Male gaze Flashcards
Texte originaire des gender studies
Laura Mulvey, “Plaisir visuel et cinéma narratif” dans la revue Screen, 1975
Position de la femme dans l’analyse male gaze
To-be-look-a-ness
Analyse de Budd Boetticher
“Ce qui compte c’est ce que l’héroïne provoque, ou plutôt ce qu’elle représente […]. En elle-même la femme n’a pas la moindre importance”
“buddy movie”
Concept de Molly Haskell : érotisme homosexuel entre personnages masculins qui permet à l’histoire de se dérouler sans interruption
Exemple de male gaze dans le cinéma classique Hollywoodien
Sternberg : male gaze assez direct : le travail d’un champ visuel défini dans le cadre crée une convergence du regard du spectateur sur le corps féminin sans nécessaire médiation par le regard du personnage masculin. Le regard porté sur Dietrich dans le film n’est pas un substitut de celui du public, c’est une fusion
Hitchcock : le regard du personnage masculin est celui du public. Le héros incarne la tension ressentie face au spectacle féminin autant d’un pdv esthétique que narratif (Vertigo = exemple ultime). Les héros hitchcockien sont des hommes tiraillés entre scopophilie fétichiste (souffrance face à la pulsion érotiques) et voyeurisme (pouvoir = bon droit du héros / culpabilité de la femme castratrice)
Exemple de fragmentation du corps de la femme
Dans River of no return d’Otto Preminger (1954) : Marylin apparaît d’abord de dos (sa silhouette, sa blondeur) puis panotage sur ses jambes (alors qu’on entend une voix “sans corps”) avant de révéler le reste de son corps
Que représente le personnage masculin pour le spectateur
L’idéal du moi actif permettant le processus d’indentification
D’un point de vue psychanalytique, 2 plaisirs visuels complémentaires et récurrents :
1/ La scopophilie fétichiste, transforme l’image d’une femme en icône fétichisée. On réhausse l’objet pour l’ériger en fantasme (moment de suspension)
2/ Le voyeurisme sadique, le même regard va rabaisser, percer le mystère féminin, le démystifier, scruter le mystère féminin. On culpabilise la femme castratrice par nature (tension narrative)
Disciplines du texte de Mulvey
Psychanalyse
Sémiologie
Hypothèse de Mulvey
La culture visuelle dominante imposerait au public une perspective d’homme hétérosexuelle
2nd exemple de fragmentation, l’objectification et d’érotisation du corps féminin
Les « kaléidoscopes » de corps féminins des comédies musicales de Busby Berkeley
Vecteur du male gaze
La caméra subjective
Genre privilégié dans l’analyse de Mulvey
Le film noir qui l’épiphanie de la femme fatale
Source du plaisir cinématographique pour Mulvey (et référence psychanalytique)
Le narcissisme (stade du miroir chez Lacan)
Vertigo
Alfred Hitchcock, 1958
Développement de l’exemple de Vertigo
Madeleine : scopophilie fétichiste dans les séquences du début du film où Scottie suit Madeleine (caméra subjective, filtres). La filature qu’il mène est censée être justifiée par son métier.
Judy : voyeurisme sadique (apparence de Judy, transformation sadique de Judy en une nouvelle Madeleine) de par l’apparence de Judy, de par la transformation qu’il lui impose, de par l’enquête mené sur Judy.
Gilda
Charles Vidor, 1946
Développement de l’exemple de Gilda
PART 1 : striptease = male gaze.
PART 2 : on passe à quelque chose de plus vulgaire
Même séquence, on passe les deux types de plaisirs visuels.
La chanson (Put the blame on Mam’, boys) est complètement ironique comme si c’était un pouvoir féminin qui provoque tous les malheurs.
La performance de la star (Rita Hayworth) peut aller à l’inverse du dispositif visuel. Le male gaze ne fait pas tout dans l’analyse d’un film. Il y a des subtilités et il faut les prendre en compte.
Les « limites du texte de Mulvey »
1/ Hypothèse de réception théorique
2/ Autres lignes d’analyse. Textes filmiques souvent plus complexes. autres paramètres : le sonore, la performance de l’acteur est à prendre en compte, etc.
3/ Contexte : le cinéma hollywoodien classique
4/ Approche textuelle et non contextuelle.
5/ Pas de perspective intersectionnelle et/ou queer
Contre-analyse de Mulvey : le male-gaze sur des corps masculin ?
Travaux de Miriam Hansen sur Rudolf Valentino : Babel and Babylon : Spectatorship and American Silent Film (1910), autour de cette figure (grande star) il n’y a pas tellement de male gaze, il est construit comme objet du fantasme dans des films à costume.
Lui-même n’est pas perçu comme WASP. La forme de virilité peut être une virilité féminisé. Le male gaze ne sert pas à grand-chose pour ce cas.
De manière général, pour les films en costumes, le male gaze ne fonctionne pas. C’est le spectacle des corps, donc avec le contexte historique, les costumes sont chatoyant pour les hommes comme pour les femmes, les deux corps sont objets du regard.
La grande renonciation masculine est un phénomène qui se passe au 19ème dans laquelle les hommes renoncent aux costumes, au maquillage, etc. pour passer au costume. Le corps de l’homme devient clonique. Le film à costume remet en centre cela.
Cinéma français classique
Star masculine est aussi objet du regard (Gabin « jeune). La domination passe davantage par le langage, la parole.
Exemple du male gaze “à la française”
Quadrille (Sacha Guitry), 1938
Développement de l’exemple de Quadrille
Lors de la scène de ménage : manipulation du langage qui court pendant cette scène qui retourne la situation. Cette scène a un double but, de redonner par la parole le pouvoir à l’homme trompé. Paulette explique « sa version des faits ». On voit bien que son récit est hésitant, elle se rattrape à plusieurs reprises.
Philipe multiplie les interruptions : il corrige sa partenaire dans ses mots de manière ironique. Il y a des procédé de disqualifications de la parole de Paulette.
C’est la première étape dans l’invalidation de l’expérience féminine.
Dans la 2ème partie de la scène, cette disqualification et parachevé. On a une reprise complète du pouvoir de l’homme qui reprend les choses en main en faisant un monologue. (« Tu m’as raconté l’histoire de ton point de vu, laisse moi te raconter le mien… ») Il commence par la requalification des termes du récit de Paulette (souvent utilisé dans les débats politiques). « Toi tu dis …, moi je dis… ». Il est moins interrompu qu’elle ne l’était. Cela passe par le jeu des acteurs, et par le dialogues et sa rhétorique argumentative. L’essentiel de la domination masculine passe par les dialogues.
Les 3 prisme du male gaze
le personnage / la caméra / le spectateur