Spé développement A Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que l’adolescence ?

A

L’adolescence est une période de la vie pouvant être défini par la période entre l’enfance et l’âge adulte. Cependant, cette définition est trop abstraire et classe les adolescents dans une catégorie d’âge indéfini avec trop peu de repère.

L’adolescence est une période transitoire dans laquelle il va s’oppérer énorméments de changements. L’adolescent va, pendant cette période, essayait de se trouver une identité ce qui va le rendre plus vulnérable. Ce qui fait que l’on peut percevoir cette période comme une période de crise et de conflits.

L’adolescence va être directement lié au regard de la société. On voit apparaître dans certaines cultures des rythes initiatiques qui permettent de marquer la fin de l’adolescence. Le fait de ne pas avoir ces rythes va perturber l’adolescent qui ne sera pas quand il va passer à l’âge adulte et se créera alors des rythes auto-initiatiques avec par exemple la transgression.

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2
Q

Comment définir le début et la fin de l’adolescence ?

A

Plusieurs dimensions existent avec des critères très variables :
* Dimension biologique : Début -> premiers changements physiques. Fin -> Capacité de faire un enfant
* Dimension cognitive : Début -> premiers raisonnements abstraits. Fin -> Maitrise de la pensée formelle
* Dimension Psychique (Identitaire) : Début -> Premiers secrets et premières tentatives d’affirmer son identité et ses choix personnels. Fin -> Capacité de se définir en tant que personne indépendante, d’affirmer et d’assumer son identité, ses valeurs et ses choix personnels
* Dimension sociale : Début -> Construction d’un réseau social personnel indépendant de la famille. Fin -> Accession à la maîtrise de soi avec l’exercice des pouvoirs et des responsabilités que cela comporte envers les autres
* Dimension juridique : Début -> Période où les parents peuvent laisser leur enfant seul à la maison pour quelques heures sans être considérés comme négligents selon la loi sur la protection de la jeunesse (12 ans). Fin -> l’âge de la majorité

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3
Q

Quelles sont les tâches développementales de l’adolescence ?

A

Une nouvelle vision de l’adolescence est récemment arrivée, avec l’idée qu’il y a différentes tâches développementales à accomplir. Elles sont les suivantes :
* Développement physique : intégrer les différents changements physiques dans leur corps sexué et accéder progressivement à a sexualité génital adulte
* Développement cognitif : élargissement de l’horizon temporel et accès à l’abstraction. Ne plus penser seulement ici et maintenant mais se projeter aussi dans le futur.
* Développement socio-affectif : . Être capable de prendre des décision seul sans pour autant rompre les liens affectifs avec les parents, tout ça en développant des relations avec des pairs hors de la relation familial.
* Développement identitaire : construire sa personnalité en intégrant ses identités passées et futures, en s’engageant dans des choix sexuels et sociaux, en conformité avec qui on est.

Chacune de ces tâches développementales va successivement occuper le premier plan des occupations de l’adolescent en 3 étapes différentes :
* Début de l’adolescence (11-14ans) : changements pubertaires
* Adolescence moyenne (15-17ans) : changements socio-affectifs
* Adolescence tardive (18-20ans) : changements identitaires

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4
Q

Peut-on réellement parler de crise d’adolescence ?

A

La nouvelle vision des tâches développementales permet de voir plutôt l’adolescence comme une période de transition, un temps de changement plutôt qu’une crise.

Les tâches développementales, montre que l’adolescent n’a pas à avoir à mener tous les conflits de front mais plutôt chaque soucis par période. Le fait de ne pas tout gérer en même temps donne une certaine stabilité.

L’adolescence n’en est pas pour autant une période harmonieuse.

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5
Q

Les adolescents vont-ils si mal que ça ?

A

Dans les années 70, 20% des adolescents vivaient une adolescence tumultueuse contre 15 à 25% aujourd’hui dont 5 à 10% avec des pathologies.

Des études Ipsos Santé ont été réalisé à ce sujet. La première tant à montrer que les adolescents vont de mieux en mieux au cours des années.
Une deuxième étude va montrer qu’en général les adolescents se portent bien mais c’est les adultes qui pensent qu’il vont mal, ce qui est légèrement moins visible chez les adultes travaillant avec des adolescents.

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6
Q

Qu’est-ce que l’adolescence pour les adolescents (et les adultes) d’aujourd’hui ?

A

L’adolescent pour les adolescents est une ambivalence entre l’ouverture du champ des possibles et une certaine adversité, alors que pour les adultes c’est une tendance à dramatiser cet âge charnière (inquiétudes, appréhensions vis-à-vis du monde qui attend les ados).

Le premier marqueur du passage à l’adolescence est l’évolution de leurs relations avec les autres. Sortir du cocon familial pour s’ouvrir aux autres.
La rebellion est une caractéristique très présente dans l’adolescence. Les adolescents vont commencé à avoir envie de liberté et vont transgresser les règles et ne plus supporter l’autorité.
On va devenir adolescent par le corps. L’enjeu clé à cet âge est le fait de penser par soi-même, pouvoir exprimer ses opinions, ses amis

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7
Q

Expliquer le processus d’autonomie dans l’adolescence.

A

L’autonomie est le processus ultime de l’adolescence, il comporte 5 grands leviers :
* Les premiers outils pour interagir avec ses pairs sans présence adulte (portable, Facebook…)
* Le passage au lycée (premier examen, choix de l’orientation..)
* Le choix personnel des vêtements
* Les premiers déplacements sans les parents
* L’apparition de relations affectives intenses (amis et petits amis)

Le tryptique « travail (64%), « logement » (70%, « parentalité » (61%) sont les traits déterminants du passage à l’âge adulte.

83% des adolescents reconnaissent le besoin d’accompagnement de ce passage à l’âge adultes.

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8
Q

Quelles sont les différentes générations ?

A

La génération X (environ 1960-1980), est la génération qui arrive après les baby-boomers. C’est une génération de désenchantés, il y a beaucoup d’anxiété, d’amertume, parfois d’agressivité envers les valeurs de la génération précédente. C’est une génération plus pragmatique qu’idéalist (sans grandes illusions).

La génération Y (environ 1980-2000), ils pensent, travaillent et interagissent sur un mode plus collaboratif, avec une approche horizontale des rapports sociaux. Recherche d’une meilleure qualité de vie conciliant travail et intérêt personnel ou réalisation de soi. Ils pensent à court terme et sont très mobiles. Très à l’aise avec les technologies de l’information.

La génération C (après 2000 environ), ceux qui sont nés et ont grandi avec les technologies de l’information et Internet. D’où la génération C pour communication, collaboration, connexion et créativité. Ils possèdent les caractéristiques de la génération Y mais en plus accentué. Ils rejettent un cadre figé, imposé.

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9
Q

Doit-on avoir peur de l’usage important des nouvelles technologies chez les adolescents ?

A

Ecran ne veut pas dire isolement. Les relations entre adolescents ne sont pas dégradées par les nouvelles technologies… elles sont modifiées !

Ce sont surtout les adolescents présentant des signes de faiblesse qui tendant à surinvestir les technologies au détriment de la relation physique.
Les adolescents qui vont mal (score faible de bien être) peuvent s’enfermer dans une bulle technologique, entretenant leur isolement vis-à-vis des autres (pairs et adultes de leur entourage).
En 2010, 2% des adolescents se déclarent sans ami.

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10
Q

Qu’est-ce que le développement physique à l’adolescence ?

A

C’est l’une des tâches développementales de l’adolescence qui correspond à l’élaboration d’un nouveau rapport au corps.

C’est de se construire une image corporelle sexuée, d’adopter une identité de genre d’avoir un sentiment d’appartenance à une identité féminine ou masculine (indépendamment des caractéristiques biologiques et de l’orientation sexuelle) et d s’engager progressivement dans la sexualité adulte.

On va parler de puberté.

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11
Q

Qu’est-ce que la puberté ?

A

La puberté pourrait se définir par des transformations physiques dus à des modifications hormonales. Elle marque le début de l’adolescence et aboutira au développement complet des caractères sexuels, à l’acquisition de la taille définitive, de la fonction de reproduction et de la fertilité.

Lors de la puberté, les organes reproducteurs deviennent fonctionnels (femmes : vagin, utérus, ovaires/ hommes : pénis, scrotum, testicules), mais il y aussi l’apparition des caractères sexuels secondaires. On observe une forte variabilité interindividuelle dans l’âge et la durée de ces transformations. Il y a un impact de facteurs génétiques et environnementaux (ex : alimentation, stress). Les filles sont en avance d’environ 2 ans sur les garçons.

C’est lors de cette période que la construction de l’image corporelle va se faire.

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12
Q

Qu’est-ce que l’image corporelle ?

A

La construction de l’image corporelle concerne :
* Le rapport positif ou négatif que l’individu entretient avec son propre corps
* La satisfaction ou l’insatisfaction que chacun éprouve à l’égard de son apparence physique
* La satisfaction ou l’insatisfaction que chacun éprouve à l’égard de la séduction physique qu’il croit exercer sur son entourage

La construction de l’image corporelle est le fruit de trois dimensions inter-reliées :
* Les réalités biologiques : âge de la puberté, poids, taille…
* L’histoire personnelle de l’adolescent : les réalités biologiques (objectives) s’inscrivent dans une histoire psychologique où l’estime de soi joue un rôle important
* Les pressions sociales : l’estime de soi est en partie déterminée socialement, l’image corporelle se construit aussi sur la base des normes physiques idéales et des canons de beauté véhiculées par la société.

La puberté affecte négativement l’image corporelle. Les normes de beauté sont difficultés à atteindre, surtout à un âge où ne peut pas contrôler les changements naturels du corps. Il y a donc une baisse de l’estime de soi.
Il va y avoir une apparition possible de dysmorphophobie.

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13
Q

Quels sont les effets psychologiques des transformations physiques subit à l’adolescence ?

A

C’est l’écart entre les attentes des adolescents et la réalité qui déterminerait les répercussions psychologiques.

Une puberté précoce offre généralement un statut social plus avantageux, alors qu’une puberté tardive entraîne généralement des difficultés psychologiques.

Chez les femmes :
* Puberté précoce (avant 8ans) : Image corporelle plus négative, plus de problèmes relationnels, plus de comportements à risques
* Puberté tardive (après 13ans) : problèmes relationnels, problèmes liés à l’image de soi, une adaptation plus positive
Chez les hommes :
* Puberté précoce (avant 10ans) : généralement des effets positifs à un développement précoce, associent aussi la précocité pubertaire à des difficultés comme : une augmentation des symptômes dépressifs, plus de prises d’alcool, plus de risques de comportements délinquants
* Puberté tardive (après 14ans) : Souvent moins populaires auprès de leurs pairs, moins susceptibles d’être des meneurs, plus inquiets quant à leur intégration sociale (même future), plus isolés… Sentiment d’infériorité et moins bonne image de soi, Mais souvent plus doués sur le plan de la curiosité intellectuelle

Les effets du moment de la puberté peuvent être modulés par d’autres variables comme les traits de personnalité, contexte familial, contexte social.

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14
Q

Quel est le lien entre puberté et éveil à la sexualité ?

A

La puberté entraîne une augmentation des préoccupations liées à l’évaluation de l’attirance physique auprès de l’autre sexe. Il y a une précocité croissante des premières expériences, des premières relations sexuelles -> Age médian
- Pour les hommes : 17,2 ans en 2006 (18,1 ans en 1930)
- Pour les femmes : 17,6 ans en 2006 (22 ans en 1930)

La sexualité des adolescents est sporadique et non planifiée. Augmentation des risques de relations non protégées. Présence d’une forme de pensée magique. Nécessité de mettre en place des programmes d’informations sexuelles précocement, des campagnes de sensibilisation

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15
Q

Qu’ont montré les données de l’étude HBSQ ?

A

Le but est de mieux appréhender la santé et les comportements de santé des adolescents de 11 à 15ans.

On observe des tendances stables dans l’âge de l’initiation sexuelle malgré des différences filles – garçons et ça malgré les craintes des parents d’une sexualité précoce (liée à l’accès facilité via internet).
Une majorité des jeunes indique n’avoir utilisé qu’un seul moyen de contraception. La proportion de rapports non protégés continue d’augmenter. Les relations sexuelles précoces présentent plus de risque à l’égard des MST et grossesses non désirées

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16
Q

Qu’ont montré les données de l’étude HBSQ ?

A

Le but est de mieux appréhender la santé et les comportements de santé des adolescents de 11 à 15ans.

On observe des tendances stables dans l’âge de l’initiation sexuelle malgré des différences filles – garçons et ça malgré les craintes des parents d’une sexualité précoce (liée à l’accès facilité via internet).
Une majorité des jeunes indique n’avoir utilisé qu’un seul moyen de contraception. La proportion de rapports non protégés continue d’augmenter. Les relations sexuelles précoces présentent plus de risque à l’égard des MST et grossesses non désirées

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17
Q

Expliqué l’étude du baromètre Santé 2005 de l’enquête menée sous l’égide de l’INPEX.

A

Il permet de mieux appréhender les comportements de santé de la population. C’est une base de données sur les connaissances, les attitudes et les comportements des Français sur leur santé, et leur perception de la santé et des risques.
Mise en évidence de différents facteurs impactant l’utilisation des méthodes contraceptives :
* Age du premier rapport : sexualité tardive = tendance de 1er rapport non protégé
* Religion
* Niveau d’éducation
* Lieu de résidence

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18
Q

Quel est le lien entre hormones et comportement ?

A

Des données semblent mettre en évidence un lien entre taux de testostérone et comportements agressifs, voire délinquants. On remarque une augmentation de l’agressivité physique et des comportements impulsifs mais la relation n’est pas linéaire. Il semble dinc y avoir un rôle de la testistérone dans les comportements agressifs mais qui serait en fait limité à certains contextes. Un jeune dont le taux de testostérone est élevé réagit plus promptement quand il se sent provoqué mais pas de lien entre cette hormone et l’agressivité quand le jeune ne ressent pas de provocation.

Il existe un lien entre hormones et comportements. Mais attention aux visions simplistes !!

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19
Q

Quel est le lien entre hormones et émotions ?

A

Les parents se plaignent des sautes d’huleurs de leur progéniture adolescente. Les recherches montrent qu’effectivement :
* Les adolescents sont d’humeur plus volatile que les enfants et les adultes
* Ils auraient plus d’humeurs dépressives, plus d’huleurs extrêmes et passeraient plus vite d’un extrême à l’autre
* Des expériences émotionnelles en dents de scie sont particulièrelent observables au début de l’adolescence.

On observe une augmentation de la dépression et des symptômes dépressifs au moment de la puberté (surtout chez les filles). Lien entre hormones (oestrogène) et dépression. Mais les hormones n’expliquent pas tout.

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20
Q

Quel est le lien entre hormones et cerveau ?

A

De nombreuses études montrent des modifications majeures dans l’organisation du cerveau à l’adolescence. Hypothèse d’un nouveau réseau neuronal qui constituerait le support de la nouvelle pensée abstraite et des progrès cognitifs des adolescents (Fischer & Rose, 1994) comme l’amélioration des aptitudes à anticiper les conséquences de ses actes, l’essor des capacités de déduction et de généralisation, etc.
Riche de potentialités, cette métamorphose cérébrale porte aussi en elle les risques psychopathologiques propres à l’adolescence. Phase de fragilité avec risques psychopathologiques qui culminent à cet âge comme le développement d’un état schizophrénique.

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21
Q

Comment se passe le développement cérébrale à l’adolescence ?

A

L’adolescence est une période de profonde maturation cérébrale (Naassila, 2010). Toutes les recherches en IRM montrent une diminution du volume de la matière grise (neurones) et une augmentation du volume de la matière blanche (fibres nerveuses, axones). Une réduction des neurones mais une augmentation des connexions. En renforçant les connexions entre les neurones, on va gagner en efficacité (« moins de routes de campagne et plus d’autoroutes »).

Des changements dans le corps calleux
Première grande poussée de croissance cérébrale vers 13 ans dans les lobes pariétaux. Régions fortement impliquées dans l’orientation spatiale, mais aussi dans le langage.
Deuxième période de changements majeurs autour de 17 ans dans le lobe frontal. Siège des fonctions mentales supérieures; Zone qui régule les fonctions exécutives

Des changements au niveau de l’amygdale : Située dans le système limbique (siège des émotions).
Amygdale = système d’alerte
Des changements au niveau de neurotransmetteurs comme la sérotonine (qui régule l’humeur).
La maturation du système limbique est plus précoce que celle du cortex préfrontal.
Des facteurs externes (alcool, drogues, stress) peuvent détruire les neurones
-> Un souci quand on pense à la place que prend de plus en plus l’alcool dans la socialisation des adolescents !

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22
Q

Expliquer les fonctions exécutives à l’adolescence.

A

Plusieurs processus :
* Attention : Contrôler son attention, dirigée vers un but, sur certain stimuli (attention sélective), partager son attention sur deux activités (attention divisée) et maintenir sa concentration sur de longues périodes (attention soutenue)
* Mémoire : Manipulation mentale de l’information (mémoire de travail) et récupération active d’informations en mémoire (mémoire à long terme)
* Inhibition : Capacité à s’empêcher de produire une réponse automatique inappropriée, une stratégie inadéquate / Capacité à écarter les stimulations non pertinentes pour l’activité en cours, à ignorer les informations inutiles…
* Flexibilité mentale : Capacité de passer d’un comportement à un autre en fonction des exigences de l’environnement
* Planification : Capacité à organiser une série d’actions en une séquence optimale visant à atteindre à un but

Elles permettent donc à un individu, confronté à un obstacle ou à une expérience nouvelle, d’initier des actions vers un but, c’est-à-dire :
- Mobiliser son attention et ses ressources vers le but
- Elaborer des stratégies de résolution de problèmes
- Planifier les étapes à suivre
- Vérifier le bien-fondé des stratégies choisies
- Se corriger, faire son autocritique

Fonctions exécutives et comportement des adolescents :
les adolescents connaissent le danger et sont capables de prendre des décisions rationnelles… Sauf si leurs pairs sont présents ; Sauf s’ils sont dans des situations inconnues ; Sauf si le contexte émotionnel est intense ; Sauf s’ils doivent inhiber une autre source de stimulation ; Sauf s’ils doivent jongler entre gain à court terme et conséquences à long terme = des comportements qui peuvent être décrits comme des capacités limitées en terme d’attention, de contrôle des impulsions, d’intelligence émotionnelle, d’évaluation des récompenses et de comportements avec objectifs à long terme… -> des capacités limitées en termes de « fonctions exécutives ».

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23
Q

Comment se passe le développement cognitif à l’adolescence ?

A

Développement à l’adolescence d’une pensée complexe incluant :
- La capacité d’abstraction
- Le raisonnement hypothético-déductif
- La capacité de penser sa propre pensée (activités métacognitives)
De nouvelles capacités qui vont avoir une influence sur la vie de l’adolescent qui va pouvoir considérer le mode autrement qu’avec ses yeux d’enfant.

Accès à la pensé formelle
5 caractéristiques de la période des opérations formelles (Piaget)
- Du concret à l’abstrait
- Du réel au possible
- La prévision des conséquences à long terme
- La logique déductive
- La résolution systématique des problèmes

Le développement cognitif prends en compte différents facteurs comme : du concret à l’abstrait; du réel au possible; la prévision des conséquences à long termes; la logique déductive; la résolution systèmatique des problèmes; la métacognition; le développement cognitif; l’égocentrisme; l’expérience scolaire

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24
Q

Comment l’adolescent passe du concret à l’abstrait ?

A

La pensée formelle est une pensée logique abstraite. Une forme de pensée indépendante du contenu auquel elle s’applique (contrairement au stade des opérations concrètes)
La pensée se détache du réel, du concret. Le réel ne constitue qu’une partie des possibles. L’adolescent peut maintenant raisonner sur des idées, des propositions, des hypothèses, de l’imaginaire, des réalités inactuelles, du hasard…
Exemple : pour vous, quel serait le meilleur système d’éducation ?
- Stade des opérations concrètes : plus de réponses relatives au domaine pratique (plus grand choix d’activités parascolaires…
- Stade des opérations formelles : plus de suggestions abstraites (une plus grande liberté des élèves, plus d’autonomie…)

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25
Q

Comment l’adolescent passe du réel au possible ?

A

L’adolescent devient capable d’envisager les différentes possibilités d’une situation en se détachant d’une perspective unique. Exemple : un automobiliste perd le contrôle de sa voiture qui quitte la route et frappe un arbre… quelles pourraient être les causes de l’accident ? Stade des opérations concrètes = une seule explication possible (maladresse du conducteur). Stade des opérations formelles = plusieurs solutions sont envisagées (maladresse, chaussée glissante, malaise du conducteur, vitesse excessive, etc.).
L’adolescent devient capable d’imaginer des mondes possibles en dehors du monde réel. Il peut utiliser cette nouvelle capacité intellectuelle pour penser à un monde idéal d’où l’envie de changer le monde (ou de changer son monde).

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26
Q

Comment se passe la prévision des conséquences à long terme à l’adolescence ?

A

L’adolescent commence à penser à l’avenir de façon systématique, il peut envisager les diverses options ou possibilités qui s’offrent à lui et prévoir les conséquences à long terme de ses actions d’où de nouvelles questions qui apparaissent chez les adolescents : Quel métier vais-je exercer plus tard ? Quel sera mon avenir si je fais des études supérieures ?

Evolution des réactions des adolescents face à des dilemmes (Lewis, 1981). Exemple : décider si on doit subir ou non une intervention chirurgicale délicate visant à corriger une difformité importante du visage
- Les jeunes de 13 ans pensent lus en termes concrets et en fonction de l’ici et maintenant (Est-ce que les filles vont accepter de sortir avec moi ? Combien coûte cette opération ?)
- Les jeunes de 17ans considèrent plus ce qui peut arriver dans l’avenir (42% contre 11%)
Voir aussi l’évolution du jugement moral (plus loin)

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27
Q

Qu’est-ce que la logique déductive ?

A

Avant, l’enfant fait surtout preuve d’une logique inductive. Forme de raisonnement qui consiste à passer du particulier au général :
- L’enfant peut induire un principe général à partir de son expérience personnelle
- Il peut induire de ses observations et des informations qu’il a accumulées, des règles et des principes qui expliquent le fonctionnement du réel
Les adolescents vont devenir capables de raisonnement hypothético-déductif. Forme de raisonnement qui consiste à partir d’une théorique d’un principe général pour émettre des propositions, des hypothèses, et arriver à une application particulière. Si cette hypothèse est vraie, alors on devrait observer tel phénomène. Ils peuvent raisonner sur des choses ou des événements jamais vus et dont ils n’ont jamais fait l’expérience, mais qui devraient être observables et vérifiables (si l’hypothèse est vraie). Exemple des raisonnements en « si… alors… »

Voir raisonnement hypotético-déductif

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28
Q

Qu’est-ce que la résolution systématique des problèmes à l’adolescence ?

A

Devant un problème, les adolescents sont capables de chercher systématiquement et méthodiquement la réponse = générer plusieurs hypothèses, en vérifier la pertinence et en tirer les conclusions appropriées. Les adolescents posent des hypothèses sur toutes les combinaisons possibles (alors que le jeune enfant qui opère au hasard en oubliera généralement).
Le problème du pendule/ le problème de la balance. Déterminer quel(s) facteur(s) est (sont) responsable(s) de la vitesse d’oscillation du pendule (longueur de la ficelle, poids suspendu, hauteur de départ, poussée de départ).

Critique à Piaget : La pensée abstraite n’est pas nécessairement maîtrisée ou même utilisée par les adolescents ou les adultes.

-> notion de raisonnement formel

29
Q

Qu’est-ce que le raisonnement formel ?

A

Un point d’arrivée et non un acquis qui survient subitement à l’adolescence. Cers l’âge de 15 ans, il devient possible à l’adolescent de fonctionner au plan théorique plutôt que de se limiter aux faits observables et à la réalité immédiate. Le pragmatisme de l’enfance fait de plus en plus place à un scepticisme et à un idéalisme chevronné.
Cognitivement plus outillé, l’adolescent fait preuve d’une plus grande capacité de s’interroger sur une foule de questions personnelles, politiques et philosophiques. Le jeune est également plus à même de discuter et de défendre ses idées face aux opinions exprimées par les parents, les amis. L’adolescent prendra même souvent un malin plaisir à soutenir les points de vue les plus invraisemblables, pour le plaisir de tester les limites de ses capacités argumentatives et les réactions que son esprit peut susciter chez son entourage.

Un point d’arrivée et non un acquis qui suivent subitement à l’adolescence. Il ne faut toutefois pas penser que l’acquisition de cette nouvelle capacité amène nécessairement l’adolescent à une compréhension du monde pleinement mature. Il possède seulement les compétences cognitives qui pourront lui permettre, le cas échéant, une meilleure compréhension du monde.

Plusieurs facteurs à prendre en compte :
- Compétence, connaissance préalable, contexte..
- Rôle de la mémoire (capacité, efficacité, stratégies, automatisation…)
- Rôle des fonctions exécutives (attention, inhibition, planification…
- Rôle de la métacognition.
- Importance de facteurs personnels comme l’estime de soi (qui permet d’accepter cette nouvelle potentialité)

30
Q

Qu’est-ce que la métacognition ?

A

C’est la connaissance que quelqu’un possède sur son fonctionnement cognitif et les tentatives qu’il met en œuvre pour contrôler ce processus. L’indépendance par rapport au concret ou au présent va permettre à la pensée de comprendre les contenus abstraits dont elle fait elle-même partie. L’adolescent va pouvoir développer une réflexion par rapport à sa propre pensée, une conscience et une connaissance de sa propre activité mentale.
Plusieurs types de connaissances métacognitives (Flavell, 1976, 1985) : Il y a les connaissances (et croyances) relatives aux personnes :
- Connaissances sur les êtres humains en tant qu’appareils qui traitent les données : différences intra-individuelles, différences inter-individuelles et ressemblances cognitives entre individus (=propriétés universelles de la cognition humaines).
- Connaissances sur soi-même en tant qu’apprenant : rythme d’apprentissage, facteurs affectifs et sociaux qui nous stimulent ou qui nous empêche de travailler, savoirs concernant les croyances, les valeurs et les attitudes que nous adoptons devant certaines tâches…
Connaissances (et croyances) relatives aux tâches :
- Connaissances à propos de la tâche à réaliser : ses caractéristiques, son niveau de complexité, son ampleur, les exigences liées à sa réalisation… face à des information complexes et non familières, on aura plus de difficultés à apprendre et cela nécessitera plus de temps / il est plus facile de rappeler l’essentiel d’une histoire que chaque mot qui la compose…
Connaissances (et croyances) relatives aux stratégies :
- Connaissances sur les stratégies qui permettent le traitement des informations, la mémorisation, la résolution d’un problème… pour pouvoir choisir de manière plus efficace entre plusieurs procédures. Se répéter un numéro de téléphone pour le mémoriser, survoler les chapitres d’un manuel pour savoir s’il sera difficile à apprendre, vérifier deux fois la solution d’un problème pour s’assurer qu’elle est juste..

31
Q

Comment se passe le développement cognitif à l’adolescence ?

A

Il va avoir une influence sur la pensée, le raisonnement, la résolution de problèmes mais aussi sur la vie affective, l’image de soi, la personnalité : beaucoup d’introspection, une conscience exacerbée d’eux-mêmes. La perception, la compréhension et la relation à l’environnement sociale vont aussi évoluer. Ce que les autres pensent d’eux, de leur image, la qualité morale de la conduite ( de soi et d’autrui) et la justice sociale deviennent des objets de réflexion plus présents.
La pensée morale correspond à l’ensemble des critères utilisés par une personne pour juger du caractère juste ou injuste, bon ou mauvais, des comportements.

-> Notion de jugement moral

32
Q

Quels sont les différents stades de développement de jugement moral (Kohlberg, 1959) ?

A
  • Le stade préconventionnel :
  • Sous stade 1 = l’obéissance
  • Sous-stade 2 = l’individualisme
  • Le stade conventionnel :
  • Sous-stade 3 = celui des relations et des attentes mutuelles de soi avec autrui
  • Sous-stade 4 = conscience du système social
  • Le stade postconventionnel :
  • Sous-stade 5 = celui de la société, respect des règles universelles et des droits individuels car font partie du contrat social
  • Sous-stade 6 = celui des principes éthiques universels librement choisis
33
Q

Dans quel stade de développement du jugement moral se trouve l’adolescent ? Comment se passe son développement moral ?

A

L’adolescent découvre les principes et les valeurs qui gouvernent les individus et la société. L’adolescent devient conscient de contradictions entre ce que les adultes disent et ce qu’ils font entre la morale prônée à la maison ou à l’école et celle que la société applique. Cet écart important entre l’idéal et la réalité peut créer des conflits intérieurs, des problèmes de conscience, des contradictions, des revirements soudains chez l’adolescent qui se cherche et doit choisir sa voie.

Dans la théorie de Kohnberg, les adolescents se situent au niveau de la morale conventionnelle (dilemme de Heinz). Intégration de conventions servant à régir les rapports interpersonnels. Enfance = morale préconventionnelle (obéissance simple/utilitarisme).
Une majorité des adolescents ne dépassent pas le stades 3 (dans la morale conventionnelle). La bonne concordance interpersonnelle (12-16 ans). La bonne action correspond à ce qui est approuvé par l’entourage, ce qui est conforme aux attentes du milieu. L’adolescent se soucie de paraître correct aux yeux des autres -> une explication au conformisme élevé des jeunes par rapport à leur groupe d’appartenance. Les valeurs collectives (de l’entourage immédiat) prédominent sur les intérêts personnels. Ses amis/ sa famille ne comprendrait pas qu’il en soit arrivé à voler/ qu’il n’ait pas fait tout son possible pour sauver sa femme..

Les adultes se répartissent entre les stades 3 et 4 : La loi et l’ordre social (17-20 ans) : La bonne action correspond à ce qui est conforme aux lois et à ce qui protège l’ordre social, indépendamment des influences contextuelles immédiates. Les références morales et les lois transcendent le groupe d’appartenance pour s’appliquer indépendamment de l’approbation ou de la popularité sociale. Le vol est interdit par la loi/ non-assistance à personne à danger. Peu atteignent les niveaux suivants (20 à 25%).
Dans la vie quotidienne, la moralité des gens n’est pas aussi « avancée » que celle qu’ils annoncent dans des situations fictives. Impact par le fait d’être impliqué personnellement ou que les dilemmes touchent de personnes connues, par la place des sentiments, par le fait de ne pas avoir le temps d’analyser moralement la situation en prenant du recul.
Etude de Wark et Krebs (1996). Enjeux philosophiques (euthanasie, peine de mort..) : 3-4 ; Dilemmes personnels (transgresser une règle sous la pression de ses proches, mentir à un proche…) : 2-3. Milgram et les tâches de soumission à l’autorité -> Zone Xtrême.

34
Q

L’adolescent est-il égocentrique ?

A

L’acquisition de la pensée formelle l’adolescence s’accompagne aussi d’un égocentrisme. La distinction la plus marquante entre égocentrisme adolescent et égocentrisme enfantin consisterait dans le fait que les enfants ne savent même pas qu’ils ont un point de vue.

L’adolescent favorise un état de centration sur soi (David Elkind). Le jeune perçoit le monde à partir de son seul point de vue. Cet égocentrisme rend toute figure d’autorité rébarbative aux adolescents qui ont alors du al à accepter la critique et qui se montrent particulièrement prompts à mettre en tort les comportements des autres.
La perception d’avoir un public imaginaire. L’adolescents peut parfois éprouver des difficultés à distinguer ses préoccupations personnelles de celles des autres, il se croit le centre d’intérêt. Il imagine facilement que les autres parlent de lui, il se construit des scénarii afin de comprendre ce que les autres pensent de lui.

-> notion de fable personnelle

Conscience de soi excessive et narcissisme : Ecriture d’un journal intime / blog / Facebook  Critique de l’autorité  Chauvinisme générationnel.
Toutes ces formes d’égocentrisme pourraient faciliter le processus de développement de l’identité à l’adolescence.

35
Q

Qu’est-ce que la fable personnelle ?

A

La fable personnelle. L’adolescent a souvent l’impression que sa propre expérience est unique. Il a tendance à percevoir ses idées et sentiments comme uniques et très importants et à croire que personne ne peut comprendre l’intensité de ses sentiments. Un phénomène souvent accompagné d’un sentiment d’invulnérabilité et donc d’un face-à-face avec le danger. Par exemple, se percevoir à l’abri d’une grossesse ou d’une MST, se percevoir comme un conducteur émérite.

36
Q

Quels sont les différents types d’expériences scolaires ?

A

Le secondaire (le collège) doit relever le défi de donner accès aux savoirs théoriques et abstraits, d’assurer l’autonomisation des élèves, de leur permettre d’effectuer leurs premiers choix d’orientation professionnelle alors que dans le même temps les collégiens vivent leur puberté et les transformations physiques et psychologiques qui en découlent.
Les années « collège » sont donc cruciales, entre sortie de l’enfance et entrée dans les années les plus critiques de l’adolescence (entre l’insouciance et les préoccupations pour l’avenir). Malgré les divers rôles éducatifs de l’école secondaire, c’est à la réussite scolaire que la plupart des chercheurs se sont intéressés. La société considère la réussite scolaire comme une mesure clé du succès ou de l’échec du parcours de l’adolescence.

-> échec scolaire
-> décrochage scolaire
-> persévérance et réussite scolaire
-> poids de la réputation scolaire
-> poids des apparences groupales

37
Q

Qu’est-ce que l’échec scolaire ?

A

D’un point de vue général, cela concerne les élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage. Plus d’un adolescent sur 10 est en échec scolaire (15%). « De nombreux adolescents échouent au collège, alors qu’ils ne souffrent d’aucune déficience intellectuelle, qu’ils n’avaient pas de difficultés scolaires au préalable et qu’ils ne présentent pas de symptômes psychiatriques, tel un état dépressif » ; « Certains adolescents, pourtant curieux et intelligents jusqu’à leur entrée au collège, manquent de respect envers leurs professeurs et n’arrivent pas intégrer les savoirs fondamentaux du collège et du lycée; ils sont rapidement en échec scolaire » -> « des adolescents qui évitent de penser » (Serge Boimare)

38
Q

Qu’est-ce que le décrochage scolaire ?

A

D’un point de vue général, ce sont ceux qui quittent l’école sans diplôme :
- 6% des jeunes sortent de l’enseignement secondaire sans niveau de qualification reconnu (2008) : Dernier niveau atteint : collège, première année de CAP ou BEP
- 24% des jeunes sortent de l’enseignement secondaire sans diplôme (2008) : dernier niveau atteint : lycée général ou professionnel mais sans obtenir le bac ou le BEP ou le CAP
Les raisons invoquées par les décrocheurs : ennui, pas de plaisir ni d’intérêts vis-à-vis du travail scolaire, mauvaise entente avec les professeurs, mauvaises notes, renvois de l’école.

39
Q

Qu’est-ce que la persévérance et la réussite scolaire ?

A

Le meilleur outil prédictif de la performance scolaire au secondaire est le QI (Plus de chances d’obtenir de bonnes notes, de mener à bien leurs études secondaires, de faire des études supérieures et de réussir sur le plan professionnel) même si on note un effet de la (classe sociale  Classes supérieures  Parents ayant fait des études supérieures).
Un autre indicateur fort d’une bonne adaptation à l’école est le sentiment d’efficacité personnelle (Bandura). Auto-efficacité perçue = confiance qu’entretient une personne en ses aptitudes à effectuer une tâche, à maîtriser son comportement et son environnement, à atteindre un but. Ce sentiment d’efficacité personnelle va avoir un impact sur la motivation des individus. Plus un individu a un sentiment d’auto-efficacité perçue élevé, plus il va déployer d’efforts pour atteindre son but.

Importance de la motivation
Motivation extrinsèque : Provoquée par une force extérieure = récompenses apportées par l’environnement (louanges, félicitations, bonnes notes, bon salaire…). On s’engage dans une activité pour ses conséquences.
Motivation intrinsèque : Dépendante de l’individu = besoin de curiosité, envie de comprendre, fierté de se dépasser et de progresser, satisfaction d’atteindre des objectifs. On s’engage dans une activité pour l’activité elle-même.
Les deux types de motivation peuvent et doivent cohabiter mais la motivation interne est plus stable et plus durable -> plus de persévérance.

Importance de la vision de l’apprentissage
Performance/ compétence, rôle de l’erreur

Importance d’avoir des buts
Buts proximaux / buts distaux ; Notion de défi, avoir envie de se dépasser, donner du sens à nos activités… L’assignation d’un but n’est motivant que si la personne l’accepte (surtout pour les buts difficiles) et que si elle a le sentiment de pouvoir l’atteindre.

Importance des feedbacks
Ils permettent de mesurer l’efficacité de nos stratégies. Ils ne doivent pas se contenter de pointer échecs et difficultés, mais doivent aussi proposer des stratégies pour y remédier. Ils doivent faire prendre conscience des acquis, des progrès, des réussites. Ils doivent permettre de changer, si besoin, l’attribution causale des échecs et des réussites

Importance de l’image de soi
L’image que l’on a de soi : Estime de soi / Sentiment d’efficacité personnelle.
L’image de soi dans le regard des autres : Exemple de l’effet Pygmalion
L’image de soi par rapport aux autres : Les effets de la comparaison sociale, les impacts des stéréotypes, etc.

L’effet Pygmalion à l’école
Entécédents ax attentes : critères objectifs (résultats scolaires, performances antérieures), critères subjectifs (préjugés, stéréotypes) -> attentes du professeur : compétences, effort, autonomie, sympathie -> traitement différentiel : contenus pédagogiques (richesse, difficulté…), retours pédagogiques (critiques, feedbacks…), climat d’apprentissage (chaleureux, rassurant…), possibilités d’expression, soutien de l’autonomie -> réaction des élèves dans le sens des attentes : performance, motivation, estime de soi, confiance en soi

Le style éducatif : Félicitations et privilèges pour les bons résultats ; Encouragements et aides pour des résultats moins satisfaisants ; Grande implication.
L’école : Milieu ordonné, sécurisant… ; Ressources matérielles adéquates ; Personnel stable ; Motivation des enseignants ; Relationnel élèves – enseignants ; Participation des élèves à la vie de l’école (ex : participation à l’établissement des règles…).

40
Q

Quel est le poids des réputations scolaires ?

A

-> influence dans la persévérance et réussite scolaire

Etude de Huguet, Bruno et Monteil (2001) -> Sujets : Elèves de 6ème et 5ème connus pour leur niveau de performance scolaire en maths (fort ou faible) ; Tâche : mémoriser une figure géométrique complexe pendant 50 secondes puis la reproduire aussi exactement que possible ; Manipulation de l’habillage de la tâche : tâche de géométrie versus tâche de dessin

41
Q

Quel est le poids des appartenances groupales dans la réussite et la persévérance scolaire ?

A

-> influence dans la persévérance et réussite scolaire

Etude de Croizet et Claire (1998) sur l’effet du caractère plus ou moins évaluatif d’une tâche sur le niveau de performance d’étudiants, en fonction de leur statut socio-économique. Sujets : Etudiants d’origine sociale différente (ouvriers versus cadres) ; Tâche de raisonnement analogique en temps limité ; Manipulation de l’habillage de la tâche : mesure de l’intelligence (évaluatif – test de QI) versus recherche sur le traitement lexical des mots (non évaluatif – test de laboratoire).

42
Q

Qu’est-ce que l’enquête “Health Behaviour in School-aged Children”?

A

Enquête qui existe depuis 1982, conduit tous les 4 ans, sous l’égide de l’OMS, participation de la France
depuis 1994. But = mieux appréhender la santé et les comportements de santé des adolescents de 11
à 15ans.
Pour l’enquête HBSC France 2010 : 11 638 élèves de 11 à 15ans (du CM2 à la première année de lycée
dans 4 catégories de communes : rurale/ ville isolée/ banlieue/ centre-ville)

43
Q

Comment se passe le vécu scolaire des collégiens selon l’étude HBSC ?

A

Le fait d’aimer l’école
«Actuellement, que penses-tu de l’école ? » -> Je l’aime beaucoup / un peu / pas beaucoup / pas du
tout. 68,5 % des jeunes aiment le collège : 26,2 % l’aiment beaucoup/ 12,5 % ne l’aiment pas du tout/
Les filles l’aiment plus que les garçons (74,1% versus 63,2 %).

Les résultats scolaires
« Selon toi, que pensent tes professeurs de tes résultats scolaires comparés à ceux de tes camarades ?
» -> Très bons / bons / moyens / sous de la moyenne de la classe. La moitié des collégiens estiment
que leurs résultats scolaires sont bons ou très bons. Une diminution avec l’avancée dans la scolarité :
57,4% en 6ème versus 44,8% en 3ème ; La proportion des élèves estimant leurs résultats inférieurs à la
moyenne de leur classe augmente entre la 6ème et la 3ème passant de 7,9% à 14,8%)
« Quelle était ta moyenne générale à la fin du trimestre dernier ? » -> Plus de 16 / 14-15 / 12-13 / 10-
11 / 8-9 / 6-7 / moins de 6. 9 élèves sur 10 déclarent avoir eu la moyenne au trimestre précédent : Les
filles devancent les garçons dans la fourchette haute > à 14 (49,8% versus 39,7%)/ Cette proportion
décroît avec l’avancée dans le collège (56,3% / 48,2% / 40,1% / 34,8%)/ Une chute plus marquée entre
la 6ème et la 5ème pour les garçons et entre la 5ème et la 4ème pour les filles.
Une certaine cohérence entre perception subjective et données objectives : 96,8% des élèves estimant
leurs résultats comme très bons ont au moins 14 de moyenne ; 81,7% des élèves estimant leurs
résultats comme inférieurs ont moins de 6 de moyenne.
Le stress à l’école
« Es-tu stressé par le travail scolaire ? » : Pas du tout / un peu / assez / beaucoup. Plus de ¾ des élèves
déclarent ne pas être vraiment stressés par le travail scolaire -> Aucun stress : 34,7% ; Un peu de stress
: 43,9%. Les garçons sont moins stressés que les filles : 40,9% de garçons pas du tout stressés contre
28,3% de filles. Pas de montée significative avec les années
La perception des exigences scolaires
« Je trouve le travail scolaire difficile / je trouve le travail scolaire fatigant » -> Pas du tout d’accord /
pas d’accord / ni d’accord ni pas d’accord / d’accord / tout à fait d’accord. 19,4% des élèves perçoivent
les exigences scolaires comme élevées : 23% des garçons / 15,7% des filles. Une augmentation avec
l’avancée dans le collège

Le soutien par les autres élèves
« Les élèves de ma classe ont du plaisir à être ensemble / La plupart des élèves de ma classe sont gentils
et prêts à aider les autres / Les autres élèves m’acceptent comme je suis » -> Pas du tout d’accord / pas
d’accord / ni d’accord ni pas d’accord / d’accord / tout à fait d’accord. 1/3 des collégiens (32,6%)
perçoivent un soutien élevé : Plus de la moitié (55,1%) déclarent un soutien de niveau moyen. Pas
d’évolution entre le début et la fin du collège.
Le soutien par les parents
« Si j’ai des problèmes à l’école, mes parents sont prêts à m’aider / Si besoin, mes parents sont prêts à
venir parler avec mon enseignant / Mes parents m’encouragent à bien travailler en classe » -> Pas du
tout d’accord / pas d’accord / ni d’accord ni pas d’accord / d’accord / tout à fait d’accord. La plupart
des élèves déclarent percevoir un soutien de la part de leurs parents : Soutien élevé : 77,4% ; Soutien
moyen : 19,9%.
L’investissement des parents
« Mes parents m’aident à faire mes devoirs et apprendre mes leçons si j’en ai besoin » -> Pas du tout
d’accord / pas d’accord / ni d’accord ni pas d’accord / d’accord / tout à fait d’accord. Une forte
proportion d’élèves (73,4%) estime que leurs parents les aident pour leurs devoirs : Une diminution
logique avec l’avancée dans le collège ; « Tout à fait d’accord » : 55,6% en 6ème / 46,8% en 5ème /
37,3% en 4 ème / 27,6% en 3ème
.

44
Q

Comment se passe le vécu scolaire des collégiens redoublants selon l’étude HBSC ?

A

Toutes les variables sont altérées chez les redoublants : Moins d’élèves qui aiment l’école (57,1%
versus 71,6%) ; Plus d’élèves qui n’aiment pas l’école (21,9% versus 10%) ; Deux fois moins d’élèves
qui perçoivent leurs résultats comme très bons (25,2% versus 57,1%) ; Plus nombreux à percevoir les
exigences scolaires comme excessives (28,4% versus 17%) ; Des parents qui semblent un peu moins
présents :
- Pas ou peu d’aide pour les devoirs : 18,5% (contre 12,7%)
- Pas ou peu d’implication dans la vie scolaire : 28,1% (contre 21,2%)

45
Q

Comment se passe le vécu scolaire des collégiens dans le cas des SEP selon l’étude HBSC ?

A

Les variables sont souvent altérées en ZEP. Plus d’élèves qui n’aiment pas du tout l’école (17,6% versus 11,9%). Ils déclarent nettement moins souvent une moyenne supérieure ou égale à 14 (35,7% versus 45,8%). Ils se plaignent un peu plus souvent d’exigences scolaires excessives (24% versus 18,8%). Ils sont un peu plus nombreux à ne pas éprouver de stress concernant l’école (38,9% versus 34,2%). Ils sont un peu plus nombreux à percevoir leurs parents comme prêts à les soutenir et à intervenir dans leur scolarité (81,9% versus 76,8%).

46
Q

Y a-t-il une dégradation du vécu scolaire au collège ?

A

Les principaux indicateurs se dégradent entre la 6ème et la 3ème :
- Période critique pour les garçons : entre la 6ème et la 5ème
- Période critique pour les filles : entre la 5ème et la 4ème
Les principaux indicateurs sont plus mauvais au collège comparé à l’école primaire (CM2) et au lycée (2nde).

Une dégradation qui se retrouve dans toutes les études et dans tous les pays occidentaux (revue de la littérature du Journal of Research on Adolescence, 2011). Tous voient chuter le goût pour l’école, la perception des résultats scolaires et le soutien perçu de la part des pairs entre 11 et 15 ans. Tous voient augmenter le stress lié au travail scolaire entre 11 et 15 ans.

La proportion d’élèves déclarant aimer l’école (un peu ou beaucoup) a augmenté entre 2006 et 2010 :
- 11 ans : 79% en 2006 / 84,7% en 2010
- 13 ans : 59,9% en 2006 / 68,1% en 2010
- 15 ans : 56,1% en 2006 / 67,4% en 2010
La proportion d’élèves déclarant ne pas aimer l’école reste stable entre 2006 et 2010.

La proportion d’élèves déclarant ne pas être stressés par le travail scolaire a augmenté entre 2006 et 2010 :
- 11 ans : 31,3% en 2006 / 37,3% en 2010
- 13 ans : 27,9% en 2006 / 32,2% en 2010
- 15 ans : 28,7% en 2006 / 33,9% en 2010
La proportion d’élèves estimant leurs résultats scolaires bons ou très bons a augmenté entre 2006 et 2010 :
- 11 ans : 61,2% en 2006 / 65,1% en 2010
- 13 ans : 45,7% en 2006 / 49,6% en 2010
- 15 ans : 36% en 2006 / 40% en 2010

47
Q

Y a-t-il une dégradation du vécu collégien ?

A

Hypothèse d’une inadéquation entre l’environnement scolaire du secondaire et les besoins des adolescents Les données de l’étude HBSC. Ce qui expliquerait aussi l’impact très défavorable du redoublement sur toutes les variables du vécu scolaire. Comment penser que maintenir un adolescent une année de plus dans un milieu qui visiblement ne lui convient pas pourrait parvenir à lui faire aimer l’école ? L’amélioration globale du vécu scolaire entre 2006 et 2010 pourrait être due à la baisse du nombre de redoublants dans les échantillons.

Il est important de prendre en compte et de réfléchir à ces résultats, d’autant qu’il existe des liens entre vécu scolaire, bien-être et santé
- Stress
- Estime de soi
- Dépression
- Tabagisme, alcool, cannabis…
- Symptomatologie psychosomatique

On peut regretter que les questionnaires actuels soient essentiellement descriptifs et ne s’intéressent pas à des concepts fondamentaux comme :
- La motivation
- Le sentiment d’auto-efficacité personnelle
- La vision de l’école (utilité, contrainte…)
- La vision de l’apprentissage
- La vision de l’intelligence (fixe ou malléable)

48
Q

La rébellion à l’adolescence est-elle un mythe ou une réalité ?

A

On présente souvent l’adolescence comme une période de crise caractérisée par :
- Des bouleversements émotionnels
- Des conflits avec la famille
- Des comportements irresponsables
- Une prise de distance par rapport à la société adulte et un rejet de ses valeurs : environ 1 adolescent sur 5 correspond à ce modèle (Offer et Schonert-Reighl, 1992)
La crise d’adolescence est une réalité, pas une généralité.

La véritable rébellion semble désormais assez inhabituelle dans les sociétés occidentales. La plupart des jeunes se sentent proches de leurs parents, en ont une perception positive, partagent les mêmes opinions qu’eux sur la plupart des sujets et comptent sur leur approbation (Offer et al., 1988, 1989, 1991…).
Les adolescents qui sont apparemment bien adaptés ne sont pas des bombes à retardement. Ceux qui ont grandi dans une atmosphère familiale positive semblent avoir tendance à terminer leur adolescence sans connaître de problèmes graves, à former un couple solide une fois adultes et à avoir une vie bien adaptée (Offer et al., 2002).
Sans parler de crise, l’adolescence peut néanmoins être une période de transition difficile pour les jeunes et leurs parents. Les émotions négatives et les changements d’humeur sont plus intenses au début de l’adolescence (Larson et al., 2002). La dépression, les comportements à risque et les conflits familiaux y sont plus courants (Arnett, 1999)

49
Q

Comment se passe la relation avec les parents pendant l’adolescence ?

A

Durant l’adolescence, les relations avec les parents et le degré de conflits et d’ouverture dans la communication sont largement enracinés dans la proximité affective instaurée pendant l’enfance. La théorie de l’attachement : être attaché à quelqu’un c’est éprouver (ou rechercher) un sentiment de sécurité et de bien-être en sa présence, c’est aussi pouvoir l’utiliser comme « base de sécurité » pour explorer le monde (et donc pouvoir s’en détacher).

50
Q

Quels sont les effets à long terme de l’attachement ?

A

a) Attachement sécurisant
Enfants généralement plus sociables, plus positifs dans leurs comportements avec les autres, moins agressifs, moins turbulents, plus enclins à l’empathie, plus mûrs dans leurs interactions, réclamant moins d’attention et se montrant moins dépendants des adultes, plus curieux, moins anxieux…
Adolescents avec généralement de meilleures habiletés sociales et davantage d’amitiés profondes, une meilleure estime de soi, de meilleurs résultats scolaires…

b) Attachement insécurisant
Enfants généralement plus inhibés, plus colériques, plus agressifs, qui ont moins d’amitiés profondes et qui sont plus susceptibles d’adopter des comportements à risque à l’adolescence et de présenter des signes d’anxiété ou de dépression.
L’absence de liens significatifs, la négligence parentale ou la présence de conflits majeurs se retrouvent pratiquement toujours au cœur des problèmes les plus sévères qui guettent les adolescents (délinquance, tentatives de suicide, toxicomanie).

51
Q

Quelles sont les évolutions possibles de l’attachement ?

A

L’attachement reste présent toute notre vie même si ses manifestations s’atténuent. Développement d’attachements multiples même si une figure d’attachement reste privilégiée. Même quand l’enfant grandit, la qualité de l’attachement demeure importante : il considèrera toujours ses parents comme son assise de sécurité et Il comptera toujours sur leur présence et leur soutien (en cas de besoin) et leur affection (inconditionnelle).
Si l’attachement se maintient, les modes d’interaction entre parents et adolescents évoluent considérablement :
- Chute importante et constante du temps passé en famille (activités, discussions…) entre 10 et 18 ans (Larson et al., 1996)
- Augmentation de la distance affective entre la puberté et 15- 16 ans… pour se restaurer au début de la vingtaine (Collins et Russel, 1991)
C’est une période éprouvant pour les parents !!

Même quand les adolescents réclament de l’intimité, se tournent vers leurs pairs pour trouver d’autres modèles et avoir d’autres compagnies, ils comptent encore sur leurs parents pour leur fournir une base sécuritaire à partir de laquelle ils vont déployer leurs ailes (Allen et al., 2003; Laursen, 1996).
Les adolescents les plus sûrs d’eux ont des relations solides et réconfortantes avec leurs parents. Ces parents sont sensibles à la façon dont leurs enfants se perçoivent, permettent et encouragent leur tentative d’indépendance et leur procurent un refuge en cas de stress ou de détresse émotionnelle (Allen et al., 2003; Laursen, 1996)

52
Q

Quels sont les différents styles parentaux ?

A

a) Le style désengagé
Peu d’attentes et d’encadrement avec peu d’affection et de communication. Des parents qui ont abdiqué de leurs fonctions parentales, qui ne sont pas (ou peu) concernés par leur enfant et qui font passer leurs besoins personnels avant ceux de leur enfant.
Conséquences du style désengagé à l’adolescence : résultats les plus négatifs, intérêt plus faible pour la réussite scolaire, relations sociales problématiques, plus de délinquance grave et de comportements antisociaux (pour les garçons), intérêt plus faible pour la réussite scolaire, plus de dépression et de tentatives de suicide.

b) Le style autoritaire
Beaucoup d’attentes et d’encadrement avec peu d’affection et de communication. Des parents qui refusent que leurs adolescents argumentent avec eux, qui exigent qu’ils se soumettent à leurs demandes, pour qui les bons résultats ne sont jamais suffisants mais qui punissent sévèrement les échecs…
Conséquences du style autoritaire à l’adolescence : Moins bons résultats scolaires, Plus faible estime de soi, Plus passifs, plus dépendants, moins affirmés, Moins bonnes habiletés sociales avec leurs pairs, Certains sont renfermés, d’autres sont agressifs ou ont du mal à se maîtriser, Taux de délinquance plus faibles

c) Le style permissif
Peu d’attentes et d’encadrement mais beaucoup d’affection et de communication. Il n’y a pas de vraies règles, pas de supervision, pas de limites claires entre le permis et l’interdit… Ils considèrent que le contrôle limite le développement de leur enfant et sont convaincus que leurs adolescents sont responsables de leur propre éducation. Ils perçoivent essentiellement leur rôle en termes de présence affective.
Conséquences du style permissif à l’adolescence : Un peu moins bons à l’école ; Manque de maturité dans leurs comportements : plus influençables et plus agressifs (Beaucoup de difficultés à gérer et supporter toute frustration) ; Moins indépendants ; Assument moins de responsabilités ; Taux de délinquance plus élevé (pour les filles) ; Plus de cas de délinquance mineure : manquer des cours, drogues douces…

d) Le style démocratique
Beaucoup d’attentes et d’encadrement avec beaucoup d’affection et de communication. Ils encouragent leurs adolescents à examiner les différentes facettes d’une situation, ils sollicitent leur participation dans les décisions familiales, ils posent des exigences réalistes, ils valorisent la responsabilité… Ils insistent sur les règles, les normes et les valeurs importantes… mais ils sont aussi prêts à écouter, expliquer, négocier (Lamborn et al., 1991).
Ils exercent un contrôle adéquat sur la conduite de leur enfant mais pas sur ses sentiments, ses croyances et son sens de l’identité. C’est-à-dire un contrôle comportemental mais sans contrôle psychologique.
- Contrôle comportemental : encadrer la vie familiale et scolaire des adolescents en fixant des règles et des limites…
- Contrôle psychologique : présence parentale intrusive qui ne respecte pas la vie privée de l’adolescent, qui dicte les conduites à suivre, qui impose des modes de pensée et qui peut utiliser la manipulation des émotions (ex : retrait de l’amour)
Conséquences du style démocratique à l’adolescence : Résultats les plus positifs ; Meilleure estime de soi, meilleure confiance en soi ; Plus indépendants ; Plus enclins à répondre aux exigences ; Plus altruistes ; Ils visent la réussite scolaire (avec de meilleurs résultats) et ont des aspirations professionnelles plus élevées.

Une surveillance parentale efficace peut prévenir des comportements problématiques à l’adolescence… si tant est qu’on sache ce que fait l’adolescent !!! Les jeunes sont plus disposés à parler quand les parents entretiennent un climat familial chaleureux et réceptif dans lequel ils sont encouragés à parler ouvertement et quand les parents expriment clairement leurs attentes sans critique (Soenens et al., 2006). Les adolescents se confient plus à leur mère (Drapeau et al., 2002).
Le style démocratique attire le plus de suffrages chez les jeunes (Ricaud-Roissy et al., 2009). Les adolescents rejettent les autres styles parentaux, même le style laxiste (permissif) où l’attitude des parents est interprétée par les jeunes comme relevant d’une indifférence à leur égard. Les adolescents ont aussi (encore) besoin de repères, de cadres de référence qui leur permettent de se situer et de se structurer.

53
Q

Comment l’émancipation de la tutelle parentale ?

A

a) Processus d’individuation : quête d’autonomie et d’identité
Un aspect important de l’individuation consiste à définir les limites de l’autorité parentale ce qui va immanquablement générer des conflits familiaux (Nucci et al., 2005). Les adolescents prennent aussi conscience qu’ils ont été soumis à des règles arbitraires, qu’ils obéissaient aux grands… ils ont alors des difficultés à accepter les limites qu’on cherche à leur imposer.
Les adolescents ressentent une tension entre la dépendance envers leurs parents et la nécessité de se détacher (ambiguïté entre l’obligation d’acquérir son autonomie et le maintien des liens d’attachement). Les parents désirent que leur enfant soit indépendant tout en ayant de la difficulté à lâcher prise (voulant les protéger). Ils doivent aussi évoluer : accepter d’exercer moins de contrôle, se remettre en question, accepter le désengagement affectif de leur ado…
Ces tensions vont entraîner des conflits dont la forme et le résultat peuvent être grandement influencés par le style parental.

54
Q

Quels sont les conflits familiaux à l’adolescence ?

A

L’opposition aux parents est un phénomène sain et nécessaire au développement (Steinberg, 1990). Cette confrontation est constitutive de la quête identitaire (s’affirmer « contre » permet d’amorcer la séparation). C’est un moyen privilégié pour l’adolescent de se situer dans la relation avec ses parents (les adultes) et de tester leur résistance (s’opposer permet simultanément de tester la solidité sécurisante des liens familiaux et d’essayer de s’en affranchir).
a) Les conflits sont donc nécessaires… s’ils sont bien gérés !!!
Bien les gérer nécessite de diagnostiquer la nature du conflit, d’écouter sans blâmer et de trouver une solution qui puisse satisfaire tout le monde (Explications, justifications, négociations seront primordiales). Les parents doivent donc accepter les conflits déclenchés par leur adolescent et y résister. L’adolescent pose et teste des limites… et teste tout autant l’autorité parentale que les liens familiaux et l’amour parental.

b) Les conflits sont donc nécessaires… s’ils sont bien « dosés » !!!
Problématique quand ils deviennent permanents : agressivité et opposition deviennent le moyen privilégié d’entrer en relation ou de recréer une proximité que l’on pense perdue (style désengagé – style autoritaire). Problématique quand ils sont éludés : Le parent veut protéger son enfant en décidant tout à sa place ou en étant toujours d’accord avec lui, sans jamais le renvoyer à ses responsabilités (style permissif).

Le caractère fonctionnel ou dysfonctionnel des conflits dépend donc du climat relationnel dominant dans la famille (Grootevant & Cooper, 1986). Ils peuvent favoriser l’affirmation de l’identité quand ils ont lieu dans un climat familial ouvert, favorisant l’échange de points de vue personnels et tolérant les opinions divergentes. Ils peuvent avoir des effets défavorables quand ils surgissent dans un climat persistant de tension et d’hostilité.
L’émancipation progressive du milieu familial relève plus d’une conquête d’une autonomie comportementale que d’une volonté de rupture affective ou idéologique avec les parents. Autonomie comportementale : tout ce que peut (veut) faire l’adolescent sans en référer à ses parents.
Les disputes entre parents et adolescents portent surtout sur des préoccupations liées au quotidien (Adams & Laursen, 2001; Steinberg, 2005) :
- Tâches ménagères
- Habillement/ Coiffure / Maquillage
- Argent
- Couvre-feu / Sorties
… ainsi que sur les résultats scolaires et la vie sociale de l’adolescent (relations amoureuses et amicales).

Parents et adolescents ne font pas appel au même registre d’arguments
Parents : règles conventionnelles - « dans cette maison, tout le monde range sa chambre, ses affaires… » -> Interventions à intention éducative
Adolescents : discours d’affirmation personnelle, anticonformisme parental - « ce que les autres font, c’est leur affaire, moi je suis bien dans ma chambre et ce que tu appelles désordre me convient parfaitement… » -> Interventions vues comme des reproches et des intrusions

Large choix de sanctions et punitions quand les limites sont dépassées ou les règles transgressées (Smetana, 1988; Papps et al., 1995)
- Stratégies coercitives : punitions corporelles, insultes…
- Stratégies permissives : absence de réaction parentale -> Effets dévastateurs (sentiment de rejet, d’hostilité…)
- Stratégies punitives : retrait de privilèges, imposition de travaux supplémentaires…
- Stratégies inductives : participation de l’adolescent à la recherche de solution par l’échange et la négociation -> Les plus porteuses en termes de maturité

Présence de conflits entre 11-17 ans
- Phase d’opposition (« Je ne veux pas !!! »)
Filles : entre 11 et 13 ans
Garçons : entre 12 et 15 ans
- Phase d’affirmation de soi (« Je veux !!! »)
Filles : entre 13 et 15 ans
Garçons : entre 15 et 17 ans

55
Q

Comment se passe les relations avec les pairs à l’adolescence ?

A

Le passage des relations familiales aux relations amicales est une étape nécessaire qui aide l’adolescent à s’affranchir des modèles parentaux. L’adolescent peut prendre appui sur le groupe pour avancer dans sa quête identitaire. L’adolescent cherche à se différencier tout en cherchant une ressemblance rassurante avec les autres. Tout le processus de séparation – individuation passe par une succession d’identifications et d’émancipation (par rapport aux parents, aux amis…).

Intérêt et rôles du groupe de pairs
Milieu qui favorise l’émancipation, l’autonomie et l’indépendance vis-à-vis de la famille. Source d’affection, de compréhension et de conseils. Espace qui permet de faire de nouvelles expériences et de découvrir de nouvelles relations (nouveaux attachements, intimité…)

Influence du groupe des pairs
Forte influence sur les comportements des adolescents (ce que les parents déplorent parfois). Le groupe peut avoir un effet protecteur mais c’est souvent en groupe, ou pour intégrer un groupe, que l’adolescent prend des risques :
- Le regard d’autrui dans l’affirmation de soi peut l’inciter à se comporter dangereusement avec ou face au groupe
- Un moyen aussi de prouver à leurs pairs qu’ils se sont affranchis des règles parentales (Allen et al., 2005)
Une influence qui va plus souvent à l’encontre des comportements déviants qu’en leur faveur. On trouve une influence négative seulement dans les groupes « délinquants » quand les adolescents cherchent à montrer qu’ils sont aussi « durs » que les autres membres.
L’adhésion et la conformité au groupe de pairs semblent s’intensifier jusqu’à 13-14 ans (Moment où l’estime de soi de l’adolescent diminue) pour s’estomper progressivement à mesure que l’adolescent se forge une identité plus indépendante du groupe. Une influence à mettre aussi en lien avec le développement du jugement moral (bonne concordance interpersonnelle de 12 à 16 ans).

(Berndt, 1992) : Que feraient les jeunes dans une série de situations hypothétiques où leurs pairs désireraient accomplir des actes qui s’opposent à leur volonté ou à leurs valeurs ? Influence maximale vers 14 ans. Mais si l’écart entre leurs idées et celles des pairs devient trop grand, les adolescents sont plus enclins à quitter le groupe (pour un autre)

A l’adolescence, le système social des pairs se complexifie et se diversifie. On distingue trois niveaux de regroupement entre pairs qui peuvent coexister (et parfois se recouper) :
- Les amitiés individuelles
- Les cliques
- Les bandes

56
Q

Comment se passe l’amitié à l’adolescence ?

A

Evolution des critères de choix
- 11-13 ans : relations basées sur la pratique d’activités communes plutôt que sur l’interaction
- 14-16 ans : établissement de liens plus profonds. Importance d’une similarité des caractéristiques psychologiques et des attitudes / Affirmation des thèmes de loyauté et d’intimité. Partage de croyances concernant le fait de fumer, de consommer de l’alcool, d’avoir ou non des relations sexuelles et d’accorder de l’importance à la réussite scolaire (Urdan, 1997)
- 17-20 ans : relations plus tolérantes et plus diversifiées. Le partage d’expériences et de sentiments constituent l’objectif de l’amitié
Evolution de l’amitié
- Les relations deviennent de plus en plus intimes : Echanges de sentiments profonds, de pensées personnelles, de secrets… Plus d’aptitude à considérer le point de vue de l’autre, à comprendre ses pensées et ses sentiments…
- Les relations deviennent plus complexes, réciproques et enrichissantes : Importance de la loyauté et de la fidélité
- Les relations deviennent plus stables : Amitiés > à 1 an : 20% à 9 ans, 40% à 15 ans (Cairns et Cairns, 1994) : + d’efforts pour maintenir des relations amicales positives

57
Q

Qu’est-ce qu’une clique ?

A

Petits groupes d’amis, 4 à 6 adolescents fortement attachés les uns aux autres. Souvent des individus de même sexe au début de l’adolescence / Plutôt des groupes mixtes à la fin de l’adolescence. Le jeune en fait partie par choix personnel :
- Les amitiés des garçons sont plus orientées vers l’action
- Les amitiés des filles sont plus orientées vers la satisfaction des besoins émotionnels et le partage d’intimité

58
Q

Qu’est-ce qu’une bande ?

A

Vision 1 : Regroupement de plusieurs cliques (Dunphy, 1963)
Vision 2 : Un groupe, non basé sur les interactions personnelles, mais sur la réputation, l’image ou l’identité (Brown, 1990)
- Des caractéristiques souvent caricaturales et stéréotypées qui fournissent à l’adolescent un « prototype d’identité » : Quartier, ethnicité, statut socioéconomique, sportifs, intellos, gothiques…
- Le jeune peut y être associé par le fait de ses pairs (et pas toujours par choix personnel)

a) Les bandes et la violence
Un groupe de jeunes qui ne se sentent pas soutenus ni accompagnés et qui ne croient pas en l’avenir peut se transformer en bande dans laquelle la violence est alors une façon de s’exprimer ou d’exister.
Attention : la réalité n’est pas celle que présentent les médias. Une augmentation de 200 à 300 % des violences de bandes ??? Non au niveau statistique :
- Violences graves (vols, racket, agressions armées, viols, destructions de biens) restent rares (mais sont largement rapportées dans les médias)
- Les incivilités (insultes et menaces = les insolences d’avant) et les violences physiques sans arme (les bagarres d’avant) dominent

La violence scolaire est moins fréquente… mais plus grave…
- 1995 : 9% d’élèves se déclarent victimes de racket 79
- 2003 : 6% d’élèves se déclarent victimes de racket
Mais les victimes se plaignent d’une plus grande violence, souvent pratiquée en bande
Problème de la médiatisation de la violence : au niveau des attentes sociétales, au niveau des adolescents eux-mêmes (Effet d’entraînement surtout auprès des plus vulnérables (sans travail, sans perspective, avec peu d’encadrement familial…). Ils peuvent trouver une justification à la violence dans le fait qu’elle est projetée sur le devant de la scène) et au niveau des politiques (Dramatiser la situation, faire monter la tension peut aboutir à des prises de position répressives (pas une solution à long terme)).

Le phénomène des bandes n’atteint pas les proportions suggérées par les médias, il n’est pas nouveau… mais il est en augmentation. Ce qui conditionne le passage du groupe sain (cliques) au groupe violent (bandes), ce sont les circonstances extérieures : Anonymat de certains quartiers, Fragilité du lien qui rattache l’adolescent à autre chose qu’à son groupe, La violence naît généralement de l’absence d’avenir et d’insertion professionnelle.

Des pistes pour améliorer ce phénomène ?
Créer des environnements sains (OMS) :
- Milieu où un adolescent peut se développer en étant apprécié et en ayant le sentiment qu’il a des raisons d’exister, de croire en l’avenir, de faire quelque chose de sa vie…
- Projet à très long terme (cadre de vie, éducation - familiale et scolaire - mise en avant des valeurs de respect, responsabilisation et entraide, formation des éducateurs…

59
Q

Les amis sont-ils contre la famille de l’adolescent ?

A

Les activités de sociabilité avec les amis prennent le pas sur les activités familiales. Les pairs prennent le relais des parents pour les confidences :
- Problèmes sentimentaux : amis
- Problèmes moraux et matériels : parents
Les amis ont une influence sur certains comportements : Loisirs, mode, sorties, cigarettes, alcool… Peu de désaccord entre amis et parents sur des questions fondamentales : Valeurs, perspectives d’avenir… Si désaccord, l’influence des parents reste prépondérante.

Evolution des groupes de pairs
Cliques (unisexes) * Bandes (13-15 ans) * Cliques (mixtes) * Amitiés individuelles et relations amoureuses

60
Q

Comment se passe les relations amoureuses à l’adolescence ?

A

Les habiletés qu’ils acquièrent avec les membres de l’autre sexe (dans les groupes mixtes) les préparent aux relations amoureuses
- Communication avec l’autre sexe, décodage des indices sociaux utilisés par l’autre sexe…
- Découverte de nouvelles relations et de nouveaux sentiments (passion, engagement…) qui vont préparer le jeune à assumer une identité sexuelle adulte
Les relations amoureuses deviennent plus intenses et plus intimes au cours de l’adolescence. Au milieu de l’adolescence, de nombreux jeunes ont déjà eu au moins un partenaire exclusif pendant plusieurs mois (Furman & Wehner, 1997). A 16 ans, les adolescents interagissent plus avec leur partenaire qu’avec leurs parents, leurs amis, leur fratrie (Bouchey & Furman, 2003). Facteurs influençant la qualité des relations intimes : relation de couple des parents, qualité de la relation avec les parents… et le groupe de pairs qui peut influencer le choix du partenaire et l’évolution de la relation.
La plupart des parents reconnaissent et acceptent désormais la sexualité de l’adolescent. Les premiers émois sont accueillis avec sympathie (pas de réprimandes ni de moqueries). Le/la petit(e) ami(e) est convié(e) à la table familiale. La seule hésitation des parents est de savoir s’ils acceptent ou non sa présence dans le lit de leur enfant (La majorité conserve cette limite).

Découverte de l’amour = découverte de la rupture. La sexualité est une conquête (de liberté…), mais c’est aussi une perte (Perte de l’illusion de la toute-puissance infantile et parentale). La rupture sentimentale est une des premières causes de tentatives de suicide chez les adolescents.

61
Q

Qu’est-ce que le développement identitaire ?

A

a) Tâche développementale : les rapports à soi
Se situer et se structurer au niveau des perspectives professionnelles, de l’identité sexuelle, des valeurs, des croyances, des plans de vie… L’adolescent doit intégrer les changements qui bouleversent son corps, son mode de pensée, son image de lui… Se servant du groupe de pairs comme tremplin et soutien, il manifeste son besoin d’autonomie, surtout à l’égard des parents dont il doit s’émanciper tout en restant proche… Son identité se complète par la découverte de son orientation sexuelle
L’adolescent doit découvrir qui il est, ce qu’il veut faire dans la vie, trouver des buts et des valeurs qui lui sont propres, explorer différentes avenues pour répondre à toutes ces questions… trouver des réponses et s’engager sur la voie choisie… et s’adapter si nécessaire…

Pour établir son identité personnelle, l’adolescent :
- Doit pouvoir établir son bilan personnel
- Doit ressentir une continuité progressive entre ce qu’il est devenu et ce qu’il promet de devenir dans le futur
- Doit répondre à des questions cruciales comme : « qui suis-je ? » ; « d’où est-ce que je viens ? » ; « où vais-je ? »… Lui seul peut y répondre… mais son environnement social peut l’y aider (transmissions de valeurs, repères, conseils dans ses choix, accompagnement, soutien…)

b) Construction du sentiment d’identité personnelle
Ensemble des croyances, des sentiments et des projets qui ont trait à soi (La représentation que l’individu a de lui-même). L’individu deviendra un être autonome au sens où il sera capable de prendre le risque de s’affirmer tel qu’il est, avec ses propres expériences, ses besoins, ses émotions, ses valeurs…
L’adolescent va passer par une période de remises en question (introspection), de prises de rôles (exploration) et de transformations diverses (confusion). L’adolescent va être tiraillé entre :
- Les valeurs qu’il veut défendre et les valeurs des autres (famille, amis, société)
- Les rôles qu’il peut jouer dans le groupe, à l’école, dans la famille…
- L’envie d’explorer le monde et les interdits parentaux…
Entre 14 et 16 ans, la préoccupation de savoir ce que les autres pensent de lui est centrale et les sources d’influence peuvent être nombreuses et contradictoires (d’où une période de confusion)
Vers 17 ans, les caractéristiques deviennent plus personnelles, plus internalisées… et les adolescents ont une meilleure connaissance d’eux-mêmes…

62
Q

Quelle est la théorie de James Marcia (1980) ?

A

Distinction de 4 types d’états identitaires caractérisés par la présence ou l’absence d’une crise et par la capacité ou non de contracter des engagements :
- Crise : période de bouleversements, d’interrogations, de remises en question des anciennes valeurs et des choix antérieurs, de confusion, d’expérimentations…
- Engagement : investissement personnel dans une activité professionnelle, dans un rôle précis ou dans un système de valeurs particulières et personne

d) Identité en réalisation
Questionnement + / Engagement +
Quand l’adolescent s’engage (professionnellement, idéologiquement…) après une période intensive de recherches personnelles qui lui a permis de faire le tour de toutes les éventualités. Il est parvenu à se décider selon ses propres critères, ses propres valeurs, ses propres choix de vie…
On est après la « crise d’adolescence ». Style « orienté vers l’information » (Berzonsky, 1990). Exploration active de l’information, évaluation de la situation avant de s’engager…

e) Identité moratoire
Questionnement + / Engagement -
Quand l’adolescent se trouve activement engagé dans un processus d’exploration, dans une période de questionnement, sans avoir décidé d’engagements définitifs et stables. On est au milieu de la « crise d’adolescence »
Style « orienté vers l’information » (Berzonsky, 1990). Exploration active de l’information, évaluation de la situation avant de s’engager…

f) Identité forclose
Questionnement - / Engagement +
Quand l’adolescent adopte les objectifs et valeurs des personnes qui comptent pour lui, sans les remettre en question, sans entrer dans cette démarche de quête identitaire… Des choix non personnels pris par conformisme, par respect de l’autorité, de la religion ou de la tradition…
Style « orienté vers la norme » (Berzonsky, 1990). Conformité aux normes des figures d’autorité (famille, école, Etat…)

g) Identité diffuse
Questionnement - / Engagement –
Quand l’adolescent ne prend pas de réels engagements, qu’il change de personnage selon l’environnement dans lequel il se trouve, que des relations de dépendance s’instaurent vis-à-vis des groupes de pairs…
Style « diffus - évitant » (Berzonsky, 1990). Des personnes qui retardent ou font traîner les choses et qui évitent de prendre des décisions ou d’affronter les problèmes aussi longtemps que possible

h) Maturité identitaire
Capacité à dépasser de façon positive (donc en s’engageant) les crises existentielles, les conflits… Elle est synonyme de « capacité d’accommodation et de changement, aptitude à intégrer les expériences nouvelles, faculté de projection dans l’avenir, sens de l’initiative et de la responsabilité, tolérance face aux frustrations, aptitudes empathiques… » (Osterrieth, 1978)

63
Q

Quels sont les facteurs d’influence du développement de l’identité ?

A

a) Développement cognitif
Les adolescents les plus avancés sur le plan cognitif (pensée formelle, traitement de l’information) sont les plus susceptibles d’avoir atteint le statut de l’identité mature

b) Figures parentales et pratiques éducatives
Le style démocratique favorise une identité mature. Le style autoritaire favorise une identité forclose. Le style permissif favorise une identité diffuse

c) Origines socioculturelle/Origine ethnique
Les minorités ethniques ne vivent pas toujours dans un contexte favorisant un développement identitaire positif.

d) Autres facteurs
Stéréotypes ; Concept de soi / Estime de soi

64
Q

Qu’est-ce que la connaissance de soi ?

A

Il y a deux composantes importantes dans la connaissance de soi (sentiment identitaire) :
- Concept de soi : L’aspect descriptif de sa propre personne. La composante cognitive du soi.
- Estime de soi : Les attitudes et évaluations générales qu’une personne entretient sur elle-même. La composante évaluative du soi

Le concept de si repose sur deux images :
- L’image de soi : la description de soi-même que chacun se fait selon son propre point de vue. Caractéristiques physiques et psychologiques (apparence, personnalité, goûts, intérêts, qualités, défauts, valeurs…)
- L’image sociale de soi : le soi à travers le regard d’autrui (l’image perçue à travers les attitudes et les opinions des autres vis-à-vis de nous-mêmes). La manière dont une personne se présente à autrui, l’image renvoyé par les autres

65
Q

Comment évolue le concept de soi ?

A

Enquête auprès d’adolescents de 12 à 18 ans (Rodriguez-Tomé, 1983 ; Lécuyer, 1994)
Accroissement avec l’âge des réponses décrivant les traits de personnalité au dépend des traits physiques. Emergence de la pensée formelle, détachement du concret. Très nette diminution des références à l’aspect physique et aux activités physiques entre 12 et 14ans.
Distinction entre des traits socialement dévalorisés (égoïsme, jalousie, paresse, méchanceté…) et valorisés (générosité, franchise, honnêteté…). Plus forte proportion de traits positifs après 14 -> augmentation de l’estime de soi
Distinction croissante avec l’âge entre le point de vue propre et le point de vue prêté à autrui. Emergence d’une perception de soi de plus en plus autonome même si ce miroir-social reste important -> « la préoccupation principale de l’adolescent est de savoir ce que les personnes importants à ses yeux pensent de lui »

66
Q

Qu’est-ce que l’estime de soi ?

A

Les représentations qu’un individu se fait sur lui-même, l’évaluation de sa propre valeur, sondegré de satisfaction de lui-même. Elle manifeste dans quelle mesure on s’aime, s’accepte et se respecte en tant que personne (Harter, 1998)
La connaissance de ses forces, de ses faiblesses, de ses difficultés, de ses besoins ayant pour effet une image de soi en rapport avec la réalité.
Beaucoup d’intérêt actuellement pour cette notion. Lien entre faible estime de soi et un grand nombre de problèmes auxquels sont confrontés les jeunes : dépression, suicide, délinquance, problèmes d’apprentissages scolaires, grossesses précoces, etc..

Comparaison de l’estime de soi en fonction de la consommation ou non d’alcool, de tabc et de drogues (Oubrayrie-Roussel et Safont-Mottay, 2001)

L’estime de soi est aujourd’hui considérée de façon multidimensionnelle. Plusieurs estimes de soi spécifiques à plusieurs domaines et pouvant fonctionner de manière relativement indépendante les unes des autres. Exemple : un adolescent peut avoir une bonne estime de soi dans le domaine scolaire mais une faible estime de soi dans le domaines social.

67
Q

Quelles sont les sous-dimensions de l’estime de soi ?

A

Le soi émotionnel
La représentation du contrôle des émotions et de la maîtrise de l’impulsivité/ Gestion des émotions… Je me mets facilement en colère. Je suis souvent anxieux. En général j’ai confiance en moi. Je suis rarement intimidé.

Le soi social
Le représentation des interactions avec autrui (parents, amis…) et le sentiment d’être reconnu socialement. Quand je discute avec mes parents, ils me comprennent. Les autres ne me font pas confiance. Je suis fidèle dans mes amitiés. J’aime qu’on me remarque dans un groupe.

Le soi scolaire
La représentation des comportements et performances dans le cadre scolaire. Je ne sais pas m’organiser dans mon travail. En classe, je comprends vite. Les mauvais résultats me découragent facilement.

Le soi physique
La représentation de l’apparence corporelle, les représentations vis-à-vis du regard d’autrui et les représentations des aptitudes physiques et sportives. Mon physique plaît facilement. Je me sens malhabile, emporté. Je suis fier de mon corps. J me trouve trop gros.

Le soi futur (soi projectif)
La représentation des rôles d’adultes, les représentations sur l’avenir. Ce qui compte dans la vie, c’est de gagner beaucoup d’argent. Je ne fais jamais de projets d’avenir. Je voudrais être le plus fort et le plus considéré. Je voudrais prendre des responsabilités le plus tard possible.

68
Q

Quels sont les facteurs d’influence de l’estime de soi ?

A

L’intériorisation du jugement des autres
L’estime de soi est en partie déterminée socialement (Cooley, 1902). Les autres seraient des « miroirs sociaux » dans lesquels l’individu se regarderait pour se faire une idée de l’opinion qu’ils ont de lui (image sociale de soi). Cette opinion (des autres) serait ensuite incorporée dans la perception de soi.
Depuis très jeunes, les enfants identifient les opinions des personnes à qui ils veulent plaire et ils essaient de régler leurs comportements en conséquence. Au début, c’est l’approbation parentale qui a le plus d’importance. A l’adolescence, l’approbation des pairs prend le dessus (même si l’approbation parentale reste fondamentale). L’approbation parentale diminue (sans jamais disparaître) quand les jeunes quittent le domicile familial. L’approbation des pairs (amis, collègues…) influence l’estime de soi tout au long de la vie.
Importance des parents/adultes. Le soutien parentale est liée positivement à l’estime de soi (l’aide apportée par les parents, l’affection qu’ils témoignent, l’approbation qu’il manifestent dans ses décisions et actions…). Le désintérêt perçu des parents (plus que les conflits) est significativement associé à une faible estime de soi. Importance du jugement des enseignants. Existence d’une personne déterminantes (avec des effets prolongés positifs ou négatifs, de son jugement).

Le style parental éducatif
Une estime de soi d’autant plus positive qu’il y a dans la famille négociation, relation, communication, encouragement à la prise de décisions… Une estime de soi d’autant plus négative que sont prédominants dans la famille le contrôle, la contrainte, une faible communication…

La perception des réussites et des échecs
Par rapports à nos centres d’intérêts, notre motivation… Par rapport aux autres. Importance de l’attribution causale. Apprendre à s’autoévaluer de manière juste et objective

Le rapport entre les réussites et les aspirations (James & Cooley, 1890)
Succès égaux ou supérieurs aux aspirations -> haute estime de soi. Les aspirations dépassent les réussites effectives -> faible estime de soi. Si le domaine n’a pas d’importance pour l’individu, les échecs n’entraîneront pas de baisse d’estime de soi.

L’écart à des modèles, des aspirations, des idéaux
Décalage entre le soi réel (image de soi – ce qu’il est) et le soi idéel (ce qu’il voudrait être). Décalage entre l’image de soi et la norme sociale (critères physiques par exemple). Confrontation entre image de soi et image sociale de soi. Décalage ou pas entre ce que l’individu pense être et ce qu’il est pour l’autre. Confrontation entre soi et les autres. Exemple de la comparaison.

La croyance en son efficacité personnelle
Le sentiment d’efficacité personnelle contribue à déterminer les choix d’activités, l’investissement dans la poursuite des buts fixés, la persistance dans l’effort, les émotions éprouvées face à des obstacles.

69
Q

L’adolescence est-elle une période de risques ?

A
  1. Adolescence et risques
    « Il n’y a pas d’adolescence sans prise de risque » (Marcelli et Braconnier 2008). Mais la frontière entre le normal et le pathologique est bien fragile. Continuum allant des transgressions aux conduites à risque en passant par les prises de risque.
  2. Transgression
    Acte ou parole qui fait passer outre une loi ou une règle. Comportement typique à l’adolescence. Pas obligatoirement quelque chose de négatif. Plutôt quelque chose de nécessaire. « transgresser permet à l’adolescent de progresser dans son processus d’autonomisation en rompant avec les images parentales » (Coslin, 2003). Certaines désobéissances sont perçues comme inévitables et symboliques (désir de s’affirmer dans un groupe, de se différencier des autres…)
    Acte essentiel dans le développement identitaire de l’adolescent. D’où aussi (encore) l’importance des interdits et de l’établissement des règles à l’école, dans les familles…
  3. Prises de risque
    Comportements qui permettent à l’adolescent :
    - De dompter ce corps en plein changement, mieux le connaître, se l’approprier…
    - De chercher ses propres limites, se dépasser…
    - De tester les limites de ce qui est accepté par les autres (famille, école, société)
    - D’exister aux yeux des autres, de se faire accepter, de gagner en image de soi (valorisation, admiration…)
    - Se mettre en danger
    Comportements qui se caractérisent par la mise en danger (de soi, de sa santé, de sa vie…). Le danger peut être recherché comme une sorte de jeu avec le destin. L’intention n’est pas de mourir mais au contraire de s’assurer de la valeur de son existence en la mettant en danger et donc en lui donnant du sens.
    Les rites de passage ou rites initiatiques de notre époque, de notre société…
  4. Transgressions/ Prises de risque
    Plusieurs raisons peuvent pousser un adolescent à transgresser des règles ou prendre des risques.
    - La quête d’indépendance : s’opposer à sa famille, se démarquer de ses parents, montrer qu’on n’est plus un enfant…
    - La recherche des limites (propres à soi et à autrui) : faire de nouvelles expériences en enfreignant les règles pour comprendre qi il est ; Besoin d’agir, d’expérimenter, de rechercher de nouvelles sensations ; Vérifier qu’il est toujours encadré et aimé.
    - Un besoin narcissique. Fonction de reconnaissance : certains comportements sont valorisés et admirés par les pairs (conduite motorisée, consommation d’alcool). Fonction de prestige : certaines activités permettent d’exercer une certaine domination, un certain contrôle sur les pairs
    - Un désir d’affirmation de soi : passer à l’acte pour répondre à un défi et prouver son curage, sa force, s’affirmer dans un groupe, être reconnu, avoir une réputation…
    - L’influence d moi collectif : des prises de risque plus importantes en groupe car le groupe rassure et déculpabilise
    - L’entrée dans la pensé abstraite : égocentrisme de l’adolescent/ fable personnel/ invulnérabilité. L’adolescent s’interroge sur son avenir, sur la mort…il se sent invincible, il veut changer le monde. Il ne prend pas toujours bien conscience des dangers qu’il encourt.