Conflit et mobilisation sociale Flashcards

1
Q

Conflit social

A

il s’agit de conflit au sens d’opposition entre des groupes sociaux défendant des valeurs ou et des intérêts divergents et cherchant à instaurer un rapport de force en leur faveur. Conflit qui oppose salariés et employeurs sur des enjeux professionnels.

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2
Q

Conflit hors travail

A

Les conflits hors travail opposent les groupes sociaux sur des enjeux qui se situent hors sphère professionnelle.
Conflits très divers dans leurs modalités, acteurs et objectifs.

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3
Q

Mobilisation sociale

A
La notion de mobilisation sociale renvoie aux approches en termes de mobilisation des ressources dans lesquelles ils vont s’appuyer pour mener des conflits et agir collectivement.
4 types de ressources:
	Economiques
	Culturelles
	Politiques
	Symboliques
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4
Q

Marx

A

L’action des individus est située dans une double perspective:
Environnement économique et social
Dynamique historique

Le conflit social pour lui découle des rapports sociaux de production qui sont des rapports d’exploitation, domination et aliénation. C’est un conflit de classe aux intérêts antagonistes. Le conflit trouve son origine dans l’infrastructure économique à partir de contradictions qui ne cessent de s’exacerber entre forces productives et rapport de production.
Ce conflit oppose deux classes fondamentales:
Bourgeoisie
Prolétariat

A la racine de ce conflit, il y a l’appropriation privée des moyens de production par la bourgeoisie. La possession de capitaux qu’elle tente de faire valoriser par les prolétaires auxquels elle va extorquer une survaleur appelée plus-value.

Le conflit comme produit du changement social:

On assiste à un développement des forces productives mais freiné par les rapports de production. Des mutations se produisent dans les rapports de classe:

Elimination des classes moyennes (paysans, artisans, commerçants, petits patrons…etc.): se sont des indépendants
Il considère que celles-ci vont être éliminées par les capitalistes, développement des effectifs du prolétariat et vont tomber pour la majorité dans le prolétariat. Egalisation mais par le bas des conditions de travail et des revenus du prolétariat dans le cadre d’une aggravation des inégalités. Deux pôles:
Pauvres
Riches

On assiste à des interventions de plus en plus fortes de l’Etat en faveur de la bourgeoisie. Tout cela favorise les conflits.

Le conflit est producteur de changement social: permet au prolétaire d’arracher des revendications qui améliorent les conditions de vente de leur force de travail.

Les prolétaires instaurent ce que MARX appelle une «dictature du prolétariat» en s’emparant de l’état et en le mettant à leur service. Les moyens de production vont être socialisés de manière collective pendant une période qui s’appellera «socialisme» jusqu’à ce que l’on parvienne à une société sans classe ni conflit qui sera le communisme.
Problématique de la classe «pour soi» (lorsque les prolétaires prennent conscience de leurs intérêts commun à défendre face à un adversaire) et «en soi» (les prolétaires ont objectivement des intérêts).

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5
Q

L’essor des conflits de classes

A

Comme le préconisait MARX, à propos des pays les plus avancés, on assiste dans les dernières décennies une multiplication et diversification des conflits du travail avec de nombreuses grèves, pétitions, manifestations, actions de boycott…
Le «mouvement ouvrier» (expression de TOURAINE) est au centre de ces conflits qui centrés sur la production porte principalement sur les salaires, la durée du travail et sur les droits des salariés.
Dans un premier temps, la répression prédomine avec le «lock out» (fermer les usines provisoirement), les licenciements et l’envoie de l’armée. Elle peut démoraliser les salariés mais à terme, elle ne peut que compliquer les actions collectives. Mais comme les problèmes n’ont pas été réglés, l’action collective va revenir avec un agissement plus organisé par la suite. La répression n’est pas la solution et une partie des politiques et patrons va en prendre conscience. Des conflits puissants et très durs sont parfois menés:
Mineurs
Métallurgistes
Cheminots
Ouvriers du livre

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6
Q

Les acquis des conflits

A

Les acquis de ces conflits:

Des revendications vont être arrachées par l’action collective, on assiste à une hausse des salaires non seulement nominaux mais réels à partir de 1850.
Entre 1825 et 1850, les salaires réels ont baissé en France.
On a un rapport défavorable dans cette période car O > D de travail. Mais à partir de 1850 et la révolution industrielle permet un rapport favorable aux ouvriers. Il y a des lois qui vont être votées pour réduire le temps de travail:
Enfants, Femmes
Progressivement, légalisation progressive de l’action collective notamment en 1864. Mise en place de lois sociales en Allemagne avec BISMARCK.
La légalisation des syndicats intervient dans une autre étape en 1884 en France qui va favoriser les conflits du travail. Elle traduit un rapport de force plus favorable aux salariés et met à leur disposition de nouveaux instruments pour l’action collective. Des partis politiques sont crées par le mouvement ouvriers et des intellectuels acquis à sa cause: partis socialistes, sociaux démocrates, anarchistes…etc.

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7
Q

Nouvel essor des conflits du travail

A

Des grèves très dures sont menées comme le mouvement puissant de juin 1936 qui se traduit par une grève générale reconductible avec occupation des entreprises. Le front populaire: élection d’une majorité de gauche au parlement dans le cadre d’une crise économique forte et d’une montée du fascisme avec des socialistes, radicaux et communistes. Ce gouvernement est présidé par Léon BLUM Ce sont les accords de Matignon (différent de Grenelle en 1968) qui sont négociés entres syndicats et patrons sous la présidence de BLUM.Après 1945, la puissance du mouvement ouvrier et d’un salariat en expansion grandit encore.
Apogée des forteresses ouvrières: grandes entreprises avec de nombreux ouvriers syndiqués et des grèves puissantes. Comme l’établissement Renault Biancourt.
Durant les trente glorieuses (FOURASTIER) vont se développer tout de même des conflits sur le partage de la VA.
En mai juin 1968, occupation des entreprises s’inscrit dans la lignée de 1936 par sa puissance et acquis, jusqu’à 9 millions d’ouvriers grévistes. En 1968, DE GAULLE est au pouvoir, le premier ministre est POMPIDOU et ministre du travail CHIRAC.
Ils vont obtenir des acquis:
Augmentation du SMIG et SMAG (salaire minimum agricole): 35% et 60% d’augmentation.
Retour aux 40 heures.
4e semaine de congés payés.
Reconnaissance officielle dans les entreprises.

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8
Q

Durkheim

A

Dans son ouvrage «De la division du travail social» (1893), DURKHEIM va évoquer dans le dernier chapitre les problèmes que peut rencontrer la mise en place de la division du travail social:
es formes anomiques que peut prendre la division du travail: les conflits sont pathologiques qui n’est pas lié au fait que les ouvriers et capitalistes auraient des intérêts antagonistes mais par le fait que les contacts entre ouvriers et employeurs sont trop limités et superficiels. Cela provoque des frustrations chez les ouvriers. Les conflits et grèves ne résolvent pas les problèmes pour DURKHEIM mais les aggravent.
Vision négative des conflits, il faut mettre en place des processus de régulation et d’intégration permettant d’éviter les conflits avec notamment les corporations.

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9
Q

Simmel

A

Il a influencé des auteurs comme: G. SIMMEL («Le conflit», préfacé par J. FREUND).
SIMMEL va développer une analyse différente avec une vision plus positive sur les conflits: il considère que les conflits peuvent être distingués selon plusieurs critères:
Leur intensité: les plus violents sont ceux où le rôle de l’affectif est maximal et selon le nombre d’acteurs, quand ce nombre est important, cela permet des alliances et arbitrages.

Mode de résolution:
Victoire totale de l’un des protagonistes
Destruction de tous les protagonistes
Solutions négocies qui vont constituer des compromis

Approche des conflits plus psychologisante que celle de MARX.

SIMMEL aborde les conflits sociaux:
Les conflits sociaux présentent des effets positifs en favorisant l’ouverture de négociations sur des bases constructives afin de trouver des compromis acceptables pour les deux parties. Les adversaires deviennent partenaires. Le conflit de classe à la différence de MARX est finalement un facteur d’équilibre et de renforcement du système capitaliste. Il aide à détecter et réduire ces disfonctionnements par des négociations et réformes qui vont le conclure.
Il ouvre une voie à plusieurs auteurs qui vont étudier les conflits sans se référer à des contradictions structurelles, étude des conflits autrement que comme le résultat des contradictions du capitalisme.

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10
Q

L. Coser

A

L. COSER (fonctionnalisme) a écrit en 1956, traduit en 1982: «Les fonctions du conflit social».
Il se réfère à SIMMEL et affirme que l’ordre et le désordre sont entremêlés et leur tension est inéluctable. Il est illusoire de supprimer les conflits mais il faut les étudier, déceler leur racine et favoriser les solutions positives pour les différents protagonistes. Il appelle à les canaliser, les réglementer et les maîtriser pour affaiblir ce qu’il appelle «leur impact destructeur».
Il affirme que les conflits ne sont pas toujours un facteur négatif qui déchire le tissu social et dénoue les liens de la vie sociale. Au contraire, les conflits peuvent contribuer à la stabilisation des groupes sociaux et à l’émergence de nouveaux groupes en provoquant des changements dans l’équilibre du pouvoir entre les différents groupes.
A la source des conflits, il place «la concurrence pour des biens rares ou pour un pouvoir et des statuts qui eux aussi sont rares». WEBER l’influence clairement.
Les conflits sont l’expression de divergences et contradictions d’intérêts qui contribuent à la cohésion sociale. A condition que la structure sociale par l’institutionnalisation et la tolérance des conflits favorise le retour au consensus que les conflits remettent en question. Il considère également que dans les groupes où les membres ne sont pas très unis et qui déploient de multiples conflits d’intérêts, les énergies des membres du groupe sont mobilisées dans différentes directions et les conflits seront moins explosifs.
En permettant au système social de s’adapter aux tensions qui le traversent, les conflits canalisent le changement social en provoquant la naissance de nouveaux équilibres.

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11
Q

JD. Reynaud

A

Jean Daniel REYNAUD: l’objectif poursuivit par les initiateurs du conflit n’est pas de bouleverser le système social mais d’obtenir un réajustement des rapports entre les parties avec des mutations dont le fond et procédures.
Pour lui la grève à pour but de réaménager les rapports salariés, employeurs. La grève a avant tout une fonction de régulation sociale. C’est le processus de production, transformation et de disparition des règles qui organisent le monde social. Dans son ouvrage «les règles du jeu», il place ces règles au cœur des rapports sociaux.
Les règles ne sont pas naturelles, pas figées et unilatérales. Elles sont le fruit de deux facteurs:
Action collective
Négociation
Les règles peuvent être normalisées, tacites et ne sont pas produites par une instance unique mais par différents acteurs. R. souligne les principes de:
Pluralité
Autonomie
Opposition
La vie sociale résulte de la rencontre d’acteurs collectifs et de systèmes de règles qui selon les cas s’influencent, se complètent mais qui peuvent aussi se contredire sans jamais former un ensemble stable et cohérent. La règle commune résulte souvent d’un compromis (donnant-donnant) entre des projets concurrents ou même conflictuels portés par des acteurs constitués en communauté. Ce sont des compromis provisoires, les règles deviennent des enjeux et les résultats de conflits multiformes.
Les règles se multiplient: on en produit de plus en plus mais c’est peut être parce qu’elles sont de moins en moins appliquées.

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12
Q

es avancées de l’institutionnalisation

A

Le conflit va être reconnu et admis dans les sociétés des PDEM mais en tentant en même temps de le vider de tout impact subversif. On va tenter de le canaliser. Dans ce cadre là, des procédures et instances de régulation vont être mises en place dès la première moitié du XXe dans les PDEM.

Développement et généralisation des conventions collectives.
Conventions collectives: conventions qui couvrent un collectif d’individus. Ce sont les salariés d’une branche d’activité (métallurgie, etc.). C’est un texte signé par les représentants des employeurs (syndicats) et les employés qui prévoit une régulation des rémunérations, du temps de travail, des règles de promotion, des congés, etc. L’intérêt de cette convention collective est d’utiliser l’avantage du nombre, garanti et protection pour les salariés.
Dans le cas de la France, date importante: 1936 dans le cadre des accords de Matignon, les conventions collectives vont être développées et sont négociées par les partenaires sociaux. En 1950, un accord local quand il est bon pour les salariés peut être étendu à toute une branche voire tout un pays.

Mise en place d’instances de représentation des salariéses salariés sont représentés souvent par des délégués qui sont souvent élus et présentés par des syndicats.
1936: les délégués du personnel sont créés lors des accords de Matignon pour les entreprises de plus de 10 salariés. Ils ont pour fonction de représenter les salariés auprès de l’employeur et ils font part à l’employeur de réclamations individuelles ou collectives en matière d’application de la réglementation du travail (convention collective, code du travail, règles salariales, durée du travail, règles d’hygiènes et de sécurité, etc.).

Comité d’entreprise: d’autres représentants qui vont être informés sur les décisions économiques et sociales de l’entreprise. Dans certains cas, ils assurent la gestion en ce qui concerne les œuvres sociales ou protection sociale. Cela a été créé en 1945, dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale (MRP).
Ce comité est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, composé de représentants de personnels élus pour 4 ans (sur liste syndicale au premier tour) et présidé par l’employeur (PDG, patron). Le secrétaire général est salarié. La direction l’informe de ces choix: économiques, sociaux, etc. Lors de ce comité d’entreprise, le vote n’est que consultatif. Un expert comptable peut être appelé une fois par an pour faire le point sur le budget et consulter le bilan de l’entreprise. Le CE gère des activités culturelles et sociales.

Il y a également des délégués syndicaux sont une création de 1968 (accords de Grenelle). Chaque syndicat représentatif dans une entreprise ou dans un établissement (unité de l’entreprise) de 50 salariés ou plus, peut élire un délégué syndical qui représente son syndicat mais il a une portée plus large. C’est lui qui négocie les conventions collectives.
En 1982, dans le cadre d’un gouvernement d’union de la gauche (socialistes, communistes, radicaux de gauche), Louis AUROUX, le ministre du travail élargit les fonctions et attributions des délégués du personnel avec la mise en place de collectif où ils s’expriment sur le contenu et l’organisation du travail. C’est l’obligation de négociations au moins annuelles entre représentants du personnel (pas seulement les délégués du personnel et CE mais c’est aussi les délégués syndicaux) et direction.
Cela porte sur les salaires,la durée du travail et organisation du temps de travail.

Les représentants des syndicats participent à des instances de représentation et de gestion: du conseil économique et social à l’Unedic, en passant par la sécurité sociale.
On assiste dès lors à un processus d’institutionnalisation des syndicats:
Conflits
Organisations qui fédèrent les acteurs lors des conflits
Les droits et moyens (juridiques et financiers) s’accroissent. Ralph DAHRENDORF évoque la naissance d’une «démocratie industrielle».

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13
Q

Conflits présents depuis le RI

A

Le féminisme:
Apparait dès la fin du XVIIIe siècle et se structure à la fin du XIXe siècle à partir de revendications sur les droits civiles (travail sans consentement du mari) et politiques (droit de vote, suffragettes).

Deux courants existent:

Universalistes: tous les êtres humains doivent bénéficier des mêmes droits
Différencialistes: on assiste sur les qualités spécifiques des femmes.

Régionalisme: présent dans certaines régions (Corse, Basque, Breton).

Pacifisme: très présent à la veille de la 1e guerre mondiale. Porté par des intellectuels et des dirigeants du mouvement ouvrier. (Jean JAURES)

Marches des chômeurs dans les années 1930.

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14
Q

Etapes décisive de la fin des années 1960

A

L’étape décisive dans les années 1960:

Mouvement consumérisme: protection des consommateurs dans deux espaces en Europe du Nord et dans les Etats-Unis. Notamment, R. NADER aux Etats-Unis.

Mouvement étudiant se structure en France autour de la critique de la guerre d’Algérie et en faveur de l’indépendance algérienne.
Contestation des structures et fonctions de l’université.

Mœurs rétrogrades: contraception, IVG, etc.

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15
Q

Anthony Oberschall

A
  1. Anthony OBERSCHALL: «Social conflit and social movement» (1973)Il analyse la mobilisation sociale et politique en s’appuyant sur le modèle de la mobilisation économique qui marquerait les conflits du travail. Cependant, partant de ce modèle, il l’enrichit par une approche sociologique en tentant de répondre à: Quelles sont les conditions sociales susceptibles de favoriser ou freiner la mobilisation des mouvements sociaux et politiques au sein d’une collectivité donnée?
    Hypothèse de base: les collectivités les plus organisées sont susceptibles de se mobiliser. Deux niveaux d’organisation:
    Horizontal: il renvoie à la nature des liens sociaux au sein d’une société. Ces liens sont de type associatif, quand ils sont étroits, ils favorisent le sentiment de solidarité du groupe et donc sa capacité à se mobiliser.
    Vertical: il renvoie au degré d’intégration social et politique entre les différentes communautés.
    Dans les sociétés segmentées (communauté A, B, etc.) où la mobilité sociale est faible et où les dirigés sont coupés des dirigeants constituent les sociétés où les groupes sont les plus mobilisables. C’est en conjuguant les deux variables qu’il va dégager les hypothèses:
    C’est dans les sociétés les plus segmentés, les moins atomisés où les mouvements sociaux ont le plus de chance de se mobiliser.
    considère qu’au Sud, les conditions étaient les plus favorables:
    Noirs organisés dans une communauté organisée par son Eglise et son clergé.
    Segmentation plus grande qu’au Nord, persistance de phénomène de ségrégation et de domination forte.
    Caractère non violent du mouvement lui a procuré le soutien externe d’une partie des médias et également d’une partie des élites blanches du nord dont l’administration Kennedy.
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16
Q

Ronald Inglehart

A

Ronald INGLEHART va s’appuyer sur les travaux d’un psychologue Abraham MASLOW: l’individu cherche d’abord à satisfaire ses besoins élémentaires (première nécessité) et c’est seulement quand sa sécurité et subsistance qui sont satisfaits qu’il se tourne vers des besoins qui sont moins matériels comme:
Appartenance à un groupe
Réalisation de soi
Satisfactions intellectuelles et esthétiques
Pour I. c’est ce même processus qui est à l’œuvre mais à une échelle plus globale dans une société industrielle plus avancée. Depuis les années 1950, ces sociétés ont connu une phase de prospérité et de paix qui a conduit à faire reculer au second plan les exigences économiques et sécuritaires qu’il qualifie de «matérialisme» en favorisant les nouvelles valeurs de «post-matérialistes». Cela explique en grande partie l’apparition de nouveaux enjeux politiques et la naissance de nouveaux mouvements sociaux (NMS):
Qualité de vie
Défense de l’environnement
Egalité des sexes
Plus grande liberté sexuelle
Plus grande autonomie politique
Les nouveaux mouvements sociaux:
Mobilisations étudiantes
Mouvements féministes
Mouvements pacifistes
Mouvements de défense de l’environnement
A l’origine de ces mouvements,on trouve les nouvelles générations qui ont été élevées et éduquées dans une période d’abondance et de sécurité (30 glorieuses).

17
Q

S. Barnes et Max Kaase

A

Dans le prolongement direct des travaux d’I. ont été mené des études sur l’action politique par S. BARNES et Max KAASE.
Ils relient le développement récent des actions contestataires dans les démocraties occidentales à l’inadaptation des structures politiques aux aspirations «post-matérialistes».
Hypothèse: les citoyens des sociétés industrielles les plus avancées, plus instruits et plus politisés ont des exigences de participation accrue et des demandes spécifiques non prises en compte par les pouvoirs publiques, partis et syndicats.
En Allemagne, Autriche, Angleterre, Hollande et aux Etats-Unis auprès d’échantillons sur les 15 ans et plus, l’hypothèse se trouve vérifiée dans le prolongement de la thèse d’I.

18
Q

Diminution des grèves et problème du syndicalisme

A

Vrai pour l’ensemble des PDEM, le tournant est la fin des années 1970. Dans les 30 glorieuses, il y a eu des conflits très durs. En France, il existait des salaires très bas chez les OS, salariés agricoles et manœuvres.
Sur le cas de la France, le recul du mouvement gréviste est très net à partir de 1977 et s’accentue encore au début des années 1990.

Exemples:

Entre 1976 et 1980, on passe à 3 millions en moyenne contre 4 millions entre 1971 et 1975. C’est une baisse de 25%.

Entre 1981 et 1985, chute nette avec 1,5 millions.

Entre 1986 et 1994, moins d’1 million.
Entre 1991-1994: à peine 500 milles.
Remontée très relative (outre le mouvement de 1995) va s’opérer dans les années 2000.

La diminution des grèves est vraie pour l’ensemble des PDEM mais des pays comme l’Allemagne, R-U, Suède ont un nombre de grèves encore nettement plus faible qu’en France.

Recul du symbole collectif de grève, particulièrement dans le secteur privé et PME. Si on regarde les objectifs de ces grèves, elles sont souvent défensives c’est-à-dire pour obtenir des avancées. Quand elles sont offensives quand on souhaite éviter un plan de licenciement et décision patronales. Cela peut aboutir sur des compromis «bidons».

19
Q

Syndicalisation

A

On observe à la diminution des grèves, une baisse de la syndicalisation. En France, le taux est de 8% sauf en Europe du Nord (environ 90% en Danemark) et au Canada.

Comment peut-on appréhender, mesurer cet affaiblissement syndical?

Baisse du nombre d’adhérent
Baisse du taux de syndicalisation
Les sections ne sont pas très actives (au sein des entreprises)
Le rayonnement extérieur: il se traduit par une montée des abstentions, au scrutin des prud’hommes, 25% de votant seulement.
Affaiblissement de l’audience des listes syndicales (au premier tour, des syndicats reconnus uniquement mais si pas assez, on peut faire appelle à des non syndiqués pour le deuxième tour afin de trouver des représentant): montée des non-syndiqués dans ces élections.
L’image des syndicats n’est pas bonne dans les sondages: jamais était aussi mauvaise à cause de la gauche au pouvoir, accusés de complaisance.

20
Q

Facteurs externes de la baisse de la syndicalisation

A

Facteurs externes L. MATHIEU: Pour les syndicats, s’ils s’affaiblissent, cela est dû notamment au chômage, aux emplois précaires. Il y a aussi les stratégies des employeurs avec l’individualisation des relations sociales (carrières, licenciements, salaires…etc.)

21
Q

Facteurs internes de la baisse de la syndicalisation

A

Facteurs internes D. LABBE: plusieurs facteurs relèvent de la responsabilité des syndicats à cause notamment d’une bureaucratie importante qui les coupe de la réalité quotidienne. Les syndicalistes sont de plus en plus occupés à siéger dans les CE, délégués du personnel, sécurité sociale, Unedic et pendant ce temps, ils ne sont pas au côté des salariés.

La France a un taux le plus faible d’Europe entre 7 et 9% alors que le nombre de syndicat est l’un des plus nombreux

22
Q

Causes du recul

A

Les mutations à long terme du salariat : recul du pourcentage d’ouvriers et les grands bastions industriels qui étaient au cœur des conflits.

Tertiarisation qui s’exerce à travers des petites entreprises où il est difficile d’être gréviste.

La féminisation.

Fin du compromis Keynésio-Fordiste qui reposait sur une croissance économique forte om l’on pouvait sur la base du plein emploi, passer des compromis. Depuis les années 70: montée du chômage et des emplois précaires sont rentrées dans la danse.

Stratégies patronales de la gestion de main d’œuvre.

Processus d’institutionnalisation des conflits et syndicats.

Crise du syndicalisme: des syndicats affaiblis sont moins capables d’agir pour prendre en compte les revendications salariales. Moins de puissance et de rayonnement. Les conflits qui se produisent sont moins nombreux et moins victorieux.

23
Q

Mancur Olson

A

Auteur américain qui s’inscrit dans un ensemble de théories qui ont été rassemblées sous l’étiquette: «approche en termes de mobilisation des ressources». Les auteurs sous cette étiquette: John Mac CARTHY et Mayer ZALD. Ces derniers considèrent que les analyses en termes de mobilisation des ressources ont en commun d’appréhender l’action collective comme le résultat des actions des individus orientées dans la poursuite d’un même but. On peut dire que M. OLSON est l’un sinon le principal de ce type d’analyse.

«La logique de l’action collective» (1965 pour la première édition, préfacée par Boudon pour la version française)

C’est un économiste de la TCR, issu du courant néoclassique, il aborde l’étude des organisations au sein desquelles les individus cherchent à atteindre leur but. Il s’appuie sur le paradigme utilitariste de la rationalité individuelle.

Contrairement à Marx qui considère que l’action collective repose sur une logique collective, lui considère que l’action collective repose sur des logiques individuelles.

S’appuyant sur ce paradigme, il analyse au sein des organisations, la combinaison des intérêts individuels et collectifs.

Il va identifier:

Des groupes latentset groupes manifestes:

Dans la lignée Wébérienne, c’est une collection d’individus. Dans certains cas ils ne vont pas devenir des groupes manifestes puisque chaque individu étant confronté à un choix, il va prendre sa décision en confrontant les couts et avantages de tel ou tel choix.

Exemple: grève: participer ou non à cette grève. S’il y participe, il devra perdre une journée de salaire et peut-être même aller plus loin avec un rassemblement devant l’entreprise. Il risque d’être repéré par son employeur. Mais cela permettra une augmentation potentiellement de son salaire. Chacun fait un choix de son côté. Dans certains cas, la meilleure solution va consister à prendre un «ticket gratuit» pour l’action, à faire cavalier seul c’est-à-dire un «free rider» c’est-à-dire ne pas participer en opérant un raisonnement: les autres agiront à ma place et je récupèrerai la même mise à l’arrivée. J’y gagne plus.
Le problème est que si tous les salariés prennent cette décision alors, l’action collective n’aura pas lieu et in fine pas d’augmentation de salaires.

3 raisons:

Le gain obtenu ne sera pas proportionnel à l’effort déployé en faveur du bien collectif.
La part du bénéfice total obtenu est d’autant plus faible que l’effectif est important.
Le cout d’organisation devient souvent supérieur aux gains escomptés.

Don l’action collective le plus souvent ne devrait pas avoir lieu. Pourtant elle se produit parfois grâce àl’incitation sélective: des plus et des moins qui incitent les employés à agir.

Incitation positive: chez l’association des médecins, offre à ses adhérents une formation continue, une assurance professionnelle, un service juridique et revue professionnelle. A l’inverse, s’il ne recourt pas à cette association alors il doit souscrire à une assurance privée et risque d’être mal vu par ses collègues.
Dans les pays développés, les syndicalistes interviennent sur les promotions en offrant des services à leurs membres (voyages, assurances,…). Les adhérents peuvent occupés des postes de responsabilité dans le syndicat en bénéficiant d’heures de décharges.

Incitation négative: système «closed shop» dans le livre et les dockers où l’employabilité été conditionnée par l’adhésion à la CGT.

24
Q

NMS

A

NMS: nouveaux mouvements sociaux

La thématique apparait en Europe Occidentale à la fin des années 60 et début des années 70:

Alain TOURAINE
Alberto MELLUCI
Carl OFFE

Des mouvements se développent hors de la sphère du travail:

Etudiants
Pacifistes
Régionalistes 
Féministes
On peut se référer aux travaux de H. MARCUSE. Ces mouvements sont portés par des acteurs issus des classes moyennes qui ont souvent suivi des études supérieures. Ils sont porteurs de valeurs matérialistes et ont des comportements qui relèvent du libéralisme culturel (expression d’Etienne SCHCWEISCUTH). Prolongement des analyses de1968 par des étudiants et intellectuels contestataires. 

Alain Touraine met au sein de son analyse qualifié d’actionnalisme, l’étude des mouvements sociaux: «action collective organisée par laquelle un acteur de classe lutte pour la direction sociale de l’historicité dans un semble historique concret». Il appelle cela: un système d’action historique.

Concept d’historicité: orientations culturelles, sociales et politiques qui prédominent dans une société. Choix de travailler plus ou moins, de privilégier tel ou tel type de consommation de transports, etc.

3 éléments vont structurer les conflits:

Un acteur de classe qui se réfère à une communauté d’appartenance: principe d’identité. (Reprise du schéma Marxien)

Il se définit par rapport à un adversaire de classe. (Ouvrier vs. Patrons): principe d’opposition.

On va agir en opposition aux orientations imposées mais pour leur substituer les nôtres. Il y a un enjeu dans la lutte, projet des dominants contre projet alternatif des dominés: principe de totalité.

Il considère que ces principes s’appliquent à tous les mouvements sociaux. Il considère aussi que ces mouvements sociaux se constituent dans une société qui évolue à travers l’histoire.

2 grands types de sociétés:

Industrielle: prédominance pendant la révolution industrielle et jusqu’au années 60.
Postindustrielle: née à partir de la fin des années 60 avec le mouvement qui marque l’entrée dans ce type de société: Mai 1968. «La société postindustrielle» (1969).

Remarque: l’expression «Postindustrielle» vient de Daniel BELL.

La nature des conflits a changée:

Dans les sociétés industrielles: les conflits opposaient ouvriers et patrons.
Dans les sociétés postindustrielles: les conflits sortent de la sphère professionnelle et se diffusent dans l’ensemble de la société, opposant les appareils de gestion, administration et production de l’information à leurs consommateurs et à leurs usagés.
Le mouvement ouvrier décline, développement des NMS.
Le syndicat: Solidarnosk par Lech WALESA dans les années 80, syndicat autonome par rapport au syndicat communiste.

Touraine aboutit à l’idée qu’il n’y a aucun mouvement fédérateur et qu’aucun ne remplit les 3 conditions de l’existence de NMS.

Question des ruptures entre NMS et anciens mouvements avec 3 points de ruptures:

Sur les formes d’organisations : la défiance vis-à-vis des phénomènes de centralisation, délégation d’autorité aux états majors au profit des assemblées générales et du contrôle des dirigeants avec des structures décentralisées et une large autonomie des composantes de base.
Sur les répertoires d’actions(émane de C. TILLY): concentration sur un dossier, une revendication. Formes peu institutionnelles des actions: sitting, occupation des locaux, grèves de la faim…

Valeurs : ces mouvements sont moins centrés sur la redistribution des richesses, d’avantage sur la résistance au contrôle social, l’autonomie des individus et groupes. Développement de revendications plus qualitatives et donc peu négociables: fermeture d’une centrale nucléaire, abrogation de lois contres les homosexuels, les OGM, modernisation d’institutions comme la prison (Melucci).
Forme expressive des revendications: affirmation de style de vie et identités avec la place du corps. Aspiration à des relations qui vont échapper à la rationalité calculatrice du capitalisme moderne.

Identités: la revendication d’identités de classes fléchie au profit d’autres principes identitaires: on se définit comme musulman, homosexuel, antillais, écologiste…
Porté par des salariés diplômés
Rapport au politique: conquête du pouvoir d’état et accès à la politique ne sont plus l’enjeu central des NMS, on valorise l’autonomie face à l’état central, la force des sociabilités privées (religion, langues régionales, etc.) face à l’emprise et à la volonté de normalisation des comportements de l’état central.

Substitution des NMS aux conflits du travail:

Du mouvement ouvrier aux NMS: le mouvement ouvrier acteur central des sociétés industrielles a décliné dans les sociétés postindustrielles. Les NMS ont pris son relais à partir de conflits portés sur le contrôle de la production et de la diffusion de l’information, le concept d’aliénation devient central (au sens de manipulation).

Les changements induits par cette substitution

25
Q

Qui écrit sur la crise du syndicalisme ?

A

Jean-Marie PERNOT a écrit sur la crise du syndicalisme.

26
Q

jean Daniel Reynaud sur les rapports salariaux

A

Selon Jean Daniel REYNAUD dont les hypothèses ont été reprises par Guy GROUX, la nature des conflits du travail a nettement évoluée dans le cadre de processus de régulation professionnelle entre les employeurs et les salariés. La négociation et la production de règles sont au cœur des rapports sociaux qui reposent sur 3 principes:
Pluralité
Autonomie
Opposition
Les acteurs collectifs sont dotés de systèmes de règles qui s’influencent, se complètent ou se contredisent en permanence.
Il distingue:
Régulation de contrôle
Régulation autonome
Régulation conjointe: régulation qui résulte de compromis entre des logiques d’acteurs collectifs (employeurs, salariés).

27
Q

Guy Groux

A

Guy GROUX distingue plusieurs objets et registres dans la production de règles et place en première position, l’organisation du travail avec notamment ses nouvelles formes. Les règles sont élaborés à travers des contrats ou conventions, dans des rapports informels.
Une recomposition des conflits traditionnels: au salaire et à la défense de l’emploi s’ajoute de plus en plus la durée et les conditions du travail.
Il existe une dichotomie traditionnelle entre revendications quantitatives (gagner plus) et qualitatives (cadre de travail).

Cette dichotomie semble de moins en moins pertinente. Des slogans après 1968: «métro, boulot, dodo», «perdre sa vie à la gagner» traduisent l’aspiration à relativiser la place du travail dans la vie des individus, à modifier son contenu et ses finalités ce qui explique l’impact de la réduction du temps de travail auprès des salariés et le refus d’heures supplémentaires chez une part non négligeable d’entre eux.

A partir de là, les frontières séparant les conflits du travail et hors-travail deviennent de plus en plus floues comme le montre le cas des conflits des chômeurs et des sans-papiers (fin des années 90). Dans ces conflits, l’imbrication entre objectifs sociaux, culturels et économiques est très nette.

28
Q

Modalités de plus en plus diverses

A

Les statistiques produites en France et dans d’autres pays sous-estiment l’ampleur et leur dimension.

Pour 2004, environ ¾ des journées de grèves n’auraient pas été comptabilisées. Malgré ce biais statistique, on constate une légère remontée du nombre de journée de grève depuis les années 90. Les modalités de ces grèves ont évolué: recul net des journées nationales interprofessionnelles. Evolution vers des actions plus centrées sur une entreprise, branche ou localité. Les grèves décentralisées et éparpillées sont dans certains cas longues et dures, placées sous le contrôle directeur de leurs acteurs c’est-à-dire AG des grévistes avec vote à la majorité, coordination. Cela traduit des évolutions culturelles et sociales, aspirations des salariés à participer à la définition des revendications pour lesquelles ils souhaitent agir. Voir Jean Michel Denis.

Les grèves bouchon: consiste à ce qu’un secteur de l’entreprise se mette en grève qui paralyse de fait toute l’entreprise par la position stratégique du secteur en grève.
Les grèves perlées: quand les salariés décident de réduire leur cadence, d’appliquer toutes les consignes de sécurité mot pour mot.
Ces grèves sont moins couteuses et plus gênantes.

La dimension supranationale se développe avec des actions coordonnées, à l’échelle d’une brancheet des marches de chômeurs au niveau de l’UE. (R. MOURIAUX et I. SOMMIER)
Le renouvellement des formes d’action: les conflits du travail sont loin de se militer aux seules grèves. Les débrayages de moins d’une journée, ne sont pas comptabilisées par les inspecteurs se développent fortement surtout dans les établissements de plus de 50 salariés. Souvent brefs et répétés sur plusieurs jours. Ces mouvements freinent fortement la production qui s’effectue dans la logique des flux tendus. Le spécialiste: Olivier FILLIEULE. Les manifestations de plus en plus festives et imaginatives, les sit-in, les séquestrations de dirigeants, menaces de sabotage, grèves de la faim… Dans le même temps, la pratique du recourt au Prud’homme s’accroit et notamment dans les établissements de moins de 50 salariés. C’est une forme de conflit faute de pouvoir mener une action organisée dans l’entreprise.

Utilisation de moyens modernes de communication, recherche de l’appui ou d’une audience dans les médias: télévision, internet…
Cet appui est de plus en plus crucial pour faire connaitre un mouvement, Patrice CHAMPAGNE «les paysans à la plage»: la mise en scène de ces mouvements est construite, on joue sur l’émotion et l’explication. L’utilisation du téléphone portable se développe pour informer les militants et dans la prise de décision. Il joue un rôle dans l’information aux médias également. Internet avec les blogs et sites d’organisations devient un outil d’information, de propagande et de débat. Les organisations patronales, directions de grandes entreprises ont aussi leur propre page internet et en font des outils pour soigner leur image de marque. Les pétitions à propos des problèmes rencontrés dans le travail sont nombreuses et diverses.

29
Q

Du mouvement ouvrier au salariat recomposé

A

La baisse des conflits conduits par les ouvriers n’ont pas disparus et connaissent un regain avec la crise notamment. L’action collective des ouvriers est souvent très défensive (défendre son emploi) notamment pour les moins qualifiés ou pour ceux qui travaillent dans les PMELe poids des fonctionnaires et du secteur public: il est sous-estimé dans les statistiques officielles, dans la plupart des PDEM, ils jouent un rôle déterminant dans les conflits du travail.
Exemple en France: mouvement de 1995 contre la réforme de la protection sociale, mouvement de 2003 et 2010 sur les changements de régimes de retraite…
Des catégories comme les cheminots, personnels des finances, les enseignants ou personnels hospitaliers déploient une forte combativité en s’appuyant sur la garantie de l’emploi et un taux relativement élevé de la syndicalisation. Des thématiques comme la défense du pouvoir d’achat, conditions de travail, refus de réduction des effectifs, refus de la remise en cause des régimes de retraite. Ces revendications se conjuguent avec celle d’une défense des services publics et de l’intérêt général. Mais aussi des thématiques de solidarité avec les plus précaires: sans papiers, chômeurs…

Le prolétariat traditionnel c’est-à-dire les ouvriers de l’industrie est en recul. Par contre, le salariat d’exécution de développe. On observe dès-lors la montée de conflit portée par des employés souvent jeunes, du genre féminin et issus dans certains cas de l’immigration. (Voir E. Perrin) Souvent originaires des classes populaires mais plus diplômés que leurs parents, ces acteurs sont au cœur de conflits dans la restauration rapide, la grande distribution et l’hôtellerie.
Exemple: McDonald’s, Quick, Pizza Hut, Accor, Carrefour, Fnac, Maxilivres…
Il faut noter aussi la participation de cadres dans certaines revendications contre des plans de licenciement ou en faveur de la réduction du temps de travail. Il y a l’idée qu’a développée Paul BOUFFARTIGUE, la déstabilisation du salariat de confiance va ouvrir des pistes à des actions sur des thématiques communes rassemblant les différentes composantes du salariat même si la fragmentation des conflits du travail demeure très grande.

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Q

NMC

A

Nouveaux mouvements contestataires, Isabelle Saumier «le renouveau des mouvements contestataires à l’heure de la mondialisation» (2004).
Selon elle, les NMC ont émergés depuis les années 70,80 en se distinguant des NMS par plusieurs aspects:
Une démarche contestataire et radicale
Une organisation décentralisée des groupes qui les conduisent s’appuyant sur les principes de démocratie directe.
Une utilisation systématique de NTIC.
Volonté de construire des identités spécifiques chez les acteurs.
Elle distingue trois types de participants:
Les victimes
Les militants professionnels
Les personnes ressources (personnalités)

Ils prennent une dimension mondiale en contribuant au mouvement altermondialiste.

31
Q

Une diversification et fragementation des conflits

A

L’élargissement des thématiques et des acteurs: les conflits sortent de la sphère économique et se diffusent dans l’ensemble de l’espace social et politique. Ils portent sur la défense de statut, la préservation ou d’affirmation de l’identité dans un contexte de développement de l’individualisme et apparition de la décentralisation.
Les conflits hors travail se diversifient avec l’apparition de nouveaux thèmes et de nouveaux acteurs très éloignés des objectifs qualitatifs des NMS. Certains d’entre eux sont portés par des catégories du bas de l’échelle sociale.
De faibles convergences entre les actions collectives. Un mouvement central (mouvement capable de rassembler, de fédérer autour de lui, l’ensemble des autres mouvements autour de revendications unificatrices) n’a pas succédé au mouvement ouvrier. Au contraire, les conflits semblent de plus en plus diversifiés et autonomes sans fil conducteur.
La diversité des catégories en action et de leurs aspirations, de leurs modes d’actions empêche l’unité des mouvements (ou la freine). La faiblesse du syndicalisme favorise sa division.
Exemple: l’impossible convergence entre le mouvement anti CPE et les jeunes qui avaient participé aux révoltes des banlieues.
Autolimitation des objectifs de ces conflits. Les conflits hors travail n’affrontent pas un adversaire de classe, on ne le dénomme pas comme tel, ils ne visent pas non plus à conquérir l’état central, ce qui constitue une rupture avec la problématique du mouvement ouvrier tel que le concevait Marx. En rupture aussi avec le binôme syndicat-parti. Même lorsqu’ils font preuve d’une radicalité très forte, les NMC déploient ce que le sociologue Daniel MOUCHARD appelle une «radicalisme autolimité» conscients des limites de leurs mouvements, d’abord de la position dominée de ceux qui les mènent mais aussi de la fragmentation des conflits. Ces mouvements cherchent à conquérir et à renforcer de nouveaux espaces de citoyenneté contribuant au renouvellement de démocraties représentatives.

32
Q

Des frontières floues

A

Des frontières floues entre les deux types de conflits:
Certains conflits hors travail parfois classés parmi les NMS ne sont pas sans liens avec la sphère du travail. Exemple des précaires, chômeurs, sans papiers… Analyse d’E. TERRAY: faire venir une main d’œuvre ou de la prendre sur place «délocalisation sur place», ils vont utiliser une main d’œuvre issue de l’immigration et vont la sous-payer, la priver de droits et l’utiliser pendant une durée souhaitée. Pas de frais de transports.
Les actions menées par des femmes pour l’égalité professionnelle, des lois dans le cadre du travail. Jean Michel DENIS notait d’ailleurs que l’on trouve une même exigence de démocratie directe dans les conflits hors travail que dans les conflits du travail.
La séparation entre revendications qualitatives et quantitatives et discutée. La hausse des salaires et la réduction du temps de travail (quantitative a priori) influent sur le mode de vie (logement, loisir, consommations…)
L’obtention d’un meilleur logement dans un quartier agréable agit sur l’efficacité dans la production.

Des pistes de convergence entre les deux types de conflits:
Les actions des «sans» ouvrent des perspectives d’alliance en soulignant de fait l’inégalité sociale qui marque les sociétés riches reposant sur un refus du droit à l’existence de certaines catégories.
Les enseignants conjuguent des revendications classiques de salariés avec des préoccupations sur la défense du service public et le refus de la marchandisation de l’éducation ce qui rend possible des actions communes avec d’autres salariés, chômeurs et usagers.
L. MATHIEU: dans des entreprises, des syndicats ont mené des actions en faveur de l’embauche nominale de chômeurs.Les potentialités de l’alter-mondialisme. Des auteurs se sont posé la question d’un mouvement successeur au mouvement ouvrier dans l’alter-mondialisme. La contestation est vigoureuse et complexe, elle rassemble des syndicats, des partis politiques, des associations… Les sensibilités sont différentes. Cette diversité peut être source de divisions qui vont nuire à l’efficacité des actions. Il y a des actions puissantes comme à Seattle (session de l’OMC) qui peuvent conduire à un recul du gouvernement, à une meilleure transparence, à une démocratie, se poser des questions majeures: mesures fiscales (taxe Tobin), régulations, inégalités entre pays, préservation des ressources de la planète et du cadre de vie, doit-on rembourser la dette?