Problématiques associées à une perte d'autonomie importante Flashcards

1
Q

Comment se développe une plaie de pression ?

A

Une plaie de pression est une lésion de la peau et des tissus sous-jacents, habituellement localisée sur une proéminence osseuse, due à la pression seule ou combinée au cisaillement ou à la friction

La plaie conservera, tout au long de son processus de guérison, le stade de base qui lui aura été attribué à la première évaluation ou encore, le stade supérieur qu’on lui aura attribué suite à une détérioration ultérieure.

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2
Q

Quels sont les forces appliquées et les types de plaies qu’elles engendrent ?

A

Force de friction : Force entre deux surfaces à risque de ou en mouvement. Elle mène à des blessures ou des ulcères à la surface de la peau.

Force de cisaillement : Fait référence à la traction ou à l’étirement d’une partie du corps tandis qu’une partie adjacente est tirée ou étirée dans la direction opposée, endommageant les tissus superficiels et profonds. Le cisaillement réduit la capacité du tissu à résister à la pression à moins de la moitié de sa capacité sans la force de cisaillement.

Lésion de reperfusion tissulaire : Avec l’application de pression externe, le débit sanguin et d’oxygène normal de cette région est diminuée. En règle générale, une fois la pression externe supprimée, la circulation dans la zone est rétablie, ce qui entraîne une reperfusion des tissus (l’oxygène est rétabli). Cependant, si cette situation se maintient et que la reperfusion est limitée, des changements se produisent dans les cellules tissulaires qui conduisent finalement à la mort cellulaire.

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3
Q

Combien y a-t-il de stades de développement d’une plaie ?

A

Il y a typiquement 4 stades de développement, avec un ajout de 2 stades supplémentaires.

  • Lésion des tissus profonds suspectée
  • Stade 1
  • Stade 2
  • Stade 3
  • Stade 4
  • Stade indéterminé (stade X)
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4
Q

Décrire le stade de lésion des tissus profonds suspectée.

A

Peau sans bris, intacte, mais qui présente une zone bien définie de décoloration violacée ou marron, ou une phlyctène sanguine causée par des dommages aux tissus mous sous-jacents provoqués par la pression et le cisaillement.

Cette lésion peut être précédée d’une zone tissulaire douloureuse, ferme, de consistance gélatineuse, œdémateuse, plus chaude ou plus froide que les tissus adjacents.

L’apparition d’une phlyctène mince sur une zone foncée du lit de la plaie signale que la lésion progresse, tout comme elle peut se détériorer davantage par la suite en se couvrant d’une mince escarre. Son évolution peut être rapide et atteindre d’autres couches tissulaires malgré un traitement optimal. Une telle lésion peut être difficile à déceler chez les personnes de pigmentation foncée.

En raison de la nécrose que présente cette lésion, elle est classée en stade 3 ou 4 une fois que la plaie est débridée.

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5
Q

Décrire le stade 1 d’une plaie de pression.

A

Peau sans bris, intacte, qui présente une zone bien définie d’érythème qui ne blanchit pas à la pression du doigt, habituellement située sur une proéminence osseuse.

Chez les personnes de pigmentation foncée, il sera probablement impossible de vérifier si la zone atteinte blanchit ou non à la pression, mais la coloration pourra être différente de la peau environnante.

Comparée aux tissus adjacents, cette zone peut être douloureuse, ferme ou molle, plus chaude ou plus froide. Elle peut également indiquer qu’il s’agit d’une personne à risque. Une telle lésion peut être difficile à déceler chez les personnes de pigmentation foncée.

Il est important, à ce stade de la plaie, de pouvoir la dépister chez cette clientèle afin d’appliquer des mesures préventives et d’éviter une progression de la lésion vers des couches plus profondes

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6
Q

Décrire le stade 2 d’une plaie de pression.

A

Perte tissulaire partielle du derme qui a l’aspect d’une plaie superficielle dont le lit est rouge rosé, sans tissus nécrotiques humides. La lésion peut également avoir l’aspect d’une phlyctène séreuse, intacte ou ouverte/fissurée.

Cette plaie peut aussi avoir l’aspect d’un ulcère superficiel sec ou luisant, mais sans tissus nécrotiques humides ni ecchymose. Une zone d’ecchymose laisse suspecter une lésion des tissus profonds, donc la lésion ne devrait pas avoir l’aspect d’une ecchymose.

Ce stade ne concerne pas les déchirures cutanées, les brûlures de diachylon, les dermatites périnéales, la macération ou les excoriations. De nombreux cliniciens classent des plaies au stade 2 alors qu’elles sont de stade 3.

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7
Q

Décrire le stade 3 d’une plaie de pression.

A

Perte tissulaire complète. Le tissu sous-cutané peut être visible, mais pas les os, les tendons et les muscles. Des tissus nécrotiques humides peuvent être présents, mais n’empêchent pas d’évaluer la profondeur de la perte tissulaire. Cette plaie peut comporter des sinus ou des espaces sous-jacents.

La profondeur de cette plaie varie selon la région anatomique. La cloison nasale, les oreilles, l’occiput et les malléoles ne comportant pas de tissus sous-cutanés, les plaies de stade III situées dans ces régions peuvent être superficielles. Par contre, dans les zones où la couche de tissus adipeux est très importante, ces plaies peuvent être extrêmement profondes. Les os et les tendons ne sont ni visibles ni directement palpables.

Une perte tissulaire est dite « complète » lorsque les 3 couches de la peau sont atteintes. Cette lésion atteint donc le tissu sous-cutané. Elle sera profonde ou superficielle selon l’abondance ou l’absence de ces tissus dans la région anatomique affectée.

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8
Q

Décrire le stade 4 d’une plaie de pression.

A

Perte tissulaire complète qui expose les os, les tendons ou les muscles. Des tissus nécrotiques humides ou des escarres peuvent être présents dans certaines parties du lit de la plaie. Ces ulcères comportent souvent des sinus ou des espaces sous-jacents.

La profondeur de cette plaie varie selon la région. La cloison nasale, les oreilles, l’occiput et les malléoles ne comportant pas de tissus sous-cutanés (adipeux), les plaies de stade IV situées dans ces régions peuvent être superficielles. Ailleurs, ces plaies peuvent atteindre les muscles et les structures profondes (ex : fascia, tendons ou capsules articulaires) et causer une ostéomyélite ou ostéite. Les os et les tendons sont visibles ou directement palpables.

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9
Q

Décrire le stade indéterminé (stade X) d’une plaie de pression.

A

Perte tissulaire complète dont la profondeur est inconnue. Le lit de la plaie est recouvert de tissus nécrotiques humides (jaunes, beiges, gris, verts ou bruns) ou d’une escarre (beige, brune ou noire).

La profondeur de la plaie, et donc le stade, ne peuvent être déterminés tant que les tissus nécrotiques humides ou l’escarre ne sont pas suffisamment débridés pour permettre de visualiser le fond de la plaie. L’escarre sera considérée de Catégorie/Stade III ou IV. Une escarre stable au talon (sèche, adhérente, intacte sans érythème ni fluctuation liquidienne) constitue une couche de protection naturelle (biologique) et ne devrait pas être enlevée.

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10
Q

Quelles sont les régions fréquemment touchées par les plaies de pression ?

A

DD:

  • occiput
  • épaules
  • coudes
  • fesses
  • talons

DL:

  • oreille
  • épaule
  • coude
  • hanche
  • malléoles
  • talon

DV:

  • coudes
  • genoux
  • orteils

ASSIS:
* Occiput
* Épaules
* Crêtes iliaques postérieures
* Fesses
* Talons
* Orteils

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11
Q

Nommer les facteurs de risques au développement et à l’aggravation des plaies de pression ?

A

Facteurs de risque :

  • Mobilité et niveau d’activité diminué
  • Affectation de la moelle épinière
  • Statut pondéral
  • Nutrition
  • Comorbidité
  • Âge
  • Posture assise
  • Microclimat / contexte physique
  • Contexte social
  • Contexte institutionnel
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12
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Mobilité et niveau d’activité diminué.

A
  • Habileté à se mobiliser pour éliminer ou redistribuer la pression
  • Engagement dans des activités physiques
  • Ne ressent pas l’inconfort et ne se mobilise pas
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13
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Affectation de la moelle épinière.

A
  • Les sensations et le mouvement sont atteints
  • Changements dans la peau et les tissus musculaires
  • Incontinence, dysréflexie autonomique, aplatissement des ischions, problème au niveau de la régulation de la température corporelle qui résulte en plus de sudation.
  • Le temps depuis la blessure, le niveau de blessure et le degré de sévérité sont des facteurs de risques
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14
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Statut pondéral.

A
  • Le type de corps influence la distribution du poids. Par exemple, une personne mince a plus de forces sur la peau et moins de gras pour se protéger, mais a plus de faciliter à se mobiliser qu’une personne qui a plus de gras.
  • Faire attention d’éviter la friction lors des déplacements par les aidants
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15
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Nutrition.

A
  • Une nutrition inadéquate est associée à une perte de poids, une atrophie musculaire, et une diminution de la quantité de tissu entre l’assise et les os.
  • Un apport alimentaire inadéquat peut engendrer de l’anémie et un manque de protéine et de vitamine C susceptibles de former des plaies de pression ou de retarder la guérison d’une plaie.
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16
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Comorbidités.

A
  • Les comorbidités peuvent affecter la mobilité, les sensations, la circulation, et la nutrition
  • Diabète et taux bas d’albumine
  • La cigarette affecte la circulation et limite la reperfusion quand la pression est relâchée
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17
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Âge.

A
  • Avec l’âge, la peau perd de son élasticité et les muscles s’atrophient, ce qui la rend vulnérable à la friction et au cisaillement.
  • Facteurs plus prévalent chez les aînés : diminution de mobilité, pauvre nutrition, conditions médicales associées
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18
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Posture assise.

A
  • La posture assise et les déformations affectent la distribution de pression
  • Deux postures spécifiques sont risquées : l’obliquité pelvienne (augmente la pression et le cisaillement sur l’ischion et le trochanter en postérieur) et s’asseoir sur le sacrum (perte de lordose quand on est assis)
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19
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Microclimat / contexte physique.

A
  • Humidité (augmente friction) et température entre la personne et l’assise
  • Un milieu humide augmente le potentiel d’avoir des bactéries qui se propagent et des infections
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20
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Contexte social.

A
  • L’assistance multiple durant la journée (personnel, famille, etc.) influence les instructions données aux utilisateurs du système et les considérations en lien avec le respect du poids de la complexité et la maintenance du système (ex : comment installer le coussin de gel, comment ajuster la pression). Un mauvais usage diminue l’efficacité.
  • L’entretien du matériel est essentiel aussi.
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21
Q

Décrire le facteur de risque de développement et d’aggravation des plaies de pression suivant: Contexte institutionnel.

A
  • Financement : Il faut prévoir un budget pour l’achat d’équipements. Le clinicien a habituellement la responsabilité de fournir la documentation nécessaire pour justifier et obtenir le financement des sièges.
  • Législation : Les lois sur les contentions ont un impact sur le développement des plaies de pression. Par exemple, les mesures de contraintes pour la sécurité du client en délirium peuvent être un facteur de risque de plaies.
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22
Q

Quels sont les facteurs de protection lié au développement des plaies?

A

être marié, être une femme, avoir un haut niveau d’éducation, être à l’emploi ou à l’école. Les comportements de promotion de la santé sont également protecteurs (bien manger, faire de l’exercice, inspecter la peau…).

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23
Q

Nommer les types de toiles fréquemment utilisées.

A

Toile universelle sans appui-tête
Toile universelle avec appui-tête
Toile hygiénique
Toile double-cuissarde

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24
Q

Nommer les types de lève-personnes fréquemment utilisés.

A

Lève-personne mobile au sol
Lève-personne sur rail
Lève-personne à station debout (assis-debout)

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25
Q

Quels sont les avantages pour les résidents et pour le personnel soignant d’utiliser un lève-personne ?

A

Résidents:

  • amélioration de certains aspects de la mobilité
  • diminution les blessures
  • amélioration du fonctionnement physique, du niveau d’activité, de la capacité à maintenir les activités de la vie quotidienne
  • prévention des chutes
  • plus d’éveil le matin
  • moins alités
  • moins de plaies

Soignants:
- diminue le risque de blessures

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26
Q

Avec quel type de clientèle peut-on utiliser le levier à station debout (assis-debout) ?

A

Les aides à la station debout peuvent être utilisées avec des patients qui sont capables de faire une mise en charge partielle (minimum 50% de leur poids), et qui ont suffisamment de force dans les membres supérieurs (mais pas besoin de beaucoup)

27
Q

Définir le concept de sédation palliative.

A

La « sédation palliative » s’entend comme l’utilisation de médicaments sédatifs pour soulager des symptômes réfractaires (non-contrôlables) en abaissant le niveau de conscience. Selon le niveau de conscience obtenu, on distingue la sédation légère de la sédation modérée et de la sédation profonde. Selon la durée, la sédation est souvent qualifiée d’intermittente ou de continue.

28
Q

Quel est le critère de l’aide médicale à mourir qui n’existe plus?

A

Devoir être en fin de vie

29
Q

Qu’est-ce que la directive médicale anticipée (DMA)? Quels soins elle permet de planifier? Sous quelles conditions?

A

DMA = volontés exprimées par une personne apte à consentir aux soins

Précise les soins auxquels la personne peut consentir ou refuser
* Ventilation
* Réanimation
* Dialyse rénale
* Gavage(alimentation ou hydratation forcée)
* Litration artificielle

Dans 3 contextes:
* État de santé grave et incurable (fin de vie)
* Situation d’atteinte sévère et irréversible des fonctions cognitives (état comateux irréversible, végétatif permanent)
Autre atteintes irréversibles des fx cognitives à un stade avancé sans possibilité d’amélioration (ex: démence de type Alzheimer)

30
Q

Quels sont les 6 principes de l’approche palliative intégrée?

A
  1. La mort fait partie de la vie
  2. L’autonomie et le respect (la personne participe aux décisions)
  3. Soins concentrés sur la personne et la famille
  4. Soins holistiques intégrés
  5. Accès équitable aux services de santé
  6. Utilisation efficace des ressources de la santé
31
Q

Expliquez l’approche par trajectoire dans les soins palliatifs

A
  • Trajectoire 1 : courte période de déclin évident, typiquement le cancer :
    o Cela implique un déclin raisonnablement prévisible de la santé physique sur une période de semaines, de mois ou, dans certains cas, d’années.
    o Cette évolution peut être ponctuée par les effets positifs ou négatifs d’un traitement oncologique palliatif.
    o La plupart des pertes de poids, la réduction de l’état de performance et la diminution de la capacité à prendre soin d’eux-mêmes se produisent au cours des derniers mois des patients.
    o Avec la tendance vers un diagnostic plus précoce et une plus grande ouverture à la discussion du pronostic, on a généralement le temps d’anticiper les besoins palliatifs et de planifier les soins de fin de vie.
  • Trajectoire 2 : Limitation sur le long terme avec de sérieux épisodes intermittents
    o Avec des conditions telles que l’insuffisance cardiaque et la maladie pulmonaire obstructive chronique, les patients sont généralement malades pendant plusieurs mois ou années avec des exacerbations aiguës occasionnelles, souvent graves.
    o Les détériorations sont généralement associées à une hospitalisation et à un traitement intensif.
    o Cette trajectoire cliniquement intuitive présente des creux plus prononcés que ceux révélés par la mise en commun de données quantitatives concernant les activités de la vie quotidienne.
    o Chaque exacerbation peut entraîner la mort, et bien que le patient survive généralement à de nombreux épisodes de ce type, une détérioration progressive de la santé et de l’état fonctionnel est typique.
    o Le moment du décès reste incertain

Trajectoire 3 : diminution prolongée
o Les personnes qui échappent au cancer et à la défaillance du système organique sont susceptible de mourir à un âge avancé soit d’une insuffisance cérébrale (telle que la maladie d’Alzheimer ou une autre démence) soit d’une fragilité généralisée de plusieurs systèmes corporels.
o Ces patients peuvent perdre du poids et des capacités fonctionnelles, puis succomber à des événements physiques mineurs ou à des « tracas » sociaux quotidiens qui peuvent sembler insignifiants en eux-mêmes, mais qui, combinés à une diminution des réserves, peuvent s’avérer fatals.
o Cette trajectoire peut être interrompue par la mort après un événement aigu comme une fracture du col du fémur ou une pneumonie.

32
Q

Définir le concept d’aide médicale à mourir.

A

Le Code criminel prévoit deux voies d’admissibilité à l’aide médicale à mourir : une pour les personnes dont la mort naturelle est raisonnablement prévisible et une autre pour les personnes dont la mort naturelle est non raisonnablement prévisible.

L’aide médicale à mourir consiste en l’administration de médicaments par un médecin à une personne, à sa demande, dans le but de soulager ses souffrances en entraînant son décès. Ce soin est accessible dans l’ensemble des établissements du réseau de la santé et des services sociaux du Québec et dans quelques maisons de soins palliatifs. Il est aussi possible de demander de le recevoir à domicile.

Aptitude à consentir : Depuis le 11 juin 2021, la Loi concernant les soins de fin de vie permet à une personne en fin de vie qui satisfait à toutes les conditions pour obtenir l’aide médicale à mourir de la recevoir même si elle est devenue inapte à consentir aux soins au moment de leur administration. La personne doit toutefois avoir consenti aux soins par écrit en présence d’un professionnel de la santé dans les 90 jours précédant la date de l’administration de l’aide médicale à mourir.

Aucun professionnel de la santé ne peut ignorer une demande d’aide médicale à mourir. Un médecin peut cependant refuser d’administrer l’aide médicale à mourir en raison de ses valeurs personnelles. Il doit alors aviser le plus tôt possible le directeur général de l’établissement où réside la personne, qui fera les démarches afin de trouver rapidement un autre médecin pour traiter la demande d’aide médicale à mourir.

2 options: Administration directe d’une substance qui provoque la mort, telle que par l’injection d’un médicament OU donner ou prescrire un médicament que la personne admissible prend elle-même, afin de provoquer sa propre mort

33
Q

Quels sont les critères d’admissibilité à l’aide médicale à mourir ?

A
  • Être admissible à recevoir des services de santé financés par le gouvernement fédéral, une province ou un territoire
  • Généralement, les personnes en visite au Canada ne sont pas admissibles à l’aide médicale à mourir
  • Être âgé d’au moins 18 ans et mentalement capable. Cela signifie avoir la capacité de prendre des décisions en matière de soins de santé par elle-même
  • Avoir un problème de santé grave et irrémédiable
  • Faire une demande délibérée d’aide médicale à mourir qui ne soit pas le résultat de pressions ou d’influences externes
  • Donner un consentement éclairé pour recevoir l’aide médicale à mourir
34
Q

Quels sont les critères pour considérer qu’un problème de santé est grave et irrémédiable ?

A
  • Souffrir d’une maladie, d’une affection ou d’un handicap grave
  • Être dans un état de déclin avancé qui ne peut pas être inversé
  • Ressentir des souffrances physiques ou mentales insupportables causées par la maladie, le handicap ou le déclin des capacités qui ne peuvent pas être atténuées dans des conditions qu’elle juge acceptables
  • Être à un point où sa mort naturelle est devenue raisonnablement prévisible
  • Compte tenu de l’ensemble de l’état de santé sans nécessiter un pronostic précis quant à savoir combien de temps il lui reste à vivre

Il n’est pas nécessaire d’être atteint d’une maladie mortelle ou d’être en phase terminale pour être admissible à l’aide médicale à mourir.

35
Q

Quels sont les principes pour prévenir et traiter les plaies de pression (3) ?

A
  1. La personne doit être positionnée dans un bon alignement corporel en tout temps.
  2. Des aides de positionnement doivent être utilisées pour maintenir un bon alignement du corps.
  3. La position au lit doit être changée au moins toutes les deux heures.
36
Q

Quels conseils pouvons-nous donner au patient pour la prévention des plaies de pression ?

A
  • Changez de position aussi souvent que possible. Évitez de rester assis ou allongé trop longtemps sur le même côté.
  • Examinez votre peau tous les jours et prévenez votre médecin dès l’apparition de rougeurs ou de zones de décoloration. Ne frottez pas votre peau à cet endroit pour ne pas aggraver la lésion.
  • Préservez votre peau. Elle doit rester propre et sèche. Hydratez votre peau au besoin.
  • Mangez des repas équilibrés et buvez régulièrement afin de conserver une peau saine et hydratée.
  • Utilisez, le cas échéant, des équipements de levage ou de transfert de poids (ex : une planche de transfert ou une potence) pour éviter le frottement de la peau contre le lit, le fauteuil ou le drap.
  • Appliquez une crème dermoprotectrice et portez une serviette pour protéger votre peau en cas de problèmes d’incontinence.
  • Demandez à votre médecin ou à votre équipe de soins d’évaluer votre risque de formation de plaies de pression et de vous aider à mettre au point un programme de prévention adapté à vos besoins.
37
Q

Quelle est la mise en garde importante en lien avec l’attribution d’une surface thérapeutique pour le traitement d’une plaie de pression ?

A

Les surfaces thérapeutiques contribuent à la prévention et au traitement des plaies de pression. Elles ne remplacent pas d’autres mesures visant à prévenir ou à corriger la cause de la plaie, mais elles les complètent. Elles s’inscrivent dans une stratégie holistique de prise en charge du patient. Elles ne doivent surtout pas donner à l’équipe soignante une fausse impression de sécurité.

38
Q

Quelles sont les interventions préventives que l’on peut réaliser pour le traitement des plaies de pression ?

A

Les interventions préventives visent à prévenir l’apparition des plaies. Elles s’appliques généralement aux plaies de pression.

Promouvoir et favoriser la mobilité

  • Programme de prévention et de réduction des mesures de contention
  • Programme de prévention des chutes
  • Entraînement aux AVQ

Favoriser l’adoption de saines habitudes de vie qui auront un impact favorable sur intégrité de la peau

  • Autonomie à hygiène
  • Capacité à s’alimenter et à s’hydrater (accessibilité, préparation, déglutition)
  • Maintien d’une bonne posture

Réduire ou éliminer les facteurs de risque
-Gestion des forces de pression/friction/cisaillement (PFC) par des surfaces préventives, aides techniques à la posture et à la mobilité et ajustement approprié des orthèses et prothèses

Gérer facteurs de risque

  • Information, sensibilisation, enseignement
  • À faire auprès des personnes à risque, des aidants et du personnel

Rechercher les conditions optimales permettant d’assurer l’intégrité du client
-Identification et réduction des risques environnementaux (aménagement des lieux, état du matériel, disponibilité des ressources humaines, adaptation de l’activité).

39
Q

Quelles sont les interventions curatives que l’on peut réaliser pour le traitement des plaies de pression ?

A

Ce sont des interventions réalisées par l’ergothérapeute lorsque le client présente une plaie dans le but d’en favoriser la guérison ou d’en prévenir la détérioration.

Gestion des forces de PFC par la recommandation et l’entraînement à l’utilisation de

  • Surfaces préventives (matelas spécialisés)
  • Équipements de posture, mobilité et transfert (ex : coussins FR)
  • Orthèses statiques

Recommandations et entraînement à l’utilisation de stratégies de réalisation des habitudes de vie

  • Sensibiliser et enseigner les principes de prévention des plaies de pression
  • Sélectionner les équipements et objets usuels dont les matériaux respectent la condition de la plaie (ex : vêtements, siège de douche, équipement de transfert)
  • Modifier les techniques de mobilité au fauteuil roulant
  • Prévoir un horaire pour assister la personne dans ses changements de position au lit
  • Enseigner aux aidants les méthodes et les techniques de transfert les plus appropriées
40
Q

Expliquer l’importance de l’interdisciplinarité dans le traitement des plaies de pression.

A

Le traitement des plaies est une activité réservée, partagée par l’ergothérapeute, l’infirmière et le professionnel de la physiothérapie. Une analyse détaillée de cette activité permet de mieux en saisir la nature pour chacune de ces professions et aussi de faire ressortir l’aspect distinctif de leur contribution.

Dans le traitement de la plaie chronique et complexe, on distingue quatre axes.

  1. Les actions sur les facteurs associés
  2. Les actions sur le lit de la plaie
  3. Les actions sur les forces mécaniques et l’environnement
  4. Les actions sur les activités de la vie courante

L’ergothérapeute a un rôle dans les 4 axes, mais particulièrement dans le 3e et le 4e.

Certaines situations cliniques ne peuvent être maîtrisées par une seule discipline professionnelle. Le travail en équipe interdisciplinaire est vraiment incontournable pour maximiser les retombées des actions des divers professionnels travaillant auprès du patient et de ses proches.

41
Q

Quelles sont les positions au lit et leurs caractéristique ?

A

Assis à 90 degrés: Le poids du corps entier est distribué sur une très petite surface, ce qui résulte en une plus grande pression, et donc un plus grand risque de développer un ulcère de pression au niveau du sacrum. Une position assise droite devrait être maintenue seulement pour de courte période de temps.

Demi-assis en décubitus dorsal (60 degrés): Résulte en une pression significativement plus petite qu’une position à 90 degrés. Il est donc préférable de manger en position demi-assis plutôt qu’à 90 degrés.

Décubitus dorsal en position « semi-fowler » (dos 30 degrés et pieds à 30 degrés) (bien): Position qui a le moins de pression. Elle est recommandée si le patient doit rester dans une position pour plus de 2 heures, et s’il n’a pas de contre-indication. Cette position est relaxante et les forces de cisaillement sont minimales.

Décubitus latéral jambes à 90 degrés: La pression se dépose sur une plus petite surface (grand trochanter), donc la pression est plus grande. Lorsque le patient est en appui sur les épaules, la pression est plus grande dans cette région. Par contre, si le bras et l’épaule sont déplacés sous le corps du patient (plus confortable), la pression maximale est dirigée vers le pelvis et les genoux.

Décubitus latéral jambes à 30 degrés (bien ++): Le fait de tourner le patient à une position à 30 degrés augmente la surface de pression proche du pelvis où il y a plus de tissus mous. La pression est donc diminuée et peut alors être mieux distribuée. Cette position peut être maintenue avec des oreillers, et un oreiller long peut être mis sous les membres inférieurs en dégageant le talon du matelas, ce qui permet de diminuer la pression à cet endroit. Cette position est aussi plus facile à prendre que la position à 90 degrés, notamment car elle ne demande que l’aide d’une personne.

Décubitus ventral: Il s’agit d’une position peu utilisée, bien que la pression soit faible dans cette position. On devrait la considérer comme une alternative pour certains patients car cette face du corps ne présente pas de saillie osseuse particulière. Par contre, on doit faire attention aux contre-indications de cette position.

42
Q

Est-ce que la pression diffère beaucoup entre une position en décubitus dorsal à 30 degrés et à 60 degrés ?

A

La pression ne diffère pas de manière significative.

Par contre, cela ne signifie pas que les risques de développer des plaies sont égales car les forces de cisaillement augmentent lorsque l’angle est à plus de 30 degrés.

43
Q

VRAI OU FAUX?
la position DD à 30 degrés génère le moins de pression d’interface et permet une meilleure perfusion sanguine suggérant que cette position est la plus bénéfique pour réduire les risques de plaie de pression.

A

VRAI!
Les positions DD et DL à 30 degrés génère le moins de pression d’interface

44
Q

Quelles sont les lignes directrices pour le traitement des plaies de pression (pertinentes en ergo) ?

A

Positionnement et surfaces de support (ergo++)

  • Établir un horaire de positionnement et éviter de positionner le patient sur ses plaies de pression ou sur ses proéminences osseuses.
  • Maintenir la tête de lit le plus bas possible selon la condition médicale et autres restrictions. Limiter le temps passé avec la tête de lit élevée. Si possible, relevez les genoux de la personne avant de monter sa tête de lit pour diminuer les forces de cisaillement.
  • Évaluer le risque de développer des plaies de pression chez chaque patient. Utiliser des surfaces préventives pour les patients à risque. Procurer un matelas qui répond aux besoins de l’usager au niveau de la distribution de la pression, la réduction de la friction et le contrôle de la chaleur.
  • Une surface réactive peut être appropriée pour un patient avec une plaie de pression car il peut assumer une variété de positionnement sans mettre de pression sur la plaie ni le faire toucher le fond
  • Une surface active est appropriée pour des patients avec des multiples plaies de pression qui ne peuvent pas assumer une variété de positions dans leur lit, les patients qui ont tendance à toucher le fond des autres surfaces ou pour ceux ayant des plaies de pression qui ne guérissent pas
  • Un patient à risque de plaie de pression devrait éviter de s’assoir de façon prolongée. L’alignement postural, la distribution du poids, l’équilibre, la stabilité et la redistribution de la pression devrait être prise en compte chez le patient assis
  • Utiliser un coussin pour redistribuer la pression chez les personnes assises qui sont à risque
  • Les patients en fauteuil roulant devraient avoir les ajustements requis, un fauteuil roulant bien ajusté à leurs dimensions et un coussin pour s’assoir dessus
Nutrition 
Infection 
Préparation du lit de la plaie 
Bandages 
Chirurgie
45
Q

Quelles interventions peut-on faire en ergo pour promouvoir le confort et les occupations au lit ?

A
  • Choix des draps
  • Piqués
  • Surfaces glissantes (alèse glissante, alèse combo, bande centrale, tube de glissement, tube très glissant)
  • Barres (barres pivotantes, barres fixes, barres en M, barre fixe)
  • Échelle de lit
  • Équipement pour pousser avec les pieds
    Trapèze (fixé au lit ou à une autre structure)
  • Barre plafond-plancher
  • Lit électrique à domicile
46
Q

Dans quelles situations un lit électrique à domicile est-il recommandé ?

A
  • Si les soins au lit durent longtemps
  • Si le client est alité la majorité de la journée
  • S’il a des difficultés pour s’asseoir dans le lit
  • S’il a des difficultés pour se lever du lit ou s’y recoucher
  • Lorsqu’un lève-personne est requis

Le lit électrique rend le client plus autonome s’il a accès à la commande et les capacités de l’actionner.

47
Q

Quelles sont les catégories de matelas thérapeutiques utilisés ?

A

Statique:

  • standard
  • revêtement de mousse
  • matelas de mousse
  • flottaison statique

Dynamique:

  • air alternatif
  • faible perte d’air
  • retournement/rotation
  • air fluidisé
48
Q

Pour quelles raisons on recommanderait un matelas statique ou un matelas dynamique ?

A

Les surfaces statiques sont recommandées lorsque les clients peuvent changer de position sans devoir s’appuyer sur leur plaie et sans causer un écrasement de la surface d’appui.

Les surfaces dynamiques sont recommandées lorsque la mobilité du patient ne lui permet pas de changer de position sans s’appuyer sur sa plaie ou lorsque cette dernière ne montre pas de signe de guérison.

49
Q

Expliquez les termes associés aux surfaces thérapeutiques :
* Friction
* Coefficient de friction
* Enveloppement
* Fatigue
* Force
* Immersion
* Espérance de vie
* Charge mécanique
* Pression
* Redistribution de la pression
* Cisaillement
* Contrainte de cisaillement

A
  • Friction : Résistance aux mouvements parallèles par rapport à la limite commune de deux surfaces.
  • Coefficient de friction : Mesure de la quantité de frottement entre deux surfaces.
  • Enveloppement : Capacité d’une surface à se conformer, donc à s’adapter ou à mouler autour des irrégularités du corps.
  • Fatigue : Capacité réduite d’une surface ou de ses composants à effectuer les tâches spécifiées. Ce changement peut résulter d’une utilisation prévue ou non prévue et/ou d’une exposition prolongée à des forces chimiques, thermiques ou physiques.
  • Force : Vecteur push-pull avec une magnitude (quantité) et une direction (pression, cisaillement) capable de maintenir ou de modifier la position d’un corps.
  • Immersion : Profondeur de pénétration (enfoncement) dans une surface.
  • Espérance de vie : Période de temps définie au cours de laquelle un produit est en mesure de remplir efficacement le but défini.
  • Charge mécanique : Répartition de la force agissant sur une surface.
  • Pression : Force par unité de surface exercée perpendiculairement au plan d’intérêt.
  • Redistribution de la pression : La capacité d’une surface de support à répartir la charge sur les zones de contact du corps humain. Ce terme remplace la terminologie antérieure.
  • Cisaillement : Force par unité exercée parallèlement au plan d’intérêt.
  • Contrainte de cisaillement : Distorsion ou déformation du tissu résultant d’un effort de cisaillement.
50
Q

Quelles sont les catégories de surfaces thérapeutiques ?

A

Surface de support réactif : Surface d’assistance alimentée ou non alimentée avec la possibilité de modifier ses propriétés de répartition de la charge uniquement en réponse à la charge appliquée.

Surface de support active : Une surface d’assistance motorisée, avec la possibilité de modifier ses propriétés de répartition de la charge, avec ou sans charge appliquée.

Système de lit intégré : Un sommier et une surface de support combinés en une seule unité, ce qui empêche la surface de fonctionner séparément.

Non alimenté : Toute surface d’appui ne nécessitant ou n’utilisant pas de sources d’énergie externes pour fonctionner.

Alimenté : Toute surface d’appui nécessitant ou utilisant des sources d’énergie externes pour fonctionner.

Recouvrir (overlay) : Une surface de support supplémentaire conçue pour être placée directement sur une surface existante.

Matelas : Une surface de support conçue pour être placée directement sur le cadre de lit existant.

51
Q

Quels sont les facteurs influençant le choix de la surface thérapeutique ?

A
  • Besoins du patient (état de santé, lésions, impacts sur les AVQ, transferts)
  • Environnement (bruit de la pompe)
  • Soignants
  • Caractéristiques du produit
52
Q

Quel est le rôle de l’ergothérapeute en lien avec l’aide médicale à mourir ?

A

Depuis 2020, l’aide médicale à mourir est une intervention n’étant plus limitée aux personnes en fin de vie, dans la mesure où les autres critères de l’admissibilité soient respectés. Cela a un impact pour la pratique de l’ergothérapie puisque nous intervenons auprès de personnes malades vivant un déclin avancé et irréversible de leurs capacités. Il est donc susceptible de recevoir une demande d’aide médicale à mourir et doit informer la personne qui se questionne sur cette intervention.

La démarche formelle de demande d’aide médicale à mourir s’amorce devant deux témoins indépendants et un témoin professionnel de la santé. L’ergothérapeute peut agir en tant que témoin professionnel et compléter le formulaire de demande avec la personne.

La demande d’aide médicale à mourir est ensuite évaluée en fonction des autres critères prévus par la loi. En collaboration avec l’équipe interdisciplinaire, l’ergothérapeute peut alors évaluer la situation de vie. Par ses compétences au regard de l’influence des capacités de la personne (physiques, mentales et psychologiques) en interaction avec son environnement sur les occupations, l’ergothérapeute peut aider à cibler les éléments menant à la souffrance constante et insupportable.

À la suite de cette évaluation, l’ergothérapeute peut soutenir la personne à identifier et mettre en œuvre des moyens pouvant modifier les conditions jugées intolérables. L’ergothérapeute est l’expert pour aider une personne à maintenir ou reprendre des occupations donnant un sens à sa vie. L’ergothérapeute est donc l’un des professionnels de la santé vers qui la société québécoise devrait se tourner pour que l’aide médicale à mourir demeure une mesure d’exception.

53
Q

Quelles sont les interventions de l’ergothérapeute en soins palliatifs et en fin de vie ?

A
  • Engagement dans des activités signifiantes
  • Maintien des rôles occupationnels
  • Supporter la personne à vivre dans le présent en optimisant les possibilités d’activités et d’engagement, en augmentant l’intégrité et la qualité de vie selon les besoins du client et de sa famille.
  • Assister dans la préparation de la mort selon des principes éthiques et professionnels.
  • Enseignement de principes de conservation de l’énergie.
  • Éducation dans la gestion des symptômes (douleur, dyspnée, anxiété).
  • Fournir des stratégies de gestion des activités pour réduire les effets néfastes des symptômes tels que la fatigue.
  • Utilisation d’activités créatives pour alléger la vie à proximité de la mort.
  • Stimulations sensorielles (output sensoriel calmant : musique favorite, livre audio, photos de famille, odeur, vidéos)
  • Positionnement pour confort maximal
  • Enseignement de stratégies compensatoires (modification de l’environnement domiciliaire et aides techniques)
  • Éducation du client et de sa famille (transfert, techniques de relaxation, ergonomie)
  • Entraînement pour accomplir les AVQ
  • Gestion de la fatigue
  • Guider l’établissement d’une routine à travers les patrons des activités quotidiennes pour faciliter le sens de continuité.
  • Enseigner des techniques alternatives de coping.
  • Discuter de la douleur psychologique et de l’isolation
  • Soutien pour établissement de soins à domicile si veut mourir à la maison.

La préparation de la mort devient comme une occupation.

54
Q

Définir les concepts suivants:
* Euthanasie volontaire
* Enthanasie involontaire
* Euthanasie non-volontaire
* Mort délibérée

A
  • Euthanasie volontaire: les situations dans lesquelles une personne décide intentionnellement et sciemment de mettre fin à son existence, avec ou sans l’aide de professionnels de la santé.
  • Enthanasie involontaire : meurtre
  • Euthanasie non-volontaire: L’euthanasie sans consentement de quelqu’un qui n’a pas la capacité de consentir; souvent décrit comme un meurtre par pitié.
  • Mort délibérée: Le terme mourir délibérément est utilisé pour désigner librement et habilement la planification, l’organisation et la précipitation de sa propre mort. L’article se concentre principalement sur la situation des personnes confrontées à une maladie incurable, qui veulent mourir pour éviter de nouvelles souffrances ou détresses.
55
Q

Dans l’article portant sur la mort délibérée, expliquez le sujet de mourir délibérément en tant qu’occupation.

A

Mourir délibérément peut impliquer un groupe d’activités qui ont une valeur et une signification culturellement fondées (par exemple, organiser des funérailles, se préparer pour le service en prenant une douche, aménager la pièce avec une lumière tamisée et de la musique). L’association entre la culture, les valeurs et l’occupation a été notée par de nombreux auteurs dans les domaines de l’ergothérapie et de la science de l’occupation.

Cependant, mourir délibérément n’est ni un événement ordinaire ni quotidien, qui sont des attributs de l’occupation, selon de nombreux auteurs. En effet, mourir délibérément n’est pas une occupation habituelle exercée avec cohérence ou régularité, éléments qui définissent également une occupation selon le Code taxonomique de la performance occupationnelle, étant donné que cette occupation n’aura lieu qu’une seule fois.

Mourir délibérément ne fait évidemment pas partie des trois principaux domaines d’occupation, bien que cette typologie ne soit pas universellement acceptée. La plupart des définitions de l’occupation ne sont pas compatibles avec l’idée que mourir délibérément est une occupation, pourtant Christiansen et Townsend (2010) ont soutenu que « les rituels et les cérémonies, comme les mariages et les funérailles, sont des occupations ».

Certains cadres conceptuels et définitions devraient être révisés pour inclure la mort délibérée en tant qu’occupation. Le concept d’occupation enraciné dans la vie quotidienne exclut une variété d’activités qui pourraient être qualifiées d’occupations. Les occupations peuvent être associées aux domaines de la spiritualité et de la dignité.

56
Q

Dans l’article portant sur la mort délibérée, expliquez le sujet de mourir délibérément en tant qu’occupation intentionnelle et significative.

A

Si on se concentre sur les personnes qui orchestrent leur propre mort, car cela donne un but et un sens au tissu de leur vie - des personnes pour qui la mort représente un objectif qui qu’ils souhaitent réaliser pour diverses raisons (c’est-à-dire un projet qu’ils apprécient pour son sens).
* Ils peuvent avoir pris cette décision parce que leur vie a perdu son sens et est devenue une source de souffrances physiques, psychologiques ou morales insupportables. Peut-être que la vie n’est plus « bonne » pour eux.
* Une personne peut avoir accompli tout ce qu’elle pense pouvoir faire au cours de sa vie et n’avoir tout simplement aucune envie d’en faire plus.
* La mort délibérée n’est pas nécessairement liée à la souffrance mais peut être caractérisée comme un choix pratique (professionnel) de cesser de vivre. Les raisons sont personnelles et idiosyncratiques. De telles pensées troublantes mettent en lumière la ligne de démarcation que nous souhaitons tracer entre la mort délibérée, par laquelle des personnes capables s’arrangent pour mettre fin à leur vie avant sa fin naturelle par des voies officiellement sanctionnées, et le suicide non autorisé et probablement plus tragique, généralement accompli seul, et très bien digne des efforts de prévention.

La préparation à mourir délibérément pourrait être une occupation pour les personnes qui éprouvent des problèmes de santé, mais cela pourrait aussi être une occupation pour les personnes relativement en bonne santé qui ne souhaitent plus vivre.

L’occupation ne consiste peut-être pas seulement à donner un but et un sens à la vie pour la santé et le bien-être. Cela pourrait également être considéré comme vivre ou mourir de manière significative. Par conséquent, mourir délibérément peut être une occupation intentionnelle et significative.

57
Q

Dans l’article portant sur la mort délibérée, expliquez le sujet de mourir délibérément dans le contexte des soins palliatifs.

A

Les personnes en soins palliatifs dans certains pays peuvent légalement choisir de planifier, d’organiser et de mettre fin à leur vie afin d’éviter une souffrance qui ne peut être gérée avec succès. Cela peut être un choix professionnel de maîtriser un événement inéluctable au lieu d’attendre passivement un décès imminent. Pour une personne activement mourante, mourir délibérément pourrait être un moyen d’échapper aux derniers jours de détresse et d’inconfort.

La mort délibérée est généralement limitée aux personnes souffrant d’une maladie en phase terminale et implique une intervention médicale. Mourir délibérément dans le cadre des soins palliatifs implique un certain nombre d’activités souhaitées, sélectionnées, planifiées et organisées menant à un événement mortel. Mourir délibérément pourrait être considéré comme une occupation de ce point de vue, même une occupation intentionnelle et significative

58
Q

Quels sont les 6 thèmes liés à la phase terminale d’une maladie chez les Canadiens âgés?

A

(1) vivre avec la mort,
(2) retravailler la vie quotidienne,
(3) être guidé par la volonté du corps,
(4) prioriser les relations,
( 5) s’occuper de petites choses et
(6) engager des orientations existentielles.

59
Q

Quel est le rôle central de l’occupation dans les soins palliatifs?

A

(1) continuer la vie,
(2) préparer la mort,
(3) attendre, et
(4) la mort et après la mort.

Ils ont également constaté que, pour la personne mourante, l’occupation et sa signification passaient d’un engagement solitaire à un engagement plus collectif

60
Q

Quels sont les 6 principaux axes de réflexion en ergothérapie en lien avec la mort délibérée?

A

1) Mourir délibérément en tant qu’occupation peut exister selon plusieurs continuums (par exemple, la volonté de mourir, la prévisibilité et la proximité temporelle).
2) Mourir délibérément pourrait être associé aux domaines de la spiritualité et de la dignité parce qu’il pourrait s’agir de l’une des dernières occupations potentiellement utiles et significatives de la durée de vie de tous les êtres humains
3) Mourir délibérément peut être considéré du point de vue de la justice occupationnelle, qui cherche à identifier les changements sociaux, politiques et économiques pour permettre aux personnes de participer à l’occupation et de vivre une pleine citoyenneté. (Attention ne faut pas que ça devienne un moyen pour les décideurs ou les gestionnaires de réduire la charge de travail ou les coûts des soins de santé)
4) Réfléchir à la mort délibérée en tant qu’occupation soulève diverses énigmes éthiques. Les questions sur l’occupation sont façonnées non seulement par les lois mais aussi par des valeurs et des croyances locales spécifiques sur les occupations qui devraient être autorisées. Considérer la mort délibérée comme une occupation est une étape vers la mise en lumière d’occupations sous-traitées et quelque peu invisibles (souvent des occupations sombres, ex : tabagisme).
5) Il est possible que de nombreux décès partagent certaines caractéristiques communes. Par exemple, attendre, se préparer à la mort et réviser la vie quotidienne peuvent avoir lieu dans différents contextes mais avoir des significations différentes. En revanche, « continuer la vie », « affirmer la vie » ou « être activement engagé dans une occupation intentionnelle aussi longtemps que possible » semblent incompatibles avec mourir délibérément et peut donc remettre en question cette perspective sur l’occupation.
6) Une définition conceptuellement robuste doit être neutre à la fois axiologiquement (en termes de valeurs) et normativement (en termes de jugements). Par exemple, la légalité, l’acceptabilité sociale et la valeur ne devraient pas être utilisées comme critères pour déterminer si une activité représente une occupation. De plus, une définition de l’occupation doit être universelle et doit inclure tous les phénomènes qu’elle prétend représenter. La réduction de l’occupation aux soins personnels, aux activités productives et aux loisirs exclut de nombreuses occupations rares ou spirituelles, telles que celles liées aux rituels ou aux rites de passage. De plus, une définition doit être ontologique ; c’est-à-dire qu’il doit décrire l’essence des phénomènes qu’il entend étiqueter.

61
Q

Quelles sont les principales réfutations apportées au concept de mourir délibérément?

A

Bien que les auteurs incluent des personnes handicapées dans leurs exemples, ils n’explorent pas les contextes culturels, politiques et économiques des expériences des personnes handicapées. Les auteurs parlent des préoccupations éthiques et de justice pour les personnes handicapées dans leur argumentation ; cependant, les personnes décédées ne peuvent pas atteindre l’objectif axé sur la justice d’expérimenter la pleine citoyenneté.

Les auteurs semblent également abandonner leur défi aux concepts occidentaux d’occupation lorsqu’ils choisissent des définitions qui sont ancrées dans des influences capacitistes qui alimentent les préjugés et la discrimination envers les personnes handicapées. L’exemple le plus clair est leur choix de décrire l’occupation comme étant liée aux obligations communautaires (Guay et al., 2022). En incluant « offrir une libération de la disgrâce ou des tourments familiaux, remplir des obligations sociales ou avoir un but moral ou rituel » (Guay et al., 2022, p. 7) comme raisons de poursuivre délibérément la mort, les auteurs perpétuent les notions capacitistes que les personnes handicapées sont un fardeau et que le monde se porterait mieux sans elles.

Les auteurs semblent brouiller la frontière entre la gestion d’une progression naturelle de la mort et le choix intentionnel de faciliter la mort. Les auteurs suggèrent de mourir délibérément comme une option lorsqu’il y a un manque d’accès aux services de soins palliatifs. Nous soutenons que le manque d’accès est une injustice professionnelle et encourageons les ergothérapeutes à travailler aux niveaux individuel et systémique de la défense des droits face à ce scénario

La position de l’article est que le fait de ne pas inclure les voix des personnes handicapées dans cet examen renforce la conscience sociale historique selon laquelle vivre avec un handicap est pire que la mort. Nous soulignons que tout discours sur l’occupation doit répondre à l’appel de McArthur et Gill (2021) et réfléchir à la façon dont les théories des études sur le handicap peuvent enrichir le raisonnement éthique et bioéthique de la science de l’occupation et de l’ergothérapie. Nous convenons que la définition de l’occupation doit être critiquée, mais utiliser l’exemple de la mort délibérée comme occupation n’est pas un exemple approprié

62
Q

Quelle est l’influence de la vieillesse et de la fin de vie sur les occupations?

A

Le rapport au temps
o Elle a conscience qu’elle a plus de temps derrière elle que devant elle. Elle ne connaît pas le moment de sa fin, mais elle sait qu’elle n’en a jamais été aussi proche. Cela a inévitablement de grandes incidences.
o Nous nous refusons tous de nous penser comme vieux jusqu’à ce qu’on doive s’y résigner, car la conscience du temps qui passe amène l’angoisse pour un mortel.
o Nous sommes ce que nous faisons et nous existons dans le monde parce que les autres nous reconnaissent une valeur en fonction de nos actions et réalisations.
o Vivent plus dans les souvenirs. Ont tendance à s’isoler progressivement et à s’exclure du monde. La personne réduit ses relations sociales, sort moins et rythme ses journées de nombreuses petites habitudes qui agissent comme repères et qui contribuent à lui rappeler qui elle est.

La manque de passion
o Rejet de la communauté vient de la fin de la vie active. Plusieurs personnes se gardent occupées et s’impliquent dans divers projets, mais l’âge fait en sorte qu’inévitablement, petit à petit, de nombreuses activités deviennent de plus en plus difficiles à accomplir ou sont redoutées. De plus, l’intérêt de commencer de nouveaux projets peut se perdre quand on voit la fin approcher.
o L’ennui amène une dévalorisation de soi en même temps qu’une dévalorisation aux yeux des autres. Un sentiment d’absurde peut nous envahir, car on ne voit plus le sens de nos actions. Il est alors risqué de sombrer dans une sorte d’apathie intellectuelle ou affective. Le seul remède à cela est une stimulation constante et renouvelée. Pour agir de façon à créer du sens et à prendre part à la communauté.
o Préparer sa retraite, ce n’est donc pas seulement mettre de l’argent de côté, c’est aussi cultiver et diversifier ses passions, maintenir une curiosité pour la nouveauté et entretenir des relations sociales autres que professionnelles

63
Q

Qu’est-ce qui pourrait être une bonne mort pour une personne en considérant son contexte culturel?

A

Bonne mort serait ‘’ exempte de détresse et de souffrance évitables pour les patients, les familles et les soignants ; en accord général avec les patients et les familles qui souhaitent ; et raisonnable conformément aux normes cliniques, culturelles et éthiques’’

Permettre une bonne mort nécessite de prêter attention aux aspects culturels de la fin de vie. Différents pays ont des cultures différentes, avec des valeurs, des croyances, des mœurs et des coutumes distinctes pour la mort et la mort.
* Dans les cultures occidentales : le mouvement des soins palliatifs et les soins palliatifs spécialisés ont défini le cadre des services de soins de santé en fin de vie et les discours façonnant la compréhension de la trajectoire de la mort, qui peuvent ne pas être également appropriés dans d’autres cultures.
* Pahor et Rasmussen (2009) ont identifié deux écoles de pensée prédominantes qui informent les croyances éthiques sur la mort et l’agonie.
o Le premier est représenté par l’Europe du Nord et le monde anglo-saxon, y compris l’Amérique du Nord, où les codes d’éthique s’inspirent de la philosophie utilitariste américaine. Les principes centraux sont l’autonomie du patient, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice.
o La deuxième école de pensée reflète l’Europe du Sud avec des traditions enracinées dans la philosophie aristotélicienne basée sur des valeurs selon lesquelles la communauté est supérieure à l’individu. Cela se voit, par exemple, dans les cultures où le rôle de la famille de la personne en phase terminale est plus important que l’indépendance et l’autonomie.
* De plus, dans les pays où l’Église catholique prévaut, différentes visions de la vie et de la mort influencent les préférences en matière d’accompagnement en fin de vie. Par exemple, dans certains pays, les gens peuvent ne pas apprécier la nécessité de reconnaître ouvertement leur mort ou peuvent refuser de divulguer un diagnostic terminal à la personne mourante.

BREF: Les considérations interculturelles doivent être intégrées dans les services palliatifs. De plus, les différences culturelles et les croyances éthiques façonnées par la façon dont les gens vivent leur vie avec les cultures familiales et les circonstances sociétales dans le temps et dans l’espace doivent être soigneusement prises en compte en ce qui concerne les différences individuelles et collectives pour garantir des soins palliatifs éthiques en fin de vie

64
Q

De façcon générale, quels sont les facteurs importants pour avoir une bonne mort?

A
  • Une prise de conscience de la mort par l’individu et les personnes significatives
  • Ajustements sociaux et préparation personnelle comme plus de temps avec les êtres chers
  • Délégation des soins, du confort et des responsabilités
  • Contrôle des symptômes
  • Préparation à la mort
  • Opportunité de fermeture ou sentiment d’achèvement
  • Bonnes relations avec la famille et les professionnels de la santé, pouvoir leur dire adieu
  • Accès à un support spirituel ou religieux
  • Préparation publique