Risques et conduites suicidaires (Item 348) Flashcards
Définition de :
- conduites suicidaires ?
- Suicide ?
- Tentative de suicide ? quels comportements sont freq ? de quels autres actes faut-il la différencier ? quels sont les 3 niveaux de passage à l’acte ? quelles peuvent être les caractéristiques du geste suicidaire ? (3)
- Idée suicidaire ? menaces suicidaires ?
Conduites suicidaires = suicides et tentatives de suicid
Suicide = acte auto-infligé avec intention de mourir (évidence implicite ou explicite) qui => mort
- /!\ : si personne décède par suicide= suicide « abouti » (et pas de suicide « réussi »)
TS = comportement auto-infligé avec intention de mourir (évidence implicite ou explicite) sans issue fatale
- Comportements +freq = IMV, phlébotomie, saut de hauteur, pendaison et intoxication au gaz
- TS est à ≠er des conduites d’auto-mutilation, prises de risque, mauvaise observance à ttt ou refus de soins si maladie grave du fait de l’abs d’intention de mourir
- 3 niv de passage à l’acte :
- TS avérée : passage à l’acte réel, effectué
- TS interrompue : passage à l’acte stoppé par un tiers
- TS avortée : passage à l’acte stoppé par l’individu lui-même
- Certaines spécificités permettent de caractériser geste suicidaire :
* Violence geste : fct° méthode
* Gravité : fct° conséquences médicales
* d° d’intentionnalité et de planification
- Suicidant = individu survivant à sa TS
Idées suicidaires = pensées concernant le désir/méthode de se donner la mort
- = continuum des idées morbides vagues/floues → planification avec scénario établi
- Si ces idées sont exprimées en suggérant un passage à l’acte imminent = menaces suicidaires
- Suicidaire = individu ayant/exprimant verbalement ou non verbalement des idées suicidaires
Epidémiologie :
Quels sont les 2 ppaux modes opératoires ?
Sex ratio des TS ?
TS +freq dans quelle tranche d’âge ?
Quel taux de récidive après 1ère tentative ?
Quel taux de mortalité après 1 TS ?
- 2 ppaux modes opératoires : IMV et phlébotomie
- Sex-ratio : 4F/1H
- Et +freq chez sujets jeunes
- 40% de récidive après 1 TS, dont 50% dans l’année
- Mortalité par suicide dans l’année qui suit 1 TS = 1 % <=> 50x > pop générale
- Taux de décès par suicide chez sujets ayant fait TS > 10%
Epidémio des suicides :
Moyens suicidaires les +freq chez les hommes ? chez les femmes ?
Quel % des suicides présentait au moins 1 trouble psy ?
Moyens suicidaires les +freq :
- Pendaison et armes à feu : ++hommes
- IMV : ++femmes
- Etudes d’autopsie psy montrent : 90% présentaient au moins 1 trouble psy au moment du passage à l’acte suicidaire
Qu’est qu’une crise suicidaire ?
Quel est le risque majeur ?
Est-ce un état réversible ?
Comment peut évoluer la crise suicidaire ?
- = crise psychique dans un contexte de vulnérabilité avec émergence/expression d’idées suicidaires, dont le risque majeur = suicide
- Etat réversible et temporaire dans la vie d’un individu, où ses ressources adaptatives sont épuisées <=> individu dont les méca d’ajustement sont dépassés (impasse)
Evolution :
- Idées suicidaires s’intensifient/se précisent en // des ≠ alternatives envisagées
- Suicide apparaît progressivement à l’individu comme l’unique solution à la crise
Quel peuvent être les signes cliniques indiquant un risque suicidaire ? (11)
Quel sd doit faire craindre une accalmie des symptômes ?
Initialement :
- Symptômes non spé du registre dépressif ou anxieux
- Conso substances : OH, substances illicites, tabac
- Prises de risque inconsidérées
- Retrait p/r aux marques d’affection et au contact physique
- Isolement
Puis certaines idées et comportements préoccupants
- Sentiment de désespoir
- Souffrance psychique intense
- ↓° sens valeurs
- Cynisme
- Goût pour le morbide
- Recherche soudaine de moyens létaux (ex : armes à feu)
Au cours de l’évolution :
- Comportements de départ : lettres, dispositions testamentaires, dons… = signes devant évoquer risque de passage à l’acte suicidaire imminent
- Accalmie peut faire craindre sd présuicidaire de Ringel (cf infra)
Crise suicidaire chez l’enfant :
A quel âge peuvent-ils exprimer des idées suicidaires ?
Quelle méthodes freq ?
Toute idée suicidaire exprimée constitue-t-elle une crise suicidaire ?
Quels éléments peuvent témoigne d’une crise psychique ?
Quels ppaux facteurs de vulnérabilité ?
- Enfants peuvent exprimer des idées/intentions suicidaires dès 5-6 ans
Méthode de TS +freq : pendaison/strangulation et défenestration
- Tout enfant exprimant idées suicidaires ne présente pas nécessairement 1 crise suicidaire
* Ex : menace suicidaire sous colère dans contexte d’intolérance à la frustration
* Mais tout propos suicidaire nécessite une évaluation attentive de l’enfant
Eléments pouvant témoigner d’une crise psychique :
- Plaintes physiques non liées à une pathologie non-psychiatrique
- Repli, isolement
- Encoprésie ou énurésie IIR
- Blessures à répétition
- Préoccupations exagérées pour la mort
- Tendance à être le souffre-dlr des autres
Ppaux facteurs de vulnérabilité :
- Isolement affectif, impulsivité, bouleversements familiaux, entrée collège, contexte harcèlement, maltraitance, négligence grave
Crise suicidaire chez l’adoclescent :
Méthode la +freq ?
Quels éléments témoigne d’une crise psychique ?
Ppaux facteurs de vulnérabilité ?
Méthode +freq : IMV
Certains éléments témoignent d’une crise psychique :
- ↓ résultats scolaires
- Attirance pour la marginalité
- Conduites excessives ou déviante
- Conduites ordaliques : sujet remet sa survie au « hasard
- Conduites d’anorexie/boulimie
- Prises de risque inconsidérées (ex : sexuel)
- Violence sur soi et autrui
- Fugues
Ppaux facteurs de vulnérabilité :
- Conflits d’autorité
- Isolement affectif
- Echecs (ex : scolaires)
- Déscolarisation
- Ruptures sentimentales
- Maladie chronique ou handicap
Crise suicidaire chez l’adulte :
Quels éléments pouvent témoigner de la crise psychique ?
Quels facteurs de vulnérabilité ?
Manifestations pouvant témoigner d’une crise psychique :
- Ennui
- Sentiment de perte de rôle, d’échec, d’injustice, d’être en décalage, perte d’investissement au travail, difficultés relationnelles/conjugales, incapacité à supporter une hiérarchie, ↕ W à répétition ou surinvestissement au W, consultations répétées chez médecin pour symptômes aspécifiques (dlr, sensation de fatigue…)
Facteurs de vulnérabilité :
- Situations conjugales/sociales/pro précaire
- Ambiance délétère au W voire harcèlement pro
- Trouble addictif, affections médicales handicapantes, chro, douloureuses, graves
- Situations de violence, blessure narcissique, immigration
Crise suicidaire chez la personne âgée :
Chez ces sujets, les idées sont-elles souvent exprimées ?
Quels éléments peuvent témoigner de manifestations de crise psychique ?
Quels sont les facteurs de vulnérabilité ?
Quelles particularités cliniques ? (3)
Expriment rarement idées suicidaires ou +rarement l’occasion => lorsqu’elles le sont : ne doivent pas être banalisées
Manifestations crise psychique :
- Repli sur soi
- Refus de s’alimenter
- Manque de communication
- Perte d’intérêt pour activités
- Refus de soin
Facteurs de vulnérabilité :
- EDC (quasi constant)
- Autres troubles psychiatriques : trouble OH et troubles personnalité
- Affection médicale svt à l’origine de handicaps/douleurs
- Isolement social, conflits, maltraitance
- Changement d’environnement, veuvage
Particularités cliniques :
- Intentionnalité suicidaire ↑ée
- Faible niv d’impulsivité et d’agressivité
- Peu d’ATCD personnels de conduite suicidaire
Crise suicidaire chez pathologie psychiatrique :
Quels signes peuvent marquer une augmentation du risque suicidaire ?
Signes marquant ↑° risque suicidaire :
- Isolement avec décision de rompre contacts habituels (ex : visite de l’infirmier)
- ↓°/abandon activités habituelles
- Exacerbation des symptômes psychopathologiques
Interroger sur les idées suicidaires les fait elles émerger ?
- NON : +++ Ne jamais hésiter à questionner le patient sur l’existence d’idées de suicide. Permet de favoriser leur expression et mettre en place des mesures de prévention
Quels sont les 3 axes de l’évluation du risque suicidaire ?
Evaluation du risque
Evaluation de l’urgence
Evaluation de la dangerosité
Évaluation du risque : FR et protecteurs :
Quels sont les FR personnels ?
Quels sont les FR familiaux ?
Quels sont les facteurs extérieurs, psychosociaux ?
Quels sont les facteurs de protection ?
Facteurs personnels :
- ATCD perso de TS
- Diag de trouble psy : troubles de l’humeur, des conduites alimentaires, de la personnalité, schizophrénie, trouble lié à l’usage de substances, troubles anxieux…
- Traits de personnalité : faible estime de soi, impulsivité-agressivité, rigidité de la pensée, colère, propension au désespoir
- Expression d’idées suicidaires
- Santé générale : pathologie affectant la qualité de vie
Facteurs familiaux :
- ATCD familiaux de TS et de suicide
Événements de vie et facteurs psychosociaux
- ATCD maltraitance dans l’enfance : violences, abus physique, émotionnel ou sexuel
- Pertes d’un parent pdt l’enfance
- Elément déclencheur : élément récent => état de crise chez sujet
- Situation socio-économique : difficultés économiques ou pro
- Isolement social (réseau social inexistant ou pauvre, problèmes d’intégration), séparation ou perte récente, difficultés avec la loi (infractions, délits), échecs ou événements humiliants
- Difficultés dans dvpmt : difficultés scolaires, placement durant l’enfance en foyer d’accueil/détention, perte parentale précoce
- « imitation » suite à un suicide : personne affectée par le suicide récent d’un proche
Facteurs de protection :
- Point de vue individuel : résilience = capacité à fonctionner de manière adaptée en présence d’événements stressants, à ↑er ses compétences dans une situation adverse
- Point de vue psychosocial : soutien socio-familial, avoir des enfants
- Croyance religieuse
Évaluation de l’urgence : projet suicidaire :
Sur quels éléments s’évalue-il ? (2)
Quand considère-t-on un risque élevé ? (3)
S’évalue par l’existence : scénario suicidaire + délai de mise en œuvre
Urgence élevé évoqué si :
- Scénario suicidaire + dispositions prises en vue d’un passage à l’acte : préméditation, lettre, dispositions testamentaires, anticipation de la découverte du corps
- Sujet n’envisage pas d’alternative au suicide : idées envahissantes, ruminations anxieuses, refus des soins
- Intention communiquée un tiers soit directement soit indirectement
Évaluation de la dangerosité : moyens à disposition :
Comment s’évalue-t-elle ? (2)
Caractéristique d’une urgence faible, moyenne ou élevée ? (cf image)
S’évalue selon : létalité potentielle et l’accessibilité du moyen considéré

Quelles échelles psychométriques aident au diag de ce risque suicidiare ?
Caractéristiques du sd présuicidiare de Ringel ?
Echelle psychométrique :
- Echelle de désespoir de Beck
- Echelle de Columbia
- Idées suicidaires de Beck
Etre attentif à un sd présuicidaire de Ringel : calme apparent, attitude de retrait, ↓° réactivité émotionnelle, réactivité affective, agressivité et échanges interpersonnels
- <=> fuite vers fantasmes suicidaires qui occupent toute la vie imaginaire et doivent faire craindre un passage à l’acte suicidaire imminent
Quels principes de la prévention primaire ?
Quels principes de la prévention secondaire ?
Prévention primaire
- Sujets qui ne sont pas en crise suicidaire mais présentent des FR
- Suppression FR et facteurs de décompensation auprès des pop à risque a prouvé son efficacité (ex : ttt EDC)
- Prévenir passage à l’acte chez patients hospitalisés en psychiatrie et donc à haut risque
Prévention secondaire :
- Dépistage précoce de la crise suicidaire pour ↕ processus suicidaire avant passage à l’acte
- Par MT mais aussi spécialiste : évaluation décrite auprès du patient et de son entourage (risque, urgence, dangerosité) Impt de limiter l’accès au moyen de suicide
- H° +/- en SDT doit être proposée
Traitement :
Quels principes pour aborder le patient ?
- Entretien dans endroit calme, en toute confidentialité et en face-à-face
- 1er but : travailler l’alliance thérapeutique
- Ne pas hésiter à laisser le patient exprimer ses émotions
- Idées suicidaires abordées simplement par des questions comme :
* « avez-vous des idées de suicide ? » ou
* « avez-vous envie de vous donner la mort/de vous faire du mal ? » - Souffrance tolérable : doit être écoutée
- Souffrance intolérable : agitation, perplexité anxieuse doit être soulagée par ttt appropriés
- Ne pas banaliser les conduites suicidaires = urgence psychiatrique
- Ne pas dramatiser : les patients doivent se sentir libre d’exprimer leur vécu et leurs idées
- ExCl indispensable : permet d’apaiser le patient et d’entrer en relation
- Repérer soutiens dans l’entourage, déjà au courant ou non et proposer au patient de les appeler/informer pour qu’ils puissent le soutenir
- Impt d’avoir un contact avec la famille/l’entourage pour expliquer situation tout en respectant le secret médical, que la PEC soit ambulatoire ou en cas d’hospitalisation (SDT)
- Participation du patient aux soins doit être évaluée
Quand doit-on hopistlaliser ? (4)
Quels sont les objectifs de l’hospitalisation ?
Urgentiste doit décider d’une hospitalisation :
- Pour stabiliser patient au pronostic engagé du fait de sa TS
- Devant risque suicidaire imminent
- Devant situation d’insécurité sévère dans les perspectives de sortie
- Devant perplexité anxieuse sans distanciation p/r souffrance psychique
Pls objectifs :
- Protéger personne en limitant le risque de passage à l’acte suicidaire
- Traiter psychopathologie associée/ trouble psychiatrique associé (EDC++..)
- Faciliter résolution de la crise (alternatives) : psychothérapie de soutien (relation de confiance, verbalisation de la souffrance, travail de l’alliance thérapeutique…)
- Organiser suivi ambulatoire ultérieur
L’hospitalisation prévient-elle entièrement le suicide ? quelles précautions ?
- N’empêche pas complètement le suicide : 5% ont lieu dans les établissements
Précautions :
- Limiter accès à des moyens létaux : inventaire affaires et retrait des objets dangereux, blocage des fenêtres, suppression des points d’appui résistant au poids du corps
- Assurer surveillance rapprochée : chambre près de l’infirmerie
Quel ttt a une action anti-suicide dans les troubles de l’humeur ? idem pour la schizophrénie ?
Lithium : action anti-suicide reconnu dans les troubles de l’humeur (unipolaire et bipolaire)
Clozapine : idem dans la schizophrénie
Les éléments de la PEC ambularoire ?
-
RDV idéalement dans les 48 h réévalue la situation
- Entourage proche et disponible - Identifier ressources accessibles (entourage) et s’assurer qu’elles sont suffisantes pour soutenir patient
-
Continuité des soins :
* Modalités proposées adaptées au stade évolutif de la crise, au moment de la PEC, au contexte dans lequel elle s’inscrit et aux professionnels ou intervenants sollicités
* Doit tenir compte du contexte familial : +/- entretiens familiaux - Psychothérapie peut être indiquée pour traiter : facteurs psychopathologiques de vulnérabilité
- Assistante sociale : rôle impt si crise psychosociale
- Année suivant l’émergence des idées suicidaires = année à ↑ risque de passage à l’acte => +grande vigilance
- Moyen efficace de prévention du suicide = retrait des moyens suicidaires létaux (ex : armes)
Particularités de PEC d’une crise suicidaire chez l’enfant ?
Crise suicidaire chez l’enfant
- Ne pas chercher à résoudre le problème seul
- Parler avec l’enfant sans que cela soit intrusif
- Signaler les signes repérés à la famille
- Signaler au médecin scolaire qui fera le lien avec le médecin traitant et/ou spécialiste
- Etre attentif au contexte social : harcèlement, maltraitance, négligence…
- Si crise suicidaire avérée : H° nécessaire pdt qq jours pour débuter PEC pédopsychiatrique
PEC de la crise suicidaire chez l’adolescent :
- Créer climat d’empathie qui va permettre son accompagnement vers pro : médecin, infirmière, psychologue ou assistant d’éducation, la famille et le médecin traitant
- Avoir recours aux réseaux spécialisés existants
- Si crise suicidaire avérée (++TS) : hospitalisation favorisée
- Suivi ambulatoire dès la sortie
- Si non venue aux RDV : visites à domicile possible ou réorganiser hospitalisation si risque suicidaire persiste
- Savoir s’appuyer sur intervenants extérieurs : éducateurs, paramédicaux…
PEC d’une crise suicidaire chez le sujet âgé :
Que recherche-t-on systématiquement ?
- *Recherche troubles psy comorbides systématique** :
- Dépression systématiquement recherchée : quasiment constante
- Evaluation psychosociale systématique
- Eventuel changement comportemental doit faire envisager une dlr physique et/ou une maltraitance
- Si crise suicidaire avérée : PEC doit rechercher des moyens de mort violente et les enlever +++