Lien social et instance d'intégration Flashcards
Premiers ayant travaillé sur les liens sociaux
Thomas Hobbes, John Locke et Jean-Jacques Rousseau lien social évoqué dans sa dimension politique.
Adam Smith, T. Veblen, M. Mauss (fait social total et don) dans sa dimension économique.
E. Durkheim, F. Tönnies, G. Simmel et M. Weber et la dimension sociale au sens stricte.
Définition du lien social
ensemble des appartenances, des affiliations, des relations directes (conjugale, familiale, amicale, de voisinage) ou indirectes (activité professionnelle, syndicat, association, parti) qui lient des individus ou des groupes entre-eux. Les individus s’intègrent à la vie sociale, se construisent une identité sociale et ont le sentiment d’être membre d’une même société.
Trois dimensions du lien social
Le lien marchand ;
Le lien politique ;
Le lien communautaire ou sociétaire.
Lien politique
Plusieurs variantes :
Thomas Hobbes dans Le léviathan (1651).
John Locke Deux traités sur le gouvernement (1690) : à partir d’une philosophe fondée sur la recherche raisonnable du bonheur considère qu’il s’obtient par la propriété et la liberté d’où la nécessité de construire un pacte social constitutif de la société civile dont le but principal sera la conservation de la propriété appréhendée comme un droit naturel et de la conservation du bien être.
Jean Jacques Rousseau dans Du contrat social (1762).
Le postulat commun a tous ces philosophes c’est l’identité conceptuelle entre Etat et société civile sous la houlette d’une autorité absolue (volonté générale infaillible et inaliénable).
Ces approches ont reçu des prolongement. Exemple confrontation entre deux modèles :
Universaliste républicain
Multiculturaliste
Lien marchand
Cela émane des économistes classiques et en premier lieu d’Adam Smith dans RSLNELCDLRDN en 1776. Les économistes classiques considèrent que le marche au sens de t’en permet de réaliser des échange entre des individus à partir de ces biens et services. La division du travail permet d’accroitre la productivité d’où un accroissement des échanges. En agissant pour son propre intérêt chaque individu concourt à l’intérêt général. L’intérêt conduit à l’efficacité pour le bien de tous. Dans les économies contemporaine, les échanges vont porter sur le travail et la fixation des salaires (prix du travail). Les interventions économiques de l’Etat prônées notamment par les Keynésiens vont réguler les échanges marchands, corrigés des effets négatifs, déséquilibres et effets sur l’environnement (économie du bien être Pigou / Marshall). Des sociologues comme Mauss dans une conception pluridisciplinaire Essai sur le don (1924) et Sociologie et anthropologie. Il montre dans le cadre d’échanges de cadeaux dans les sociétés primitives sur le Kula en Malésie prédomine non pas la recherche d’un profit maximal mais une volonté sociale de reconnaissance et d’honneur. Echanges fondés sur le prestige. L’économie est dès-lors encastrée dans un système socio-culturel global
Lien communautaire ou sociétaire
Au départ on trouve l’analyse de Tonnies dans Communauté et société (1887) qui déploie une analyse psychologique de la société. Il distingue alors la communauté liée dans le cadre rural et villageois à la vie végétative et au lien du sang à la société dans laquelle la séparation des individus et des biens provoque des échanges. La communauté se définit par l’union volontaire, l’altruisme et l’idéal commun tandis que l’état de société repose sur la séparation, le contrat, la compétition et la recherche rationnelle de l’intérêt individuel. On a une vision évolutionniste et pessimiste des rapports sociaux, « la société accroit la corruption et la mort du peuple ». Cette distinction sera prolongée au prix d’infléchissement, critiques et transformations par Simmel, Durkheim et Weber.
G. Simmel
En 1908 Recherches sur les formes de la socialisation analyse les relations entre les individus à partir du concept de sociabilité. « Capacité des individus à nouer des relations sociales plus ou moins institutionnalisées et à échanger avec les autres individus ». ll distingue alors une sociabilité familiale dite interne et privée et une sociabilité externe ou public (liens avec les individus éloignés géographiquement ou socialement). La sociabilité est une des formes du lien social. Reprenant l’analyse entre communauté et société de Tonnies, il oppose les liens sociétaires et les liens communautaires.
M. Weber
Distingue plusieurs types d’activités sociales dans le cadre d’une sociologie compréhensive qui débouches sur plusieurs types de domination. Dans le cadre de cette analyse des activités sociales, il utilise deux concepts : communalisation et sociation. La communalisation repose sur un sentiment subjectif d’appartenance à la même communauté. La sociation désigne des relations sociales qui repose sur la poursuite d’intérêts communs ou convergents.
E. Durkheim
Préoccupation centrale sur le socle et le fondement du lien social (cohésion sociale)
Processus d’intégration : interactions entre les membres du groupe. Le groupe se crée une conscience commune et des buts collectifs. Processus de régulation : désigne le fait que la société exerce une autorité au bon sens du terme sur les individus qui permet de modérer les désirs et les passions et d’obtenir le respect des règles par les individus. Dans une perspective évolutionniste il évoque une transformation de la solidarité sociale à travers le temps. Dans les sociétés traditionnelles la solidarité sociale est qualifiée de mécanique, les individus remplissent les mêmes taches, les mêmes fonctions, se ressemblent. Dans les sociétés modernes, des sociétés plus complexes, le développement de la division sociale du travail conduit à une solidarité de type organique c’est à dire que les individus sont interdépendants et complémentaires ce qui permet d’assurer dans les conditions des sociétés modernes, l’unité du corps social. Enfin, dans ces principaux ouvrages, il s’interroge sur la crise de la solidarité sociale, sur ses manifestations, causes et remèdes (médecin du social, solutions possibles). Il considère que cette crise est liée à une phase de transition entre sociétés traditionnelles et sociétés modernes.Dans son ouvrage de la division du travail social, il emploie le concept d’anomie. Dans le suicide il emploie le concept d’anomie mais dans un sens infléchi et il ajoute le concept d’égoïsme. Le suicide anomique et égoïste font partis des suicides les plus répandus dans les sociétés modernes. La famille, la religion, l’école, l’activité professionnelle et la collectivité politique c’est à dire les instances d’intégration et de régulation se trouvent affaiblies. Il observe une montée de l’individualisme qui lui semble a priori positive. Cette montée est inéluctable. « Seul système de croyance qui puisse assurer l’unité morale du pays ». Il pose une question : Comment l’individu peut-il être, à la fois, plus personnelle et plus solidaire ?
Ebranlement du lien social dans les sociétés contemporaines
Ces dernières décennies, est souvent évoquée l’idée d’une perte du lien social. Quand on évoque cette perte de lien social, on évoque de l’institution familiale, montée du chômage avec un chômage important et durable, précarisation des emplois, montée de l’exclusion, recul voire un déclin de la place du travail, dans les faits et dans la perception de ces effets, importance de la délinquance et de la déviance juvénile, contradictions de l’école par rapport à ses fonctions, déstructurations des communautés locales, mise en cause de l’Etat providence, crise de la citoyenneté, idée d’une individualisation qui conduit à une montée de l’individualisme des expériences et des trajectoires.
Individualisme
Idéologique et politique : l’individu est le centre, la valeur fondamentale des systèmes démocratiques se situant au dessus des valeurs collectives de la société. Cette dimension débouche sur une affirmation des droits de l’individu contre le pouvoir de l’Etat et s’incarne dans l’idéologie libérale politique ou économique même si l’un et l’autre ne se confondent pas totalement et forcement.
Sociologique : il désigne un constat, transformation profonde et même structurelle des relations entre la dimension individuelle et la dimension collective ou sociale. En quelque sorte, l’individualisme est le résultat d’un processus d’autonomisation des individus dans les sociétés contemporaines (thèse modernité et post-modernité). Ces individus choisissent de plus en plus et ne subissent plus les relations sociales dans lesquelles ils s’insèrent.
Méthodologique : l’individualisme méthodologique dont la démarche a été popularisée par R. Boudon. Le phénomène social pour être expliqué doit être conçu comme l’agrégation des comportements individuels.
Alexis de Tocqueville
Dans la société démocratique qu’il oppose à la société aristocratique on observe une égalisation des conditions qui conduit à une égalité des conditions. Chaque individu s’isole de la masse de ces semblables, déserte la sphère publique pour s’investir dans la sphère privée auprès de sa famille, amis…
K. Marx
Evoque un déracinement des anciens paysans, artisans, commerçants devenus prolétaires dans le cadre du mode de production capitaliste. Ils se retrouvent isolés et en concurrence notamment pour le conserver ou obtenir un emploi mais aussi dans l’obtention d’une promotion. Il évoque une sur-exploitation des prolétaires par les bourgeois capitalises.
M. Weber
Considère que dans les sociétés occidentales, marquées par un processus de rationalisation des activités économiques et sociales, les progrès de la connaissance scientifique et la spécialisation professionnelle et la spécialisation professionnelle conduisent à un mouvement de désenchantement du monde source d’individualisme.
E. Durkheim
Dans les sociétés modernes, le développement de la division du travail social et d’une solidarité organique entre les individus devenus complémentaires est un processus foncièrement bénéfique. Dans ces sociétés, l’individu s’affranchit du poids trop écrasant de la conscience collective. Il bénéficie d’une autonomie, liberté plus grande. D’ailleurs c’est un bien. Il écrit que « l’individualisme est le seul système de croyance qui puissent assurer l’unité morale du pays ». Il existe cependant des risques que des phénomènes pathologiques comme l’égoïsme et l’anomie se développent.