S4 La diplomatie sportive Flashcards
Sport : point commu entre les nations
- Diplo spécifique relevant du SP car activité très largement partagée par multiples individus.
- Peu importe le niveau de richesse des pays, sport = activité importante.
- Populaire et non organisé (course à pieds en Ethiopie, football favelas Brésil)
- Très encadré (ministère, fédérations, organisation, économie).
France
- 48500 asso, 3,7 millions de bénévoles et 165000 salariés
- 1,9% du PIB et 34M d’euros
- 16 millions de licences (+ ceux qui font du sport sans licence)
Evolution
- Royaume-Uni XIXe siècle : pratique sport de haut niveau standardisé
- Stades, clubs, instit transnationales et réglements en Europe puis dès 1940 monde entier + massification.
- Avec internet, il devient planétaire.
- Forme de communication universelle comme la musique, pas besoin de langue pour rassembler les gens.
- A priori apolitique. 1894 Pierre de Coubertin ressuscite JO modernes (myso et ne veut pas que les colonies puissent concourir) mais sport apolitique donc règlements interdisent tout message politique.
- Sport = SP, se pratique et s’observe dans un temps de loisir ou euphorie collective. Ce qu’il diffuse n’apparait pas comme de la propagande = d’autant plus efficace.
Entrée du sport dans la boite à outils diplomatique
- 1e GM : place très limitée, gouv préfèrent utiliser la culture comme propagande.
Coubertin : utilise réseau olympique en Espagne ou Am.Lat. mais diffuse histoire de la France pour montrer qu’elle privilégie le droit sur la force (VS Allemagne). - Sport surtout utilisé pour favoriser liens entre alliés (Britanniques matchs de foot et Américains basket)
- Fin de la guerre : changement quand les pays du camp démocrate se demandent quoi faire des institutions de propagande qu’ils ont mises en place pendant le conflit.
Coubertin
(1863-1937)
Rénovateur des Jeux olympiques de l’ère moderne en 1894.
Il fonde le Comité international olympique, dont il est le président de 1896 à 1925.
Création SOFE 1920
- France recycler ses instit de propagande et crée en 1920 le SOFE : Service des oeuvres françaises à l’étranger au sein du ministère des Affaires étrangères.
- Espace créé pour le sport parmi ses quatre branches (section universitaire des écoles, section artistique et littéraire, section des oeuvres diverses et section du tourisme et des sports).
- Il occupe alors une place à part, à la limite entre le soft power défini plus haut et le hard power, comme en témoigne la phrase d’un des députés impliqué dans la mise en place du SOFE, en 1920 à la veille des Jeux d’Anvers.
Liminalité du sport
« Il est […] indispensable que la France ne perde pas aux yeux du monde athlétique, prédominant dans de nombreux pays comme l’Amérique, l’Angleterre et les pays scandinaves, ce prestige que lui a donné le sport suprême : la guerre ». (Député 1920)
- Sport à la frontière, à lalimite, entre le hard et le soft power.
- Ce que veut dire le député, c’est que comme chaque victoire ou défaite est commentée dans la presse nationale et étrangère en termes de puissance, la réussite des athlètes relève donc du prestige national.
- Chaque participation devient donc une occasion de propagande dans le langage de l’époque (on parle désormais de diplomatie publique).
- Le sport devient donc l’un des piliers de l’influence de la France dans le monde.
- Aujourd’hui, le tableau des médailles par pays, montre encore que la compétition entre pays est bien une réalité.
Le sport, démonstration de puissance
- Tableau des medailles
- Capacité à organiser de grands évènements sportifs
- Tableau des médailles des JO
- Comptabilise quel pays en obtient le plus : compétition pacifique (fairplay) mais compétition et langage guerrier, identitaire des commentateurs est fréquent.
- Pas vite franchi : transfert vers le sport de la confrontation entre nations. 1952 : URSS intègre les JO et “GF du sport” commence (URSS 2è au classement des médailles et 1ère en 1991).
- Question du “modèle sportif” en jeu, plus que la supériorité physique de telle nationalité.
- Chaque pays s’identifie à son/ses sportifs qui deviennent incarnation de la nation.
- Capacité à organiser des grands évènements sportifs
- Il en va de la puissance financière et organisationnelle d’un Etat : il faut avoir de l’argent pour organiser une compétition internationale mais il faut aussi l’expertise, la capacité à réaliser, la discipline collective, l’absence de freins (corruption), gestion des aléas climatiques etc.
- Pays capables d’organiser JO ou Coupe du Monde de foot = club très fermé.
Visibilité et gains en termes d’image
A double tranchant : aspects très négatifs peuvent ressortir et être diffusés internationalement. Ex : installations défectueuses Russie 2014, coupe du monde de football au Brésil (2014), incident diplomatique France/RU en 2022, Mondial 2022 Qatar.
Sport : attribut de puissance
- C’est le cas pour les Etats-Unis, la Russie et maintenant la Chine qui a beaucoup travaillé pour devenir une puissance sportive.
- C’est un des aspects de sa politique globale de puissance. L’enjeu n’est pas le même que pour les Etats-Unis qui sont déjà superpuissants et qui veulent le rester.
- Dans le cas chinois, il s’agit d’asseoir son statut de superpuissance.
Stratégie chinoise
- Tradition chinoise : le sport n’occupait pas une place importante en tant que sport : les arts martiaux et le tir-à-arc étaient pratiqués pour combattre.
- Installation RPC 1949 : les dirigeants perçoivent le potentiel politique de cet outil sportif en interne comme en externe. Interne : harmonie sociale, cohésion nationale, renforcer productivité (ptiq de santé préventive), légitimer le PC.
- Création ministère des Sports 1949 avec politique sportive.
- Sport d’élite et de compétition : encore négligé.
- Professionnalisation du sport 1956 : équipes pro, championnats nationaux, inspirés des méthodes d’entrainement intensif de l’URSS.
- Découverte potentialités du sport dans les RI avec pays alliés (communistes et non alignés), rencontres avec pays alliés (résultats arrangés à l’avance).
Chine, 1970
Changement de stratégie : 1972 JO d’Helsinki, fait hisser son drapeau avec un seul compétiteur, comprend retentissement international. Décide que ses athlètes vont devoir gagner des médailles pour “la gloire de la Chine”.
Chine, 1976 : mort de Mao
- Deng Xiaoping : conscience multiples retards du pays. Douloureux mais suscite mise en place politiques de rattrapages.
- Politique élitiste dans le sport, en direction des JO (Chine intègre CIO en 1979) et non plus populaire.
- Idée : JO retentissement planétaire vont permettre de diffuser messages implicites concernant la Chine.
- Doctrine Juguo Tizhi : “soutien de tout un pays à l’élite sportive”. Tous les moyens de l’État et toutes les forces de la nation sont mobilisés pour faire émerger une élite sportive capable de remporter des médailles aux JO.
- Le coût d’une médaille olympique a été évalué par les chercheurs chinois à plus de 10 millions de dollars (et souvent plus).
Loi de 1995, Chine
- Place le sport sous la tutelle du Conseil des Affaires de l’Etat (la plus haute autorité collective du pays), sélection drastique (remonter éléments exceptionnels).
- 2001 : J0 de 2008 attribués à Pékin, renforce doctrine et course à l’excellence.
- Doctrine très critiquée en interne car elle est éloignée des idéaux olympiques (paix, liberté, fair-play, indépendance du sport), mais aussi parce qu’elle abandonne le sport pour tous (gênant dans un pays communiste).
Résultats Chine
- 1984 : Chine participe pour la 1re fois de manière massive (353 athlètes) aux JO. 15 or, 8 argent, 9 bronze mais profite de l’absence de l’URSS et de la RDA.
- 1988 aux JO de Séoul URSS et pays de l’Est de retour, résultats sont moins bons : 5 or, 11 argent, 12 bronze et rétrograde de la 4e à la 11e place.
- En 1992 et 1996 retrouve sa 4e place
- 2000 (Sydney) 3e
- 2004 (Athènes) 2e place. A ce moment-là, on parle de la Chine comme superpuissance sportive.
- JO de Tokyo de 2021, toujours 2e au tableau des médailles
- 2024 2ème
- Veut également montrer qu’elle est capable d’organiser les JO, ce qu’elle obtient pour 2008. Montrer au monde qu’elle est devenue suffisamment puissante pour organiser cet évènement planétaire, ce qu’elle réussit haut la main.
- Succès nuancé : travaux = expulsions sans compensation, pollution, indésirables et opposants tenus loin des épreuves, accidents de chantier, méthodes très intensives et suivi des athlètes contestés. Coût finanicer et humain, soutenabilité à long terme ?
Sport : mode d’expression politique
- Manif sportives pour exprimer opinion politique et vecteur de comm politique. A titre individuel (1968 contre la ségrégation raciale pour dénoncer la situation des noirs dans le monde, 2024 pour dénoncer la guerre que mènent les talibans contre les femmes afghanes) ou par des ONG ou des Etats.
- Projection nationaliste et idéologique extrême : corps des athlètes devient symbole d’une idéologie. Ex : 1934, Mussolini promeut le fascisme à l’occasion de la coupe du monde de football organisée en Italie et en 1936. JO de Berlin utilisés par la propagande nazie pour démontrer la supériorité du régime nazi et la prétendue supériorité de la race aryenne.
- Afficher une position internationale lors d’une compétition.