Maltraitance, Obésité Et TNC Flashcards
Définir la maltraitance
Selon l’’Organisation mondiale de la Santé dans la Déclaration de Toronto en 2002 [1], et celle inscrite dans la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité adoptée en 2017 [2]
→ Il y a maltraitance quand une attitude, une parole, un geste ou un défaut d’action appropriée, singulier ou répétitif, se produit dans une relation avec une personne, une collectivité ou une organisation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause, intentionnellement ou non, du tort ou de la détresse chez une personne adulte.
Nommer les 2 formes et les7 types de maltraitance
● Violence
● Négligence
- Maltraitance psychologique
- Maltraitance physiques
- Maltraitance sexuelle
- Maltraitance matérielle ou financière
- Maltraitance organisationnelle
- Âgisme
- Violation des droits
Décrire la maltraitance psychologique
Attitudes, paroles, gestes ou défaut d’actions appropriées, qui constituent une atteinte au bien-être ou à l’intégrité psychologique.
Violence: Chantage affectif, manipulation, humiliation, insultes, infantilisation, dénigrement, menaces verbales et non verbales, privation
de pouvoir, surveillance exagérée des activités, propos xénophobes – capacitistes – sexistes, homophobes – biphobes ou transphobes, etc.
Négligence : Rejet, isolement social, indifférence, désintéressement, insensibilité, etc
Indices : Peur, anxiété, dépression, repli sur soi, hésitation à parler ouvertement, méfiance, interaction craintive avec une ou plusieurs personnes, déclin rapide des capacités cognitives, idéations suicidaires, tentatives de suicide, suicide, etc.
Décrire la maltraitance physique
Attitudes, paroles, gestes ou défaut d’actions appropriées, qui portent atteinte au bien-être ou à l’intégrité physique.
Violence : Bousculade, rudoiement, coup, brûlure, alimentation forcée, administration inadéquate de la médication, utilisation inappropriée de contentions (physiques ou chimiques), etc.
Négligence : Privation des conditions raisonnables de confort, de sécurité ou de logement, non-assistance à l’alimentation, à l’habillement, à l’hygiène ou à la médication lorsqu’on est responsable d’une personne en situation de dépendance, etc.
Indices : Ecchymoses, blessures, perte de poids, détérioration de l’état de santé, manque d’hygiène, attente indue pour le changement de culotte d’aisance, affections cutanées, insalubrité de l’environnement de vie, atrophie musculaire, contention, mort précoce ou suspecte, etc
Décrire la maltraitance sexuelle
Attitudes, paroles, gestes ou défaut d’actions appropriées à connotation sexuelle non consentis, qui portent atteinte au bien-être, à l’intégrité sexuelle.
Violence : Propos ou attitudes suggestifs, blagues à caractère sexuel, promiscuité, comportements exhibitionnistes, agressions à caractère sexuel (attouchements non désirés, relation sexuelle imposée), etc.
Négligence : Privation d’intimité, traiter la personne aînée comme un être asexuel et/ou l’empêcher d’exprimer sa sexualité, etc.
Indices : Infections, plaies génitales, angoisse au moment des examens ou des soins, méfiance, repli sur soi, dépression, désinhibition sexuelle, discours subitement très sexualisé, déni de la vie sexuelle des personnes aînées, etc.
Décrire la maltraitance matérielle ou financière
Obtention ou utilisation frauduleuse, illégale, non autorisée ou malhonnête des biens ou des documents légaux de la personne, absence d’information ou mésinformation financière ou légale.
Violence : Pression à modifier un testament, transaction bancaire sans consentement (utilisation d’une carte bancaire, transactions Internet, etc.), détournement de fonds ou de biens, prix excessif demandé pour des services rendus, transaction contractuelle ou assurantielle forcée ou dissimulée, usurpation d’identité, signature de bail sous pression, etc.
Négligence : Ne pas gérer les biens dans l’intérêt de la personne ou ne pas fournir les biens nécessaires, ne pas s’interroger sur l’aptitude d’une personne, sa compréhension ou sa littératie financière, etc.
Indices : Transactions bancaires inhabituelles, disparition d’objets de valeur, manque d’argent pour les dépenses courantes, accès limité à l’information sur la gestion des biens de la personne, etc.
Décrire la maltraitance organisationnelle
Toute situation préjudiciable créée ou tolérée par les pratiques ou les procédures d’organisations (privées, publiques ou communautaires) responsables d’offrir des soins ou des services de tous types aux personnes aînées
Violence : Conditions ou pratiques organisationnelles qui excluent les personnes aînées des prises de décisions qui les concernent, qui entraînent le non-respect de leurs choix ou qui limitent de façon injustifiée l’accès à des programmes d’aide, etc.
Négligence : Offre de soins ou de services inadaptée aux besoins des personnes, directive absente ou mal comprise de la part du personnel, capacité organisationnelle réduite, procédure administrative complexe, formation inadéquate du personnel, personnel non mobilisé, etc.
Indices : Réduction de la personne à un numéro, prestation de soins ou de services selon des horaires plus ou moins rigides, attente indue avant que la personne reçoive un soin ou un service, détérioration de l’état de santé physique – psychologique – social, plaintes ou signalements auprès de diverses instances, etc.
Décrire la maltraitance: Âgisme
Discrimination en raison de l’âge, par des attitudes hostiles ou négatives, des gestes préjudiciables ou de l’exclusion sociale
Voici quelques exemples où l’âgisme peut découler sur
des situations de maltraitance :
• Faire un usage à d’autres fins que celle initialement associée à une médication, ce qui constitue une contention chimique au Québec, peut ouvrir la porte à d’autres comportements de maltraitance physique.
• Supposer qu’en vieillissant une personne devient asexuelle laisse présager l’adoption de comportements de maltraitance sexuelle.
• Penser que chaque personne aînée possède des avoirs monétaires ou des biens matériels qui excèdent leurs besoins ouvre la porte à de la maltraitance financière ou matérielle.
• Croire que toutes les personnes aînées perdent leurs capacités cognitives en avançant en âge prédispose à l’adoption d’attitudes infantilisantes constituant de la maltraitance psychologique.
• Concevoir que des soins de santé et des services sociaux préventifs ne sont plus « nécessaires » une fois qu’une personne a atteint un certain âge en arguant un ratio entre les coûts et bénéfices tend vers l’adoption de procédures menant à de la maltraitance organisationnelle
Violence : Imposition de restrictions ou de normes sociales en raison de l’âge, réduction de l’accessibilité à certaines ressources ou à certains services, préjugés, infantilisation, mépris, etc.
Négligence : Indifférence à l’égard des pratiques ou des propos âgistes lorsque l’on en est témoin, etc.
Décrire la maltraitance: Violation des droits
Toute atteinte aux droits et libertés individuels et sociaux
Violence : Imposition d’un traitement médical, déni du droit de choisir, de voter, d’avoir son intimité, d’être informé, de prendre des décisions ou des risques, de recevoir des appels téléphoniques ou de la visite, d’exprimer son orientation sexuelle, romantique ou son identité de genre, de pratiquer sa religion ou sa spiritualité, etc.
Négligence : Non-information ou mésinformation sur ses droits, ne pas porter assistance dans l’exercice de ses droits, non-reconnaissance de ses capacités, refus d’offrir des soins ou des services, lorsque justifiés, etc.
Différence entre facteurs de risque et facteurs de vulnérabilité
Les facteurs de risque sont davantage liés à l’environnement de la personne et aux éléments caractérisant les relations entretenues avec son réseau restreint ou élargi.
Par exemple, une personne aînée impliquée dans des conflits familiaux, récents ou de longue date, ou cohabitant avec un ou plusieurs proches, est plus susceptible de vivre une situation de maltraitance. L’isolement et un réseau social peu développé peuvent aussi favoriser le développement de situations de maltraitance.
Les facteurs de vulnérabilité concernent les caractéristiques propres à la personne aînée pouvant faire en sorte que celle-ci sera plus sujette à vivre de la maltraitance. Il peut s’agir de son état de santé physique, de pertes cognitives, de difficultés de santé mentale ou de conditions psychosociales qui la placent alors potentiellement dans l’impossibilité, temporaire ou permanente, d’effectuer par elle-même certaines activités de la vie quotidienne ou de répondre à ses besoins de base sans l’aide d’autrui.
Reconnaître des facteurs de risques (propres à la l’environnement) et de vulnérabilité (propres à la personne) à vivre une situation de maltraitance.
Fort consensus scientifique
Facteurs à fort consensus scientifique
Propres à la personne maltraitée (facteurs intrinsèques):
• Troubles neurocognitifs majeurs
• Faible revenu
• Problème de santé mentale
○ En particulier la dépression y Incapacités sur le plan physique
• Historique de violence et de négligence (durant l’enfance, dans le couple ou maltraitance après 65 ans)
• Dépendance à l’alcool et aux drogues
Propres à l’environnement (facteurs extrinsèques):
• Isolement social et faible réseau social
• Partage de son milieu de vie
• Caractéristiques de la personne maltraitante :
○ Faible réseau social et solitude
○ Hostilité
○ Dépendance à l’alcool et aux drogues
○ Dépendance fonctionnelle, émotionnelle ou financière envers la personne aînée
§ Perte d’emploi
○ Stress et fardeau associés au rôle d’aidant
○ Pertes cognitives et troubles neurocognitifs majeurs
○ Problème de santé mentale
§ En particulier la dépression
○ Faible état de santé général
§ Cumul de symptômes physiques
Reconnaître des facteurs de risques (propres à la l’environnement) et de vulnérabilité (propres à la personne) à vivre une situation de maltraitance.
Consensus scientifique Modéré
Propres à la personne maltraitée (facteurs intrinsèques):
• Genre (femme)
• Traits de personnalité (hostilité, stratégie d’adaptation passive ou d’évitement)
• Ethnicité
• Âge
• État civil
• Niveau d’éducation
• Dépendance envers autrui
• Haut degré de stress et faible capacité à le gérer
• Attitudes adoptées par la personne aînée maltraitée (se blâmer, se déprécier, excuser les comportements de la personne maltraitante, faire preuve de stoïcisme, protéger la personne maltraitante, etc.)
Propres à l’environnement (facteurs extrinsèques)
• Vivre seul
• Lien relationnel entre la personne maltraitée et la personne maltraitante difficile
○ Historique de violence familiale (durant l’enfance ou entre les parents)
Reconnaître des facteurs de protection qui permettent de réduire les probabilités d’une situation de maltraitance : des facteurs intrinsèques
Les facteurs de protection intrinsèques à la personne aînée
• Posséder de bonnes habiletés de gestion du stress et les appliquer ;
• Exprimer facilement ses émotions et ses sentiments ;
• Posséder une capacité à faire face aux événements et à leur donner un sens ;
• Détenir une connaissance de soi qui permet de reconnaître le moment auquel la recherche d’aide est nécessaire ;
• Connaître ses droits civils et humains ;
• Détenir un plan de sécurité personnel ;
• Développer un sentiment de compétence en ayant les ressources nécessaires pour parfaire ses compétences ;
• Se projeter dans l’avenir ;
• Avoir une vision positive de son orientation sexuelle ou de son identité de genre ;
• Se sentir connecté avec sa communauté ;
• Être engagé socialement par le biais d’activités récréatives ou bénévoles ;
• Être une personne qui a immigré depuis longtemps ;
• Détenir un statut d’immigration permanent ;
• Être admissible aux prestations gouvernementales ;
• Détenir une couverture de soins de santé et de médicaments adéquate lors de l’immigration.
Reconnaître des facteurs de protection qui permettent de réduire les probabilités d’une situation de maltraitance : des facteurs extrinsèques
Facteurs de protection relationnels
• Posséder un réseau social local et international de qualité et diversifié (amis, voisins, bénévoles, etc.) ; • Vivre au sein d’une famille bienveillante ; • Avoir une famille de choix pour les personnes aînées LGBTQ+ ou un « défenseur ».
Facteurs de protection associés aux pratiques organisationnelles et gouvernementales
• Coordonner les ressources gouvernementales et communautaires qui offrent des services aux personnes aînées ;
• Mettre en place les mécanismes nécessaires pour assurer l’accès aux services pour les personnes aînées dans toutes les régions ;
• Avoir développé et implanté des politiques et procédures organisationnelles de lutte contre la maltraitance dans les CHSLD ;
• Effectuer régulièrement des évaluations de la qualité des services offerts dans les organisations ;
• Former les employés des organisations offrant des services aux personnes aînées pour prévenir et détecter les situations de maltraitance, ou y intervenir ;
• Offrir des soins ou des services adaptés aux divers groupes de personnes aînées, dont la communauté LGBTQ+, les Premières Nations et Inuit, les communautés ethnoculturelles et les personnes aînées ayant des incapacités
• Assurer un environnement physique et social inclusif et sécuritaire aux personnes aînées (LGBTQ+, Premières Nations et Inuit, communautés ethnoculturelles et personnes aînées ayant des incapacités) ;
• Accéder à des interprètes professionnels lors de la prestation de soins ou de services.
Facteurs de protection associés à la communauté
• Vivre dans un environnement où le sens de la communauté est développé ;
• Entretenir des liens de voisinage réciproques ;
• Évoluer dans une communauté véhiculant une image positive du vieillissement et des personnes aînées ;
• Évoluer dans une culture dans laquelle la contribution des personnes aînées à la société est reconnue et respectée ;
• Résider sur un territoire ayant une forte proportion d’immigrants pour les personnes de la diversité ethnoculturelle
Discuter des caractéristiques de la maltraitance chez certains groupes de personnes aînées :
Communauté LGBTQ+
• La présence ou l’intersection de l’hétérosexisme, du cissexisme, de l’homophobie, de la biphobie ou de la transphobie
Vulnérabilité :
• Un historique de discrimination au sein des services sociaux et de santé, des systèmes éducatifs ou dans le milieu du travail lors de leur parcours de vie
Un stress associé à l’appartenance à une communauté minoritaire, ainsi que l’accumulation de facteurs de stress distaux (victimisation, discrimination, etc.) et proximaux (gestion de la divulgation et de la dissimulation de son orientation ou de son identité de genre, homophobie ou transphobie
Personnes avec incapacités:
Les personnes aînées ayant des incapacités ou les adultes en contexte de vulnérabilité sont plus susceptibles de subir une « cascade d’injustices » pouvant les maintenir à long terme dans une dynamique de maltraitance.
Cette « cascade d’injustices » s’explique par le fait que ces personnes sont :
1. statistiquement plus à risque de vivre de la maltraitance ou de la négligence ;
2. possiblement moins outillées pour distinguer les soins appropriés de ceux qui ne le sont pas ;
3. disqualifiées ou non prises au sérieux lorsqu’elles dénoncent une situation de maltraitance, ce qui entraîne un faible nombre de démarches de validation de leurs dires ;
4. laissées à elles-mêmes par manque d’interventions adaptées à leurs besoins
Personnes proches-aidantes:
7 catégories de manifestations de maltraitance envers les personnes proches aidantes en provenance de 4 types d’acteurs, soit l’entourage, la personne aidée, les institutions fréquentées par la dyade aidé-aidant et la personne proche aidante elle-même.
Exemples:
• Imposer le rôle de personne proche aidante et surresponsabiliser :
• Porter des jugements sur les façons de faire de la personne proche aidante:
• Normaliser le rôle de la personne proche aidante et de la maltraitance vécue dans l’exercice de ce rôle :
○ tolérer les mauvais comportements de l’aidé, excuser la maltraitance et l’expliquer par la maladie ou l’âge de l’aidé, etc. ;
• Nier l’expertise de la personne proche aidante et sa contribution familiale et sociale : ne pas reconnaître l’ampleur du rôle, son importance ainsi que la diversité des connaissances et des compétences nécessaires à son exercice, etc.
• Nier les besoins de la personne proche aidante : mettre à l’écart ses besoins au bénéfice de ceux de l’aidé, etc.
• Utiliser de la violence psychologique, physique ou sexuelle envers la personne proche aidante :
• Contribuer à l’appauvrissement de la personne proche aidante : ne pas reconnaître l’impact financier de la proche aidance, ne pas rembourser un prêt octroyé par la personne proche aidante, refuser de payer des dépenses engagées par celle-ci, etc
Reconnaître des conséquences de la maltraitance aux plans physiques, psychologiques, social et matériel;
Conséquences physiques:
· Séquelles physiques temporaires ou permanentes
· Détérioration de l’état de santé
· Déclin des capacités fonctionnelles
· Augmentation de la morbidité
· Mortalité
· Problème de sommeil
· Consommation d’alcool accrue
· Épuisement et manque d’énergie
Conséquences psychologiques: · Anxiété · Dépression · Faible estime de soi · Tristesse, moral bas, malheureux y Idéations suicidaires · Tentative de suicide · Sentiment croissant d’insécurité · Sentiment de stress · Honte · Culpabilité · Bouleversement des saines habitudes de vie liées à la santé mentale · Sentiment de perte de contrôle sur sa propre vie Conséquences matérielles ou financières: · Perte de ressources financières · Perte de biens matériels · Privation de biens essentiels · Dette · Insolvabilité · Faillite · Méfiance dans la gestion des avoirs par autrui · Accélération de la déclaration de l’inaptitude à gérer ses bien Conséquences sociales: · Solitude · Perte de contacts avec des personnes de l’entourage · Développement d’un sentiment de méfiance · Conflits · Accroissement de la dépendance · Difficulté à effectuer des activités quotidiennes · Changement de milieu de vie entraînant un éloignement des personnes appréciées
Résidents ciblés par la maltraitance :
• Isolement et évitement de certains lieux communs ; peur de réagir et d’amplifier la situation ou les conséquences (rumeur, vengeance, etc.) ; peur de dénoncer et de passer pour un « panier percé »
Résidents témoins de la maltraitance :
• Évitement des personnes maltraitées ; peur de réagir pour contrer les comportements de la personne maltraitante (particulièrement si cette personne est leur conjoint ou est dans leur cercle amical)
Employés témoins de la maltraitance :
• Sentiment d’injustice ; remémoration de leur propre vécu de rejet social
Résidents ou groupe maltraitants :
• Difficulté d’entretenir un réseau social ; rumeurs qui circulent à leur sujet
Vie collective :
• Ambiance malaisante au moment de l’événement ; évitement des lieux communs
Reconnaître des freins et des leviers relatifs au dévoilement d’une situation de maltraitance (pour la personne aînée et pour la personne témoin)
Freins:
Personne aînée:
• Protection des liens familiaux (lien de dépendance ; éviter de causer du tort à la personne maltraitante)
• Peur des représailles et des conséquences (peur que la situation s’aggrave)
• Sentiments de honte, de gêne et de culpabilité
• Manque de capacités (physiques, psychologiques, sociales ou financières)
• Méconnaissance de la maltraitance et des ressources ou méfiance à les utiliser
Témoin
• Peur des représailles pour soi et pour la personne aînée
• Doute lié au manque d’informations (méconnaissance de la situation, des actions à entreprendre et des ressources d’aide; peur de faire une erreur)
• Refus de s’immiscer dans la situation (se mêler de ses affaires)
• Non-consentement de la personne aînée (refus que le témoin demande de l’aide)
• Méfiance envers les services d’aide (perception négative à l’égard des services)
Leviers
Personne aînée:
• Atteinte de ses limites personnelles (situation intolérable)
• Connaissance de la maltraitance et des ressources d’aide
• Accès à des services de soutien et d’accompagnement de qualité (services confidentiels et respectueux du rythme ; lien de confiance)
• Caractéristiques personnelles (physiques, psychologiques, sociales ou financières)
• Désir de retrouver du pouvoir sur sa vie
Témoin:
• Connaissance de la maltraitance, de la situation et des ressources d’aide
• Croyances et valeurs (sentiment d’injustice ou devoir d’aider autrui)
• Perception de la gravité de la situation (intolérance à l’égard de la situation ; éviter que la situation dégénère ; vulnérabilité de la personne aînée)
Nommer 3 cadre socio-juridique au Québec concernant la maltraitance des personnes aînées
- Possibilité de lever la confidentialité ou le secret professionnel,
- Le signalement obligatoire de certaines situations de maltraitance (*et à qui faire ce signalement), et
- Le signalement volontaire
Cadre socio-juridique au Québec concernant la maltraitance des personnes aînées: Décrire ce qu’implique la possibilité de lever la confidentialité ou le secret professionnel
La levée du secret professionnel ou de la confidentialité :
o Une personne témoin de maltraitance et tenue par son métier au secret professionnel ou à la confidentialité peut faire un signalement ou participer à l’examen d’un signalement dans certains cas. La levée du secret professionnel ou de la confidentialité sera possible lorsqu’il y a risque sérieux de mort ou de blessures graves. Une blessure grave se définit comme une « blessure physique ou psychologique qui nuit d’une manière importante à l’intégrité physique, à la santé ou au bien-être d’une personne ou d’un groupe de personnes identifiables »;
La protection contre les mesures de représailles :
o Une personne qui fait un signalement ou participe à l’examen d’un signalement ou d’une plainte, de bonne foi, ne peut faire l’objet de mesures de représailles telles que rétrogradation, congédiement, sanction disciplinaire, déplacement injustifié d’un usager ou rupture du bail;
L’immunité de poursuite :
o Une personne qui, de bonne foi, fait un signalement ou participe à l’examen d’un signalement ne peut pas être poursuivie en justice.
Cadre socio-juridique au Québec concernant la maltraitance des personnes aînées: Décrire ce qu’implique le signalement de certaines situations de maltraitance et à qui faire le signalement
Selon la Loi, tout prestataire de services de santé et de services sociaux ou tout professionnel reconnu en vertu du Code des professions dans l’exercice de ses fonctions ou de sa profession qui a un motif raisonnable de croire qu’une personne est victime de maltraitance doit signaler sans attendre le cas pour les personnes suivantes :
· les usagers des (CHSLD);
· un résident en situation de vulnérabilité en résidence privée pour aînés (RPA);
· un usager de 18 ans et + d’une ressource intermédiaire (RI) ou d’une ressource de type familial (RTF);
· une personne inapte selon une évaluation médicale;
· les personnes inaptes protégées, peu importe leur lieu de résidence, soit :
o une personne sous tutelle,
o une personne sous curatelle,
o une personne à l’égard de laquelle un mandat de protection a été homologué.
L’obligation de signaler s’applique même aux personnes liées par le secret professionnel, sauf à l’avocat et au notaire.
Le signalement obligatoire est effectué auprès du commissaire local aux plaintes et à la qualité des services (CLPQS) d’un établissement si la personne maltraitée y reçoit des services.
Concernant les situations de vulnérabilité hors du réseau de la santé et des services sociaux, le signalement se fait à l’un des partenaires de l’Entente-cadre nationale, soit auprès :
· d’un corps de police;
· du Curateur public;
· de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ);
· de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Cadre socio-juridique au Québec concernant la maltraitance des personnes aînées: Décrire ce qu’implique le signalement volontaire
la Loi rend obligatoire le signalement des cas de maltraitance en certaines circonstances, elle encourage en tout temps le signalement volontaire des situations de maltraitance.
Le témoin d’un acte de maltraitance posé envers une personne aînée ou une personne majeure en situation de vulnérabilité peut volontairement faire un signalement.
Si la personne victime de maltraitance reçoit des services du réseau de la santé et des services sociaux, le signalement se fait auprès du Commissaire local aux plaintes et à la qualité des services (CLPQS) de l’établissement.
Concernant les situations de vulnérabilité hors du réseau de la santé et des services sociaux, le signalement se fait à l’un des partenaires de l’Entente-cadre nationale, soit auprès :
· d’un corps de police;
· du Curateur public;
· de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ);
· de l’Autorité des marchés financiers (AMF)
Définir le concept de bientraitance envers les aînés
La bientraitance est une approche positive, valorisant le respect de toute personne, ses besoins, ses demandes et ses choix, y compris ses refus. Elle s’exprime par des attentions et des attitudes, un savoir-être et un savoir‑faire collaboratif, respectueux des valeurs, de la culture, des croyances, du parcours de vie et des droits et libertés des personnes. Elle s’exerce par des individus, des organisations ou des collectivités qui, par leurs actions, placent le bien-être des personnes au cœur de leurs préoccupations. Elle se construit par des interactions et une recherche continue d’adaptation à l’autre et à son environnement.
Bienveillance VS bientraitance
La bienveillance, qui est l’expression de l’attention, de la gentillesse, de l’empathie, de la sollicitude et de l’indulgence, repose sur le bien-être envers toute personne.
La bientraitance partage les mêmes fondements que la bienveillance. Elle s’en distingue par la prise en compte du point de vue de la personne avant toute action. Lorsqu’il est impossible de recueillir son point de vue, peut alors être pris en considération celui qu’elle aurait précédemment exprimé (verbalement ou par écrit) ou celui d’un proche
Principes directeurs (conditions favorables à la bientraitance) :
- Placer la personne au centre des actions : la personne aînée juge si l’action accomplie ou suggérée lui convient, si elle est bientraitante pour elle.
- Favoriser l’autodétermination et l’empowerment chez la personne aînée afin de lui permettre de prendre en main le cours de sa vie, de faire des choix en harmonie avec ses valeurs, ses habitudes de vie, sa culture, etc.
- Respecter la personne et sa dignité afin qu’elle se sente considérée et qu’elle acquière son estime personnelle.
- Favoriser l’inclusion et la participation sociales pour apporter du bien-être aux personnes aînées qui souhaitent briser leur isolement et contribuer à la société.
- Déployer des actions et des interventions alliant compétence « savoir-faire » et jugement « savoir‑être ».
- Offrir un soutien concerté afin de poser les gestes les plus appropriés pour chaque dimension de la vie de la personne aînée (ex. : habitation, santé, alimentation, vie amoureuse et familiale, etc.), toujours en respectant les choix de cette dernière
Pratiques favorables à la bientraitance :
stratégies pour amorcer la discussion avec une PA vulnérable concernant une situation potentielle de maltraitance
Environnement thérapeutique:
Qui favorise la confiance, la confidentialité et le respect. Les ergo devraient:
· Créer une ambiance où la personne se sent en confiance et à son aise. Lors d’une conversation téléphonique, essayez de trouver un endroit où le risque d’être entendu ou interrompu est minimal.
· Faire preuve d’empathie, récapituler les propos concernant la situation de la personne et se mettre au diapason de ses sentiments.
· Recueillir de l’information en écoutant calmement la personne, sans la juger, en lui manifestant votre soutien et en tenant compte des facteurs culturels et spirituels.
· Éviter les commentaires qui pourraient sembler dénigrants à l’égard de la personne présumée maltraitante
Questions ouvertes possibles pour l’entrevue:
1. Comment vont les choses à la maison? 2. Est-il arrivé que quelqu’un vous fasse mal chez vous? 3. Vous sentez-vous en sécurité? Y a-t-il quelque chose dont vous voudriez me parler? 4. Avez-vous récemment vécu une situation préoccupante? Que s’est-il passé? 5. Est-ce que quelqu’un a déjà essayé de profiter de vous? 6. Est-ce que quelqu’un vous a déjà poussé ou forcé à faire des choses que vous ne vouliez pas faire ? 7. Prenez-vous vos décisions par vous-même ou est-ce que d’autres personnes prennent à votre place les décisions qui vous concernent, par exemple comment et à quel endroit vous vivez? 8. Passez-vous beaucoup de temps seul? Est-il déjà arrivé que quelqu’un ne vous aide pas, alors que vous aviez besoin d’aide ? 9. Avez-vous peur de quelqu’un? 10. Auriez-vous besoin d’aide pour…? 11. Ce doit être difficile pour vous de vous occuper de…?
Stratégie pour intervenir auprès de la personne maltraitante.
Éduquer les familles et les aidants quant à leurs responsabilités en matière de prestation de soins et de procurations
Certaines personnes peuvent ne pas avoir conscience de ce qui va à l’encontre de la loi . Voici des exemples (RCPMTA, 2011)de questions qui peuvent être abordées avec les familles :
○ « Saviez-vous que le type de procuration dont vous disposez ne peut être utilisé pour prendre des décisions en matière de santé? »
○ « Saviez-vous qu’une procuration doit être utilisée au bénéfice de la personne âgée, et non au bénéfice d’autres personnes? »
○ « Saviez-vous que votre suggestion pourrait être considérée comme allant à l’encontre de la loi? » ou « Nous pourrions nous demander si la situation pourrait être considérée comme un cas de violence ou de mauvais traitement, si elle se produisait »
8 principes directeurs d’intervention auprès d’une personne âgée vulnérable ou vivant une situation de maltraitance.
- Respectez les valeurs de la personne
Respectez les valeurs, les priorités, les objectifs et les choix de vie de la personne âgée. Trouvez des réseaux de soutien et des solutions qui conviennent à chacune des personnes âgées.- Reconnaissez à la personne âgée le droit de prendre des décisions
- Demandez le consentement ou la permission
- Évitez l’âgisme
- Sachez que les mauvais traitements peuvent survenir n’importe où
- Impliquez la personne âgée dans la résolution des problèmes et la prise de décisions
- Valorisez l’indépendance et l’autonomie
- Réagissez de manière appropriée
Définir ce qu’est l’inaptitude
On parle d’inaptitude lorsqu’une personne n’a pas les capacités intellectuelles nécessaires pour prendre soin d’elle-même ou pour gérer ses biens. L’inaptitude n’a pas d’âge. Que l’on soit vieux ou jeune, riche ou pauvre, sportif ou pas, elle peut toucher n’importe qui, et à n’importe quel moment de la vie.
Comment savoir qu’une personne est inapte et qu’elle a besoin de représentation?
Ce sont les évaluations médicale et psychosociale combinées qui permettent de constater l’inaptitude d’une personne et son besoin de représentation.
Elles se penchent sur la capacité de la personne à s’occuper d’elle-même et de ses biens. Elles portent aussi sur la nécessité qu’elle soit représentée par une autre personne pour l’exercice de ses droits civils.
Lorsque son inaptitude est constatée et que son besoin de représentation est établi, des démarches doivent être faites auprès du tribunal. Ces démarches visent l’ouverture d’une mesure de représentation pour la personne concernée
4 mesures de protection offertes aux personnes qui en ont besoin :
- La mesure d’assistance,
- La représentation temporaire,
- La tutelle
- Le mandat de protection