur l’individuation, l’autonomie et la compétitivité, favorisent le développement de la personnalité narcissique
- les sociétés plus traditionnelles, en mettant l’accent sur la conformité au groupe et aux normes sociales, pourraient induire plus de traits dépendants
- la proportion du trouble de la personnalité antisociale varie selon la région du montre : les prévalantes les plus faibles sont notées là où les structures sociales sont les plus cohésives
De plus, certains facteurs prédicateurs augmentent le risque de souffrir d’un TP quel qu’il soit :
- faible niveau socio-économique
- fait d’être issu d’une famille monoparentale
- discorde parentale
- présence de conduites antisociales chez les parents
- maladie ou décès d’un ou des deux parents en bas âge
- expériences d’abus et de négligence (facteur important)
a) abus sexuel : relié aux TP du groupe B (particulièrement TP limite)
b) abus émotionnel : relié plus spécifiquement au TP limite
Quelles sont les trois catégories qui permettent de regrouper les troubles de la personnalité et les troubles de personnalité qui leur sont associés?
Groupe A (bizarre/excentrique) :
- paranoide
- schizotypique
- schizoide
Groupe B (intense/dramatique) :
- limite (borderline)
- antisociale
- narcissique
- histrionique
Groupe C (anxieux/craintif) :
- évitant
- obsessionnel-compulsif
- dépendant
Décrire les critères du trouble de la personnalité selon le DSM-5
A. Modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie notablement de ce qui est attendue dans la culture de l’individu. Cette déviation est manifeste dans au moins deux des domaines suivants :
- La cognition (c-a-d la perception et la vision de soi-même, d’autrui et des évènements)
- L’affectivité (c-a-d la diversité, l’intensité émotionnelle, la labilité et l’adéquation de la réponse émotionnelle)
- Le fonctionnement interpersonnel
- Le contrôle des impulsions
B. Ces modalités durables sont rigides et envahissent des situations personnelles et sociales très diverses.
C. Ce mode durable entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
D. Ce mode est stable et prolongé et ses premières manifestations sont décelables au plus tard à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
E. Ce tableau n’est pas mieux expliqué par les manifestations ou les conséquences d’un autre trouble mental.
F. Ce mode durable n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (drogue donnant lieu à un abus ou médicament) ou d’une autre affection médicale générale (traumatisme crânien)
Quoi faire si une personne répond aux critères de trouble de la personnalité sans répondre aux critères d’un trouble de personnalité spécifique?
Lorsqu’un patient répond à ces critères sans répondre totalement aux critères d’un des troubles présentés plus tard, il convient de porter un diagnostic de trouble de la personnalité non spécifié.
Ratio sexe pour TP paranoide
H > F
Prévalence du TP paranoide
1,7% de la population (haute)
Décrire la présentation clinique et le diagnostic du TP paranoide
- Les patients ne consultent pas d’eux-mêmes ; ils se font référer
- Présence sur une longue période de temps de cognitions paranoïdes envahissantes sans être psychotique
- Méfiance envahissante ; «l’enfer, c’est les autres»
Pronostic du TP paranoide
aigu vs chronique, complications, comorbidités
Rarement présent sans comorbidités
Traitement du TP paranoide
Malgré que l’efficacité de la thérapie centrée sur le transfert ait été étudiée sur les TP limite, elle peut en principe être utilisée sur une majorité des TP
Prévalence du TP schizoide
0,9% de la population
Ratio sexe pour TP schizoide
H > F
Présentation clinique et diagnostic pour TP schizoide
- Les patients ne consultent pas d’eux-mêmes ; ils se font référer
- Solitude, peut finir par entrer en thérapie
Pronostic du TP schizoide
Presqu’uniquement diagnostiqué en contexte de comorbidités
Traitement TP schizoide
Malgré que l’efficacité de la thérapie centrée sur le transfert ait été étudiée sur les TP limite, elle peut en principe être utilisée sur une majorité des TP
Prévalence du TP schizotypique
0,9% de la population
le plus bizarre
Étiologie du TP schizotypique
- Forte héritabilité (tempérament)
- Lien avec l’élévation des métabolites dopaminergiques
- Abus physiques en bas âge
Présentation clinique et diagnostic pour TP schizotypique
- Atteinte très significative du fonctionnement
- Lien avec la schizophrénie
- Diagnostic stable
Pronostic pour TP schizotypique
Pronostic pauvre et faible niveau de fonctionnement à long terme
Traitement pour TP schizotypique
Aucune psychothérapie ciblant ce TP n’a été élaborée à ce jour. Il est souvent traité comme le trouble psychotique atténué.
Prévalene TP antisocial
1,1% de la population
Ratio TP antisocial
H > F
Reconnaissance de TP antisocial se fait avant quel âge
avant l’âge de 15 ans
Étiologie du TP antisocial
- Composante génétique (parents-enfant indépendamment de l’environnement)
- Traits impulsif et agressif (hypoactivité du système sérotoninergique)
- Altérations structurales au niveau frontal et des émotions
- Abus physiques en bas âge
Présentation clinique et diagnostic du TP antisocial
- Carences a/n de l’empathie et de l’intimité (aussi impulsivité, irresponsabilité, transgression loi)
- Dimensions suicidaires
- ATCD d’abus physique en bas âge
(prison, patron familial, séduction et manipulation)
Pronostic du TP antisocial
- Facteur de mauvais pronostic : comportement agressif et antisocial à l’adolescence
- Pauvre pronostic
- Souvent associé au TP narcissique
- Le vieillissement est associé à une diminution des comportements impulsif et/ou agressif
Traitement du TP antisocial
Aucune approche psychothérapeutique ne s’est montrée efficace jusqu’à présent
Prévalence du TP limite
1,6% de la population
Ratio sexe du TP limite
F > H (ratio suggéré en clinique 3 : 1)