Les Etats-Unis Flashcards
“Ptn c’est qui le mec du soft power déjà ?”
Joseph Nye (2002) The paradox of American Power
L’amiral qui dit que la mer c’est top ?
Alfred Mahan, Les interêts de l’Amérique dans la puissance maritime aujourd’hui et demain (1897)
Thèse du livre : Au moment de la publication, il s’agissait de remettre en question la politique étrangère de son pays pour l’axer sur la puissance maritime, qui seule peut permettre une hégémonie mondiale (c’est donc une remise en question de la doctrine Monroe).
On assiste à un redéploiement de cette puissance maritime depuis les années 90 avec un renforcement de la présence au Moyen-Orient. Leurs objectifs sont un rapprochement stratégique de l’Asie Pacifique, un accès facilité aux hydrocarbures au Moyen-Orient et une lutte contre le terrorisme. Il n’est pas sûr que Xi-Jinping l’ai lu, mais la politique du collier de perle correspond à la même idéologie.
Maker America great again, is it vraiment possible ?
Olivier Zajec, La nouvelle impuissance américaine, Essai sur dix années d’autodissolution stratégique, (2011)
Thèse du livre : Aucun état n’atteindra plus jamais la puissance qui fût celle des Etats-Unis dans les années 90, y compris les Etats-Unis eux-mêmes, voués à redevenir un état parmi d’autres.
Plutôt que vers la domination mondiale d’une nouvelle idéologie, qui serait une alternative à l’idéologie américaine, il semblerait que l’on s’oriente vers un monde sans grande idéologie, sans grande puissance dominante, avec un concert des nations plus égalisé. En effet, il n’y a pas d’autre nation, d’autre État aspirant à une domination globale comparable à celle qu’a exercé les États-Unis. Les États-Unis sont voués à redevenir un État parmi les autres, certes une puissance de premier plan, mais plus la grande puissance globale et dominante qu’ils ont été, et ce au prix d’une profonde remise en question des fondements idéologiques de la nation américaine et en un certain sens de l’identité américaine.
Qui parle de wilsonnisme botté, et qu’est-ce que ça veut dire ?
Pierre Hassner Etats-Unis: l’empire de la force ou la force de l’empire (2002)
C’est dans ce livre qu’on trouve l’expression «wilsonnisme botté», c’est à dire une politique suivie par les Etats-Unis qui consiste à employer des moyens musclés pour arriver à leurs fins, et non l’instauration et le respect de règles internationales (attaques en Irak). Les néoconservateurs (Bush) veulent avec cette stratégie maintenir l’hégémonie américaine en empêchant l’émergence de toute puissance rivale.
Nine Nations of…
America !
Joël Garreau, Nine nations of North America (1981)
Interêt du livre : c’est lui qui renomme notamment la Californie «Ecotopia». Scinde le continent nord-américain en neuf entités distinctes et délimitées selon des particularités culturelles ou idéologiques plutôt que par des lignes arbitraires. Il utilise notamment la notion de MexAmerica. Cette «nation» regrouperait les populations situées de part et d’autre du Rio Grande, unies par des liens linguistiques et économiques.
Un livre qui souligne que les EU ont eux aussi souffert de la mondialisation sur le plan culturel
Samuel Huntington, Qui sommes-nous? (2004)
Thèse du livre : Les Etats-Unis sont eux aussi victimes de la mondialisation qu’ils ont contribué a instaurer puisqu’elle a effacé une partie de leur identité nationale.
Référence originale. Il y évoque le 11 septembre comme étant un élément qui a ravivé un certain patriotisme. Mais autour de quelle identité ?
La mondialisation a entrainé une fragmentation de l’identité, à travers la montée du multiculturalisme, le développement d’une identité raciale, ethnique, sexuelle. Développement d’identités supranationales et identités infranationales comme culturelles ou régionales, prennent le pas sur l’identité nationale. On assiste, pas seulement aux Etats-Unis , à une «crise de l’identité». Comme le Japon, à la fois pays démocrate et asiatique.
Un livre qui souligne que les EU ont eux aussi souffert de la mondialisation sur le plan industriel
Barry Bluestone (1982) The deindustrialization of America
Thèse du livre : La désindustrialisation des Etats-Unis a des conséquences néfastes sur la société et économie américaine.
Barry Bluestone soutient que la désindustrialisation des Etats-Unis dans les années 70-80 ont des conséquences sociales dramatiques. Selon eux, la montée du chômage de 1% (qui est à n’en pas douter une conséquence de la désindustrialisation) peut être associé à presque 40k morts supplémentaire (à cause de la perte d’emploi, du sentiment de dépendance etc…).
Pour Bluestone, cela porte surtout préjudice à la classe moyenne, qui se précarise.
Peut être mis en relation avec l’élection de Donald Trump en 2016 qui a gagné le vote de la Rust-belt (région industrielle) dont les habitants se sentaient abandonnés par l’Etat à cause
Qui a écrit sur la “décomposition du système américain” ?
Emmanuel Todd (2002) Après l’empire: essai sur la décomposition du système américain
Il part du constat que les USA étaient une source de paix et de stabilité et qu’ils sont devenus un facteur de désordre (Irak, Afghanistan,…). L’objet de l’ouvrage est de «proposer un modèle explicatif et rigoureux du comportement international des Etats-Unis » (p.14), donc de ce renversement récent. L’idée directrice du livre est que l’explication ne doit pas être cherchée dans la force, mais dans la faiblesse des Etats-Unis.
En effet, on constate que les USA sont en déclin relatif par rapport au reste du monde :
Le monde est en voie d’émancipation (on peut envisager un monde totalement alphabétisé à l’horizon 2070, ce qui selon Todd est une condition suffisante à l’évènement d’une démocratie)
Un déclin économique, caractérisé par la concurrence croissante des pays émergents et la financiarisation de son économie.
Un déclin politique, caractérisé par un déclin de la démocratie américaine (?? aujourd’hui oui mais en 2002 je ne sais pas ce qui lui fait dire ça).
Un déclin militaire, caractérisé par le maintien de foyers de tensions latentes pour maintenir leur « militarisme théâtral » et éviter de perdre contre des acteurs mineurs. L’opération «Tempête du Désert» en 1991 au Koweït contre l’Irak démontre ce déclin: les Etats-Unis ne s’attaquent à un pays sous développé pour imposer leur modèle par la force.
Qui parle de Mars et de Vénus pour décrire la relation EU-UE ?
Robert Kagan (2003) La puissance et la faiblesse. Les Etats-Unis et l’Europe dans le nouvel ordre mondial
Robert Kagan affirme que les «Américains» et les «Européens» ne partagent pas la même vision du monde. Les premiers seraient de Mars et les seconds de Vénus : tandis que les Américains restent ancrés dans l’histoire et la conflictualité inhérente aux relations entre les nations (vision «hobbesienne»), les Européens seraient entrés dans un autre monde, un «paradis post-historique» où régnerait la paix perpétuelle de Kant.
Selon lui, l’Amérique perçoit l’Europe comme faible, épuisée et inconséquente, tandis que l’Europe voit les Etats-Unis comme uni-latéralistes et belliqueux.
«Le fossé transatlantique» ne repose pas seulement sur cette disparité de forces, mais aussi sur une divergence idéologique profonde: les idéaux et les principes développés au sein de l’Union Européenne seraient étrangers à l’expérience américaine.
Pour Kagan, les deux fossés, technologique et idéologique, se renforcent mutuellement, au risque de provoquer des divisions irréversibles.
Une petite ref pour illustrer l’idéal américain ?
St John de Crevecoeur (1782) Letters from an American farmer
Manifeste de l’idéal américain du self-made man. Égalité des chances signifie aussi possibilité de réussite (self made man) illustrée par Steve Jobs chez Apple en son temps (patron charismatique qui lançait chaque produit dans un one man show organisé comme une cérémonie planétaire), ou John D. Rockefeller.
EU vs Alstom
Pierucci et Aaron, Le piège américain
Excellent exemple d’extra-territorialité du droit américain. Pour plus d’information, regarder son Thinkerview. Cela en vaut la peine, c’est très intéressant.
Livre intéressant d’un ancien président ?
Barack Obama, Une terre promise (2020)
Dans ce livre, Barack Obama dénonce notamment la lenteur des institutions américaines, et déplore la faible liberté que lui conférait le poste de président. Il reproche notamment au Républicain d’avoir, à partir du moment où ils avaient gagné les Mid-term elections de s’opposer à tous les projets d’Obama par principe et pour leur propre interêt électoral. Obama rapporte un dialogue avec un républicain : il explique qu’il va tout faire pour faire échouer les réformes d’Obama car «plus les gens sont en colère, plus ils votent pour nous».
En somme, ce livre permet surtout de formuler un pronostic sur la présidence de Biden : Comment Biden pourrait-il faire changer quoi que ce soit si Obama, beaucoup plus énergétique et sans doute absolument brillant, n’a pas réussi ? Il semble que le fait qu’il soit blanc ne soit pas suffisant…
Une petite ref pour dire que les EU sont à l’aube de leur déclin ?
Paul Kennedy, Naissance et déclin des grandes puissances (1987)
Ce livre étudie la politique et l’économie des grandes puissances depuis 1500 à environ 1980, puis les raisons de leur déclin. De plus, il analyse la situation actuelle de plusieurs grandes puissances telles l’Union Européenne, la Chine, le Japon ou encore les Etats-Unis. Son livre s’articule en 3 grandes parties:
- Stratégie et économie dans le monde pré-industriel
- économie et stratégie à l’ère industrielle
- stratégie et économie aujourd’hui et demain
Il montre que les Etats-unis sont sûrement à l’aube de leur déclin.
Finalement, la puissance telle que les américains l’entendent ne sert pas à grand chose, et les événements du Moyen-Orient le prouvent.
Bertrand Badie, L’impuissance de la puissance (2006)
Thèse sur livre : inutilité de la puissance militaire classique face à des menaces asymétriques et hybrides (les conflits alors encore à venir avec Daesh lui donnent raison).
La politique post- échec en Irak ?
«Light footprint politic» a.k.a. «leading form behind» :
Nouvelle stratégie après l’échec du président George W. Bush de la « guerre globale contre la terreur ». Cette nouvelle politique est plus modeste, elle repose sur « le commandement depuis l’arrière », c’est-à-dire confier à des auxiliaires les tâches les plus visibles, et souvent les plus ingrates.
Apparu lors de l’intervention de l’Otan en Libye, elle s’illustre parfaitement dans la crise ukrainienne, où l’Union Européenne est aux premières lignes, les Etats-Unis ne font que gérer en coulisse.