Séance 5: Les États Flashcards
Défini le concept de souveraineté de l’État.
- Un pouvoir suprême ou un droit exclusif reconnu à l’État d’exercer l’autorité politiques sur une zone géographique ou un groupe de peuples vivant en communauté. La souveraineté ne être que de nature étatique. Elle se compose de deux éléments : 1) interne - autonomie, 2) externe - indépendance.
- La souveraineté implique le respect du principe de l’inviolabilité des frontières et de la non-ingérence.
Quelles sont les limites de la souveraineté se rattachant au territoire de l’État?
- L’État n’a pas le droit de polluer l’environnement (selon la déclaration de Stockholm, la déclaration de Rio, entre autres)
- L’État doit respecter l’utilisation raisonnable et équitable des cours d’eau internationaux
- L’État doit s’abstenir d’organiser, de financer, d’encourager ou de tolérer, sur son territoire des activités armées ou terroristes
Quelles sont les limites de la souveraineté quant aux ressortissants étrangers?
- Un certain standard minimum dans le traitement des ressortissants étrangers est imposé aux États de séjour par le droit international
- L’admission de ressortissants étrangers entraine pour ceux-ci, ainsi que pour l’État d’accueil un certain nombre de droits et d’obligations réciproques. Par exemple, un résident étranger qui respecte les lois de l’État de résidence, a droit à la protection de ses mêmes droits. Les étrangers sont également soumis à l’application du régime national à moins que ce traitement soit inférieur aux normes établies par le droit international général
Quelles sont les limitations conventionnelles de la souveraineté se rattachant à la protection des droits fondamentaux de la personne?
- Ces limitations sont basées sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme
- Le Protocole relatif au statut des réfugiés de 1967 et la Convention relative au statut des réfugiés (1951) impose certaines mesures quant à l’admission des réfugiés définit comme toute personne qui « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays, ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle […] ne peut, ou en raison de ladite crainte, ne veut y retourner »
- Les parties contractantes de la Convention s’engagent à ne pas refouler le réfugié vers le ou les pays où il craint d’être persécuté
Comment est-ce que les États peuvent limiter leur souveraineté en usant de leur volonté?
• Les États sont souverains, MAIS voient alors leur souveraineté limitée par leur volonté. Les États limitent leur responsabilité en signant des traités bi ou multilatéraux par exemple. La CPJI voit ce genre d’accord, non pas une perte de souveraineté, mais comme la pratique du droit des États de prendre part à des accords qui engendrent des obligations.
Quelle est la différence entre un État accréditant et un État accréditaire
- État accréditant : État qui envoie l’agent diplomatique
* État accréditaire : État qui reçoit agent diplomatique sur son territoire.
Qu’est-ce qu’une mission diplomatique?
C’est un ensemble de personnes nommées par un État dit « État accréditant » pour exercer, sous l’autorité d’un chef de mission, des fonctions de caractère diplomatique sur le territoire d’un État étranger dit « État accréditaire ».
Qu’est-ce que l’immunité diplomatique ou consulaire?
C’est un droit attribué par le droit international aux agents diplomatiques, soit les personnes appartenant au personnel des Ambassades et des Consulats étrangers et, à l’étranger, d’être soustrait à la compétence des juridictions de l’État de leur résidence.
Qui sont les bénéficiaires usuels de l’immunité diplomatique ou consulaire?
- Le ministre des Affaires étrangères
- Les chefs d’État et de gouvernement
- Les fonctionnaires internationaux
- Les agents diplomatiques et consulaires
Quels sont les cinq éléments contenus dans l’immunité diplomatique?
1- Inviolabilité de la personne de l’agent et des locaux de la mission
diplomatique
2- Liberté de communication
3- Immunités juridictionnelles, civiles (relative) et pénales (absolue)
4- Privilèges fiscaux et parafiscaux (biens immobiliers privés)
5- Extension des privilèges et immunité (famille de l’agent)
Quelles sont les limites prévues quant aux récipiendaires de l’immunité sous l’article 37 de la CdV?
- les membres du personnel administratif et technique ainsi que leur famille bénéficient approximativement des mêmes immunités que les agents diplomatiques.
- Les membres du personnel de service ne bénéficient d’une immunité que pour les actes accomplis dans l’exercice de leur fonction, et donc tout naturellement leur famille ne peut pas bénéficier d’une immunité
- celle des personnels engagés à titre privé par un membre d’une mission diplomatique. Ces personnes bénéficient d’exemption fiscale pour leur salaire, mais par ailleurs chaque État accréditaire décide discrétionnairement des privilèges et immunités pouvant être accordés à ce personnel.
Il y a-t-il une limite aux gestes qui peuvent être couverts par la protection immunitaire?
- Selon la cour, il n’existe pas de limite à l’immunité en droit international, même lorsqu’il s’agit de crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. Ex : affaire (RDC v Belgique) relative au mandat d’arrêt du ministre des affaires étrangères devant les tribunaux belges
- L’immunité n’a pas pour effet de dispenser les personnes qui en bénéficient de l’observation des lois de l’État accréditaire. Ainsi, l’État accréditaire a toujours la liberté de déclarer un agent diplomatique persona non grata. Il peut également rompre ses relations diplomatiques et fermer l’ambassade étrangère.
Exemples:
• Hannibal Kadhafi (le fils de l’ancien président libyen), dans les années 2000, fait prévaloir plusieurs fois son immunité diplomatique en dehors de l’exercice de ses fonctions diplomatiques pour des crimes et délits, qu’il aurait commis en privé, à chaque fois son immunité est acceptée, par au moins quatre pays européens différents.
• Dominique Strauss-Kahn (2011), était accusé de violences sexuelles sur une employée d’un hôtel a tenté de faire prévaloir son immunité diplomatique résultant de ses fonctions au Fonds monétaire international. Mais les griefs qui lui étaient reprochés relevaient d’une affaire privée, et l’immunité diplomatique du FMI différant de celle décrite dans la Convention de Vienne, son immunité n’a pas été acceptée par l’État de New York.
Quand se fait la rupture des relations diplomatiques?
- La pratique d’une rupture diplomatique entre deux ou plusieurs États intervient en cas d’incident grave dans la période classique, juste avant ou au moment d’une guerre. Par ailleurs, la rupture intervenait automatiquement, si elle n’avait pas eu lieu avant, au moment de la guerre.
- Exemple : La rupture de relations diplomatiques entre USA et Iran du fait de la prolongation de la prise d’otages du personnel diplomatique à Téhéran le 7 novembre 1979.
- En cas de rupture des relations diplomatiques, les intérêts des États concernés peuvent être protégés par les missions diplomatiques d’États tiers. Ex : la Suisse était chargée de défendre les intérêts des USA en Iran.
- même en cas de rupture des relations diplomatiques, l’immunité diplomatique des locaux continue à s’imposer.
Qu’est-ce que l’immunité de juridiction?
- L’État, ses représentants et ses biens ne peuvent pas être jugés devant un tribunal étranger.
- Un État doit s’abstenir d’exercer sa juridiction dans une procédure devant ses tribunaux contre un autre État.
- Le fondement de l’immunité juridictionnelle se trouve dans les concepts de souveraineté, d’indépendance, de dignité et d’égalité des États.
- Cette immunité s’applique à l’État tel que représenté par son chef d’État, les organes décentralisés de l’État comme les unités constitutives d’un État fédéral ainsi que ses organes subordonnés comme des missions diplomatiques, des organismes d’États ou autres entités qui exercent des prérogatives de la puissance publique de l’État, et les biens de l’État étranger sur lesquels ce dernier a un titre de propriété
Quelles sont les limitations de l’immunité de juridiction?
- la renonciation explicite : traité bilatéral, contrat, déclaration devant le tribunal
- la renonciation implicite : comportement de l’État (ex : un État intente lui-même une action devant un tribunal étranger)
- autres exceptions : transaction de nature commerciale, les navires d’État (distinction commerciaux, navires de guerre, autres)
- L’État ne peut pas invoquer l’immunité de juridiction en cas d’arbitrage
- Les différends relatifs à l’interprétation ou à l’application du présent accord doivent être réglés, si possible, par la voie diplomatique.
- Si, dans un délai de six mois à partir du moment où il a été soulevé par l’une ou l’autre des Parties contractantes, le différend n’est pas réglé, il est soumis, à la demande de l’une ou l’autre Partie contractante, à un tribunal d’arbitrage…