Questions lecture Flashcards
Expliquez deux arguments développés par Fassin qui remettent en question la définition du châtiment du juriste Hart. (Sur le texte « Qu’est-ce que punir? » de Fassin) (15 lignes)
Argument 1 = châtiment s’applique lorsque règle transgressée et concerne personne qui commis cet acte. pas toujours cas: administration aléatoire punition = pratiques communes dans police, aussi dans institution où sanction collective pas rare (élève coupable ne se dénonce pas ou n’est pas dénoncé).
Argument 2 : difficile dire que administration châtiment par personne autre que contrevenant et investie d’une autorité légale= élément nécessaire à qualification acte punir, puisque détenu peut punir lui-même (automutilation, suicide). L’interprétation mal se fait à elle-même reste donc discutable.
Expliquez pourquoi Fassin, à partir de son approche généalogique, soutient que « l’infliction de la souffrance […] n’a pas toujours fait partie de la réponse à la violation des codes sociaux et qu’elle procède d’une moralisation de la peine d’inspiration chrétienne » (p. 79)? (Sur le texte « Qu’est-ce que punir? » de Fassin) (15 lignes)
En effet, l’infliction de la souffrance n’était pas toujours lorsque quelqu’un enfreignait les codes sociaux : elle était présente au Moyen-Âge, à cause de la religion. En raison du Christ qui meurt sur la croix pour sauver l’humanité, bon nombre de personnes témoignent avec leur sacrifice de leur foi et donc de l’existence de Dieu. Seule l’infliction d’une peine peut laisser entrevoir la rédemption et le salut. Au Moyen-Âge, nul besoin d’avoir commis un crime pour se voir soumis ou se soumettre soi-même à l’affliction. Elle est évidemment d’inspiration chrétienne, alors que la commission d’un péché appelait une punition du coupable dans l’objectif de le rédimer. C’est ainsi que la souffrance est devenue un élément central dans l’acte de punir. Bref, aujourd’hui, il y a donc eu le remplacement du péché par l’infraction et l’expiation par l’amendement.
Expliquez, à l’aide de deux arguments, comment, selon Dubé, la rationalité du risque remet en question la rationalité coûts/bénéfices. (Sur le texte « La théorie de la dissuasion remise en question par la rationalité du risque » de Dubé) (15 lignes).
Dans un premier temps, Dubé explique que la rationalité du risque remet en question la rationalité coûts/bénéfices, parce que lorsque l’on doit choisir entre se baigner dans la mer ou pas, nous verrons les coûts comme des risques que nous croyons faibles d’arriver, mais qui peuvent tout de même arriver (ex: texter au volant car on se dit que nous sommes capables de faire 2 choses en même temps). Également, ce processus s’applique aussi lors de crimes plus graves, comme des vols ou des meurtres. Lorsqu’un individu décide de voler une banque, il ne pense pas à la possibilité de se faire prendre. Il pense à prendre le risque de le faire et de faire en sorte que son plan fonctionne, d’une certaine façon. La rationalité du risque permet à l’individu , d’une certaine façon, de penser à des mesures alternatives lui donnant l’impression d’avoir un certain contrôle sur son geste. On peut par exemple penser à avoir une personne qui surveille l’entrée de l’endroit que l’on désire voler, planifier les trajets, s’assurer qu’il n’y aura pas de police dans les alentours et qu’il n’y aura personne dans la maison que l’on désire voler (cogner plusieurs fois, sonner, faire le tour de la maison, etc.). De cette manière, même si le contrôle n’est pas “réel”, cela donne plus de confiance à l’individu face à son infraction et il ne pensera pas à se faire prendre ou encore à se dire que s’il ne réussira pas, il ira en prison. D’ailleurs, dans le texte de Dubé, une personne incarcérée dit que toute personne qui commet un crime ne pensera jamais que dans le pire des cas, il ira en prison; ils ne pensent pas à ça avant de commettre une infraction.
Digneffe soutient que nous pouvons trouver deux théories de la peine différentes dans les travaux de Durkheim. Comparer ces deux théories de la peine en identifiant deux caractéristiques qui les distinguent (Sur le texte « Durkheim et les débats sur le crime et la peine » de Digneffe). (15 lignes)
première théorie Durkheim = utilitarisme. peine doit être proportionnelle crime pour pouvoir intimider façon efficace. Mais si veut empêcher coupable récidiver, c’est tendance à commettre l’acte que faut réprimer, c’est à intensité de cette tendance que peine devrait être proportionnelle.
deuxième théorie = but effacer faute commise (compensation du mal produit grâce mal peine). La peine = réagit contre la faute puisqu’elle réaffirme loi et montre c’est chose sacrée. proportionnalité est secondaire à peine; ce qui compte, c’est sentiment exprimé. Sa fonction principale = réprobation (éduquer en réaffirmant règle).
Identifiez et expliquez deux obstacles, identifiés par Pires, à une réforme humaniste du droit pénal. (Sur le texte « Quelques obstacles à une mutation du droit pénal » de Pires) (15 lignes)
L’obstacle sur le principe d’égalité dit que la justice ne peut être obtenue que par le mal, en l’occurrence la peine forte et dure. Le principe de l’égalité est souvent réduit au moment de la détermination de la peine. Le simple fait de devoir payer son avocat de sa propre poche représente un cas d’inégalité en soi. Aussi, les enjeux sont si importants dans le système juridique qu’il est facile de penser qu’une société qui se préoccupe de l’égalité aurait émis un système d’assurances semblable à celui de la médecine où les médecins ne sont pas payés par leurs clients.
Le second obstacle, soit celui de l’obligation de punir représente quant à lui le recours facile à la punition. Effectivement, la pensée philosophique et juridique du siècle des Lumières a créé un nœud autour de l’idée de punir. Par exemple, Beccaria disait qu’il fallait punir tous les petits illégalismes pénaux pour ne pas affaiblir l’effet de la dissuasion. Kant, pour sa part, a ajouté la notion d’obligation morale. Ce concept signifie d’avoir le devoir de punir afin de rétablir la Moralité et la Justice, pour remettre un « bien » dans la société après le mal qui a été causé. Ainsi, la punition était nécessaire au bon fonctionnement de la société. Il faut donc punir pour être efficace, pour respecter la morale et pour réaliser le droit pénal.