Le biopic : un double standard

Question 1

Définition du biopic

Answer 1

« Un film de fiction qui raconte la vie ou un fragment de la vie d’un personnage réel, existant ou ayant existé »

• Personnage réel
• Récit de vie ou de fragment de vie central : l’individu au centre
• Importante de l’acteur/actrice, de la star qui incarne le personnage
• L’Histoire reste plus ou moins une toile de fond (d’où des reproches faits au genre)
• Un biopic est une fiction : tension entre distorsions romanesques et reconstituions, recherches historiques

Question 2

Double standard du biopic

Answer 2

1/ Seul 1/3 des biopics sont consacrés à un personnage féminin ; seulement 25% dans le cinéma classique hollywoodien

2/ Relative invisibilité des biopics féminins liée à leur illégitimité qui tient à la fois aux fonction/métier de leur(s) personnage(s) et au traitement de ces personnages (prépondérance des histoires sentimentales)

Question 3

Pourquoi constate on une augmentation du nombre de biopic féminin

Answer 3

1/ Réhabiliter un personnage féminin oublié

2/ Formule mélodramatique du biopic : (dès les années 50) traumatisme / ascension vers la gloire / déchéance / rédemption : défauts et les qualités des personnages
La plupart des biopics emprunte cette formule mélodramatique. Ecrin pour des vies de femmes qui ne sont pas du coup traités selon une formule célébratoire.

Question 4

La reine Christine

Answer 4

Rouben Mamoulian, 1933

Question 5

Dans quels ensembles peut-on inscrire La Reine Christine pour en mener une analyse ?

Answer 5

1/ Biopics féminins (/biopic masculins)
2/ Biopics d’hommes et de femmes de pouvoir
3/ Biopics classiques hollywoodien
4/ Film pré code Hayes

Question 6

Comment analyser un biopic ?

Answer 6

1/ Quel type de perso choisi ?

2/ Quel fragment de vie sélectionné ?

3/ Relation à la vie réalité / portée documentaire ou romantisation

4/ Relation entre la persona et la performance de l’acteur/actrice et le personnage

5/ Registre (héroïque/célébratoire, historique…)

Question 7

Ouvrage sur les biopics

Answer 7

Dennis Bringham, Whose lives are they anyway ? The Biopic as Contemporary Film Genre (2010)

• The great (white) man biopic and its discontents
• A Woman’s life is never done : female biopics

Question 8

Evolution des biopics de femme analysés par Dennis Bringham

Answer 8

1/ Cinéma hollywoodien des années 1930 : conflit entre les désirs des personnages féminins et leurs fonctions

2/ Cinéma hollywoodien des années 1950 : vies d’ « entertaineuses » aux prises avec addictions et troubles psychologiques qui les conduisent du succès à la déchéance.

3/ Années 1970-1980 : biopics purement mélodramatiques sur des « victimes » (ex : Un cri dans la nuit)

Et cette tendance au traitement mélodramatique se poursuit aujourd’hui : nombreux biopics sur des femmes artistes autodestructrices ou folles

Question 9

Exemple de biopic de femme

Answer 9

I’ll cry tomorow (Une femme en enfer, Daniel Mann, 1955), biopic sur Lillian Roth inspiré de son autobiographie (beststeller)

Question 10

Sur l’affiche de I’ll cry tomorrow

Answer 10

« She fell from fame to shame ! »

Question 11

Synopsis de I’ll cry tomorrow

Answer 11

Victime de sa mère, possessive et ambitieuse. Elle tombe dans une dépression après la mort de son petit ami (tumeur au cerveau). Pour tenir le coup elle devient alcoolique. Elle tombe amoureuse d’un gangster qui la brutalise, ça se termine par des tentatives de suicide. Elle pousse la porte d’un groupe d’alcooliques anonymes, elle tombe amoureuse de l’un d’entre eux et elle s’en sors grâce à ça.

Question 12

Concept de Dennis Bringham

Answer 12

Victimology-fetish biopics

Question 13

Explicitation de Victimology-fetish biopics

Answer 13

On a fait des films à propos de Lilian Roth mais pas à propos de Lilian Gish, à propos de Frances Farmer, pas à propos de Katharine Hepburn,… On préfère les bonnes victimes…

Question 14

Thématique récurrentes du biopic de femme

Answer 14

mélodramatique / prix à payer / sacrifice / du renoncement / punition / question amoureuse, sentimentales / fin tragique ou une spirale descendante / manque d’autonomie, de capacité d’action (agency)

Question 15

Nuance sur la misogynie du biopic féminin

Answer 15

1/ Ils exposent des problèmes auxquels sont confrontées les femmes dans un monde patriarcal

2/ Ils emploient des stars féminines majeurs face à des acteurs/personnages masculins plus subalternes

Question 16

Casting de la Reine Christine

Answer 16

Greta Garbo : la reine Christine
John Gilbert : Antonio
Couple fard de la fin des années 1920

Question 17

Analyse de la Reine Christine

Answer 17

« deux Christines » / double discours :

1/ L’amoureuse d’Antonio. La bande annonce du film fait la promesse d’une histoire d’amour mélodramatique ET de Garbo

2/ La femme indépendante et aspirant à l’indépendance : reine charismatique ; aspirant à la paix, l’autonomie, la liberté (et non l’amour) qui apparaît dans une série de répliques par exemple : « Je mourrai en célibataire ». Le cadrage affirme la puissance de Christine : montrée comme une femme forte et indépendante.

3/ Evolution au cours du film : Les costumes de Garbo avant la rencontre avec Antonio sont masculins, après, elle est systématiquement vêtu de robes

Accord parfait entre la star et le personnage

1/ Bisexualité, s’habille en homme,…

2/ Le baiser entre Christine et la comtesse Ebba : ce baiser est possible qu’on est dans la période pré code Hayes.

3/ La scène de séduction : double suspens : le suspens comique et le suspens homoérotisme. Antonio est un peu tourné au ridicule parce qu’il n’en sais pas autant que le spectactum.

La fin du film : elle vient de découvrir qu’Antonio est mort. Elle prend la mer pour un ailleurs qui reste ouvert et n’a pas l’air ravagée par la souffrance. Son visage est impassible (le masque de Garbo). C’est la volonté du metteur en scène, il a demandé un visage vidé de ses émotions pour que chacun puisse y projeter ses émotions (comme pour Keaton).