Sociologie de la consommation et des modes de vie Flashcards
Qu’est ce que la consommation ?
utilisation de biens et de services qui sont détruits immédiatement ou progressivement au cours de leur usage.
Qu’est ce que la consommation effective de ménages ?
ensemble des biens et des services utilisés par les ménages les résidents qu’il y ait eu ou non dépense de leur part.
Qu’est ce que le niveau de vie ?
revenu disponible d’un ménage divisé par le nombre n’unité de consommation.
Qu’est ce que le mode de vie ou genre de vie ?
notion qualitative qui désigne les manières et les habitudes de vie de consommation d’un individu ou d’un groupe.
Qui se sont intéressés aux budgets familiaux ?
Le Playn E. Engel et M.Halbwachs se sont intéressés aux budgets familiaux et à la ventilation en poste de dépenses.
enquêtes budget des familles ?
Tous les cinq ans environ depuis 1979 une enquêtes budget des familles menées par l’INSEE qui permet de mesurer l’ensemble des dépenses et des ressources de chaque ménage afin de les ventiler dans une nomenclature de 900 postes pour comparer les niveaux de vie des ménages de taille ou de composition différente. Pour cela on introduit une pondération que l’on nomme unité de consommation. L’échelle de l’OCDE: 1 UC pour le premier adulte du ménage 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.
consommation engagée ?
Émergence d’une consommation engagée qui provient du débat récent sous la consommation durable, responsable, éthique, etc.
Quelle est l’approche traditionnelle de la consommation ?
consommation = homme doté de besoin qu’il satisfait par la consommation de biens et de services.
«L’homme éprouve des besoins qu’il s’emploie à satisfaire par des ressources, par des biens. Les besoins physiologiques doivent être couverts pour assurer la vie de l’organisme.» — J. Le Bouvra et H. Krier
Distinction besoins primaires et secondaires ?
Certains économistes et sociologues utilisent une distinction entre besoins primaires et besoins secondaires.
La manière de satisfaire les besoins est aussi important que les besoins eux-mêmes. C’est ce que souligne Karl Marx: «la faim est la faim, mais la faim qui se satisfait avec de la viande cuite, mangée à l’aide d’un couteau ou d’une fourchette, est une autre faim que celle qui avale de la viande crue à l’aide des mains, des ongles et des dents».
Approche anthropologique ?
Remise en cause de conception naturaliste des besoins.
M. Sahlins Âge de pierre, âge d’abondance (1972): Les primitifs ne vivaient pas dans le dénuement et la lutte contre la rareté, mais dans l’oisiveté: «la société primitive assigne à sa production une limite stricte qu’elle s’interdit de franchir, sous peine de voir l’économique échappé au social et se retourner contre la société en y ouvrant la brèche de l’hétérogénéité, de la division entre riches et pauvres, de l’aliénation des heures par les autres.» (P. Clastres)
Le progrès n’est pas source de satisfaction accrue des besoins naturels des hommes, mais au contraire l’émergence d’inégalités sociales qui crée une dynamique de besoin dans une logique de distinction.
Production de normes sociales de consommation par des catégories sociales ?
Baudelot et R. Establet: Les membres d’une société ont une certaine position de la production et celle de position va contribuer à déterminer leur consommation. Les cadres supérieurs par exemple dépensent dans le domaine des vêtements de travail va être radicalement différente de celle d’un ouvrier spécialisé chez Renault. De même, les ouvriers auront des bons de cantine, et des cadres supérieurs se verront remettre une carte bleue à leur disposition pour leur dîner d’affaires. Chaque catégorie sociale élabore ainsi ses propres normes sociales de consommation.
Veblen et la consommation ostentatoire
T. Veblen publie en 1899 Théorie de la classe loisir. Les hommes n’obéissent pas à la seule règle du maximum de plaisir. Le niveau technologique élevé, la séparation entre la propriété et la gestion permette le développement d’une classe oisive dont la culture dite culture pécuniaire va avoir tendance à se diffuser dans toutes les classes sociales en raison de comportement d’émulation.
Le statut social dans la classe de loisirs dépend moins du niveau que du genre de vie. La consommation ostentatoire et souvent à l’opposé du sens commun et parfois du confort. Pour se différencier ou se distinguer, il faut imposer des objets et des pratiques. Le signe l’emporte sur l’utilité. Le loisir et la consommation ostentatoire ont un point commun: le gaspillage. Tous deux servent à faire étalage de la richesse. Le système industriel avec le type de voisinage urbain accentue le rôle de la consommation ostentatoire. Les voisins sont des inconnus, mais leur opinion compte et la consommation et le moyen de le montrer.
Statisticien qui étudie le budget des familles ?
Loi d’Engel
Il étudie le budget des familles du royaume de Saxe au milieu du XIXe siècle.
Les dépenses familiales sont ventilées en 9 postes:
– Nourriture – Habillement – Habitation – Chauffage – Outillage et instruments de travail – Éducation – Culte et loisirs culturels – Impôts – Santé et services des domestiques
Il retient trois catégories de famille:
– les familles assistées (familles les plus nécessiteuses vivant de la charité publique)
– les familles de travailleurs pauvres (famille pauvre, mais vivant du fruit de leur travail)
– les familles aisées
Il constate que plus une famille est pauvre, plus grande est la part de ces dépenses totales qu’elle est amenée à utiliser pour se procurer de la nourriture.
Nourriture chez les familles pauvres et aisées ?
La nourriture occupe 61% du budget des familles assistées, 55% du budget des familles pauvres et 50% des budgets des familles aisées. Il formule ainsi ce qu’on appelle la loi d’Engel: «plus une famille est pauvre, plus grande est la part de ces dépenses totales qu’elle doit utiliser pour se procurer sa nourriture».
Prolongement de la loi d’Engel ?
- En 1875, C. Wright responsable des statistiques sur le travail dans l’Etat du Massachusetts aux États-Unis fait les mêmes constats et étend son analyse d’autres postes budgétaires.
– La deuxième loi établit que la part des dépenses consacrées aux vêtements et approximativement la même, quel que soit le revenu
– la troisième, que le pourcentage des dépenses relatives à l’habitation, au chauffage et à l’éclairage est invariable, quel que soit le revenu
– la quatrième que lorsque le revenu s’accroît, le pourcentage des dépenses diverses s’accroît
- H. Schwabe: «plus on est pauvre, plus est élevée la part relative que l’on doit dépenser pour l’habitation». Engel accepte cette formulation en 1872.
Nouvelle étude d’Engel ?
Engel aborde un nouveau type d’études, concernant l’évolution des budgets à la fin du XIXe siècle.
Il apporte des transformations:
– il choisit de raisonner en termes d’unités de consommation.
– La nomenclature des dépenses de consommation est affinée. 17 postes regroupées en trois grandes catégories de dépenses: L’entretien physique (nourriture, vêtements, habitation, chauffage éclairage, hygiène santé)/Dépenses de culture de l’esprit, des soins de l’âme, loisirs et repos et dépenses diverses/les formes de l’épargne et les dépenses professionnelles
– les familles sont distinguées suivant le montant de leurs revenus
Plus un individu, une famille, un peuple sont pas, plus grand est le pourcentage de leurs revenus qu’il doive consacrer à leur entretien physique dont la nourriture représente la part la plus importante. Entre 1853 et 1891 les pauvres dépensent proportionnellement plus pour leur nourriture que les riches ne dépensaient en 1853. Malgré une augmentation du revenu.
Maurice Halbwachs ?
L’organisation des dépenses n’est pas uniquement liée aux revenus. Des classes sociales ne se distinguent pas seulement par leur moyen, mais aussi par leur besoin.
Dans La classe ouvrière et les niveaux de vie (1912) et dans l’évolution des besoins dans les classes ouvrières (1933), il soumet les lois d’Engel à ses propres données et le remet en cause les conclusions du statisticien.
L’organisation d’un budget familial est un fait social complexe il ne peut s’ordonner à partir de seules variables de ressources. Le revenu agit bien sur un budget, mais jamais de façon directe. Son action s’exerce à travers le système des goûts et des préférences que les individus se sont formés dans leur milieu. Ses goûts sont influencés par les conditions sociales d’existence de travail, les traditions familiales, la culture locale, le système de valeurs. Ces «représentations sociales». Car revenu égal, un ouvrier d’origine rurale ne mangera ni se logera de la même façon qu’un ouvrier d’origine urbaine. Même si une variation de revenus peut influencer le mode de vie, un ouvrier dont les revenus s’élèvent fortement n’alignera jamais son mode de vie sur celui d’un cadre.
Il dégage quelque régularité en ce qui concerne les dépenses des ouvriers:
– à mesure que le revenu augmente, la proportion de la dépense totale consacrée à la nourriture diminue, conformément à la loi d’Engel
– à mesure que le revenu augmente, la dépense de vêtement augmente de façon assez continue et la part des dépenses de logement devient très vite stationnaire et même baisse. Lorsqu’eux le niveau de vie des ouvriers s’élève ces derniers «sacrifient le logement aux vêtements, aux distractions, à tous ceux qu’il aimait plus étroitement en contact avec les groupes de la rue ou de leur classe».