Séance 8 : Le règlement des différends Flashcards
D’où provient le principe d’interdiction du recours à la force?
Pacte de la SDN
La charte des Nations – Unies (art. 2§4) : « Les membres de l’organisation s’abstiennent dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations - Unies ».
La déclaration sur les relations amicales (1970)
Comment s’applique l’interdiction du recours à la force?
- L’article 2 § 4 prévoit que le principe du non recours à la force s’applique dans le cas des relations internationales des États.
- Il ne traite pas de la question de l’emploi de la force par les États contre leur propre population. Dans l’exercice de leur souveraineté, les États peuvent employer la force notamment en vue du maintien de l’ordre public sur leur territoire.
Quelle est l’exception du droit de recourir à la force?
La légitime défense
C’est l’autorisation légale de faire cesser une agression contre soi-même ou autrui par des moyens en d’autres cas interdits. Cette notion s’applique aussi bien aux individus qu’aux États.
Quelles sont les conditions d’exercice de la légitime défense?
L’agression légitimise le droit - peut être entendue comme :
L’emploi de la force armée par un État contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre État ou de toute autre manière incompatible avec la Charte des Nations Unies
ex. occupation militaire, l’invasion ou l’attaque du territoire d’un État par des forces armées, ou par des forces irrégulières sous l’emploi de l’État…
Quelles sont les conditions de l’agression pour quelle légitimise la ‘légitime défense’ d’un État? **
- L’agression doit être armée;
- L’agression doit intervenir dans le milieu international : ceci a pour conséquence de bannir du champ de l’agression, le recours à la contrainte par un Etat sur son territoire en vertu de sa souveraineté;
- L’agression doit être distinguée de la guerre : doit intervenir hors du cadre d’une guerre, c-à-d antérieurement à une déclaration de guerre
- L’agression doit être l’emploi de la force « contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts de l’ONU »
Il revient au Conseil de Sécurité de conclure conformément à la charte si un acte d’agression à été commis ou non et compte tenu des autres circonstances et de la gravité de l’acte posé.
- Débat doctrinal : l’État n’est-il pas obligé d’attendre que son territoire soit violé pour qu’il puisse exercer son droit de défense ?
- La question de la qualification d’une situation de légitime défense est-elle interne ? Quelle est la solution en cas de multiples qualifications ?
- oui mais l’État doit notifier le Conseil de Sécurité
Quelles sont les modalités d’exercice de la légitime défense?
- Il faut qu’il y a aille une agression
- un État ne peut pas attaquer au nom de la défense préventive (voir le cas de l’Iraq où l’Israel a été responsabilisés par le droit international en 1981) - Il faut que la défense soit proportionnelle à l’agression
- La riposte ne doit pas infliger à l’agresseur des pertes qui sont sans commune mesure avec celles qui ont été subies par la victime.
ex. un attentat constitutif d’un acte d’agression ne saurait justifier le bombardement d’un pays afin de capturer les auteurs de cet acte
* les mesures prises par les membres de l’ONU dans l’exercice du droit de légitime défense doivent être immédiatement portées à la connaissance du CS
Est ce que le cas suivant est vrai ou faux? Expliquer pourquoi …
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit préalablement autoriser l’usage de la force avant qu’un État face à une attaque armée d’un autre État / Un État peut mettre en œuvre des mesures d’auto-défense impliquant l’usage de la force :
C’est faux
o La principale disposition de la Charte, l’art. 1 permet l’utilisation de la force uniquement en cas de légitime défense
o conformément à l’art. 51 un État membre des Nations Unies peut prendre des mesures d’auto-défense sans l’autorisation du Conseil de Sécurité des Nations Unies
o ce qui est interdit : recourir à la force avant agression armée
Au contraire : il faut distinguer l’action de sécurité collective (les opérations de maintien de la paix) et les opérations de mesure de maintient de la paix de la légitime défense (puisque cette dernière n’a pas besoin d’autorisation préalable du CS).
Qu’est ce que le droit d’intervention, l’assistance humanitaire?
Le terme peut désigner l’action unilatérale armée conduite par des États pour la sauvegarde de leurs nationaux et souvent, par la même occasion, de nationaux d’États tiers.
Peut se produire à la demande ou avec le consentement de l’État.
Par contre, les interventions d’humanité peut désigner l’action exercée par un État su un État étranger en vue de faire cesser les traitements contraires aux lois de l’humanité. Dans ces cas - l’intervention en cause n’est pas nécessairement sollicitée par le gouvernement
Est-ce que l’intervention humanitaire est considérée illicite au regard du droit international?
Non, si l’intervention humanitaire répond à ces deux critères :
- elle doit s’efforcer de prévenir et d’alléger les souffrances des hommes, protéger la vie et la santé ainsi que la personne humaine
- elle doit être non discriminatoire
Quels sont les trois grands principes du droit international humanitaire? **
- la protection des populations civiles et des objets
- ne pas causer des maux superflus aux combattants
- Principe de non-discrimination
Est ce-que l’invasion de l’Irak en 2003, par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et leurs alliés, a préalablement été autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies ? Est-ce que le Conseil de sécurité des Nations Unies a ultérieurement validé cette invasion?
a) L’autorisation préalable de l’usage de la force en Irak en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
- L’autorisation du Conseil de sécurité aurait été nécessaire avant d’envahir l’Irak [1 pt].
- Beaucoup de chefs d’État (France, Russie, Chine, Inde) ont dénoncé l’invasion comme en violation du droit international [1 pt].
- le Royaume-Uni a pris la position que la Résolution 1441 avait relancé résolutions des Nations Unies 678 (1990), qui avait autorisé l’utilisation de la force armée pour libérer le Koweït des forces iraquiennes. [1 pt]
- les États-Unis et le Royaume-Uni font valoir que la violation par l’Irak de l’accord de cessez le-feu contenu dans la résolution du CSNU 687 (1991) a autorisé les forces alliées de reprendre les opérations militaires contre l’Irak. [1 pt]
b) La validation ultérieure de l’invasion de l’Irak par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette résolution du CSNU est seulement pertinent du point de vue du droit international humanitaire (jus in bello et non jus ad bello) le cas échéant applicable à une force d’occupation. DONC elle ne valide pas la suite de l’invasion de l’Irak et de l’utilisation connexe de la force contre l’Irak. [1 pt].
Qu’est ce qu’un différend?
C’est un désaccord sur un point de fait ou de droit, une contradiction, une opposition de thèse juridique ou d’intérêt entre deux personnes. C’est un désaccord qui se formalise dans un refus. Dans la pratique des tribunaux internationaux, cette exigence comporte des conséquences importantes.
Quels sont les type de différends?
Le différend juridique : Les parties se contestent réciproquement un droit. Ces différends portent sur l’existence d’une norme de DI, sur son application, interprétation ou la validité.
Le différend politique : une partie revendique la modification du droit existant, sans contester de droit.
Nota : Aujourd’hui, il est difficile de considérer qu’un différend soit strictement juridiques ou non : on différencie ceux qui ont un aspect politique plus caractérisé.
- Ex. dans l’affaire Lockerbie, le différend est essentiellement juridique (application de la convention de Montréal), mais avec une teneur politique très forte.
- Certains États utilisent cette distinction pour tenter d’échapper à un mode de règlement juridictionnel.
Quels sont les grands principes de règlement des différends internationaux?
1- le principe de l’obligation de règlement pacifique (non recours à la force)
2- Le principe de la liberté de choix entre les différents modes de règlement pacifique (justifié par l’égalité souveraine des États)
Quels sont les modes de résolution des différends?
Diplomatiques : On appelle mode diplomatique ceux qui tendent à l’adoption d’une solution que les deux parties vont juger satisfaisante, solution agréée, convenue entre les parties.
- négociation
- Bons offices et la médiation
- L’enquête
- Conciliation
Juridiques : Le règlement juridictionnel est l’intervention d’un organe tiers qui a pour mission de trancher un différend par une décision ayant force obligatoire et rendue sur la base du droit.
- Arbitrage international
- Justice internationale