Séance 5 Quand nous devenons ce que les autres attendent de nous Flashcards
Qu’est ce que l’autoréalisation des prophéties avec impact sur le soi ?
illustrez empiriquement son impact sur le soi.
Qu’est ce que l’autoréalisation des prophéties avec impact sur le soi ?
illustrez empiriquement son impact sur le soi.
Elle se déroule en 5 étapes :
1- l’observateur développe une attente vis-à-vis de la personne-cible ;
2- l’observateur agit selon cette attente vis-à-vis de la cible ;
3- la personne-cible répond (se comporte) en conformité avec l’attente initiale de l’observateur ;
4- l’observateur interprète le comportement de la cible qui vient alors confirmer ses attentes ;
5- simultanément, la personne-cible interprète son propre comportement, qui est alors susceptible de modifier ses connaissances de soi.
Ainsi, une auto-réalisation des prophéties est « au départ une définition erronée qui déclenche un comportement qui amène la conception initialement fausse à devenir vraie » (Merton, 1948).
Exemple : l’expérience de Fazio, Effrein, et Falender (1981).
Cette recherche montre que les participants ont internalisé les caractéristiques impliquées par leurs réponses comportementales durant l’interview initiale. Ils se présentent dans une situation nouvelle et différente de façon conforme à leurs réponses à l’interview initiale, à la fois dans leurs auto-descriptions et dans leurs comportements. Cette recherche démontre que, non seulement un individu peut se conformer à ce que l’on attend de lui dans une interaction, mais surtout il peut internaliser les dispositions que l’observateur lui supposait et dès lors se comporter en conformité avec les attentes de ce dernier même si celui-ci n’est plus présent et que la situation est différente. L’individu-cible est devenu ce que l’observateur pensait qu’il était.
Déscription de l’expérience : des participants sont conduits à répondre à des questions biaisée en interview
- condition 1 : l’interviwer biaise ses questions en s’attendant à ce que je sujet soit introverti. Les sujets sont conduits à se présenter de façon introvertie.
- condition 2 : l’interviwer biaise ses questions en s’attendant à ce que le sujet soit extraverti. Les sujets sont conduits à se présenter comme extravertis.
Salle d’attente, où un complice est installé : les sujets continuent à se comporter de la manière qui a été induite précédement, à se juger comme tel et à être jugé ainsi par d’autres observateurs.
Quelles est la condition indipensable à une autoréalisation des prophéties ?
Qu’est ce qui va faciliter l’accomplissement de cette condition ?
Quelles est la condition indipensable à une autoréalisation des prophéties ?
Ni l’observateur, ni la personne-cible ne doivent être conscients de l’influence de l’observateur. Si la cible avait conscience d’avoir agi sous la contrainte ou sous l’influence de l’observateur, elle n’expliquerait pas son comportement par ses propres dispositions, elle incriminerait l’observateur ou la situation. Il faut donc que la personne-cible ait le sentiment d’avoir agi
librement, d’avoir eu le choix d’émettre ce comportement. La personne-cible doit s’attribuer la
responsabilité de son comportement pour pouvoir l’internaliser.
Qu’est ce qui va faciliter l’accomplissement de cette condition ?
La norme d’internalité facilite grandement la recherche des causes au sein des dispositions de l’acteur. Les travaux de Beauvois (1984), puis Dubois (1988) mettent en effet en évidence l’existence d’une norme qui nous pousserait à préférer les explications qui reposent sur l’acteur au détriment de la situation. Du côté de l’observateur, en privilégiant une explication
dispositionnelle pour rendre compte du comportement de la personne-cible, ce dernier se convainc que ses attentes étaient parfaitement correctes et justifiées. De la même façon, l’acteur s’attribuera les dispositions correspondant à son comportement, créant ou renforçant ainsi des connaissances de soi.
Qu’est ce qui peut influencer une auto-réalisation des prophéties ?
Qu’est ce qui peut influencer une auto-réalisation des prophéties ?
- *-les stéréotypes**
- Exemple : parce que les femmes ont la réputation de ne pas être compétentes en mathématiques ou en sciences, l’enseignant de ces disciplines peut, inconsciemment, développer de faibles attentes de réussite pour une femme en maths : cela entraine une autoréalisation des prophéties qui aménera cette femme à échouer, et donc à confirmer aux yeux de cet enseignant la mauvaise réputation des femmes en maths.*
-Les attentes d’un observateur peuvent également être basées sur des T_héories Implicites de la
Personnalité_ (ou TIP), (Bruner et Tagiuri, 1954). Les TIP définissent toutes les formes de catégories qui nous permettent d’appréhender les caractèristiques d’autrui, et de déterminer nos conduites à venir en fonction de ces idées préconçues.
Exemple : “Si j’ai le trait X, je dois aussi avoir le trait Y et je ne dois pas avoir le trait Z.” Par ex, une personne présentée comme travaileuse va être associée dans notre idée à quelqu’un de sérieux, donc on aura du mal à penser qu’elle puisse être frivole.
D’où vient la faible appétence des nombreuses femmes pour les matières scientifiques ?
Justifiez votre réponse.
D’où vient la faible appétence des nombreuses femmes pour les matières scientifiques ?
Justifiez votre réponse.
Cette faible appétence vient de leurs connaissances de soi négatives dans le domaine scientifique. Ehrlinger et Dunning (2003) ont en effet montré que les femmes ont une image plus négative de leurs compétences scientifiques que les hommes et considèrent la capacité à raisonner scientifiquement moins désirable. Mais, ce qui est le plus intéressant, est que leur faible intérêt pour les sciences et leur faible auto-évaluation dans ce domaine ne sont pas
influencées par leurs performances réelles. Ce n’est pas parce que les femmes réussissent moins bien que les hommes dans les matières scientifiques (elles réussissent aussi bien) qu’elles ne manifestent que peu d’intérêt pour ces disciplines. Ce sont les connaissances de soi négatives qu’elles ont développées au sujet de leurs capacités en sciences qui les conduisent à ne pas aimer ces disciplines, et donc à éviter les options scientifiques et à ne pas choisir de s’orienter en sciences.
Les recherches montrent d’ailleurs de manière récurrente que les femmes manifestent moins de volonté de suivre des cours de sciences que les hommes. Le faible pourcentage de filles dans les prestigieuses classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques confirme leur manque d’enthousiasme à poursuivre une carrière scientifique.
Par exemple, en 2005-2006 en région parisienne, elles ne représentaient que 36% des effectifs de ces classes.
Ainsi, lorsque les individus (ici les femmes) évaluent leur performance à une tâche, ils ne se basent pas sur leurs expériences passées, mais plutôt sur l’image qu’ils ont d’eux-mêmes sur cette tâche. Or, cette image a été socialement construite sous l’infuence notamment des stéréotypes et des attentes d’autrui.