origines et limites du pouvoir constituant Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que le pouvoir constituant et comment l’illustrer ?

A

Le pouvoir constituant est le pouvoir de définir ou d’établir les règles fondamentales qui régissent une société, soit le droit 0. Il peut être illustré par l’idée d’une île déserte, où un groupe de personnes doit décider s’il y aura des règles pour organiser leur vie commune. Ces règles, une fois établies, restreignent nécessairement la liberté naturelle des individus pour assurer un ordre collectif.

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2
Q

Quel est le lien entre la souveraineté et le pouvoir de se donner des règles ?

A

La souveraineté est le pouvoir de se donner des règles, autrement dit, de dire le droit, y compris pour soi-même. Lorsque les individus acceptent de se donner des règles, ils renoncent à une liberté totale et absolue, ce qui correspond à la perte de la liberté naturelle. En écrivant ces règles, la souveraineté devient encadrée et limitée, car elle est soumise aux règles qu’elle s’impose.

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3
Q

Qu’est-ce que le pouvoir constituant originaire ?

A

Le pouvoir constituant originair est le pouvoir qui existe dans une situation de “table rase”, comme l’île déserte, où les individus peuvent librement se donner des règles. Il s’agit du pouvoir initial de créer un ensemble de règles de base, qui définissent les fondements de la société. Un exemple est la Constitution américaine de 1787, rédigée par les fondateurs des États-Unis, qui exerçaient alors un pouvoir constituant originel, comme en témoigne l’expression “We the people”.

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4
Q

Qu’est-ce que le pouvoir constituant dérivé ?

A

Le pouvoir constituant dérivé intervient après l’établissement des règles fondamentales par le pouvoir constituant originaire. Il désigne le pouvoir de modifier ou d’amender ces règles dans le cadre du système déjà existant. Il ne crée pas de nouvelles règles fondamentales, mais adapte celles en place. Par exemple, un coup d’État ou une révision constitutionnelle, qui modifie la Constitution sans en établir une nouvelle, relève du pouvoir constituant dérivé.

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5
Q

Comment le pouvoir constituant encadre-t-il le pouvoir personnel et la souveraineté ?

A

Le pouvoir constituant, en tant que pouvoir souverain, impose des règles collectivement acceptées qui limitent les libertés individuelles totales. Cela signifie que l’exercice du pouvoir individuel est contraint dans un cadre collectif, ce qui limite les actions individuelles pour respecter des principes collectifs. En établissant ces règles, le pouvoir constituant encadre et limite la souveraineté au profit d’un cadre structuré de règles.

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6
Q

Pourquoi le Royaume-Uni a-t-il choisi de ne pas avoir de constitution écrite ?

A

Le Royaume-Uni a choisi de ne pas avoir de constitution écrite en raison de sa conception absolutiste de la souveraineté parlementaire. Dans une monarchie parlementaire, le Parlement britannique est souverain et peut se doter des règles qu’il souhaite sans être limité par une constitution formelle. Cette absence de cadre écrit permet au Parlement de modifier ses règles de fonctionnement librement, garantissant ainsi une flexibilité et une souveraineté permanente.

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7
Q

Qu’est-ce qui distingue la souveraineté du Parlement britannique de celle du Parlement français ?

A

Contrairement au Parlement britannique, le Parlement français n’est pas souverain de manière absolue, car il est soumis à la Constitution française, qui fixe des limites strictes à son pouvoir. La Constitution française impose un cadre légal et institutionnel que le Parlement français ne peut modifier librement, ce qui limite son champ d’action.

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8
Q

Pourquoi certains choisissent-ils de ne pas formaliser les règles, en utilisant l’exemple de l’île déserte ?

A

Ne pas formaliser les règles, comme dans l’exemple de l’île déserte, permet de conserver une liberté totale, non encadrée par des règles fixes et immuables. Une constitution écrite pourrait limiter cette liberté en imposant un cadre rigide et des contraintes permanentes.

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9
Q

Le fait d’avoir une constitution écrite garantit-il les libertés ?

A

Avoir une constitution écrite ne garantit pas toujours les libertés et les droits fondamentaux. Par exemple, la Tunisie sous un régime autoritaire possédait une constitution qui centralisait le pouvoir entre les mains d’un dirigeant, conduisant à une dictature. De même, la Hongrie sous un régime communiste a vu sa constitution évoluer pour restreindre les droits et libertés, montrant que les constitutions écrites peuvent aussi servir à réduire les libertés.

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10
Q

Que signifie “souveraineté perpétuelle” dans le cas d’une constitution non écrite ?

A

Dans le cas britannique, une constitution non écrite signifie que la souveraineté est perpétuelle, car le Parlement reste toujours libre de redéfinir ses règles et d’exercer son pouvoir sans être contraint par une constitution fixe. Cela permet au Parlement de maintenir son autorité sans restriction.

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11
Q

Qu’est-ce que la délégation de souveraineté dans le cadre d’une constitution écrite ?

A

Dans une constitution écrite, le peuple délègue son pouvoir à des représentants, leur permettant d’établir une constitution en son nom. Ces représentants reçoivent l’autorité de définir le cadre juridique de la société, ce qui crée une hiérarchie des normes où la constitution écrite est au sommet.

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12
Q

Comment l’exemple de Sieyès en 1788 illustre-t-il le pouvoir constituant délégué ?

A

En 1788, Sieyès affirme que le tiers état représente la nation et que la nation peut se donner une constitution. Les représentants du peuple rédigent ainsi un texte constitutionnel au nom de la nation, affirmant que “La nation est tout et peut se donner une constitution”, ce qui incarne l’idée de délégation de souveraineté par le peuple.

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13
Q

Qu’est-ce que la hiérarchie des normes et comment s’applique-t-elle à une constitution écrite ?

A

La hiérarchie des normes est un principe selon lequel la constitution se situe au sommet de l’ordre juridique, limitant ainsi la souveraineté nationale. Toute autre norme ou règle doit être conforme à la constitution, assurant une organisation cohérente du système juridique.

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14
Q

Comment la Constitution américaine de 1787 montre-t-elle une souveraineté encadrée par une constitution écrite ?

A

La Constitution américaine de 1787 illustre une souveraineté encadrée en unifiant les États autour d’une souveraineté nationale centralisée. Les représentants des États, en affirmant « We the people », limitent la souveraineté de chaque État individuel au profit d’une union plus forte, assurant ainsi stabilité et cohésion juridique dans le cadre d’une confédération.

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15
Q

Comment une constitution écrite encadre-t-elle la souveraineté ?

A

Une constitution écrite encadre la souveraineté en imposant des règles stables et un cadre juridique supérieur qui limitent le pouvoir des représentants et des institutions. Cela permet de garantir la stabilité politique et juridique tout en évitant les excès d’une souveraineté sans restriction.

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16
Q

Définition et importance de l’encadrement du pouvoir constituant dérivé

A

Le pouvoir constituant dérivé est le pouvoir de modifier ou d’amender une constitution déjà établie. Ce pouvoir est techniquement encadré par des procédures spécifiques, afin de maintenir la stabilité institutionnelle tout en permettant une adaptation de la constitution aux évolutions de la société. Cet encadrement vise à garantir la paix sociale en répondant aux besoins de la population sans risques de dérives.

17
Q

Exemple américain : rigidité constitutionnelle

A

Procédures strictes : Aux États-Unis, la modification de la constitution nécessite un processus complexe qui inclut l’accord de plusieurs États. Ce système rigide, hérité de la confédération initiale, vise à éviter des changements trop fréquents ou impulsifs, mais peut rendre certaines évolutions difficiles à mettre en œuvre (ex. débat sur le port d’armes).

Rôle de la Cour suprême :

Interprétations originalistes : Certains juges défendent une lecture de la constitution fidèle à l’intention des rédacteurs originaux, soulignant l’importance du moment fondateur.

Interprétations de la “Living Constitution” : D’autres juges adaptent l’interprétation de la constitution aux réalités contemporaines. Cela permet de traiter des questions actuelles, mais peut soulever des inquiétudes sur un “gouvernement des juges” qui pourrait détourner la souveraineté populaire.

Enjeux démocratiques : L’interprétation judiciaire du pouvoir constituant dérivé est sujette à débat, car elle peut permettre aux juges de modifier l’application des lois, ce qui est parfois perçu comme une appropriation du pouvoir constituant par les juges.

18
Q

Souplesse constitutionnelle selon les pays

A

États-Unis : Constitution rigide, difficile à modifier, limitant la souplesse d’adaptation.

Royaume-Uni : Constitution non écrite et souple, qui évolue par conventions sans procédure formelle.

France : Constitution semi-rigide. Le Parlement et le Président peuvent proposer des révisions, mais celles-ci doivent respecter des procédures strictes (approbation des deux chambres et validation par référendum ou Congrès).

Suisse : Constitution très évolutive, intégrant régulièrement les propositions citoyennes via des référendums.

19
Q

. Exemple français : le processus de révision constitutionnelle

A

Étapes de la révision :

Initiative : La révision peut être proposée par le Président de la République ou par le Parlement.

Adoption : Le texte doit être approuvé par les deux chambres du Parlement dans les mêmes termes.

Validation : Le Président a le choix de soumettre le texte au Congrès réuni à Versailles ou de le faire approuver par référendum, permettant ainsi un retour direct au peuple souverain.

Cas pratique : Par exemple, l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la constitution.

20
Q

Le constitutionnalisme moderne et la limitation du pouvoir de révision

A

Le constitutionnalisme moderne impose que les règles constitutionnelles contraignent même les élus au pouvoir, afin d’éviter toute tentation de modifier la constitution pour des intérêts partisans. La majorité, bien qu’elle puisse faire de nouvelles lois, ne peut réviser la constitution à sa guise, préservant ainsi l’État de droit.

Exemple chilien : Les manifestations étudiantes en faveur d’une nouvelle constitution, pour remplacer celle issue de la dictature de Pinochet, illustrent la difficulté de réviser un cadre constitutionnel trop rigide.

21
Q

Règles intouchables dans les constitutions

A

Certaines règles fondamentales sont considérées comme “intouchables” car elles définissent l’essence même du régime politique. Par exemple, en France, la constitution interdit la modification de la forme républicaine du gouvernement (article 89-5). Bien qu’une procédure de révision existe, certaines limites substantielles ne peuvent être franchies.

22
Q

Limitation de fond au pouvoir constituant dérivé

A

Contrairement aux limitations techniques, certaines restrictions portent sur le contenu même de la constitution. Ces limitations visent à protéger les valeurs fondamentales et la nature du régime politique, évitant que des modifications substantielles ne dénaturent l’esprit de la constitution.

23
Q

Exemple allemand : la clause d’éternité

A

La constitution allemande (Grundgesetz) impose des restrictions strictes pour protéger certains principes fondamentaux, comme la forme fédérale de l’État et certains droits fondamentaux. Ces éléments sont jugés intouchables, voire “supraconstitutionnels”, et leur modification est interdite, car elle pourrait détruire l’intégrité de la constitution elle-même.

Question du “supraconstitutionnel” : Ce terme désigne les éléments qui, de par leur importance fondamentale, sont au-delà de la portée du pouvoir constituant dérivé, soulevant la question de savoir comment identifier et définir ces principes.

24
Q

Distinction entre le pouvoir constituant originair et dérivé

A

Pouvoir constituant originel : Ce pouvoir, théoriquement illimité, peut appeler au peuple souverain par référendum pour modifier la constitution dans son essence même.

Pouvoir constituant dérivé : Encadré et limité par les dispositions de la constitution existante, il ne peut dépasser ces règles fondamentales, ce qui restreint sa capacité de transformation. Cette limitation le rend moins démocratique car il n’implique pas directement le peuple, mais assure une stabilité contre les risques de dérives.

25
Q

citation: origines et limites du pouvoir constituant

A

Une citation qui pourrait englober l’ensemble du thème “Origines et limites du pouvoir constituant” est celle de Benjamin Constant dans son ouvrage De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes :

> “Le pouvoir qui s’arrête lui-même est plus puissant que celui qui marche jusqu’au bout.”

Cette citation incarne l’idée d’un pouvoir constituant qui, dès son origine, se fixe des limites pour se légitimer et garantir la stabilité et la liberté au sein de la société. Constant met en avant l’importance de l’autolimitation et de la modération pour que l’autorité conserve sa légitimité et sa force. C’est une réflexion sur la souveraineté collective qui se dote de règles et accepte de se contraindre pour assurer un équilibre durable entre liberté et ordre.